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3,68

sur 429 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai toujours été un fan de l'inventivité de l'auteur et ce texte ne déroge pas la règle : il mélange deux tropismes cher à l'écrivain : la critique tout en ironie hilarante de la société de consommation et la figure christique d'un héros qui a un besoin d'amour infini.

« Choke » suit l'histoire de Victor Mancini, un homme désabusé qui travaille comme acteur dans un parc d'attractions qui reproduit la Virginie du 18ème siècle (il se fait d'ailleurs admonester pour son manque de professionnalisme car il porte une montre), et simule des étouffements (to choke en anglais) dans les restaurants pour attirer la sympathie et l'argent des personnes qui le sauvent.

Et c'est là, où c'est drôle : c'est du donnant-donnant. Les « victimes » du narrateur se voientt transformer en héros malgré elles et finalement elles en tirent un bénéfice moral bien plus grand que la récompense pécuniaire dont elles gratifient notre héros.
Car Victor est malgré tout, un « homme bien », il utilise cet argent pour prendre soin de sa mère, Ida, qui souffre de démence et réside dans une maison de soins.
Alors que Victor jongle avec ses problèmes personnels et financiers, il tombe amoureux de Paige Marshall, une femme qu'il rencontre lors d'une réunion de thérapie pour les accros au sexe.

« Choke » est typique du style provocateur et satirique de Chuck Palahniuk
Comme d'habitude avec Palahniuk, le roman est raconté d'une manière distincte et inattendue. La voix narrative franche et cynique de Victor Mancini donne vie à ses pensées et à ses expériences intérieures de manière captivante.
« Choke » examine les obsessions et les comportements compulsifs, en particulier la dépendance sexuelle. le roman plonge dans les aspects sombres et souvent tabous de la sexualité et de l'addiction.
Tout comme d'autres romans de Palahniuk, "Choke" critique la société de consommation, la superficialité des relations et la quête de sens dans un monde matérialiste.
Si vous aimez l'auteur, « Choke » offre une expérience de lecture unique et mémorable bien plus accessible que « Fight Club » dans sa linéarité narrative.
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Choke est pour moi un des meilleurs romans de Palahniuk, à classer aux côtés de Fight Club et de Survivant. Roman souvent mal jugé, au mieux comme une succession de délires provocants, au pire comme une farce absurde de mauvais goût, Choke est à redécouvrir sans a priori.
Choke c'est l'histoire de Victor Mancini, accroc a sexe et figurant dans un parc historique, qui doit enchaîner les petits boulots et les arnaques pour permettre à sa mère, Ida, de survivre dans un hospice pour personnes âgées désorientées. On comprend au fil des pages qu'Ida, ancienne activiste dérangée, a détruit l'enfance de son fils, que Victor est accroc au plaisir mais qu'il est incapable d'aimer, que Denny collectionne les pierre pour ne pas sombrer, que le Dr Paige est bien moins équilibrée qu'elle n'en a l'air. Dans ce livre, la folie a du sens, elle n'est pas gratuite, elle s'explique. Palahniuk ne sombre pas dans l'absurde pour le plaisir de perdre le lecteur.
Le roman s'ouvre sur une provocation de l'auteur, "si vous avez l'intention de lire ceci, n'en faites rien, ne vous donnez pas cette peine [...] il doit bien y avoir mieux à la télévision". Efficace. Palahniuk nous transporte ensuite dans une monde de folie, des réunions des sexoliques anonymes aux reconstitutions puritaines du XVIIIème siècle, d'un hospice de vieilles déjantées psychotiques à un bar de strip-tease sordide. Palahniuk enchaîne les séquences et nous amuse. Ce livre n'est pas si provocant, il est surtout très drôle. Les scènes les plus intéressantes du roman, celles qui nous offrent la clé de la psyché de Victor sont tous les flashbacks dans lesquels nous le retrouvons enfant, en fuite avec sa mère, plus exactement kidnappé par sa mère. Nous retrouvons la lucidité de Palhaniuk dans les discours subversifs d'Ida qui offre à son fils de tristes leçons de choses. Tristes? Pas tant que ça. le nihilisme de Palahniuk, comme toujours n'est pas un nihilisme pessimiste. Peut-on parler d'un nihilisme humaniste? N'accepte pas le monde tel qu'il t'est donné, construit un monde un ton image... Si Ida à détruit le jeune Victor, si elle continue à le rendre fou, elle lui offre néanmoins la possibilité de construire quelque chose d'autre, quelque chose de meilleur. "Ou alors nous pouvons décider pour nous mêmes. Et peut-être est-ce notre travail d'inventer quelque chose de meilleur." C'est dans les dernières pages de son roman que Palahniuk quitte le registre de la farce pour nous offrir une réflexion très poétique sur le sens de l'existence dans une scène troublante, presque onirique. Quand il amuse et provoque Palahniuk est très bon, quand il devient sérieux, il est excellent.
Choke est un roman lucide qui nous offre de belles réflexions sur le la vie, l'enfance, la morale, le sens de l'existence ou plutôt son non-sens, le don de soi, la folie, la religion, l'amitié, l'amour filial, l'amour maternel...
Choke est un roman à redécouvrir, à lire et relire plusieurs fois pour en trouver la substance, ce que je fais depuis plus de dix ans.
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Un type s'étouffe volontairement avec la nourriture dans un restaurant. Des gens lui viennent en aide . Plus tard il les parasite car quand on a sauvé la vie de quelqu'un on s'en sent responsable . Un type va aux réunions de drogués du sexe (sexoliques anonymes) pour y satisfaire ses fantasmes . On met au pilori les employés défaillants dans un musée vivant.C'est ça le monde où évolue Victor Mancini , c'est ça le monde de Palaniukh . Délirant, improbable mais décapant les apparences et soulignant les dingueries de notre « vrai » monde.
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Ah, Choke. Chuck Palahniuk virevolte à merveille entre différents auteurs modernes, un peu de H.S. Thomson, un peu de Bukowski, un peu d'Ellis. Une tonne de critique de cette société moderne, une tonne de sexe, de drogue, de fuites, d'oublis. C'est merveilleusement ficelé, merveilleusement écrit, sans la lourdeur propre à certains auteurs de cette vague. Et c'est surtout une plongée dans un "univers", à la manière de Choke ou de Fight Club, c'est chez "nous", c'est ce monde, celui-ci, celui qui apparaît par votre fenêtre, mais sous la plume de quelqu'un qui saupoudre tout de folie, de désespoir, de dégoût et d'un tas d'autres adjectifs qu'on aime à laisser derrière cette fenêtre.

"Fight Club" a été adapté en film, avec le succès qu'on lui connaît, mais même si l'adaptation de Choke ne rend pas forcément honneur au tortueux du livre, elle vaut elle aussi clairement le coup d'oeil.
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Plus peut-être que "fight club", c'est le roman à lire de Chuck Palahniuk. Foncez, vous ne serez pas déçus, vous me remercierez sans doute ;)
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Lorsqu'on peut rire et philosopher sur un récit improbable. La dernière phrase du bouquin (10 ans après l'avoir lu) constitue encore ma définition de l'art.
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