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4,11

sur 1763 notes
Très bonne et courte nouvelle.

le petit nombre de pages permet cependant de faire passer ses idées universelles qui reprend de nombreux chapitres malheureux de l'Histoire. Pour prendre du recul sur ceux-ci, les comprendre mieux et construire ses propres idées sur toutes les personnes qui ont détourné les yeux (par lâcheté?protection?), Matin brun mérite d'être lu.
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12 pages ! 12 pages, et l'histoire est finie, point final, pas d'interprétation possible. 12 pages, et pourtant, à la fin, milles questions nous assaillent.

Le point de départ est tellement absurde ! Pas de quoi s'insurger ! Pas de quoi en faire un livre ! ... Mais ... Et si c'était là le point de bascule ? le point de non-retour ? Quelles concessions faisons-nous au quotidien sur nos libertés ? Et que dire de nos droits ? Mais que puis-je y faire, tout(e) seul(e), isolé(e), englué(e) dans ma routine, dans mes habitudes, dans mon petit confort ? Jusqu'à quel point suis-je capable de fermer les yeux, accepter, plier, me taire, renoncer ? Quelle sera l'étincelle qui mettra le feu aux poudres, qui m'indignera, qui provoquera un sursaut, une réaction de ma part ? Combien de limites aurons-nous franchies d'ici-là ? ... Et cette terrible question : et à ce moment-là, qui sera encore debout pour protester, faire entendre sa voix, lutter à mes côtés ?

Un vrai concentré d'éducation civique, pour l'éveil des consciences, contre tous les totalitarisme.
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Je me rappelle avoir lu Matin Brun en étant jeune, ma (grande) soeur ayant eu à l'étudier en classe. J'en avais gardé une vive impression, malgré sa brièveté. La preuve : je m'en rappelle encore très bien plus de 15 ans plus tard.
J'ai donc voulu le relire adulte, et à nouveau, j'ai été marqué par la justesse de la démonstration. On peut assez facilement remplacer cette histoire de "brun" par à peu près n'importe quelle forme de discrimination et faire des parallèles avec beaucoup de situations passées ou actuelles de notre monde. La crédibilité de la montée en puissance du régime n'ait pas sans me rappeler dans un autre style La Servante Écarlate.
Une (courte) claque.
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Trop tard !

Ainsi deux mots pourraient-ils résumer cette histoire.

Un apologue qui va à l'essentiel et qui fait mouche... brune.

En quelques pages lapidaires, aériennes, au langage à la fois épuré et familier, Franck Pavloff réussit la gageure de dessiner les contours de la montée du national-socialisme sans en dire un seul mot.

Au début, le narrateur et son ami Charlie ne se préoccupent pas outre-mesure de l'interdiction des chats non bruns. L'univers dans lequel évoluent les personnages n'est pas contextualisé, de manière à universaliser le propos. le narrateur est anonyme.

Ce n'est que de fil en aiguille, de décret en décret, qu'inexorablement, on aboutit à la plus absurde des aberrations.

Une argumentation indirecte, qui fait réfléchir au sujet de la propagande, de la censure, de la dictature, mais qui pointe également la lâcheté, l'aveuglement et la faiblesse de la population - tête dans le guidon et dans le tiercé, amollie par la bière et les jeux, au langage trop sommaire pour pouvoir réfléchir vraiment - qui ne peut réaliser que trop tard l'horreur en train de se produire sous ses yeux.

Pas de jugement moral cependant. Juste un constat sans appel et une sonnette d'alarme à conserver précieusement à l'esprit, bien entendu encore parfaitement actuelle, malheureusement.

Face au totalitarisme, il faut agir quand il en est encore temps.

Ce bijou se clôt sur une fin implicite qui donne des frissons.








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Une dystopie très contemporaine, voilà ce que nous propose le poète et romancier Franck Pavloff.

Une de plus, vous me direz, oui mais... une dystopie qui tient en 10 pages (ressenti 5), voilà qui est plus rare. Et qu'une si courte nouvelle atteigne le chiffre de deux millions d'exemplaires, je trouve ça incroyable !

2€50, c'est peut-être cher payé la page, mais ici on est bien dans du texte engagé, un propos humaniste dont notre société devenue folle a plus que jamais besoin. Ne connaissant pas l'auteur, curieux, je me renseigne sur l'Internet et j'apprends que ce texte date tout de même de 1998 et que l'auteur l'a produit en réaction à l'extrême droitisation de la politique française à cette époque. Si j'en juge par l'évolution de la société durant les 25 années qui ont suivi (parlons simplement de droitisation : les intéressés eux-mêmes ne font plus dans le chipotage), j'ai quelques raisons de penser que l'auteur doit fulminer. Ou peut-être est-il simplement triste, triste comme un matin brun.


C'est un excellent texte. Malgré le ton léger, le sourire ne parvient jamais à éclore complètement sur nos lèvres, car on est immédiatement plongé dans le climat dérangeant de cette société. Dérangeant, non parce qu'on a de la peine pour nos deux jeunes gars paumés, mais parce qu'il résonne dans nos oreilles tandis qu'une part considérable de notre cerveau – celle veillant à notre santé mentale – oeuvre désespérément et inconsciemment à l'ignorer.


