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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu ce livre car j'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur lors d'une rencontre dans une bibliothèque de quartier. Dans le cadre du festival Hautes tensions, en novembre 2015 sur Bordeaux, deux auteurs sont venus rencontrés les lecteurs. Il s'agit de Saîdeh Pakravan, pour son roman « Azadi », qui se passe à Téhéran et Ali Bader pour le roman, « Papa Sartre ». Cette rencontre très intéressante a permis d'appréhender la façon de travailler des écrivains. Cette rencontre a été intéressante par la rencontre de deux auteurs, l'un d'Iran et l'autre d'Irak.
Avec « Azadi », nous sommes à Téhéran en 2009, lors des manifestations qui ont essayé de changer la vie politique de ce pays. Raha est une jeune fille qui est étudiante et qui va participer aux manifestations, puis va subir la répression dans son corps pendant et après une détention. Il y a aussi Hossein qui est un jeune militaire et qui fait partie de la police politique et qui va rencontrer lors d'une échauffourée Raha. Il y a aussi la famille de Raha, ses parents très tolérants et qui vont essayer de sauver leur fille de cet engrenage politique. Des tantes, l'une fait partie de la bourgeoisie et est très friande du luxe occidental mais aussi Gita qui vit exilée aux états Unis et qui vient passer quelques jours en Iran. Il ya aussi la famille plus modeste d'Hossein et en particulier, son frère qui est revenu handicapé de la guerre contre l'Irak et qui est devenu un islamiste virulent.
Grâce à ce romanesque et le portrait de ces différents personnages on appréhende la vie à Téhéran et à la transformation de la société et de la politique de ce pays. J'ai été très impressionnée par les descriptions des « datesh », qui sont des processions religieuses et cela m'a fait penser aux cortèges de pénitents lors des semaines saintes en Espagne. La façon de vivre de façon excessive et intégriste des religions produisent malheureusement les mêmes excès.
Une lecture très plaisante malgré tout car malgré la noirceur des événements, de sentiments sont partagés par l'ensemble des protagonistes.
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Lu d'une traite, ce roman terrible et foisonnant de vie, tout à la fois traité politique, tragédie et étude sociale, m'aura donné une magnifique occasion de plonger par la fiction dans la complexité du réel, celle de la société iranienne contemporaine.
Il ne fallait pas moins que la forme du roman choral pour rendre cette complexité, entre modernité et tradition, orient et occident, et chacune des voix qui s'exprime tour à tour vient apporter sa nuance tout en impulsant un rythme singulier au récit. Même si ce rythme s'essouffle par moment, le cauchemar vécu par Raha ne laisse pas insensible et l'on brûle de savoir si elle parviendra à obtenir réparation dans un univers si masculin, si chahuté et si fanatisé.
Une expérience immersive et enrichissante, loin de mes bases.
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En 2009, à Téhéran sur la place Azadi (liberté en persan), des jeunes gens manifestent pour protester contre les élections truquées. C'est cet événement réel qui sert de prétexte à l'auteur pour dresser un portrait contrasté de l'Iran contemporain et de ses habitants. Pour nous occidentaux, l'Iran est fait de rêve et de cauchemar, la Perse des Mille et Une Nuits versus la République islamique entre modernité et obscurantisme religieux. C'est exactement ce qui apparaît à la lecture de ce récit.
Raha, jeune étudiante en architecture est arrêtée et violée en prison. A sa sortie, elle décide de porter plainte (en Iran, en tant que femme violée et contre la police) ! L'auteur brosse une galerie de portraits représentatifs de l'humain et de la société iranienne contemporaine. Raha, jeune bourgeoise cultivée, si forte et si fragile saura-t-elle surmonter son traumatisme, se reconstruire, faire face aux réactions contrastées et excessives qu'elle suscite, rester en Iran ? Elle rencontre des soutiens inattendus et c'est là qu'est la force de ce roman, dans ses personnages non manichéens. Kian, son fiancé dont on découvre la vraie nature n'en sera pas (au désespoir de sa propre mère qui soutient celle qui aurait pu être sa belle-fille). En revanche quels personnages admirables en la personne de Mina, gardienne de prison dont le témoignage sera capital et Hossein, membre des gardiens de la Révolution et pourtant humain et généreux qui l'aide sans rien attendre en retour. Tous deux sont issus de milieux pauvres, pieux, a priori plus fermés, bien différents de celui de Raha et ne la comprennent pas toujours, c'est pourquoi leur relation humainement riche ne passe nécessairement pas par la parole.
