Quand les gens touchent le fond, ils peuvent rester là et mourir, ce que font la majorité d’entre eux. Ou ils peuvent essayer de reprendre leur vie en main.
Elle faisait ce qu'il y a de plus difficile au monde.
Elle attendait et espérait.
Myrna se redressa dans son fauteuil, curieuse de savoir comment Clara allait réagir à cette attaque, car c'en était une, formulée de manière affable et subtile, et accompagnée d'un sourire. Une sorte de bombe à neutrons sociale, conçue pour tuer la personne sans toucher à la structure du langage poli.
Ils savaient, supposa-t-elle, que les habitants du village pouvaient à l'occasion enlever la vie à quelqu'un, mais pas voler une auto.
On pouvait facilement penser que l'inspecteur-chef était un chasseur, car il traquait et capturait des meurtriers. Mais il n'en était pas un, Jean-Guy le savait. L'inspecteur-chef Gamache était, de nature, un explorateur. Il n'était jamais plus heureux que lorsqu'il repoussait les limites, explorait les territoires intérieurs, des endroits que les personnes elles-mêmes n'avaient jamais explorés, jamais examinés. Probablement parce qu'ils étaient trop effrayants. Mais Gamache n'hésitait pas. Il se rendait aux confins du monde connu, et au-delà. Pénétrait dans des lieux secrets, sombres. Regardait dans les crevasses, où se cachaient les pires choses. Et Jean-Guy Beauvoir le savait. (page 146)
L'art effrayait Beauvoir. Mais vous pouviez accrocher un cadavre au mur,et il se sentait parfaitement bien. Ou, comme dans le cas présent, en laisser tomber un dans le jardin. Ça, il comprenait. C'était simple. Toujours si simple.
Le beau n'est pas en vogue. Les galeristes et les conservateurs sont à la recherche d'œuvres torturées, noires, austères, cyniques. Ils semblent penser qu'elles sont plus complexes, qu'elle provoquent davantage de réflexion, mais, croyez-moi, c'est faux. La lumière suscite la réflexion tout autant que ce qui est noir. Nous pouvons découvrir beaucoup de choses sur nous-mêmes en regardant la beauté.
M. et Mme Dyson n'étaient plus là. Ils étaient rendus sur le continent où vivent les parents en deuil. Cet endroit ressemble au reste du monde, mais ne l'est pas. Les couleurs sont fades, délavées. La musique est seulement des notes. Les livres n'émeuvent pas, ne réconfortent pas, du moins pas complètement. La nourriture ne sert qu'à s'alimenter, guère plus. Chaque respiration est un soupir.
Je n'ai pas besoin que le Times, Denis Fortin ou André Castonguay me le dise. Mais certaines personnes achètent de l'art avec leurs oreilles et d'autres avec leurs yeux.
Le monde des arts est rempli de commères.