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3,8

sur 859 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans son premier roman émouvant et intense Anne Pauly revient sur les mois qui ont précédé la mort de son père et le deuil qui s'ensuivi.
L'inventaire de la maison familiale est souvent l'occasion de se plonger dans les souvenirs du défunt, c'est ainsi qu'Anne, la narratrice se plonge dans la vie de son père, personnage étrange et fascinant, cabossé par la vie, unijambiste, alcoolique, parfois violent.
Même si son frère refuse de prendre parti, Anne met à nu l'ambivalence de ses sentiments vis-à-vis d'un père aimé et haï.
Alors que des pans entiers de sa vie se dégagent, elle perçoit peu à peu l'humanité qui se cachait sous la cuirasse.
Ses sentiments d'adulte se mâtinent de souvenirs d'enfance et la vie reprend le dessus.

Avant l'oubli, la véritable mort, Anne Pauly sauve et révèle avec tendresse le portrait d'un personnage énigmatique, à la fois alcoolique, brutal, contemplatif et sensible. « Avant que j'oublie » roman dont l'écriture est pleine de surprises, fait entendre les morts partis avec leurs silences.

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Un roman, vraiment ?
Le personnage principal, la narratrice et l'auteur s'appellent Anne Pauly, un roman oui, mais une autofiction, mélange entre fiction et autobiographie (autre représentante du genre : Annie Ernaux). Comme elle l'explique dans une interview réalisée à l'occasion des Correspondances de Manosque en 2019, elle a voulu parler du côté cocasse de la mort, porter la mémoire de son père, évoquer ses facettes contradictoires. le père de la narratrice était violent, frappait sa femme, néanmoins, elle le considère néanmoins comme un homme aimant et cultivé.
La mère d'Anne n'apparaît qu'à peine comme en filigrane alors que tout le monde s'accorde à dire qu'elle était extraordinaire. Peu de lignes lui sont pourtant consacrées.
Malgré tout, j'ai aimé l'évocation de la mort alors que la vie continue, malgré tout.

Lien : https://dequoilire.com/avant..
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Voici un excellent premier roman. Comme souvent, c'est un premier roman autobiographique, chargé d'intimité, où l'émotion affleure. Mais à la différence de beaucoup de premiers romans, Anne Pauly n'a pas voulu « tout donner ». Sa sensibilité sert le récit, et non l'inverse. le risque était pourtant grand car elle a choisi d'évoquer la disparition de son père. Anne Pauly danse avec sa mort dans une valse à trois temps : le décès, l'enterrement et le deuil. Ses descriptions de l'hôpital, de la morgue, des pompes funèbres, de la messe et de l'enterrement sont justes, parfois aigre douces. Tantôt elle pleure, tantôt elle rit jaune, découvre ses canines et mord. La lassitude du personnel hospitalier, l'hypocrisie des fêtes de famille, l'absurdité de la liturgie catholique, elle n'épargne rien ni personne, sans méchanceté mais avec un aplomb salvateur. On a tous perdu un proche et traversé des épreuves similaires. Anne Pauly nous rejoue ce requiem avec finesse et met des notes sur nos chagrins. Les pages consacrées au deuil sont magnifiques. Notamment quand elle fait l'inventaire des souvenirs ; l'être aimé parti, il se réincarne dans les objets qui lui ont appartenu (p100). Quand elle décide d'enregistrer les bruits de fond de la maison où il a vécu, le décor sonore de sa vie (p97) ; quelle merveilleuse idée ! Quand elle décrit les manies du défunt qui, pour préserver sa santé mentale, répertoriait des tas de trucs comme d'autres font des mots croisés ou du Sudoku, ou se refusait à jeter les choses parce qu'il avait l'impression de s'amputer un peu plus. Et puis, il y a Juliette, l'amie d'enfance. Ses paroles et ses lettres exposent la maladresse du père, son humour, son narcissisme, et cette pudeur mal placée qui l'empêcha de dire ouvertement à ses enfants qu'il les aimait à la folie. Ce serait un beau Goncourt des lycéens.
Bilan : 🌹🌹
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Voilà un premier roman très prometteur et pourtant le sujet n'est pas des plus faciles. le deuil. Il y a les démarches administratives nécessaires  mais aussi "sentimentales" suite à la perte j'allais dire d'un être cher mais ici la relation était beaucoup plus complexe, Anne Pauly, la narratrice, a en effet plus de souvenirs violents imbibés d'alcool que doux, complices avec ce père qui vient de décéder. A travers son absence mais aussi les marques de son passage dans la maison familiale, dans la ville où il vécut, les gens présents lors des obsèques, elle va découvrir peu à peu un autre homme dont elle va se rapprocher.

