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Ce roman épistolaire d'Anne Percin nous emmène dans le milieu très fermé des peintres de la fin du 19e siècle. C'est une époque de changements, dans la société et dans les arts et le quotidien foisonne d'innovations de toutes sortes. Eifel construit sa tour à Paris, la photographie fait ses premiers pas, les Beaux-Arts à Bruxelles ouvrent leurs portes aux femmes...
En peinture, on assiste à des querelles entre ceux qui défendent l'académisme et ceux qui veulent s'en affranchir pour expérimenter de nouvelles techniques. C'est l'époque des Van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Ensor... ces jeunes explorateurs, audacieux, libres et sincères se battraient presque pour défendre leur art et leurs idées.

A travers la correspondance d'Hugo et ses proches, on s'immisce dans les écoles de peinture qui pullulent à l'époque et les différents courants qui s'y mobilisent (impressionnisme, pointillisme, nabis...) Mêlant harmonieusement personnages de fiction et peintres célèbres, Anne Percin nous dévoile les dessous des choses et le prix à payer pour garder sa personnalité tout en rêvant de reconnaissance, même pas de célébrité. L'art n'est pas que bonheur et félicité. Il est souvent le fruit de grandes souffrances et de ruptures. Un chemin de croix incontournable ? On pourrait le penser rien qu'à voir ce que fut la vie de van Gogh.

Un pari osé que ce mélange fiction-réalité et une forme épistolaire qui allège ce long roman riche en informations sur la société de l'époque, les mentalités, les bouleversements qui annoncent le 20e siècle. Anne Percin nous fait voyager dans un triangle qui va de Bruxelles à Paris et à Pont Aven avec quelques escapades à La Louvière et Ostende. J'ai aimé retrouver les descriptions des toiles que je connais, leur genèse, les conditions de création... et découvrir un peu de l'atmosphère de cette période.
Un roman vif et bouillonnant, à lire si l'époque et la peinture vous intéressent.

Lien : http://argali.eklablog.fr/le..
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Anne Percin ? Je ne connaissais pas.
Le "Groupe des Vingt" ou la famille Boch (grande famille d'artistes s'il en est), non plus.
Van Gogh, Gauguin, Toulouse-Lautrec et consor, à peine.

En gros je ne connaissais rien (bouh la honte !), et sans la "lecture imposée" d'un roman épistolaire - genre qui a priori ne m'attire pas plus que ça... - dans le cadre d'un petit challenge entre amis (salutations à vous, amis !) combinée à d'élogieuses critiques sur Babelio, ce livre n'aurait certainement jamais attéri sur ma table de chevet.
C'eût été dommage.
D'abord parce qu'il est bon parfois de "changer un peu d'air" ... surtout quand, comme ici, il s'agit d'air breton !
Ensuite parce cet échange de courriers entre Hugo Bloch (un peintre belge en villégiature dans le Finistère), sa cousine Hazel et son vieux copain Tobias fourmille d'anecdotes aussi divertissantes qu'instructives, et qu'il nous plonge tout en douceur dans la joyeuse fièvre artistique des années 1890.
Et puis enfin, bien sûr, parce l'écriture d'Anne Percin, pleine de fraîcheur et de finesse, mérite vraiment tout le bien qu'on m'en a dit.

Ah, quel plaisir de s'immiscer dans cette correspondance !
Evidemment, c'est bien de peinture qu'il s'agit avant tout, et chaque courrier regorge de considérations artistiques et picturales (commentaires sur les derniers procédés créatifs, le choix des sujets, le rapport au vivant, la maîtrise des couleurs et de la lumière, les différents courants esthétiques en vogue à la fin du XIXème siècle), mais derrière le cours d'histoire de l'art, un peu austère à première vue, se cache en fait un délicieux voyage dans le temps et le reflet (probablement) fidèle d'une époque pleine de promesses et d'effervescence culturelle, technique et sociale.
Souvent les petites histoires rejoignent la grande, et au détour d'une lettre, d'une conversation, le lecteur apprend qu'une immense tour de fer est en pleine construction en face du Trocadero ("du métal et des boulons, et ça ne doit servir à rien : n'est pas tout à fait charmant ?"), qu'un mystèrieux tueur éventre des jeunes femmes à Londres, qu'un certain Maupassant défraie la chronique à Paris et qu'un art mineur, nommé "photographie", commence à faire des adeptes qui tous s'équipent d'appareils étranges ("Pas plus que leurs inventeurs, nous ne pouvons prévoir quel sera l'avenir de ces babioles. L'important pour eux c'est d'innover, même si ça ne sert à rien").

