Manger seul, ce n'est pas manger. C'est alimenter le four de la locomotive avec du charbon.
La folie est un outil, c'est mon char d'assaut. Je m'y réfugie pour faire barrage à la folie du monde.
La littérature de genre parle à ceux qui n'ont pas fait d'études, et qui ne font pas parie des élites. C'est un moyen de faire passer les choses en contrebande.
L'absence d'intelligence ne vous empêchera pas de conquérir le monde, en revanche vous n'arriverez pas de conquérir le monde, en revanche vous n'arriverez pas à attraper le pot de confiture posé en haut de l'armoire. Putain d'ironie
C'était une douce et ensoleillée aube d'un hiver finissant, j'avais une gueule de bois et des gens se massacraient sous mes yeux.
C'est la rage meurtrière qui a vaincu, le désir de se nourrir et d'occuper l'espace. Peut-être que si nous avions gardé ce lien avec nos propres élans vitaux, peut-être que si nos désirs n'avaient pas été captés par des choses dérisoires, si nos passions ne s'étaient pas nichées dans des objets de consommation, des voitures, des appareils électroniques et des vêtements, alors nous aurions eu assez de cran et de ruse pour résister, et nous sauver.
Les zombies arrivent au moment juste. C'était leur tour d'entrer sur scène. Ils viennent terminer la destruction de l'humanité que nous avions commencée avec les guerres, la déforestation, la pollution, les génocides. Ils réalisent notre plus profond désir. Notre propre destruction est le cadeau que nous demandons au Père Noël depuis la naissance de la civilisation. Nous avons enfin été exaucés.
Cela confirme ce dont j'ai l'intuition depuis le début des évènements : les chiens et les chats nous ont abandonnés. Ils ne sont jamais venus vers moi, ils n'ont jamais rôdé autour de l'immeuble. Ils ont choisi leur camp. Les zombies les ignorent, cette viande, ce sang, ne leur est d'aucune utilité. Ils ne sont pas leur nourriture, ni leurs jouets. Les animaux ont réappris à se nourrir seuls. Avec les zombies, ils peuvent s'entendre : ils ne sont pas leurs esclaves.
Les frontières de mon corps ne sont plus bornées par les jalons des poignées de main et les bises, ces petits gestes qui nous font exister physiquement.
Je ne me fais pas de soucis, l'espèce humaine survivra. Nous sommes les véritables cafards du monde : increvables. Mais la Terre ne nous appartient plus, nous en avons rendu les clés.