Une multiplicité de personnages et de points de vue accompagne le récit de ces événements. Un pays contrasté, complexe, aux paysages sublimes, au passé glorieux, des habitants nostalgiques de cette Histoire riche. Les thèmes de la reconstruction, de l'impossible pardon, du long cheminement vers la démocratie sont également traités. Le roman aurait toutefois gagné à être plus resserré notamment dans sa première partie trop longue à mon goût.
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Azadi, c'est d'abord une plongée dans la Révolution iranienne, après 1979. le roman composé de courts chapitres où chaque personnage parle permet de donner différents points de vue. C'est aussi une description de la vie quotidienne en Iran. La plupart des personnages appartiennent à la bourgeoisie libérale. Leur instruction, leur contact avec l'étranger les amènent à porter un jugement critique sur la Révolution. Ils habitent de beaux appartements. Ils organisent des fêtes où on boit de l'alcool. Les filles échangent le tchador pour des habits à l'occidentale. le jeune Hossein , issu d'une famille pauvre a quitté la campagne pour devenir gardien de la Révolution. Des événements dramatiques vont le mettre en contact avec ce milieu.
Mais, Azadi, c'est le roman de la vie bouleversée de Raha. Jeune étudiante en architecture, elle est arrêtée au cours d'une manifestation;Elle est emprisonnée : expérience terrible qui bouleverse sa vie. Son regard sur le monde, son entourage, sur elle même en est radicalement transformé. Elle ne va alors cesser de témoigner, manifestant ainsi son droit à la liberté : azadi.
Saïdeh Pakravan réalise une véritable oeuvre littéraire. Elle n'a pas vécu directement ses événements. Et, pourtant, elle réussit à nous y plonger. Son récit n'est pas un reportage. Elle fait une analyse subtile de l'évolution de Raha. Aucun pathos, aucune sensiblerie ou excès romanesques. Mais, un plaidoyer intelligent et vibrant pour la place des femmes dans la société, leur droit à la parole et leur liberté.
Un roman à lire pour comprendre la révolution iranienne mais aussi pour soutenir l'engagement des femmes qui réclament leur azadi, leur liberté.
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Azadi signifie LIBERTE en persan. Un tableau de la société iranienne en 2009. le livre raconte les réactions d'une jeune femme et des personnes qui sont à son contact après les élections jugées truquées par tous et qui ont conduit à des manifestations étudiantes en 2009 à Téhéran ; les chapitres alternent avec les personnages si bien qu'une même situation est considérée
de plusieurs points de vue, ce qui donne une richesse et une profondeur à ce récit. L'écriture est à la fois pudique et très précise.
L'histoire montre que cette femme, qui perd une partie de ses illusions, conserve une force intérieure qui lui permet de rebondir avec de nouvelles perspectives. La toile de fond historique, vécue de l'intérieur, avec des interdits vestimentaires multiples et une police des moeurs stricte permet de constater la chape de plomb qui pèse sur les libertés qui nous paraissent naturelles comme celles d'avoir les bras ou la tête nus et de regarder un homme dans les yeux. Très beau roman, j'ai beaucoup aimé.
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Azadi, liberté en persan, en kurde également; un mot que crie toutes celles et ceux qui en manquent cruellement comme ces gens qui vivent en Iran. C'est eux que raconte ce roman. L'auteure rend plus particulièrement hommage à celles et ceux qui ont osé braver les autorités en organisant des manifestations pour dénoncer les fraudes électorales lors des présidentielles de 2009 qui ont porté à la victoire Mahmoud Ahmadinejad. C'est le mouvement vert qui n'a pas duré, qui a échoué, qui n'a pas su arracher la liberté. Mais ils ont au moins essayé. Ils ont au moins espéré. Et certain(e)s ont payé, dure, le prix de leurs essais. C'est le cas, ici, de Raha, étudiante en architecture, pleine d'espoir et d'envie pour son pays qui verra ses rêves et son corps brisés après une arrestation injustifiée. L'histoire est triste, forcément, malheureusement.

