AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les grandes vacances (4)

Notre destination à nous, c’était grand-mère ! Immuable. La France du nord au sud et grand-mère ! Le père, la mère, le chien, les quatre enfants dans l’aronde, la pyramide de Kheops sur la galerie, le canoë derrière, quarante-huit heures de Nationale 7, et grand-mère ! Comme toutes les grand-mères elle passait l’année à nous espérer, mais le premier mot qu’elle disait à l’arrivée, c’était plus fort qu’elle : « Les enfants, cette année, pas de bêtises, hein !» Ça flanquait mon frère aîné dans des rognes profondes, cet accueil. Une année, il se retourne tout d’une pièce pour beugler à l’injustice, comme quoi nous étions toujours très sages, jamais de conneries, rien à nous reprocher, mais, dans son demi-tour, sa force de conviction projette sa valise à travers la porte vitrée du couloir. Pendant qu’il pelletait son désastre, Victor et Anita avaient entrepris de ranger le canoë sous la véranda, et voilà, que dans le virage de l’escalier, le cul du canoë...
C’était une périssoire.
... Le cul de la périssoire heurte le ventre d’une jarre. La jarre se met à tourner sur son axe, avec une certaine majesté, il faut dire, c’était une jarre ventrue, séculaire, une jarre «de famille», des générations de géraniums, la prunelle provençale de ma grand-mère, mais qui n’en tourne pas moins sur son axe, et tout le monde terrifié de s’écrier en rythme : « La jarre ! la jarre !», les deux autres cloués sur place avec leur canoë sur le dos...
Leur périssoire..
-... avec leur périssoire qui bouche le passage, et la jarre fignolant son départ, tirant majestueusement sa révérence à tout le monde ... «La jarre ! la jarre !...»
-Très stoïque, grand-mère, devant le cadavre de la jarre... Elle a sorti une boîte d’allumettes de son tablier, elle me l’a tendu, à moi, le plus petit de la bande, et elle a dit : «Sois gentil, Olivier, va mettre le feu à la maison, ça m’ôtera un gros souci.»
Commenter  J’apprécie          150
Aller au travail en 36, se disait encore "aller au chagrin".
Commenter  J’apprécie          70
- Le premier problème c'étaient les bagages. La quantité. Mon père nous désignait le tas des valises, et, laconique : " Bravo les enfants, trois fois le bungalow ! On vide tout et on recommence." Simplicité de la consigne : ne rien emporter, mais surtout, ne rien oublier ! L'inventaire a posteriori occupait une bonne partie du voyage : " T'as pas oublié les palmes, au moins ? " " Et le thermos , François, tu y a pensé au thermos ?" Le sujet d'engueulades annuel, c'étaient les robes des frangines. pas tellement pour les robes, mais pour les jupons. Un volume incroyable, ces jupons, à peu près incompréssible, mais ils étaient indispensables, paraît-il, pour le bal du 14 Juillet. "Quand on danse, une robe, il faut que ça tourne !" Un jour, juste avant le départ, François a pris sur lui de remplacer en douce robes et jupons par son poste à galène et un monopoly. Résultat : la Fête Nat transformée en deuil planétaire. Ça nous a occupés pendant tout le voyage du retour, le reproche de cette trahison. Il n'a jamais recommencé.
Commenter  J’apprécie          40
C'est tout de même bizarre la politique. Ca ressemble parfois à une nouvelle de Marcel Ayme. Un jeune sous secrétaire d'État aux loisirs - Leo Lagrange - mitonne une petite loi qui flanque la basse-cour sens dessus dessous ; il finit par emporter le morceau : messieurs les députés déposent leur bulletin et qu'est-ce qui sort de l'urne ?
Une saison toute chaude.
A quoi ressemblait l'été Leo, avant que vous ne l'inventiez ?
Commenter  J’apprécie          30




    Lecteurs (96) Voir plus




    {* *}