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sur 481 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« L'insurrection avait chassé Charles X sans espoir de retour, la haute banque et le corps diplomatique ne voulaient pas entendre parler d'une république, tout le monde réclamait la liberté, mais personne ne cherchait l'aventure, et seul le duc d'Orléans pouvait réconcilier tout le monde. »

Charles X tente par un coup de force constitutionnel de freiner les ardeurs des députés libéraux — maintenant majoritaires — par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet 1830, qui prévoient une nouvelle dissolution de la Chambre des députés, la modification de la loi électorale, l'organisation de nouvelles élections, et surtout la suspension de la liberté de la presse. En réponse de quoi les 27, 28 et 29 juillet 1830, dites « Les Trois Glorieuses », les Parisiens se soulèvent. Une émeute qui se transforme en insurrection révolutionnaire contraignant Charles X et la famille royale à fuir Paris, pendant qu'entraînés par Adolphe Thiers, les députés libéraux, majoritairement monarchistes, après beaucoup de tergiversations, optent finalement pour une monarchie constitutionnelle avec un changement de dynastie. La maison d'Orléans, branche cadette de la maison de Bourbon, succède ainsi à la branche aînée ; le duc d'Orléans est proclamé « roi des Français » et non plus « roi de France », sous le nom de Louis-Philippe.

Avec moult détails et beaucoup de bagout, Camille Pascal nous immerge dans les folles journées qui ont sonné le glas de la monarchie absolue — que Charles X tentait de restaurer avec les ordonnances de 1830 — et l'avènement de la Monarchie de juillet. Une révolution où l’on découvre l'engagement de tous ceux qui comptent dans la société française notamment des écrivains tels Chateaubriand, Stendhal, Dumas, Hugo, Benjamin Constant, Alfred de Vigny. Bien que trop longue à mon goût (plus de 600 pages) et un peu partiale, l’historien Camille Pascal signe là, sans conteste, une fresque historique d’ampleur vivante et instructive.
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L'été des quatre rois de Camille Pascal est un roman historique qui retrace la révolution de 1830 et l'accession au trône de la branche cadette de la lignée royale, les Orléans, en convoquant au cours de ce hoquet historique, les illustres personnages de ce temps, de l'inusable Talleyrand, en passant par la fine fleur littéraire ou poétique, Stendhal, Chateaubriand ou Alfred de Vigny. Les alcôves féminines ne sont pas absentes de la toile politique peinte. La justesse historique n'est jamais prise en défaut, l'auteur agrégé d'histoire maitrise son sujet, le style est fluide et le découpage retenu participe de la clarté de l'ensemble. Je reste cependant sur ma faim, il m'a manqué le souffle épique des grandes fresques historiques présent chez d'autres auteurs du genre.
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Me voilà plus savante, même si l'Histoire de France m'a toujours passionnée.
Cela commence le 31 juillet 1830, cela se termine le 16 août 1830.

Nous dégringolons, marche après marche, les hauteurs du règne de Charles X pour suivre ensuite, pas à pas, lieue après lieue, son départ pour Cherbourg vers l'Angleterre, terre d'exil.
Nous suivons d'heure en heure (et là, c'est long !) le déclin du règne des Bourbons et la mise au pouvoir du duc d'Orléans, de la branche cadette des Bourbons.
Les tracasseries politiques, les rumeurs, les luttes intestines, les jalousies, les retournements de veste, les confusions, les discutailleries d'amour-propre entre ministres, conseillers, officiers, et journalistes dont Thiers (qui n'apparait plus dans la 2e moitié du livre), tout ceci nous attache à cette période caniculaire à tous points de vue.

« Il suffisait désormais de prendre de vitesse les barbons qui, au palais du Luxembourg, tentaient de sauver la couronne de Charles X et les jeunes fous qui, à l'Hôtel de Ville, rêvaient tout éveillés d'une Seconde République. Les premiers avaient un demi-siècle de retard, les autres peut-être un demi-siècle d'avance » : la première partie du livre conte l'agitation extrême et le fossé entre la vie à Saint-Cloud où trône le roi. D'un côté les chasses, les parties de cartes, les soupers fins, les offices religieux chaque matin à Saint-Cloud, de l'autre le bain de sang à Paris, les barricades, les femmes dépoitraillées, les cadavres.
La seconde partie accompagne la fuite forcée du roi qui n'arrive pas à se rendre compte de la situation, et la mise au pouvoir, forcée elle aussi, du nouveau roi très indécis.

