Mon père et autres textes

Orhan Pamuk rend un magnifique hommage à son père dans ces nouvelles extraites du recueil D'autres couleurs.

L'auteur turque sublime les fulgurances du quotidien, illustrant des souvenirs de son enfance avec son père et de sa présence/absence dans la construction de l'homme et de l'écrivain qu'il est devenu.
Il questionne les grands départs et exhume la fragilité de l'intime dans une langue empreinte de poésie.

Dans ces 3 nouvelles Orhan Pamuk évoque entre autres le métier d'écrivain et les doutes qui les assaillent continuellement lors du voyage intérieur qu'ils accomplissent chaque fois qu'ils couchent sur le papier leurs angoisses et leurs rêves, laissant à chaque fois une empreinte qui les survivra.

L'écriture c'est le geste du lien. Cela nous relie à tout !
C'est une force mystérieuse et inexplicable, source de lumière pour la société, un art qui parle de notre histoire et de l'histoire des autres pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.

Tout simplement magnifique.

La plume d'Orhan Pamuk est pleine de sensibilité , tout particulièrement dans "Mon père" et "La valise de mon père" qui est le discours qu'il a prononcé lorsqu'il a reçu le prix Nobel en 2006.

Dans "La valise…", il utilise des mots forts et percutants pour parler du métier d'écrivain et de la littérature, mais aussi de son père et de sa relation avec son père. Ces mots ne pourront pas laisser insensibles les amoureux de la littérature !
Quant à la 1ère nouvelle, "Mon père", c'est un magnifique hommage à son père, figure distante, fière, hédoniste, familière et mystérieuse à la fois. Un miroir que l'on rejette plus ou moins, une personne à qui il est semblable malgré lui. C'est un récit d'autant plus touchant qu'il est peu courant de voir des hommes parler de sentiments avec une telle profondeur poétique.

Deux très beaux textes, pour découvrir ou redécouvrir la plume de cet écrivain turc.

Ce sont de courts récits autobiographiques, touchants —comme le sont souvent ce genre de récits — et qui nous rapprochent d'Istambul, de la Turquie, du Moyen-Orient mythique qui a fait rêver tant de générations et dont on ne connaît souvent pas grand-chose. On sent très bien le métissage de la culture traditionnelle et de la modernité occidentale à laquelle aspire la famille de l'auteur. C'est finement écrit et facile à lire mais, dans une certaine mesure, finalement assez banal. On sent aussi un certain orgueil chez l'auteur qui a généré chez moi un peu d'agacement.
J'ai donc hâte de me plonger dans des ouvrages plus lourds (en termes du nombre de pages) que j'espère plus originaux pour comprendre ce qui a valu à cet auteur un prix Nobel.

Touchant. Un livre intimiste. Les relations au sein d'une famille où un père est présent mais absent. Les attentes déçues d'un enfant vis-à-vis de son modèle.

Souvenirs d'enfance. Souvenirs des petites choses de la vie d'un enfant. Souvenirs d'un père tant admiré qui a fui la banalité de la vie familiale pour se consacrer à l'écriture. Ce que les mots disent, racontent, révèlent. Ce qu'il coûte de les écrire. La solitude et les inquiétudes de l'écrivain dans l'acte d'écrire, qui est aussi un élan vers l'autre, tous les autres.

Il s'agit d'un petit recueil de 3 textes extraits du livre intitulé D'autres couleurs. Pamuk y parle de son père.

Mon père: L'auteur se souvient de son père qui vient de mourir, il parle de cet homme qui ne l'a jamais brusqué.

Regarder par la fenêtre: Il nous parle de son enfance lorsqu'il avait huit ans, il joue avec son frère ainé et mène une vie insouciante. Mais un drame survient, le père quitte sa femme et ses enfants. C'est l'incompréhension.

La valise de mon papa: Pamuk est adulte et devenu un écrivain célèbre. Son père vient le voir et lui apporte une valise qui contient ses écrits de Paris (là où il est allé quand il est parti de chez lui). Son père est un homme cultivé et il hésite à lire ce qu'il lui a apporté. Il s'ensuit vint pages de réflexions sur ce qu'est l'écriture et son rapport au père. Ce texte est la conférence prononcée lorsqu'il a reçu le prix Nobel de littérature en 2006.

Ce père est un homme riche, insouciant, heureux de vivre et très cultivé. Il encourage son fils et en fait un homme libre. Il a su être présent malgré ses nombreuses absences.

Pamuk aborde aussi le thème de la fascination de l'Occident et le fait de se sentir très loin du centre du monde. Ce rapport à la Turquie et à l'Europe évoluera au fil de sa vie.

Les deux premiers textes sont des souvenirs d'enfance tandis que le troisième est un texte plus théorique sur le rapport à l'écriture, au père et à l'Occident. Ces trois petits textes m'ont donné envie de découvrir plus avant l'oeuvre de cet auteur .


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