Saïdeh Pakravan réussit, dans ce roman, à me "réveiller". le temps de la lecture, elle me rappelle les souffrances et les douleurs de toutes celles et ceux qui vivent dans des régimes autoritaires, totalitaires. Elle me rappelle les risques que ces gens encourent lorsqu'ils osent exiger ce qui leur revient de droit. Mais malheureusement, ais-je envie de dire, ce que Raha subit, tout le monde, quelque soit le pays et son régime - même démocratique- peut l'éprouver. Il suffit qu'on ôte à l'individu ses droits et qu'on le soumette à un système qui donne à certain(e)s autres l'autorité pour que ceux-là ne se privent pas du sentiment d'impunité. Et pour que celle-là ne soit pas, il ne faut jamais abandonner, jamais se résigner. Il faut toujours opposer à l'autre qui veut nous avilir la puissance de notre droit à être et à exister. Ce roman nous le rappelle avec une certaine efficacité.

Tour à tour, en faisant parler différents personnages, Saïdeh Pakravan nous raconte également l'Iran. Sans jamais approcher le manichéisme, sans jamais faire dans le simplisme, elle dessine les portraits de possibles citoyens iraniens qui expriment leurs points de vue, leurs opinions et leurs sentiments sur leur pays et son régime. Ce sont des jeunes enthousiastes, des anciens désillusionnés, une iranienne expatriée, un sepahi ... ils contestent, dans l'ensemble, le régime, critiquent leur pays, parfois avec sévérité, pour avouer, au fond, qu'ils l'aiment, en vérité, profondément. Ils chérissent l'Iran et veulent, pour lui, un avenir brillant mais savent, qu'il faut, pour cela, s'émanciper de ce régime qui les briment tant. Mais comment y arriver? D'une écriture fluide, tout à fait jolie, presque poétique et même journalistique, Saïdeh Pakravan nous invite à ressentir la douleur de l'Iran, à percevoir ses difficultés, à entendre ses interrogations et à aller au delà des apparences. Petit bémol à son récit: elle fait parler tous ses personnages à la première personne du singulier sans jamais changer de style ni de ton. Résultat, j'ai eu le sentiment que tous parlaient de la même voix; une voix à l'image de la plume, féminine. C'est assez déconcertant quand il s'agit de lire le témoignage des protagonistes masculins. Mais le défaut est minime. Il n'entache pas la qualité de ce roman que je conseillerai avec empressement.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Azadi est un beau livre, porteur d'espoir. L'histoire se déroule en Iran au moment des élections de 2009 et des mouvements populaires qui ont suivi. le roman est particulièrement intéressant en ce qu'il donne la parole à plusieurs narrateurs d'âges et de convictions différentes. Il instaure ainsi différents points de vue et la possibilité d'un dialogue, au moins au sein de l'espace littéraire qu'il représente. C'est un récit très positif, qui, sans occulter les horreurs commises par goût du pouvoir et sous prétexte d'ordre et/ou de religion, admet la possibilité de la rémission, de la rédemption et de la réconciliation. Un tout petit bémol pour moi sur la forme. Plusieurs narrateurs se voient offrir la parole dans ce texte, mais le discours, non quant au fond mais quant à la forme, est identique. J'aurais souhaité voir émerger des idiolectes différents chez des personnages d'âges, d'extractions sociales et d'opinions variées, or il n'en est rien, de sorte que l'on peut parfois, dans de longs chapitres, oublier qui parle, et c'est dommage. J'ai également trouvé certaines phrases un peu lourdes car longues (4, 5 lignes, parfois plus). Malgré cela, je recommande la lecture de ce roman, car le contenu en vaut la peine: outre le fait qu'il permet au lecteur de se familiariser avec l'histoire récente, mal connue, de l'Iran, il véhicule un message qui repose sur une véritable velléité d'humanité, dont nous avons besoin ces temps-ci.
