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4,03

sur 440 notes
La guerre est une ruse fait partie de ces romans noirs dont j'entends parler depuis longtemps. Et toujours en bien. C'est le premier volet d'une passionnante et palpitante trilogie politico-historique. En effet, je ne peux que donner un avis très positif sur cet excellent roman, qui remet en lumière tout un pan de l'histoire récente de l'Algérie. Et plus précisément, les années 90, une décennie sanglante, terrible, une décennie de guerre civile, des luttes de pouvoir entre les islamistes, l'armée, des puissances étrangères, et des centaines de milliers de morts dans des attentats et des camps de concentration en plein désert. Une décennie marquée par le chaos, la terreur, et le flou. C'est ce que j'ai aimé dans ce livre qui respire l'intelligence et la connaissance des faits historiques. L'auteur ne tombe jamais dans la facilité, ni dans une vision trop manichéenne des événements.

Car oui, la guerre est une ruse, une saloperie de ruse. Et bien évidemment, il n'y a pas les gentils militaires d'un côté et les méchants terroristes de l'autre, ce serait trop facile, la réalité est beaucoup plus complexe et cynique. Une réalité remarquablement restituée par un auteur confirmé qui maîtrise son art à la perfection.

Au final, un mélange totalement réussi de fresque historique, de roman noir social et de thriller politique. Mais aussi une intrigue palpitante à suivre, et mettant en scène des personnages très fouillés et d'un réalisme bluffant. Sur la forme, c'est vraiment bien écrit dans un style alerte et tranchant. Bref, j'ai été totalement séduit par ce roman, qui a du caractère et de la profondeur. Je lirai les deux autres opus de la trilogie.

Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Roman attachant, bizarre, attirant, parfois traînant en longueur, … Bref, on ne manque de qualificatifs pour décrire ce roman qui vous prend et qui vous tient pas les tripes. Une fois ouvert, on ne peut s'en détacher, il faut aller au bout.
Le héros: Tedj Benlazar est à l'image du roman.
Je suis tombé sur ce roman par hasard. Mais je sais déjà que j'irai au bout de la trilogie.
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La guerre est une ruse ! Choc ! L'Algérie dans les années 90, le FIS, le GIA, l'armée et les services de renseignement Algériens qui jouent un double jeu, le renseignement français présent sur place mais avec parfois un relent de colonialisme, une hiérarchie militaire et politique française hors jeu ! Tel est le cadre. L'auteur ajoute un barbouze franco-algérien en lutte avec lui-même et son mentor old school, une femme ou deux, du déchirement à tous les niveaux. tout cela donne un roman noir politique et, j'ose le dire historique, documenté, linéaire dans son déroulé, et montant en puissance au fil des pages. Je ne suis pas l'actualité littéraire, je picore au fur et à mesure de mes envies. Je découvre donc F. Paulin sur le tard, mais cela ajoute encore à la force de ce roman. Je vais poursuivre la trilogie : les évènement sont connus, mais la force romanesque de F. Paulin et le lien créé avec son héros, obligent à y revenir. Choc !
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Grand prix de littérature policière, Prix Quais du Polar, Etoile du Polar, Prix du roman noir français du film policier de Beaune… La guerre est une ruse n'est pas passé inaperçu lors de sa sortie et le bandeau jaune qui fait l'étalage de ses distinctions m'a encouragé a acheter ce polar, avant de découvrir qu'il ne s'agissait pas d'un roman policier. La guerre est une ruse est un roman d'espionnage et de géopolitique. le ressort du livre ne tient pas dans le suspense, mais dans l'analyse subtile du conflit algérien des années 90.
Cela dit, il s'agit en effet d'un excellent livre, qui nous permet de comprendre un peu mieux les événements algériens de la fin du 20ème siècle. Pour un sujet si compliqué, il était difficile de bâtir une intrigue simple. Les personnages sont nombreux et il est aussi dur de les mémoriser tous que dans un roman russe... Et, un peu à la manière de John le Carré, Frédéric Paulin distille les informations au compte-gouttes, laissant au lecteur une bonne part du travail de déduction.
Je ne sais pas quels sont les liens de l'auteur avec l'Algérie, mais on sent qu'il a travaillé son sujet avec profondeur. de tous les personnages du livre, c'est encore cette terre arabe qui est la plus attachante!
Si coté Algérie, on salue l'artiste (cela reste une intuition, car je suis totalement incapable de juger du caractère historique et véridique de l'histoire), j'ai été assez déçu par le versant français du récit, avec le sentiment qu'il y a avait moins de distance avec le sujet et quelques comptes politiques à régler.
Pour les afficionados, il y a une suite (Prémices de la chute).
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C'est en refermant ce livre que l'on en comprend le titre … ou que l'on commence à répondre à la question : pourquoi les Algériens nous haïssent-ils toujours autant ?