Les multiples points de vue, de Charles X à Louis-Philippe, en passant par Victor Hugo jeune papa, Chateaubriand, Stendhal, la Dauphine rescapée du massacre de sa famille lors de la révolution de 1789, Mme du Berry, la belle-fille guillerette et princesse d'opérette, et de nombreux officiers, maréchaux, ducs, princes et consorts, sans oublier le petit-fils du roi… tout ceci nous est conté de façon imagée, mordante et très souvent ironique.

Du roi de France au roi des Français, il n'y a qu'un pas. Camille Pascal l'a franchi en toute majesté.
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La rentrée littéraire 2018 a été plutôt morose pour moi (même si j'ai bien ri parfois), mes avis partagés ici et là le confirment, mais il y a quand même eu quelques bonnes surprises comme L'Eté des quatre rois.

Alors certes, il y a une chose qui m'a plutôt insupporté, c'est la manière qu'a l'auteur de toujours mettre une pointe d'ironie un peu précieuse dans sa façon de parler de ses personnages. Ok, certains sont peut-être ridicules, mais à fortiori avec des personnages qui ont réellement vécu, ces petites moqueries en forme d'afféterie m'ont parfois paru mesquines. Perso, lorsque j'écris je ne choisis pas des personnes pour m'en moquer, sinon je ne les choisis pas.

Enfin, cela étant dit, le livre dispose d'une écriture vraiment impeccable. Certes c'est classique, certes c'est un peu mignard sur les bords, mais franchement on sent qu'il y a un écrivain cultivé derrière l'objet, et un écrivain qui défend l'imparfait du subjonctif à bon escient à toute ma sympathie. de belles phrases, de jolis mots, un peu de préciosité mais qui n'est pas envahissante non plus. Vraiment, un livre très proprement écrit, ça fait plaisir.

Ensuite sur le fond, ben vous allez apprendre plein de choses intéressantes, et c'est déjà un bon point. On doit ressortir d'un livre avec quelque chose, et bien après la lecture de L'Eté des quatre rois on se sent moins bête, alors le contrat est rempli. Gros livre parfois un peu trop didactique , ce roman n'en reste pas moins un excellent moyen d'apprendre en se divertissant (s'amusant serait abusif). L'histoire vraie offre souvent un terreau fertile à l'auteur qui sait l'employer, et Camille Pascal l'emploie parfaitement, ayant visiblement fait un gros travail documentaire des plus méritoires.

Bien sûr, le format du livre, l'écriture riche, le grand nombre de personnages et le besoin pour le lecteur d'avoir déjà quelques éléments de compréhension pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de l'histoire ne font probablement pas de L'Eté des quatre rois un livre tout public, et à n'en pas douter l'auteur aurait pu faire un effort de médiation (quitte à être didactique autant le faire jusqu'au bout), mais pour ceux qui s'intéresse à l'histoire, pour ceux qui aiment les gros romans historiques comme il ne s'en fait plus trop, pour ceux qui apprécient les plumes à "l'ancienne" dont les phrases ne sont ni trop courtes ni trop longues, et bien voilà un livre pour vous que vous feriez bien de vous procurer vite fait si ce n'est pas encore le cas.

Un regret pour terminer: la couverture vraiment pas réussie. Ni la police de caractère du titre, ni l'image ne m'enchantent, et le bandeau enlaidit encore l'ensemble. Non, vraiment, un ratage cette couverture.
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Si la qualité de l'écriture pouvait réconcilier avec l'histoire ceux qui sont fâchés avec elle, je ne saurais trop leur conseiller de lire Camille Pascal.