A ceux qui sont intéressés par le thème, je recommande aussi de se pencher sur Persépolis, de Marjane Satrapi.
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Téhéran 2009, malgré l'interdiction et dans un climat particulièrement tendu, des milliers d'iraniens investissent les rues de la ville pour s'insurger contre le résultat des élections. Les policiers sont partout présents, usant de grenades lacrymogènes et de matraques pour disperser les manifestants. Etudiants appartenant à la classe aisée, femmes voilées, personnes de tous âges, enfants, sont vite réprimés par les bassjidjis qui n'hésitent pas à frapper et à emprisonner.
Raha et ses amis comptent parmi eux. Au cours d'une de ces manifestations, Raha sera arrêtée, emprisonnée, et subira les pires sévices. de retour presque miraculeusement dans sa famille, alors que ses projets de vie volent en éclats, elle va tenter de se reconstruire sur les cendres des illusions perdues de son adolescence.
Saïdeh Pakravan raconte. Les protagonistes et les expériences se succèdent pour donner une image assez précise, à plusieurs voix, de l'Iran actuel, mais aussi de celui du Shah, que certains osent à peine regretter, de celui de Khomeiny, instaurateur d'une république islamiste contraignante, liberticide et si peu bienveillante, mais également entre les lignes, de l'Iran de demain rêvé par la jeunesse parfois bien naïve et pourtant souvent optimiste d'aujourd'hui.
Saïdeh Pakravan raconte, à travers les voix de plusieurs personnages vivant dans l'entourage de Raha, étudiante en architecture, issue d'une famille aisée de Téhéran. Les voix se succèdent, en particulier celles de Nasrine, sa mère ; Celle de Gita, qui vit aux Etats Unis et revient quelque temps à Téhéran, spectatrice impuissante dans son propre pays ; D'Homa, chirurgien à l'hôpital, elle voit chaque jour les méfaits du pouvoir ; de Pari, qui vit dans l'opulence, protégée par les excellentes relations de son mari avec le pouvoir en place ; de Mina, gardienne de prison par nécessité, mais qui a un coeur gros comme ça et saura aider Raha ; de Hossein, gardien de la révolution, religieux par tradition familiale plus que par conviction, policier par nécessité, issu d'un milieu modeste, il tombe amoureux de Raha sans pouvoir se l'avouer ni réaliser son rêve ; de Kian, étudiant, fiancé à Raha, qui ne saura jamais dépasser les apparences ni les préjugés.
Des voix qui racontent les gardiens de la révolution, les règles qu'il faut suivre mais qu'on ne connait pas toujours, la police des moeurs qui contrôle la longueur d'un voile, qui vérifie que les femmes circulent bien avec un homme ayant un lien de parenté avec elles, sinon gare à elles.
Qui parlent de la condition des femmes, si peu reconnues, souvent si maltraitées, elles qu'un homme peu violer en toute liberté à condition d'avoir prononcé les mots lui accordant un « mariage temporaire », elles aussi que l'on va violer avant de les exécuter, car sinon vierges, elles entreraient tout droit au paradis. Qui évoquent les contradictions d'un peuple, les moyens de s'évader des contraintes, surtout quand on appartient à la classe aisée, qui présente cette jeunesse qui rêve d'ailleurs et de liberté, d'une piscine privée où bravant les interdits, filles et garçons vont se baigner ensemble, de films téléchargés illicitement, d'internet, des réseaux sociaux qui ouvrent au monde.
C'est particulièrement intéressant d'entendre ces différents points de vue, même si forcément ils sont aussi issus du propre vécu de l'auteur. Au début je me suis un peu perdue dans la multiplicité des personnages, mais au final juste quelques-uns sont importants dans le récit, les autres servant essentiellement à ajouter une opinion, une vision propre à leur condition.