Hugo le premier, depuis sa pension de Pont-Aven, délaisse peu à peu la peinture pour se tourner vers la photo, au grand dam de ses parents. Un regard neuf, une approche nouvelle mais une même soif d'Art absolu, celui qui "justifie d'être venu au monde". Dans son abondante correspondance avec Hazel et Tobias, il continue évidemment d'évoquer avec fougue et enthousiasme les grands peintres réunis autour de lui à Pont-Aven, et la frénétique émulation qui règne entre naturalistes, impressionnistes, symbolistes, pointillistes et autres synthétistes.
Bien vite, une figure émerge du lot : celle de l'impétueux Gauguin, bohème et grand coureur de jupons, qui dynamite les codes et la petite communauté d'artistes.

Les réponses que lui adressent Hazel et Tobias sont tout aussi passionnées et passionnantes, pleine d'humour (tous deux ont un caractère bien trempé !) et d'amitié sincère. Hazel en particulier m'a fait forte impression et m'a plus d'une fois régalé par son indépendance farouche, son féminisme d'avant-garde, son ambition et son énergie débordante.
Voilà un trio vraiment épatant !
Ah qu'il est loin le temps béni des prolifiques correspondances épistolaires, pleines de charme et d'intelligence ! Reconnaissez que c'été qd mm otre chose ke les sms et les "kikou sa va" des réseaux sociaux ! ... Houlà, serais-je en train de virer réac ?
Je retourne prendre mes cachets.
Bonsoir.
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En passant quelques heures à lire « Les singuliers » on vit avec les peintres avant-gardistes de la fin du 19° siècle qui ont fui Paris ou Bruxelles pour le village breton de Pont Aven.
Anne PERCIN, l'auteur, mêle des personnages fictifs aux personnages réels pour mieux nous immerger dans l'esprit vif et rebelle qui règne à une période où les peintres veulent voir et peindre autrement c'est-à-dire en sortant des ateliers et de l'académisme des jurys.
Beaucoup d'échanges sur les techniques et les moeurs comme sur les différentes conditions sociales, la construction de la Tour Eiffel et l'installation de l'Exposition Universelle, la préparation aux expositions et concours aux Académies de Paris et Bruxelles par les hommes comme les femmes artistes peintres, nous sont brossés avec précision et beaucoup d'humour. Jamais plus vous ne regarderez un tableau de Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec et les autres de la même façon.
Un vrai moment de bonheur pour les amateurs d'Art ou d'Histoire de cette période.

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On pourrait se plaindre en lisant le résumé du roman d'Anne Percin, que ce soit encore un roman à tendance biographique, mais outre qu'il est sorti tout de même bien avant la grosse vague d'exo-fictions de cette rentrée littéraire, il faut lui concéder une réelle originalité. Roman épistolaire sur le thème de l'art, Les singuliers mêle personnages réels, comme Paul Gauguin, les frères Van Gogh ou Meyer de Haan, à des vies fictives, celles de Hugo Boch et de son ami Tobias Hendrike. Français, belges ou néerlandais, tous sont artistes, et plusieurs d'entre eux décident de poser palettes et pinceaux du côté de Pont-Aven, où les paysages sont inspirants, et les pensions peu onéreuses.