L'été des quatre rois est un roman dans lequel tous les faits historiques sont rigoureusement exacts, nous dit-on en avertissement. A croire que cet ouvrage ne s'inscrit dans le genre romanesque que par la richesse de son style. Un plaisir de lecture quand les ouvrages qui ne se revendiquent que d'histoire se montrent plus lapidaires, jusqu'à paraître rébarbatifs à l'amoureux de la belle écriture.

Celui qui accédera au trône en 1830 sera roi des Français. Il n'y aura plus de roi de France après les trois glorieuses. Camille Pascal n'évoque d'ailleurs pas cette formule pompeuse. Quelle gloire y a-t-il en effet à remplacer un roi par un autre quand le peuple n'y trouve pas son compte ? Car il s'agit bien de cela en 1830. Le peuple qu'Alexandre Dumas érige en héros s'est fait voler la victoire. Les nouveaux puissants sont les banquiers et les industriels. Ils craignaient plus que tout le spectre de 1789. Ils ont propulsé la branche cadette au pouvoir en la personne de Louis-Philippe d'Orléans, digne héritier d'Henri IV. Il piaffait sur une voie de garage. Ce qui ne l'a pas empêché d'hésiter à s'asseoir sur le trône : "Il voulait bien condescendre à se baisser pour ramasser la couronne tombée dans le ruisseau mais refusait avec la plus grande énergie que le peuple la lui posât sur la tête." On n'en est pas moins aristocrate pour rien.

Mais tout ne fut pas négatif dans cette défaite des humbles qui s'étaient fait hacher par la mitraille sur les barricades. Leur sang aura déteint sur le drapeau fleurdelisé et le tricolore redevenu drapeau national. La presse retrouve la liberté, le catholicisme perd son statut d'état, le droit de vote s'élargit, sans devenir universel pour autant, loin s'en faut encore. Ne parlons pas du vote des femmes, même si Olympe de Gouge clamait quelques décennies auparavant que si "une femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit aussi avoir le droit de monter à la tribune."

Alexandre Dumas, Stendhal, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Balzac, Chateaubriand, de près ou de loin, d'un côté ou de l'autre, tous cités par Camille Pascal ont connu cette période. Elle a influencé leur oeuvre.

Ces trois journées ont mis définitivement un terme au règne des Bourbon. Charles X n'a régné que 6 ans, "pensant qu'il pouvait s'estimer heureux de s'en tirer avec un chapeau de paille là où le Christ avait été coiffé de la couronne d'épines et son frère du bonnet phrygien." Ce dernier Bourbon n'avait pas bien apprécié la puissance de la vague qui avait fait tomber la tête de son frère en 1793. Son périple vers l'exil est remarquablement relaté par Camille Pascal. Il est le seul roi de France à être inhumé à l'étranger, en Slovénie.

Il n'est que le diable boiteux, l'indémodable Talleyrand, pour ne s'offusquer de rien dans tout cela. A l'âge qu'il a en 1830, il a connu d'autres retournements de redingote. Son intelligence, son esprit et son parler assortis lui feront bien trouver audience auprès de qui le mettra à l'abri des soubresauts de l'histoire. Son pouvoir de séduction s'affranchit de toutes les laideurs.

Magnifique ouvrage de Camille Pascal qui n'a pas volé le Grand Prix du Roman de l'Académie française. Foi de néophyte que je suis.

Les quatre rois : Charles X le déchu, Louis XIX le dauphin qui n'a régné qu'une heure, le temps pour lui d'apposer protocolairement sa signature sur l'acte d'abdication à laquelle son père l'associait d'autorité, Henri V, le petit fils de Charles, n'a connu que le chiffre dans l'ordre de succession mais pas la couronne. Le quatrième est l'élu. Celui des banquiers, Louis-Philppe d'Orléans, jusqu'aux prochaines barricades 18 ans plus tard. Mais n'en disons pas plus, seule l'histoire connaît l'avenir.
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L'été des quatre rois est un judicieux mariage entre le récit historique très bien documenté et le roman car l'auteur a su donner à cet épisode un rythme littéraire rendant la succession des événements palpitante pour peu que l'on ne soit pas tout à fait connaisseur de cette période ce qui est mon cas .

