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J'aime beaucoup les romans d'Anne Percin, qu'ils soient destinés à la jeunesse ou aux adultes. J'emprunte ou achète les yeux fermés sur le seul nom de l'auteur, même si je ne suis pas certaine d'être sensible aux thèmes abordés, je lui fais toujours confiance pour m'embarquer.
Ça n'a pas marché cette fois-ci. J'ai abandonné à la page 180, lassée de l'échange de courriers entre Hugo Boch, sa cousine Hazel et son ami Tobias. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire du jeune artiste qui croise sur son chemin Gauguin et d'autres peintres de la communauté de Pont-Aven. J'ai trouvé malhabile l'introduction de références aux événements, personnages et lieux qui irriguent les courriers, la façon de brosser le contexte de l'époque. Les débats artistiques entre les deux amis sont aussi parfois techniques et perdent un peu les béotiens en matière de peinture. Bref, après quelques atermoiements, j'ai décidé de m'autoriser (ce n'est jamais simple) à passer à autre chose !
Cela ne change rien à l'admiration que j'ai pour cet auteur, juste on ne s'est pas rencontrées sur ce roman.

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Quel bonheur que ce roman épistolaire qui vous emmène derechef à Pont-Aven et c'est comme si vous y étiez, lorsque Hugo, après avoir décrit le paysage à Hazel, poursuit :
« Comme tu vois, c'est pittoresque au vrai sens du terme : tout y fait sujet de tableau.
On croise des Bretons au teint brun, aux cheveux rouges, qui portent le costume du pays et s'adossent aux portes, les mains dans les poches, fumant leur pipe en bruyère, et font des modèles si complaisants que ce serait un crime de ne pas planter son chevalet. […] C'est bourré d'Américains et d'Anglais, à tel point que les cartes de restaurant sont écrites dans leur langue. Ils viennent ici pour finir leurs études, comme on irait à Rome pour copier l'Antique ou à Barbizon pour imiter Corot. »
Moi qui avais entendu parler de « l'école de Pont-Aven » mais sans vraiment savoir ce que cela recouvrait (avec ce drôle d'usage du terme « école », qu'on retrouve pour Barbizon, alors qu'il ne s'agit pas d'une école mais d'un courant et encore, peut-on parler d'un courant quand Gauguin n'appartient à aucun ?), j'ai beaucoup apprécié cette immersion bien plus vivante et intéressante qu'une notice encyclopédique.

Vivant est d'ailleurs le qualificatif qui convient le mieux à ce livre, où les personnalités (toutes attachantes) apparaissent clairement au fil de leurs lettres enlevées et sensibles : Hugo, avec ses doutes et sa tendance mélancolique, Tobias le tourmenté et la pétillante et spontanée Hazel (qui m'a fait rire avec son affaire de nu masculin). C'est grâce à eux que l'on peut percevoir cette fin du 19ème siècle (en dehors de la peinture, on entend aussi parler de Jack l'Eventreur, dont la sinistre réputation franchit la Manche, de la construction de la tour Eiffel et on fait même un petit tour à l'Exposition Universelle, preuve que c'était vraiment un roman pour moi !), sans que jamais cela ne vire au procédé. Nos trois jeunes gens sont les héros à part entière de leur(s) histoire(s) parfois mêlées, quand bien même l'histoire (essentiellement artistique) de leur époque voudrait parfois leur voler la vedette.

Car s'il n'écrit pas (ou alors que très occasionnellement), le personnage de Gauguin est, par exemple, bien présent dans le roman et quelle présence ! J'ignorais tout de l'homme et ce que j'en ai aperçu ici est venu éclairer l'oeuvre. Qui dit Gauguin dit Van Gogh, qu'aucun des héros ne croisera mais dont il sera pourtant très souvent question. Beaucoup d'autres peintres traversent le récit, en premier lieu ceux qui sont allés à Pont-Aven mais on marchera aussi avec Toulouse-Lautrec dans les rues de Montmartre. Et pour ceux qui, comme ce fut mon cas, s'inquièteraient de ne savoir distinguer les personnages inventés des réels (faute de (re)connaître tous les noms, quand ils ne sont pas célèbres comme ceux que j'ai cités : Charles Filiger ou Paul Sérusier, par exemple, ne me disaient rien), qu'ils se rassurent : seuls nos trois épistoliers sont des êtres de fiction, tous les autres (y compris Anna Boch, présentée comme la cousine de Hugo et Hazel ou encore Miss Klumpke, dont Hazel partage l'atelier) ont bien existé.