Bien entendu, il y eut la guerre d'indépendance de 1945 à 1962, mais ils l'ont, en toute légitimité, gagnée. Pourquoi ce ressentiment chez un peuple jeune, bien éduqué, qui n'a pas, dans sa très grande majorité, connu la colonisation ?

Voici un polar historique très bien (trop peut-être) documenté. L'auteur est né en 1972, diplômé de Sciences po, ancien professeur d'histoire. Il raconte les années sanglantes de la guerre civile algérienne, qui se développa (pourquoi utiliser le passé ?) dans la décennie 90 entre les dirigeants militaires, déjà émiettés en plusieurs clans et les islamistes radicaux sur le point de remporter la majorité aux élections. Nous nous souvenons tous de l'interruption du processus électoral après le premier tour et l'incarcération des deux leaders du FIS.

La ruse ? C'est le noyautage des uns par les autres, les rafles et les massacres destinés à terroriser les populations. La France est toujours présente avec ses services secrets – la DGSE, la DST, ses émissaires plus ou moins mandatés pour négocier les libérations d'otages, les indics à plusieurs casquettes.

Et un héros à cheval sur les deux univers : le lieutenant Tedj Benlazar, rescapé jadis de l'attentat du Drakkar à Beyrouth, détaché auprès du terrible service de renseignement militaire algérien DRS. Mais il y joue le rôle de Cassandre comme dans la tragédie d'Eschyle : il a les intuitions et sait recueillir les signaux faibles mais sa hiérarchie ne le croit pas … sauf son supérieur Bellevue, qui est bien malade.

En réalité, la France joue un jeu dangereux : elle soutient la dictature militaire contre l'instauration d'une théocratie religieuse qui conduirait à l'extension du conflit à la France et produirait inévitablement un afflux de réfugiés en métropole.

Cette mécanique mortifère de coups tordus se développe dans ce premier tome de la trilogie qui se clôt sur l'attentat à la bombe à la station de RER Saint-Michel perpétré par Kahled Khekal en 1995.

Le style est foisonnant, les personnages complexes, on comprend les motivations des uns et des autres … Un roman qui n'a rien perdu, hélas, de son actualité.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Qui souhaite approfondir ses connaissances sur la décennie sanglante des années 93/2002 en Algérie sera comblé.
L'auteur utilise magistralement le roman noir pour nous infiltrer dans les dédales de la grande histoire, s'appuyant sur le personnage de Tedj Benlazar français d'origine algérienne, lieutenant employé dans les services de renseignements français à Alger.
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« Algérie, 1992. L'armée renverse la gouvernement après la victoire du parti islamiste aux Législatives. L'Etat d'Urgence est déclaré, les militants pourchassés prennent les armes. le pays sombre dans la violence. Tedj Benlazar, agent de la DGSE, suit de près les agissements du puissant renseignement militaire algérien. Alors qu'il assiste à un interrogatoire musclé, Tedj décèle des liens troubles entre ce service secret et les terroristes. Qui sont les vrais responsables des massacres quotidiens ? Tandis que Benlazar cherche à réunir des preuves, la dernière phase de leur plan va commencer : exporter le chaos par-delà la Méditerranée. Parviendra-t-il à convaincre sa hiérarchie avant que l'horreur ne s'invite à Paris ? » La « quatrième de couv' » reprise intégralement ici résume bien tout le jeu compliqué qui se joue entre gouvernement algérien, militaires algériens, FIS, GIA, DSR (renseignements algériens), Elysée, Matignon, Beauvau, DST (renseignements français en France), DGSE (renseignements français à l'étranger) … et « correspondants », « indics », « témoins » sur le terrain algérien. Géopolitiquement cynique, ce roman bien documenté historiquement, met à mal les beaux principes du Bien et du Mal, de la Démocratie et de la Dictature, de la Liberté et du Fondamentalisme. On voit des agents doubles partout. On cherche sans cesse la « véritable stratégie » derrière les intentions de façade. Nos personnsages (français comme algériens) sont ballotés comme des fétus de paille (quand la Mort ne les attend pas !!) par des logiques qui les dépassent. Très grinçant comme bouquin !!
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« La guerre est une ruse » (« al Harb Khoudraa », nom que l'on trouve dans l'épigraphe : « al Harb Khoudraa tu sais ce que ça veut dire ?
Ça veut dire, la guerre est une ruse.
Mohamed Merah, à un agent de la DCRI lors du siège de son appartement, le 21 mars 2012. »
Épigraphe (une phrase extraite du Coran).
Un ouvrage de Frédéric Paulin

Un livre très noir avec cette guerre en Algérie.
Une horrible question : « La France est elle capable de sauver l'Algérie du péril qui la menace ? La France est elle capable, devant l'horreur à venir, de ne pas considérer l'Algérie uniquement comme une partie de son carré africain ? « (…) La violence s'est abattue sur l'Algérie il y a bien longtemps. Et lorsque les Français ont été chassés du pays en 1962, la violence a continué avec la prise de pouvoir du colonel Boumédienne, en 1965 .» (p.9).

