Cette pièce de théâtre est très vite lue, très drôle. C'est une histoire d'amour sans beaucoup de suspense qui donne néanmoins envie de lire la suite.
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J'ai senti l'odeur de l'anis et celle iodée du port de Marseille, j'ai entendu le bruit de la conque et celui du claquement des voiles, et, tout ça depuis mon canapé. J'ai fait l'acquisition de cette pièce de théâtre en quatre actes en raison de sa première de couverture illustrée par Sempé que j'admire. Je savais ne pas prendre beaucoup de risques en faisant ce choix car le château de ma mère du même auteur m'avait déjà conquise. Néanmoins, je ne connaissais pas encore le « quatrième tiers » De César ou bien ses vaines tentatives de tricherie aux cartes, et son fameux « tu me fends le coeur ». Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert cette comédie, sorte de vaudeville aux accents tragiques, ponctuée de « peuchères » et pourtant si fine. le temps a passé et ces questions d'honneur et de mariage peuvent paraître désuètes mais les sentiments entre les personnages sont si forts et si nobles que la pièce n'a pas perdu de sa splendeur. Pagnol m'a fait aimer la Provence et passer du rire aux larmes. Parce que cette pièce à un aspect tragique, Marius étant confronté à un véritable dilemme, et parce que Fanny et lui ont suscité ma compassion, je n'ai pas honte de les placer sur le même piédestal que les héros raciniens. Les sceptiques diront que Marius, ce n'est que clichés, bons sentiments et farce. Je leur répondrai qu'il s'agit de l'exposition de la nature humaine dans toute sa simplicité et sa vérité. Je leur dirai de prêter attention aux répliques De César lorsqu'il s'adresse à son fils afin qu'ils perçoivent cet amour paternel palpable. Les quiproquos, les jeux de mots et certaines répliques devenues cultes font de cette oeuvre littéraire une partie intégrante du patrimoine provençal et peut-être français. le talent de Pagnol réside sans doute dans la nuance, dans la subtilité qui imprégnent chacune des répliques. Il ne savait sans doute pas que cette oeuvre, à sa sortie en 1931, lui permettrait de rentrer dans la cour des grands, là où l'on façonne des personnages dont on se souvient et que l'on ne saurait oublier parce que, Marius, et plus généralement la trilogie marseillaise, relève de l'inoubliable.
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