Ce fameux été est celui de 1830 pendant le règne de Charles X qui va faire publier des Ordonnances limitant la liberté de la presse , dissolvant la chambre des députés et écornant largement la Charte Constitutionnelle . Ces décisions font sortir le peuple de Paris dans la rue , c'est ce qu'on appelle les trois glorieuses et trembler la royauté jusqu'au rappel de Louis Philippe puis l'abdication de Charles X et son exil.

Dans chaque partie , suivant au jour le jour les événements à la fois à Paris et au Château de Saint Cloud où se trouvait au début de l'été , le roi , sa famille et la cour , Camille Pascal met en avant un des personnages secondaires, le jeune journaliste Adolphe Thiers , au tout début du livre, la Comtesse de Boigne qui recevra chez elle de nombreux protagonistes ... donnant une tournure plus intimiste à la narration qu'une simple énumération des faits , la rendant plus vivante et on se plait par moment à espérer une autre tournure avec un choix différent et la montée sur le trône du jeune prétendant , le Duc de Bordeaux le petit fils de Charles X .

On croise de nombreux écrivains, Victor Hugo, Chateaubriand , De Vigny et Stendhal , avec pour la plupart une approche des personnalités qui est bien éloignée de celle que l'on garde de ses souvenirs de lycéen ;

On rencontre également des gens connus depuis longtemps comme Talleyrand , toujours présent et Lafayette.

Les années de la révolution sont encore bien proches , les souvenirs y sont particulièrement douloureux quand ils sont ressentis par la duchesse d'Angoulême, la fille de Louis XVI ainsi que celles sous Napoléon qui ont laissé bien des traces .

On se rend compte avec stupeur que les mêmes causes produisent les mêmes effets à la description de la vie à la cour de Charles X , identique à celle des rois avant 1789 , comme si la révolution n'avait pas incité à plus de modestie , mais on peut transposer les erreurs à toutes les époques même les plus récentes ...

J'ai pris un réel plaisir à la lecture de ce roman et je remercie grandement Masse Critique et les Éditions Pocket .
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Chronique pointue parfois peut-être trop...
Camille Pascal nous fais vivre les trois glorieuses d'une façon que je pourrais qualifier de cinématographique. Nous sommes loin d'un roman historique à la Benzoni où l'on suivrait les pas d'une héroïne à travers L Histoire avec un grand "H". On est plutôt sur un bouquin d'Histoire pur et dur où l'on va nous décrire heure après heure ce qu'il s'est passé.
Jour après jour, l'auteur décrit les faits et gestes des acteurs de cette révolte, de l'écriture du décret qui supprimait le droit de presse a la montée de Louis-Philippe d'Orleans sur le trône en passant par la floppée d'abdications et par la fuite de Charles X.
Pour chaque jour, plusieurs tableaux sont brossés afin de mettre en parallèle les différents mouvements (Saint Cloud, Paris, Rambouillet, Ministère de l'Intérieur...) et les différentes pensées (Charles X, Chateaubriand, Talleyrand,...)
C'est grand , c'est grandiose, c'est minutieux et c'est ultra détaillé... même parfois un peu trop au point de se perdre. Il faut dire que cette seconde révolution est assez méconnue en Belgique. 1830, nous avions, d'autres chats à fouetter, notre propre révolution et un pays à monter. Notez qu'à cette époque, les deux premiers scrutins avaient désignés Louis d'Orleans comme potentiel Roi des Belges.

En tout cas c'est hyper intéressant, je n'en attendais pas tant d'un roman historique !
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Formidable travail de documentation avant tout, L'été des quatre rois est aussi un roman pour lequel, note l'éditeur. Camille Pascal ne s'est interdit aucun des artifices de la littérature. L'auteur nous immerge au coeur de ces années de tourmente politique, au plus près de ses protagonistes et avec force détails, sans omettre le versant romanesque de ces retournements de l'Histoire. Si une petite baisse de régime (sans jeu de mots...) se fait ressentir à la fin de la première partie, la seconde se révèle passionnante voire tragi-comique ; finalement, nous avons toujours été un peuple assis sur une marmite bouillonnante dont le couvercle est toujours prêt à verser sur le côté pour notre plus grande satisfaction.
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L'été des quatre rois relate les événements qui ont eu lieu en France en juillet et août 1830, lors de la Révolution des Trois Glorieuses qui a mené à l'abdication du roi Charles X et à l'arrivée sur le trône de Louis-Philippe.