Mêlant avec talent l'intime et l'historique, « Les singuliers » évoque les peintres d'une époque mais aussi les tumultueuses controverses que leurs oeuvres pouvaient susciter, tout en questionnant le geste artistique et ce que signifie être peintre, interrogations intemporelles.
Un roman qui m'a emballée !
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Excellent roman épistolaire, qui vous prend aux tripes à certains passages. La description des séances photos des défunts en Bretagne m'a tout simplement bouleversée. Et le rythme toujours soutenu des échanges entre les différents protagonistes fait de ce roman un très très bon roman. Anne Percin a dû réaliser des recherches phénoménales pour parvenir à retranscrire tant la vie de la fin du 19ème siècle à Paris et en Bretagne, que les peintures réalisées par les artistes. L'écriture est fine. La réflexion sur la créativité et la douleur presque physique que cela peut représenter pour certains est d'une grande justesse de ton.

C'est véritablement un très bon livre de cette rentrée littéraire française.

J'ai un autre roman de cette auteur à lire, "Premier été". J'ai hâte de le commencer !

Je remercie Babelio pour cette belle découverte, que j'ai faite dans le cadre d'une masse critique.
Lien : http://caromleslivres.canalb..
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Ecriture sympa...mais trop de longueurs, j'arrête ! Pourtant j'aime beaucoup cette auteure, la peinture...et la région : la mienne .
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excellent moment que nous partageons avec les
peintres impressionnistes que j'apprécie tant ett que,
ils me pardonneront, je copie
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Les cousins Boch (de l'industrie de porcelaine) veulent se frayer un chemin dans le monde artistique de la fin du XIX° siècle. A travers leur correspondance et celle de l'ami Tobias, le Paris de l'Expo universelle, la Bruxelles du salon des Vingt ou le Pont-Aven des peintres se mettent à vibrer.

Sérusier, Gauguin ou le fuyant Van Gogh prennent vie grâce aux lettres des trois personnages principaux. Mêlant fiction et faits réels, ce roman épistolaire permet de rendre plus vivants et proches ces phares de la peinture moderne. le mélange d'éléments humoristiques à certains plus dramatiques rend l'ensemble vivant et on est touché par le destin des protagonistes : Hazel, la femme peintre qui doit aller au-delà de la condition féminine, Hugo, le fils de famille qui décide de donner sa vie à la photographie et leur ami Tobias, peintre malade et sombre qui ne cesse de se débattre au milieu des affres de la création et du quotidien.
Une belle ode à cette époque et aux Arts qui s'émancipent. Un beau moment à passer en compagnie de tous ces personnages.
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Libraire, j'ai la chance de lire quelques livres en avant-première... J'étais curieuse de découvrir ce livre d'une auteur à succès de romans "jeunesse". Je n'ai pas été déçue.
un très bon moment de lecture
Les singuliers ce sont 3 artistes qui, soudés par une solide amitié , créent, explorent de nouvelles voies (dont la photographie), dérangent ....
De Montmartre à Pont-aven en passant par la Belgique, Anne Perçin nous narre avec légèreté et sensibilité ce foisonnement artistique du début du 20ème siècle
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Ce roman avait rejoint mes étagères après la visite de la maison-musée des peintres au Pouldu l'été dernier. Et c'est avec beaucoup de plaisir que je suis repartie dans cette partie de la Bretagne qui fut un centre artistique à la fin du 19e siècle...

Dans ce roman épistolaire, Anne Percin met en scène trois personnages fictifs (Hugo Boch, son ami Tobias et sa cousine Hazel) qui vont s'écrire et se raconter leurs vies, les potins et bouleversments du monde de la peinture entre 1888 et 1891, entre la Bretagne, Paris et la Belgique.

Si les trois écrivains sont des personnages imaginés par la romancière, autour d'eux gravitent de grands noms de la peinture : Gauguin, Van Gogh, Meyer de Hann, Cerusier... On y découvre l'émergence des courants post-impressionnistes, on a envie de chercher sur le net toutes les toiles décrites dans le roman, et de filer dans un musée pour les (re)découvrir...

Ce roman est une très belle manière de se plonger dans l'art et dans la vie de ces artistes à l'aube du 20e siècle...
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Une bien belle découverte avec cette auteure.
Un voyage au coeur de la fin du XIXème siècle avec l'Exposition Universelle et le "boum" des peintres qui vont tous en Bretagne ainsi que la petite guerre entre les différents courants.

C'est le deuxième roman épistolaire que je lis et je crois que j'apprécie tout particulièrement ce format.

Découvrir par bribes et finalement aller à "l'essentiel" tout en restant dans le quotidien à travers ces échanges de lettres est très agréable. J'ai aussi aimé le mélange entre personnages fictifs et réels.

L'écriture est fluide et délicate.
Je recommande


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En préface: '' Une certaine mélancolie nous demeure en songeant qu'à moins de frais, on aurait pu faire de la vie, au lieu de faire de l'art. '' (Vincent van Gogh).

Échanges épistolaires, nous sommes en l'An de grâce mille huit cent quatre-vingt huit, entre Paris et Pont-Aven. Délicieux, précieux, comme une lettre qu'on reçoit.
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