Hugo et Hazel Boch sont cousins, artistes tous les deux et sont ceux dont les lettres se croisent et s'enchaînent, ainsi que celles destinées à Tobias Hendrike, ami d'Hugo. L'art, les salons, les écoles d'Art, les artistes qu'ils croisent, sont leurs thèmes de prédilection, mais ils évoquent aussi, et c'est bien normal, leurs histoires de famille, ou la maladie de Tobias. Hugo est un personnage particulièrement intéressant et touchant, plein de questionnements, qui va assez rapidement abandonner les pinceaux pour ce nouvel art, considéré jusqu'alors plutôt comme un passe-temps pour oisifs, qu'est la photographie. Il va se faire connaître en Bretagne dans une branche bien spécifique et originale de cet art naissant.

C'est un plaisir total que de lire ces lettres, d'y traquer les épisodes de la vie des peintres les plus connus, d'y découvrir d'autres qui le sont moins, ou d'imaginer les affres des artistes imaginés, dont les lettres se répondent et s'écrivent sous nos yeux. C'est tout un monde qui apparaît, toute un art nouveau qui se crée, qui se cherche, les débuts de l'art moderne, les balbutiements de la photographie. Les personnages, sans doute grâce à la forme épistolaire, sont extrêmement vivants, et l'auteure réussit à la fois à nous les rendre proches, tout en les ancrant parfaitement bien dans leur époque. le travail de documentation a du être très important, et pourtant, le résultat est fluide et jamais didactique.
Un grand plaisir de lecture !
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Quel bonheur de se plonger dans ce roman épistolaire à notre époque où mail et SMS ponctuent notre quotidien. Cela a un petit côté suranné bien agréable, d'autant plus que nous sommes en 1888.
J'ai dévoré les 400 pages en 2 jours, avec juste un tout petit moment de lassitude.
Après..Les 3 personnages qui correspondent sont fictifs, et on aimerait qu'ils aient existé tant ils semblent vivants.
Ensuite, c'est une immersion totale dans le pont-Aven frémissant avec tous ces peintres en devenir, dont on parle mais qui n'ont pas encore une grande notoriété. Avec quelques escapades à Paris.
Et puis des faits, des conversations, des disputes, des projets. On apprend beaucoup dans ce roman. Passionnant.
le tournant qu'a pris Hugo dans son métier de photographe est assez dérangeant. Je n'ai que moyennement aimé cette partie.
Un roman singulier, comme cette époque. Jolis croquis d'Anne Percin.

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Voici une belle découverte de la rentrée chez Rouergue Editions. Si comme moi vous aimez le monde de la peinture, vous allez adorer. Voici, en effet une belle façon de revivre de façon originale cette période de 1888 à la fin du dix-neuvième siècle. C'est la période où les singuliers, peintres souhaitant quitter l'académisme vont se remettre en question, prendre l'air et la lumière en migrant à la belle saison à Pont-Aven.

Grâce à ce récit épistolaire, nous allons passer quelques années en compagnie d'un jeune peintre belge au départ. Libre, artiste qui quitte sa riche famille de la Louvière pour explorer son art et devenir peu à peu photographe. On parle ici d'un ancêtre de la célèbre famille de faïencier Boch-Villeroy. Notre ami Hugo échangera des courriers avec ses cousines Anna (co-organisatrice de l'expo des vingts) et Hazel, peintre elle aussi.

En leur compagnie, nous partagerons des moments de la vie de Paul Gauguin, Van Gogh, Cérusier mais aussi James Ensor, Toulouse Lautrec et bien d'autres.

Nous partagerons aussi cette fin du dix-neuvième et serons spectateurs privilégiés de la construction de la Tour Eiffel, de l'exposition universelle, de la construction du Moulin Rouge , nous revivrons également l'affaire de Jack l'éventreur qui fit couler beaucoup d'encre à l'époque.

Un roman où les personnages réels et de fiction se côtoient, un livre très bien documenté.
Allez, venez vous aussi vous installer à la pension Gloanec de Pont Aven et faire un petit saut dans le temps. Vous ne le regretterez pas, j'y ai passé un très bon moment.