Ecrit par un historien agrégé d'Histoire, - qui a enseigné à la Sorbonne et à l'EHESS - ce livre nous fait le récit des trois grosses semaines (25 juillet - 16 août) de la mise en place de la Monarchie de Juillet, à travers des chapitres relatant journée par journée à la fois ce qui se passait à Paris et la fuite de Charles X sur les routes de l'Ouest dans son départ en exil pour l'Angleterre.

L'écriture de Camille Pascal est agréable - ce livre a reçu le Grand Prix du Roman de l'Académie française - et la bibliographie placée à la fin de l'ouvrage en témoigne, l'auteur s'est appuyé sur une abondante documentation pour alimenter sa rédaction.

L'éditeur nous indique même que toutes les paroles placées dans la bouche des personnages sont authentiques et extraites de mémoires des témoins de l'époque.

L'été des quatre rois nous donne à voir le jeu politique fait de manipulations, de trahisons, de promesses non tenues, visant d'abord les intérêts personnels des différents protagonistes, bien avant celui de la nation.

Mais le livre vaut aussi selon moi pour la longue relation qu'il fait du périple de Charles X et de sa famille à travers la campagne normande, pour rejoindre, depuis Rambouillet le port de Cherbourg où le roi et sa suite -restreinte alors à une quarantaine de personnes seulement - s'embarqueront pour les terres anglaises.

"Seulement", car la famille royale, ses serviteurs et les militaires assurant la protection du convoi, ce sont près de deux mille personnes qui ont quitté la résidence royale le 2 août, en une longue file de chevaux et de voitures transportant non seulement la suite de Charles X, mais aussi, entre autres, la vaisselle d'argent de vermeil et de porcelaine fine, car, ainsi que l'indique Camille Pascal "il ne serait pas dit que Sa Majesté serait réduite par la colère des Parisiens à manger dans de la faïence" ...

Et c'est tout ce cérémonial, ce respect rigoureux de l'étiquette, des prérogatives des uns et des autres, alors que des hommes meurent dans les émeutes parisiennes, qui surprend - voire choque - comme une parfaite incongruité et paraît totalement déplacé aux lecteurs du XXIè siècle que nous sommes, habitués à une certaine égalité républicaine même si rien n'est encore totalement parfait de ce côté là.

L'été des quatre rois est une manière agréable de découvrir ces journées importantes qui sont de celles qui ont fait la France, tout en nous permettant de mesurer le chemin parcouru depuis près de deux cents ans
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Pas de véritable héros dans cette chronique de la fin de la monarchie de droit divin. Charles X est anachronique car il n'a pas compris que la révolution a tout changé et s'imagine pouvoir restaurer la monarchie absolue de Louis XIV et Louis XV. Son fils le dauphin est pathétique. le maréchal de Marmont, duc de Raguse,a déjà l'étiquette de traître qui lui colle à la peau et est ruiné, c'est pourquoi il reste fidèle jusqu'au bout dans ce dernier voyage du roi et de sa famille. La dauphine, fille de Louis XVI est hantée par les souvenirs de la révolution qu'elle ne veut pas revivre. le portait du futur Louis Philippe est aussi peu flatteur : il apparaît machiavélique, ne jouant avec l'enthousiasme révolutionnaire du peuple qu'il méprise que pour ramasser la couronne. Chateaubriand est un brillant orateur m'a mais son influence politique est nulle. Reste Talleyrand qui joue une dernière fois son rôle de faiseur de rois. Une lecture agréable, une époque bien restituée à la manière des romans de Françoise Chandernagor par un romancier qui connait bien les coulisses du pouvoir . Car c'est de cela qu'il est question : comment le pouvoir échappe à son détenteur et change de main, avec plus ou moins de légitimité.
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