Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins

Ce livre était partout : sur les tables des librairies avec sa couverture bien reconnaissable, dans la sélection du prix Babelio, sur le site avec les critiques les plus élogieuses.. Bref j'ai fini par l'acheter en étant certaine que j'allais moi aussi tomber sous le charme de ce roman.

Mais c'était sans compter sur une histoire simpliste dont on devine la fin sans surprise dès 30 pages. C'est gentil et gorgé de bons sentiments, mais ça manque cruellement de subtilité et de style. L'histoire secondaire avec Nazia n'apporte vraiment pas beaucoup d'intérêt au récit central.
En même temps si vous avez 60 minutes à tuer,ce sera toujours une lecture réconfortante et facile.

Alejandro Palomas nous embarque dans la vie de Guille, un petit garçon nouveau dans son école. Sa maman est hôtesse de l'air et a quitté la maison pour le travail ; il se retrouve donc seul à la maison avec son père. A l'école, il n'a qu'une seule amie, Nazia, une petite fille Pakistanaise qui porte toute une pression familiale sur les épaules et dont il est le seul à connaître le secret. Mais le secret de Guille, lui, personne n'en a idée. Pourtant, sa maîtresse se doute bien de quelque chose : avec son obsession pour Mary Poppins, son amour de la magie et des paillettes, le garçon est bien trop « gai ». Elle l'envoie donc chez la conseillère d'orientation de l'établissement pour découvrir ce que cache sa joie apparente…

Comme le dit la 4ème, il s'agit d'un roman choral. Racontée par Guille, par son père, par sa maîtresse, par sa conseillère, l'histoire progresse, nous amène où elle souhaite jusqu'à la révélation du secret. Dans sa globalité, c'est un bon bouquin, avec un personnage principal sensible et émouvant. Son père, lui, est particulièrement dur à apprécier (en tout cas de mon point de vue) dans la mesure où il refuse de voir son fils en robe, a honte de sa passion pour Mary Poppins, bref je l'ai trouvé assez beauf. Ces deux personnages-là ont du relief, de la vie dans les mots. Par contre, je suis un peu déçue des autres personnages. Sonia (l'institutrice) et Maria (la conseillère d'orientation) sont facilement interchangeables, et même Nazia, la copine de Guille, manque un peu de finition sur les bords. Pour cette dernière, j'ai supposé que c'était lié à la manière qu'a Guille de raconter leur amitié, ce n'est qu'un enfant, après tout…

…Mais pour moi, le style d'écriture est problématique. Faire parler Guille, ce n'est pas faire parler un adulte, ok. Toutefois, je pense que la différence aurait pu être plus marquée. Tout dans le roman me fait me poser la question de la cible de ce livre : le style n'est pas très travaillé, l'intrigue se dévoile d'elle-même bien avant la révélation ultime, la fin est mielleuse… Alors, oui, le propos est assez triste et dramatique, j'entends, mais je pense que c'est un roman qui pourrait tout autant convenir à un jeune public et pas seulement à des adultes. Ce qui, bien sûr, n'est pas forcément quelque chose de négatif (qu'il soit accessible, je veux dire). Je peux reconnaître la poésie dans ce roman, les mots de l'enfance, mais je crois que ce qui m'a vraiment embêtée, c'est de ne pas trouver plus de maturité lorsque les adultes avaient voix au chapitre (oui, au premier sens du terme). Parce que s'ils parlent avec un « je », ils devraient s'exprimer autrement, selon moi.

Bon, je n'ai pas détesté cette lecture non plus, même si pas mal d'aspect m'ont dérangée. J'ai tout de même été touchée par la candeur de Guille, ses dessins, ses secrets ; par l'histoire de Nazia aussi, même si le personnage lui-même manque à mon sens de développement. Seulement je me pose un peu la question du message derrière tout ça. Parce que la fin du roman laisse entendre que d'un coup, tout est pardonné : ce n'est pas grave d'être raciste, les musulmans sont bizarres ; ce n'est pas grave d'être sexiste, en un clin d'oeil on change les gens. J'exagère peut-être, mais je trouve que ces questions manquent un peu de clarté. J'aurais aimé un peu plus de pédagogie, un peu plus de message sous-jacent. Parce qu'avec des thèmes pareils, le texte aurait pu être sacrément plus engagé !

J'avoue avoir eu un peu de mal à comprendre l'engouement autour de ce roman qui pour moi, même s'il montre la candeur et la force de l'enfance, est un peu simpliste. Je n'irais pas plus loin que « bonne lecture, sans plus ». M'enfin, on ne gagne pas à tous les coups !
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Un livre correct mais plutôt pour les adolescents. Il n'y a pas vraiment de suspense, la chutte étant attendue. Guille, le personnage principal, a un âge que j'ai eu du mal à définir, avant qu'il ne soit clairement dit. le décor n'est pas très bien planté à mon avis. L'histoire de sa camarade de classe, Nazia, semble avoir pour but d'étoffer l'intrigue mais cela n'apporte pas grand chose. Je n'ai pas trop aimé la psychologue, dont la posture professionnelle n'est pas très crédible. L'idée n'était pas mauvaise mais selon moi pas très bien exploitée.

''Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins'' le grand point fort de ce roman c'est bien son héro, le petit Guille qui, en dépit de ses neuf ans a d'ores et déjà un regard sur le monde qui lui est bien particulier et lui permet, de façon parfois candide mais surtout magique, de faire face à ce que les adultes ne parviennent même pas à formuler. Ce personnage m'a touchée mais c'est malheureusement la seule chose dans ce livre. Si le protagoniste est attachant, l'histoire, elle, l'est moins, car trop prévisible depuis le départ. On s'attend et l'on espère un coup de génie de l'auteur qui ne viendra pas. La lecture sur trois points de vue malheureusement ici ne donne pas l'effet voulu. Plutôt que de rythmer l'histoire et d'approfondir les autres personnages qui en auraient bien besoin, nous avons juste un effet type scénario de téléfilm. J'arrive à entendre l'effet désiré par l'auteur sur toute la mise en place de son histoire, mais malheureusement pour moi la magie n'a pas opéré. Il y a quelques très bons ingrédients dans ce livre mais qui auraient pu être exploités de façon bien plus intéressante. Cet avi ne m'engage que personnellement et finalement j'espère que la plupart des lecteurs seront en désaccords avec mon ressenti et prendront beaucoup plaisir lors de cette lecture.