C'est très agréable à lire. J'ai aimé le style d'Anne Percin que je ne connaissais pas. Elle écrit essentiellement pour la jeunesse. Je vous en reparlerai sans doute très vite car je viens d'acquérir son premier roman qui vient de sortir chez Babel "Le premier été".

Ma note 9.5/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Ce livre avait tout pour me plaire : sa forme épistolaire et son sujet : une communauté de peintres à Pont-Aven en 1888. C'est d'ailleurs à la librairie du musée de Pont-Aven que j'ai acheté Les singuliers d'Anne Percin. Je sortais de l'exposition temporaire La modernité en Bretagne / 1 de Claude Monet à Lucien Simon 1870 – 1920 (Jusqu'au 11 juin 2017). Je compte d'ailleurs bien aller voir La modernité en Bretagne / 2 de Jean-Julien Lemordant à Mathurin Méheut 1920 – 1940 (Du 1er juillet 2017 au 7 janvier 2018)
Pour en revenir au livre, Anne Percin imagine une correspondance entre trois artistes belges : Hugo Boch (de la famille des célèbres faïences Villeroy-Boch), Hazel Boch sa cousine et Tobias Hendrike. A ces personnages fictifs, Anne Percin mêle des artistes de l'époque : Paul Gauguin, Theo et Vincent van Gogh, Meyer de Haan, Sérusier, Signac, Emile Bernard, Toulouse-Lautrec, Anna Boch… A travers les lettres échangées par les artistes belges, nous sommes plongés au coeur de la pension Gloanec à Pont-Aven, nous logeons chez Mary Henry au Pouldu, nous suivons les débuts de la photographie, la construction de la Tour Eiffel, la butte Montmartre, l'Exposition universelle… Nous suivons également les relations entre ces différents peintres, les rivalités, les amitiés, les difficultés à créer, à se faire connaître à l'époque, l'impuissance de la médecine à diagnostiquer certaines maladies, la vie quotidienne en Bretagne... Manifestement, Anne Percin s'est beaucoup documentée sur l'époque. Quel plaisir de se cultiver avec elle. J'aurais tellement aimé avoir des prof d'histoire-géo aussi passionnés et passionnants.
Un véritable coup de coeur pour ce livre. J'ai hâte de retourner dans ce petit coin du Finistère et au musée de Pont-Aven. J'admirerai les paysages, les tableaux et les photos avec un autre oeil en pensant à ces lettres.
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Au milieu du sérieux de cette rentrée littéraire de septembre 2014, ce roman est un agréable bol d'air, voyage au pays des artistes à la fin du XIX ème siècle, à la croisée des chemins entre académisme, impressionnisme, naturalisme et courant des nabis, de Pont Aven à Bruxelles en passant par Paris. A travers la correspondance de trois amis, trois jeunes artistes en quête de leur "singularité", c'est toute une époque qui renaît et avec elle, un Paris en pleine transformation, les querelles des milieux artistiques ou encore la petite communauté des peintres de Pont Aven, bien décidés à imposer leur vision de la peinture en plein air.

