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3,71

sur 539 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Publié en 2002, "La petite Chartreuse" est un roman de l'écrivain et essayiste français Pierre Péju, notamment auteur de "La petite fille dans la forêt des contes", "La Diagonale du vide" ou encore de "Marée basse".

Par une pluvieuse après-midi de novembre, le libraire Etienne Vollard fauche accidentellement une petite fille avec sa camionnette. Sous le choc, après avoir erré des heures durant à travers les bois, il se rend aux urgences pour prendre des nouvelles d'Eva, plongée dans le coma.
Il fait alors la rencontre de Thérèse Blanchot, mère distante et instable qui n'a toujours pas réalisé qu'elle avait un enfant avec toutes les responsabilités que cela implique.
Tandis que Thérèse s'éloigne de plus en plus d'Eva, Etienne Vollard navigue entre sa librairie "Le Verbe Etre" et les visites à l'hôpital lors desquelles il récite à Eva des passages provenant de ses nombreuses lectures.
La petite fille se réveille, retrouve l'usage de ses membres mais reste enfermée dans un profond mutisme.
Les mots du libraire suffiront-ils à la sauver ?

Si le roman débute par le récit de l'accident, il opère plusieurs retours en arrière nécessaires aux descriptions des trois personnages.
La petite Eva a l'habitude d'attendre sa mère à la sortie de l'école mais cette fois-ci, sur un coup de tête, elle s'est enfuie de la garderie pour retrouver Thérèse.
Tous les matins, Thérèse Blanchot se dépêche de conduire sa fille à l'école puis s'empresse de partir le plus loin possible.
Durant la journée, elle s'évade, erre sans but sur les routes ou dans les gares, avant de rebrousser chemin à contrecoeur pour récupérer sa petite fille qu'elle élève seule.
Curieux personnage que voilà. Une femme qui se nourrit de distance, de vitesse, d'éphémère, essayant des vêtements et des parfums qu'elle ne portera jamais, notant des impressions fugaces dans son cahier à spirales. Autant dire qu'elle ne tient pas en place bien longtemps.
Le libraire Vollard a lui aussi toujours mené une existence solitaire. A la fois martyrisé et admiré par les autres enfants, il n'a jamais eu d'autres compagnons de route que les livres dont il conserve une mémoire étonnante.
Ce personnage m'a beaucoup fait penser à Hagrid physiquement. Très grand et robuste, il semble encombré par son corps imposant et réfréner une certaine violence en lui.

L'accident a pour effet chez les 3 personnages d'amplifier une détresse intérieure déjà palpable avant le drame. le mutisme d'Eva l'éloigne davantage de sa mère et place Thérèse et le libraire face à un vide que chacun d'eux gère à sa manière : elle par la fuite, lui en le comblant avec des mots qui ne sont pas les siens mais qui s'imposent à lui.

Malheureusement, je n'ai jamais véritablement réussi à entrer dans ce livre à l'ambiance glaciale (ah cette neige qui n'en finit pas de tomber !) dans lequel le temps semble en flottement, anesthésié.
Les dialogues sont plutôt rares, comme si ces paysages mélancoliques de la Chartreuse parlaient pour les personnages.
Je regrette de n'avoir pas pu identifier les extraits choisis par le libraire car je pense que cela a également du contribuer à ma déception.
Dernière chose : le narrateur externe est une lointaine connaissance de Vollard. Je n'ai pas trouvé logique qu'il détaille certaines choses intimes seulement connues par ce dernier. Aurais-je du m'en tenir à l'aspect conte de ce roman sans me soucier de la crédibilité ?
Vu les nombreux avis positifs vus sur la toile, je pense que je suis peut-être simplement passée à côté de ce roman.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Quelle mitigation... L'écriture est fort belle, il y a des parcours de solitudes qui s'entrechoquent et qui s'en vont, des clins d'yeux à des oeuvres littéraires, un libraire dans le lot, bref, beaucoup pour me plaire.
Sauf que ça n'a pas trop marché, en fait c'est un livre plombant, plombé, lourd à crever, il est dépressogène je trouve. Entre les médias qui nous serinent et montrent un monde violent, fou, désastreux, il nous restait un peu les livres pour nous en évader, même si la violence, la folie et le désastre peuvent s'y retrouver aussi, ça marche pour moi (oups la concordance des temps est ma faiblesse), mais ici, ce livre, je ne sais pas, il m'a foutu la déprime. Et je n'aime pas cette déprime-là. Et je sais bien pourquoi : il n'y a AUCUN humour dans ce livre. Je vais même encore lui enlever une étoile, tiens.
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Bon, en refermant cette lecture, deux options s'imposent à moi. Soit je n'ai pas de coeur, soit je suis passée totalement à côté de cette lecture...
Je penche pour la seconde option car je n'ai pas accroché avec les personnages et encore moins à l'histoire, et horreur, je n'ai pas été touchée plus que ça par le sort du libraire Étienne Vollard, de Thérèse ou encore de la petite Eva, bien qu'il y aurait de quoi verser une petite larme quant on découvre à quel point sa mère semble complétement dépassée et à côté de la plaque...
Même le style ne m'a pas convaincu, j'ai mis près d'une semaine pour lire les 200pages de ce roman, ça montre à quel point cette lecture n'était pas très attrayante, pour moi en tout cas...
Après, je comprends que beaucoup apprécient ce roman et soient bouleversés par son contenu. C'est vrai que ce qui arrive à cette petite fille est tragique et que les bouleversements que cela entraine sont catastrophiques. L'attitude de la mère est déconcertante et les répercutions sur le mental de sa fille, vraiment désastreux...Le libraire ne demandait rien à personne et bien que souffrant d'un certain isolement, il semblait vivre une vie qui lui convenait dans le fond et malheureusement cette rencontre se révèlera plus fatale qu'autre chose...