Anne Pauly avec simplicité évoque le décès de son père, unijambiste et alcoolique, aux réactions parfois insolites ou brutales, dont elle pensait être presque la seule avec son frère à suivre le cercueil, tellement il lui apparaissait comme misanthrope, violent, solitaire et pourtant... Elle procède à l'inventaire d'une maison familiale qu'il faut vider mais aussi à l'inventaire des souvenirs qui la lient à cet homme, pensant ainsi se protéger pour finalement le découvrir sous un autre jour et réaliser qu'il l'aimait à sa manière.

Une écriture simple, douce, parfaitement en adéquation avec le thème, l'évolution des sentiments, qui plonge le lecteur dans ce qu'il est amené un jour ou l'autre à connaître, à traverser lorsque les parents disparaissent : les affrontements parfois entre enfants sur les décisions à prendre, ce qu'il faut garder, jeter, tout un bric à brac, miettes d'une vie....

Elle évoque dans certains passages les manies, subterfuges d'un homme pour boire, l'image au père totalement faussée, la difficulté à éprouver des émotions pour un parent dont on ne garde en mémoire que les scènes d'excès, de violence, loin de l'image que l'on voudrait avoir d'un père aimant et attentionné. J'ai trouvé incroyablement juste le cheminement de l'auteure, l'évolution au fur et à mesure des jours et semaines de ses sentiments vis-à-vis de lui, de la découverte d'un "autre" père, de faire la paix avec lui.

Penser que la perte d'un père que l'on a presque haï se fera sans trouble, sans émoi est parfois loin de la réalité. Pour avoir vécu une telle situation, j'ai été à plusieurs reprises troublée par la similitude des ressentis oscillant entre haine, rancoeur et incompréhension.

Avec sincérité elle explore les sentiments qui nous habitent quand l'éloignement sera définitif, irrémédiable, que tout n'a pas été dit ou compris, quand ce que l'on croyait facile devient un chemin semé d'obstacles difficiles à franchir, le tout sans tomber dans la facilité d'en faire un récit pathétique ou glauque.

Faire son deuil, quel qu'il soit, comporte des étapes nécessaires mais aussi utiles et c'est ce que propose Anne Pauly avec ce petit roman qui se révèle à la fois lucide et vrai sur des moments où chacun se révèle parce que dans ces moments là, difficile de ne pas se mettre à nu.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Soixante lecteurs ou lectrices ont déjà donné leur avis sur ce court roman et tous les mots qui le décrivent ont été employés.
je suis heureuse pour les Edts Verdier qu'elles aient décroché le Prix Inter et ce pour un premier roman. Anne Pauly se voit donc propulsée vers un brillant avenir en principe.
Et comme pour tout premier roman, les racines se retrouvent certainement dans la propre vie de l'auteur.
La mort d'un parent, en l'occurrence du père,remplit ce court texte :il est plein de larmes de tendresse, de "si j'avais su", de réflexions terre à terre, de désespoir, de colère, de pardon.
Chaque lecteur peut se retrouver dans certaines pages. C'est triste, mais quel cri du coeur!
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Le hasard , une librairie, une table , des nouveautés et ..
Avant que j'oublie d'Anne Pauly.
Pourquoi ce choix, pourquoi cet achat?
Dans ce texte mêlant amour, colère, ras-le-bol, émotion l'auteure nous parle de ce père parti à jamais , ce père que l'alcool avait rendu violent et qui a miné sa vie , celle de sa mère et de son frère. Mais pour Anne cette absence est insupportable alors lorsqu'enfin une petite porte s'ouvre et lui permet de découvrir l'homme qu'il était "en vrai" , l'oxygène lui revient un peu ..Le travail de deuil peut enfin commencer.
A chacun de découvrir les mots d'Anne Pauly et d'y poser ou non ses propres images et ressentis. Un texte qui parle du désarroi de l'enfant qui un beau jour se retrouve orphelin.