En 1888, Gauguin rêve de tropiques et s'impatiente de voir enfin sa cote s'envoler et ses toiles se vendre ; Vincent van Gogh est dans le sud de la France, déjà bien affaibli par les crises qui l'ont conduit à l'hôpital ; la Tour Eiffel est en construction, Montmartre n'est qu'une vaste friche aux logis insalubres, celui qu'on appellera plus tard "Jack l'éventreur" sévit dans les rues de Londres... Hugo Boch, un jeune belge issu d'une grande famille de fabricants de faïence préfère rejoindre Pont Aven plutôt que de poursuivre son cursus aux Beaux Arts. Il se cherche, doute de son talent, tente de trouver sa voie. Il prend ainsi de la distance avec ses parents et la pression qu'ils exercent sur lui afin de le voir rejoindre l'entreprise familiale. Hugo fait part de ses doutes et de ses nouvelles expérimentations - la photographie, elle aussi en pleine mutation grâce à l'invention de la pellicule - à travers une correspondance riche et fournie, entretenue avec Hazel, sa cousine, apprenti peintre elle-aussi à Paris et avec Tobias Hendrike, son ami d'enfance, un artiste tourmenté et handicapé par de terribles crises de migraines.
Au fil de leurs échanges, c'est toute la difficulté de s'affirmer en tant qu'homme, en tant que femme (la figure de Hazel est à ce titre extrêmement émouvante, petite bonne femme bien décidée à suivre sa voie dans un univers encore masculin et misogyne), en tant qu'artiste mais également en tant que fils qui transparaît. L'auteur dessine des portraits attachants de personnages que l'on a envie de voir réussir. Des personnages fictifs qui se fondent dans l'univers artistique de l'époque pour mieux le faire découvrir au lecteur. Précarité, humiliation de la critique... Il n'est pas facile de vouloir affirmer son univers face au conservatisme des Académies officielles, que ce soit en Belgique ou en France. Aux côtés d'Hazel, d'Hugo et de Tobias, on croise Toulouse-Lautrec, Emile Bernard ou Odilon Redon, on les accompagne aux obsèques de van Gogh à Auvers sur Oise, Van Gogh dont une seule toile fut vendue de son vivant, achetée par Anna Boch, cousine d'Hugo. Et l'on suit avec intérêt et empathie le chemin de chacun vers sa vérité.

Anne Percin mêle avec talent personnages réels et inventés pour faire de ce roman épistolaire un bel hommage aux artistes et à leur courage face aux obstacles qu'ils doivent surmonter. Elle rend ainsi leur oeuvre plus vivante. Ce roman dont on parle peu parmi les centaines de parutions de ce mois mérite de trouver un vrai public. "Les singuliers" a droit à un succès pluriel.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Vrai coup de coeur pour ce roman !
L'auteur nous invite avec talent dans un univers artistique et culturel foisonnant, où se mêlent impressionnisme, photographie, exposition universelle,…
Les personnages sont intelligents et attachants, leurs lettres pleines d'esprit et riches en anecdotes de l'époque, j'ai passé un très bon moment plongée dans ce récit vibrant et réjouissant.
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1888, 1889, 1890, trois années de la vie d'Hugo Boch (des Villeroy & Boch) sous la forme de sa correspondance avec son ami d'enfance Tobias, sa cousine Hazel (et quelques autres, brièvement). Roman entièrement épistolaire, qui ne cesse d'émerveiller son lecteur et pousse toujours un peu plus loin, un peu plus fort, qui parvient à surprendre avec une profondeur psychologique inattendue et une intrigue au cordeau. En mêlant personnages de pure fiction et réalités historiques, Anne Percin signe avec ces Singuliers un roman éblouissant ! Dès la page 17, je suis tombée sous le charme d'Hazel : une demoiselle qui débute sa première lettre par « Mon petit bonhomme, ne crois pas que tu puisses t'en tirer comme ça » et qui la termine par « Ta fulminante » (sans compter les si charmants oufti ! qui lui échapperont par la suite) ne peut que séduire le lecteur; une cousine tendrement chérie, qui reste proche quoi qu'il arrive, qui s'accroche, s'obstine, se débat avec la misogynie qui règne en maître, un peu trop grande, beaucoup trop libre, rieuse et travailleuse. Une artiste, bien sûr, comme Hugo, comme Tobias, la peinture, la photo, les peintres, la construction de la Tour Eiffel, le Paris de Toulouse-Lautrec, la Bretagne, la Belgique, Gauguin, les Van Gogh (Fan Ror), la mort qui plane, toujours, qui gagne, parfois. Peindre. (Adage asséné à tous les première-année : « Ne touchez pas à la couleur, elle rend fou !« ) Tout est vivant, vibrant, limpide. Pure excellence.
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