« Les Mystères, dit Marc, IV, 12, sont donnés par symboles afin qu'ayant des yeux pour voir, certains ne voient point et - les Évangiles sont souvent terribles quand on n'en édulcore pas délibérément les termes - qu'ils n'aient point de pardon ! »
Aussi le fidèle, à quelque secte qu'il cotise, devrait-il plus souvent s'enquérir si les guides qu'il s'est élus possèdent encore la Connaissance; incertitude que Breughel a magistralement traduite dans sa Parabole des aveugles où le chef de file entraîne sur un air de musique ses congénères aux orbites vides s'embourber dans la fange du ruisseau. Il importe donc d'être attentif quand la vielle arrête de jouer ou quand c'est au tour de l'âne d'en tenir la manivelle !
Contrairement à ce qui est couramment admis, un labyrinthe n'est pas conçu pour égarer mais pour guider car initialement il ne comporte qu'un seul et unique chemin. Un chemin sans bifurcation ni cul de sac mais un chemin sinueux et très long qui se veut la métaphore des nombreuses épreuves qui attende tout aspirant au savoir et de la persévérance, de l'endurance dont il faudra faire preuve pour y accéder. Concept, symbole, support de réflexion, jeu graphique, le labyrinthe est tout cela à la fois, il offre sous de multiples formes la représentation d'une idée paradoxalement simple et complexe qui accompagne l'humanité depuis déjà bien longtemps puisque la plus ancienne représentation d'un labyrinthe a été trouvée dans une tombe sibérienne datant du paléolithique. Cette idée est celle d'une quête, la quête irrépressible d'un savoir hors de notre portée qui, pas après pas a fait de nous ce que nous sommes.