La Solidarité : Chez les plantes, les animaux, les humains

Désirant bien faire Darwin nous a légué un bien encombrant héritage. A sa décharge, deux points : tout d'abord, il base son « de l'origine des espèces » sur un manque cruel d'observation, ensuite il faut bien comprendre qu'au XIXème on croyait encore dur comme fer à la génération spontanée. le monde n'avait pas 5000 ans et toutes les espèces étaient immuables et encore créées par la main de Dieu.
Le problème, c'est qu'en mettant en avant cette compétition à outrance pour la vie, en érigeant ce nouveau concept du plus fort, du mieux adapté qui allait, seul, s'en sortir, Darwin a cautionné notre société moderne, basée sur un libéralisme à l'excès. Puisqu'il en est ainsi dans la nature, force nous est de vouloir la copier. Il y aurait donc une forme d'écologie politique dans le commerce débridé et le chacun pour soi.
Or, il n'en est rien.
A la base de la vie, il n'y a qu'association, coopération et mutualisation. Deux bactéries s'associent, deux cellules se combinent pour donner un être pluricellulaire, départ du règne des plantes, puis des animaux. La compétition n'intervient qu'après et de manière très épisodique, sporadique.
Homo Sapiens est encore l'une des rares espèces qui a érigé en dogme cette façon de voir : assujettir tout autour de lui quand il ne l'élimine pas purement et simplement. Pourtant la compétition est antinaturelle : à ce jeu, on y perd forcément. La lutte est destructrice tandis que la solidarité est fondatrice.
Dans ce court traité, Jean Marie Pelt, qui connait bien son sujet, nous apporte quantité d'exemples pour justifier cette évidence. Un peu trop même. On aurait préféré davantage d'explications, de commentaires, quasiment une philosophie, à l'image des deux autres volumes qui forment une trilogie (la compétition, justement, et la loi du plus faible). Malheureusement, cette « solidarité » se résume à une suite d'exemples où la nature (la vie) prend le plus souvent le chemin de la coopération.