Je ressors donc de cette lecture avec un sentiment mitigé, je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment, je ne sais pas trop...À relire dans quelques temps, si le coeur m'en dit...
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C'est l'histoire d'un homme au corps un peu trop grand pour lui, entouré de livres bien présents et très causants, qui va être à l'origine d'un accident, celui de la petite Éva, douce et inaccessible petit être, absent. La troisième personne est sa mère, Thérèse, mère-enfant, effacée et disparate qui se sauve à la moindre émotion.

Cette histoire douce-amer, réunie ces trois solitudes dans une vie déchirée d'instants perdus, d'instants tristes.

Chaque étape vécue par les adultes se résume dans des instants T qui symbolisent leur passage à l'acte. Par exemple, l'homme du nom d'Étienne Vollard est un libraire, à la personnalité calme et retenue, qui doit composer avec un corps encombrant. Lorsqu'il se sent prêt à franchir une étape pour se prouver à lui-même qu'il avance, il va tenter le saut à l'élastique.

La trame narrative est parfaitement maîtrisée, et les mots coulent telle une rivière sur son lit de cailloux lisses, avec fluidité.

Toutefois, ce roman m'a glacé le sang. Il porte une lourde tristesse qui est dure à accepter. L'espoir semble s'envoler à mesure que l'histoire avance.
J'ai adoré la façon dont l'auteur aborde son propos, et son style, qui est très visuel et très juste, mais la morale de l'histoire me laisse avec un sentiment d'inconfort et de malaise. J'ai mal pour les personnages. C'est trop dur.
Peut-être d'autres lecteurs pourront m'éclairer sur le ressenti perçu de ce roman ?
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Une petite fille attend désespérément sa mère qui, comme souvent, est en retard. Course folle qui se terminera sous les roues de la camionnette d'Étienne Vollard, libraire.

Le solitaire, l'homme qui n'a eu de toute sa vie que pour compagnons les livres, l'homme à la mémoire prodigieuse qui se rappelle des pans entiers des livres qu'il a lus, se voit à l'occasion de cet accident confronté à lui-même, voire même à ce qu'il ne connaissait pas de lui. Et c'est ainsi que plusieurs jours par semaine il va retrouver la petite Eva, plongée dans le coma et à qui on doit parler pour l'aider à se réveiller. Mais l'homme ne connaît pas l'art de raconter, il n'a pas de mots à lui, il n'a que les mots des livres qu'il a lus et c'est ceux-là qu'il offre à la petite blessée. Ces mots qui finiront par la sortir de l'engourdissement, mais qui le relégueront à sa solitude, puisqu'il n'a plus rien à faire dans cet hôpital : la petite est revenue à la vie.

Il croyait être en mesure d'oublier, de retrouver ses livres. Mais la mère de l'enfant, qui a placé la petite dans un centre pour handicapés, et qui a un besoin continu de se sauver, de se fuir elle-même, qui ne tient pas en place, a besoin de lui, besoin qu'elle le remplace auprès de sa fille tandis qu'elle ira travailler loin de la Chartreuse où la petite vit, ou plutôt survit.

Un beau roman sur la solitude, sur l'implacable solitude des êtres différents, sur les livres, sur le pouvoir des mots sur l'existence, sur la mort, sur son sens, sur l'existence, mais auquel je reprocherai le chapitre II, qui m'avait apparu éclairant au départ, puisqu'il met en scène un personnage qui a connu Vollard dans sa jeunesse, mais qui me semble bien inutile, puisque ce personnage ne revient pas pour fermer la boucle et parce que son aparté n'apporte rien à l'histoire.

Pour un peu plus sur La petite Chartreuse, si votre curiosité est piquée, c'est là qu'il faut aller.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La Petite Chartreuse est un beau livre mais très triste. Cependant, je n'ai pas trop aimé le style d'écriture que je qualifierais de très littéraire, souvent trop en fait. Cela reste pourtant un beau livre que j'ai pris plaisir à lire.
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