On trouve des « janviéristes » ( quelques généraux qui ont pris le pouvoir) ; des hommes politiques français et d'autres algériens; des terroristes islamistes .

On voit des officiers du DRS ( Département du Renseignement et de la Sécurité) qui, pour « interroger » des islamistes supposés, le font dans la Villa Coopawi en utilisant la torture.
On trouve aussi des personnages comme Rémy de Bellevue ainsi que Tedj Benlazar – Khaled Kelkal – le général Toufik (entre autres) ...
On se retrouve à Aïn M'guel, « le pays du vent »

On voit que Raouf Bougachiche, qui était un postier à Aïn M'guel, est victime d'une rafle, alors qu'il participait à un mouvement d'occupation des places, déclenché par le FIS qui avait remporté les élections.
On observe comment la DGSE est un peu partout (Alger, Blida, Oran…) - ses agents (et surtout Tedj Benlazar), font le lien entre le service de renseignement de l'armée algérienne et ses supérieurs à l'ambassade de France (où le commandant Bellevue a pour mission principale d'éviter que le conflit dégénère sur le sol français).
On apprend comment Benlazar récupérait des renseignements : il le faisait par l'intermédiaire d'un certain Khaldoun Belloumi, qui ne se juge pas un indicateur comme les autres.

Dans ce récit très dense , « La Guerre nous décrit très bien en long, de nombreux d'événements qu'il faut, parfois, relire car il y a des retours en arrière.
et, dans un ouvrage d'une telle force, il ne faut pas en rater une seule ligne.

Frédéric Paulin s'est tellement investi dans ces événements si graves, qu'il a entrepris une oeuvre ambitieuse et immense avec ce récit « de terreur inauguré par les attentats du 11 septembre. » Il faut d'ailleurs saluer son énorme travail de recherches et ce n'est pas fini…

On peut déjà dire que : « La guerre ne rend pas les hommes meilleurs, elle les transforme en bêtes féroces. » (p.254) Et : « Lorsque trop de temps passe, le pardon est impossible. » (p.369)

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Ce roman confronté le lecteur aux terribles années 90 en Algérie, marqué par un conflit d'une violence folle entre l'armée et le GIA et par l'exportation du terrorisme islamique sur le territoire français. Tedj Benlazar, un agent de la DST est à cheval sur les deux cultures et pressent les choses avant tout le monde mais la France, pour protéger ses intérêts, soutient l'armée dont l'auteur montre qu'une collusion la lié aux islamistes pour déstabiliser l'Algérie. Pour compléter le tableau,un drame personnel hanté la vie de Benlazar.
J'ai beaucoup aimé cet excellent roman noir qui explore les dessous de l'histoire récente. le style, très sec, presque journalistique, convient à merveille à ce type de récit.
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Dans ce roman Frédéric Paulin nous raconte un épisode sanglant de l'histoire de l'Algérie, lorsque les islamistes se sont fait voler leur victoire dans les urnes. Il expose clairement sa théorie, comme quoi le GIA a été créé et instrumentalisé par les militaires, qui ont profité du désordre pour installer une répression féroce et montrer qu'ils étaient seuls aptes à gérer le pays dans ce désordre.
La question qu'on se pose est de savoir jusqu'où c'est vrai. Il n'y a aucun doute sur le fait que les généraux ont participé aux massacres, et qu'ils en ont profité pour dire qu'ils étaient le seul recours. Pour autant faut-il prétendre que le GIA était leur création ? Auraient-t-ils pu empêcher la folie meurtrière qui s'est emparée du pays au début des années 1990 ? Est-ce vrai que la France n'a pas voulu voir la vérité en face ?
Je ne sais pas, je pense qu'on ne le saura jamais, je soupçonne juste que l'auteur va un peu loin dans sa théorie, mais je n'en sais rien.
Quoi qu'il en soit ce livre est bien écrit, les personnages sont bien campés, et l'histoire est agréable à lire.
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