Le rythme du roman est parfois dense, ajoutant à l'intrigue une description de la situation politique du pays, et c'est aussi ce qui fait son intérêt. Les chapitres alternent avec aisance, d'un personnage à l'autre, d'un témoignage à l'autre, on tourne les pages, on vit avec Raha, ses aspirations de jeune femme un peu naïve, d'étudiante, sa chute et son combat. L'insertion de mots persans est agréable car immédiatement traduits, pas en bas de page ou en annotations lointaines, il sont facile à assimiler à mesure de la lecture. Ils sont là comme une mélodie qui donne son rythme au roman, inconnu, singulier, bouleversant, musical.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Je remercie tout d'abord les éditions Belfond et l'opération Masse Critique de Babelio de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.
Ce livre nous fait découvrir l'histoire de Raha, jeune fille issue d'une famille aisée de Téhéran, qui prend part au côté de ses amis étudiants aux manifestations qui suivent la réélection frauduleuse d'Ahmadinejad à la tête du République Islamique d'Iran en 2009.
Sans divulguer quoique ce soit, ce serait trop dommage, il va arriver beaucoup de choses à Raha lors de ces manifestations, et notamment (je peux le dire c'est un des premiers chapitres) la rencontre avec Hossein, jeune gardien de la Révolution.
Dans ce roman choral, on découvre donc avec Raha, Hossein et les autres, l'Iran sous un jour nouveau pour ma part. J'avais lu et adoré "Lire Lolita à Téhéran" qui se passe bien avant "Azadi", et qui couvre notamment la prise de pouvoir des Islamistes.
Avec "Azadi" j'ai découvert la façon dont vivent aujourd'hui les Iraniens.
J'ai trouvé l'écriture de l'auteure peu fluide et je n'ai pas beaucoup aimé le rythme. L'écriture m'a en fait beaucoup gênée. Je n'étais pas portée par l'écriture comme c'est très souvent le cas.
Malgré tout, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. J'avais du mal à me défaire de cette histoire terrible et j'ai finalement lu très rapidement ce livre car je voulais en connaître la fin. C'est finalement la façon dont est construit le livre, qui a contre-carré le style de l'auteure.
En conclusion, je suis ravie de cette belle lecture.
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Ce roman est particulièrement bienvenu dans le contexte que nous connaissons depuis le 7 janvier 2015.
Il se déroule en 2009, dans un Iran sous le coup d'une élection présidentielle truquée qui a vu confirmer au pouvoir un homme dont les mandats se seront caractérisés par la brutalité, la répression et l'intolérance.
L'Iran, c'est ce pays qui a subi à peu près ce qu'on peut imaginer de pire en termes d'obscurantisme religieux, de fanatisme monstrueux, de bêtise de l'extrême. La liberté d'expression y a été écrasée, la pensée individuelle annihilée, les femmes y ont été maltraitées, avilies, ensevelies sous des voiles, interdites de mouvement, d'air et de soleil. L'endoctrinement y est devenu la règle.
Le paysage a changé, aujourd'hui, un peu. Les voiles laissent apparaître quelques mèches, hommes et femmes ne risquent plus la prison, voire pire, s'ils se côtoient dans l'espace public. Au-delà de l'histoire douloureuse de l'héroïne, Raha, et grâce à son histoire, on voit ce nouveau ce nouveau paysage qui tente d'émerger, de sortir de cette nuit voulue par les mollahs. On suit le quotidien d'une famille pour laquelle la religion compte peu, sinon sous la contrainte, une famille où l'on ne fait pas ramadan, où on ne dédaigne pas un verre de vin, où garçons et filles peuvent se fréquenter sans crainte, où l'on cultive l'ouverture et la tolérance.
Dans un monde post 7 janvier où les excès du fanatisme religieux nous terrifient et où il est difficile de prévoir jusqu'où vont aller l'endoctrinement et l'aveuglement des plus vulnérables, voilà un roman qui ouvre des perspectives pour espérer que dans un pays où l'obscurantisme a fait des ravages, le jour se lèvera enfin sur une vie normale à l'abri de la folie et de l'extrémisme religieux.
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