Plusieurs thèmes, plusieurs grilles de lecture.

Au niveau le plus brutal et avec peu d'effort d'interprétation des images, on a la dénonciation d'un état fasciste exacerbant l'identité nationale et qui en vient à l'épuration ethnique.

À un autre niveau, c'est la dérive autoritaire vers une telle société qui est décrite.
Certainement la lecture la plus importante car, je dirais, quand on en arrive au stade totalitaire, c'est déjà trop tard.
De la même façon que l'épuration ethnique requiert toujours une déshumanisation de l'Autre, la dérive autoritaire draine son lot d'aliénations collective et individuelle. L'auteur montre très bien cet aspect par les réactions des amis face aux nouvelles mesures gouvernementales qu'ils apprennent. Pour conserver un équilibre mental, le cerveau cherche et trouve des justifications. Calmer la dissonance cognitive, et ce faisant perdre pied avec la réalité.

Troisième thème et non des moindres, le développement de la pensée unique qui invariablement accompagne les dérives autoritaires :

 (Commentant l'arrêt du Quotidien de la ville :)
« - Pas un jour sans s'attaquer à cette mesure nationale. Ils allaient jusqu'à remettre en cause les résultats des scientifiques. Les lecteurs ne savaient plus ce qu'il fallait penser […]
- À trop jouer avec le feu...
- Comme tu dis, le journal a fini par se faire interdire. »

Dans le doute, je rappelle encore une fois que ce texte précède de plus de 20 ans la gestion de la crise sanitaire du Covid...
Cet argument consistant à justifier la politique de la pensée unique (et la censure virulente l'accompagnant) par le souci de ne pas semer le doute dans l'esprit des citoyens (« Les lecteurs ne savaient plus ce qu'il fallait penser ») ferait probablement sourire s'il n'avait pas été repris comme élément de langage par les plus hauts représentants de nos démocraties occidentales durant les dernières crises sanitaires et géopolitiques.

Enfin, Pavloff pointe l'un des aspects les plus ignobles qui signent bien souvent l'entrée dans le totalitarisme : l'encouragement à la dénonciation de quiconque chercherait à apporter la contradiction face à cette pensée unique. Avec la loi SREN en passe d'être votée, son arbitraire et sa violation de la sphère privée sans précédent, la France pousse un peu plus loin encore la barre pour les auteurs de dystopie voulant innover... Elle n'est malheureusement pas la seule en ce moment, mais est-ce une consolation ?
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Ce petit livre m'a été prescrit par un médecin .

Je me revois, adolescente de 15 ans, expliquer à mon médecin de famille une situation absurde imposée par mon lycée. Il essaya de me faire comprendre que cela n'était pas une situation acceptable mais, de mon point de vue de jeune élève, on ne pouvait pas remettre en question l'autorité scolaire. Alors, ce docteur qui me connaissait depuis ma plus tendre enfance prit son bloc d'ordonnance et écrivit : « Matin brun, de Franck Pavloff ».

Je l'ai acheté et je l'ai lu. Je ne me suis pas rebellée contre mon lycée mais j'ai beaucoup aimé cet ouvrage. J'y repense parfois, à l'histoire du livre et à la leçon du médecin. J'ai toujours le roman mais je n'ai pas gardé l'ordonnance. Dommage, car c'est l'une des dernières que m'a faite le Docteur K. avant de partir à la retraite.


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En quelques pages, les rouages de l'endoctrinement.

En quelques lignes, la vie de deux compères assujettis insidieusement aux lois de « l'enfermement » dans leur vie du quotidien.

Livre à remettre entre les mains de tout à chacun pour éveiller les consciences.

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Tout simplement mon livre préféré. Pour moi il est d'une importance capitale. Il nous met en garde face aux dérives qui peuvent mener à un état totalitaire. Un livre très court mais que je recommande fortement.
Tout part d'une simple interdiction avant d'empirer
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Si petit mais si puissant. Ce livre est à mettre entre toutes les mains. Il nous explique la puissance sournoise de la montée d'un état totalitaire (tient cela me fait penser à Réveil de M. Gounelle).
En 11 pages je suis emportée, sidérée, c'est une vraie gifle qui réveille, un retour sur ce qui s'est passé et qui peut encore arriver! A LIRE A LIRE
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Onze pages, un texte bref et percutant.

Charlie et son copain vivent dans l'Etat brun au régime politique extrême.
Epuration - Elimination – Extermination de ce qui n'est pas conforme aux prescriptions de l'Etat brun.
Comme nombre de gens ordinaires, pris par leur quotidien, ils détournent les yeux au début pour éviter trop d'ennuis…puis ils tâchent de se plier aux règles imposées…

Une réflexion sur le pouvoir totalitaire et l'impact des lâchetés individuelles que l'on imaginait sans grande conséquence, la manipulation d'opinion, le danger de la pensée unique, l'importance du libre-arbitre.

« La liberté, c'est l'indépendance de la pensée ». Epictète.
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