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Encore un récit sur la disparition du père me direz-vous, oui et pourtant celui-ci a une petite musique particulière.
D'ailleurs le bouche-à-oreille et le Prix du livre Inter l'ont fait découvrir à de nombreux lecteurs.

La petite musique d'Anne Pauly est faite d'un mélange d'émotion et de mise à distance.
La perte de ce père réveille en elle toutes les contradictions qu'il avait en lui, colérique, alcoolique, violent, mais aussi généreux et sensible.
Et elle ne peut s'empêcher de pointer l'absurde du quotidien après le décès et jusqu'à l'enterrement.
Revoir les lieux de son enfance, le prêtre alors qu'elle ne fréquente plus les églises, son frère qui perd son sang-froid et insulte le représentant des Pompes funèbres, son amie qui découvre les dessous de sa famille.
Ce mélange d'humour et de tristesse est paradoxalement très touchant, d'autant plus que ce quotidien-là, la fin de vie, les obsèques, touchent tout le monde.

Anne Pauly évoque ses regrets de ne pas avoir assez côtoyé son père à la fin de sa vie mais elle réussit aussi à nous faire sourire sur ce sujet grave car elle manie l'autodérision et ne fuit pas l'ambivalence de ses sentiments.
C'est une réussite pour un premier roman.
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Un Ouvrage de Anne Pauly. "Avant que j'oublie" (C'est à dire, "Souvenons nous de nos morts") Verdier Chaoïd éditions - 2019;
Un livre sur le deuil avec de très longues énumérations. Bon, en fait, ce n'est pas tellement le deuil que les histoires de famille.
L'objet est un peu débectant. Avec une page collée.
Est ce que la mayonnaise prend? En fait oui, mais un peu trop tard cependant. C'était bien le cas aussi de Madame Bovary.
Même problème : On ne sait pas qui est-ce qu'on enterre! Mais les mots de deuil sont parfois percutants.
Le début est vraiment pas intéressant. J'ai mis 66 pages à accrocher. La deuxième moitié du livre (66-134) est entre le moyen et le bon.
Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Anne raconte son père.

Unijambiste et alcoolique, un père et un époux distant, peu présent, voire violent. A son décès, sa fille fait le tri dans l'appartement paternel. de ses affaires et les souvenirs ressurgissent. Mélancoliques. Surprenants. A la découverte d'un autre père. Plus tendre et poète qu'il n'y paraît.

Une lecture douce-amère. le sujet est triste. Bien écrit. Tout en délicatesse et nostalgie.
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Le sujet de ce roman n'est pas forcément le plus original : la mort et le deuil d'un père. Et j'avais bien en tête l'excellent Karl Ove Knausgaard. Mais le défi est relevé !
L'expérience, basée sur la réalité il est vrai, sonne parfaitement juste. Peu de pages, peu de mots, l'auteure rend avec juste ce qu'il faut ses sentiments pour ce père perdu, ses souvenirs. Il y a de l'ambiguïté, avec la tristesse profonde ressentie et ce père alcoolique, violent parfois mais cultivé et aimant. Ce mélange est complexe, mais finalement si simple, en tout cas c'est comme cela que je l'ai ressenti à la lecture.
Un premier roman réussi.
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