Les gens meurent petit bout par petit bout, en une série de petites morts. Ils perdent la vue, l'ouïe, leur autonomie. Ça, ce sont les morts physiques. Mais il y en a d'autres,moins évidentes, mais plus fatales. Ils perdent courage. Ils perdent espoir. Ils perdent confiance. Ils se désintéressent de tout. Et, finalement, ils se perdent eux-mêmes.
Et les chants étaient beaux. En écoutant, les gens avaient l'impression de ne faire qu'un avec la musique, se sentaient moins seuls.
Ils gardaient leur individualité, mais faisaient partie d'une communauté, partie d'un tout.
Êtres humains, animaux, arbres, pierres : soudain , il n'y avait plus de différence.
C'était difficile de se fier à ce qu'il percevait chez ces hommes.
On pouvait souvent prendre une émotion forte pour une autre.
L'anxiété pouvait ressembler à un sentiment de culpabilité; du soulagement, à de l'amusement. Le chagrin, profond et inconsolable, avait souvent l'air de rien du tout.
Sous une apparente inémotivité, se cachaient parfois les émotions les plus profondes. Rien ne paraissait sur la figure alors que derrière bouillonnait quelque chose d'épouvantable.
Le violoniste fait chanter son instrument, le violoneux le fait danser...
Il avait une belle voix ...... Elle était mélodieuse, riche, comme un café corsé ou un vieux cognac. Pleine de nuances et de profondeur...
Les chants remplissaient des espaces que je ne savais pas vides. Ils ont apaisé une solitude dont je n'avais pas conscience. Ils m'ont apporté la joie. Et la liberté.
Et toute personne qui se tient debout devient une cible. Vous devriez le savoir, inspecteur-chef, dit le frère Sébastien. (Flammarion Q, p. 404)
- Le violoniste fait chanter l'instrument, le violoneux le fait danser.
Et les chants étaient beaux. […] En l’écoutant, les gens avaient eux aussi l’impression de faire un avec la musique, se sentaient moins seuls. Ils gardaient leur individualité, mais faisaient partie d’une communauté, partie d’un tout. Êtres humains, animaux, arbres, pierres : soudain il n’y avait plus de différence.
(Flammarion Q, p. 158)
Le chant grégorien était le père de la musique du monde occidental. Mais ses enfants ingrats finirent par le tuer. Il fut enterré et oublié.