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Citations sur La Disparition (36)

Principe d'écriture, p. 217 :
Il y a là, pour moi, quasi la Loi du roman d’aujourd’hui : pour avoir l’intuition d’un pouvoir imaginatif sans limitation, allant jusqu’à l’infini, s’autonourrissant dans un surcroît colossal, dans un jamais vu allant toujours croissant, il faut, sinon il suffit, qu’il n’y ait pas un mot qui soit fortuit, qui soit dû au pur hasard, au tran-tran, au soi-disant naïf, au radotant, mais, qu’a contrario tout mot soit produit sous la sanction d’un tamis contraignant, sous la sommation d’un canon absolu !
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Puis, à la fin, nous saisirons pourquoi tout fut bâti à partir d'un carcan si dur, d'un canon si tyrannisant. Tout naquit d'un souhait fou, d'un souhait nul : assouvir jusqu'au bout la fascination du cri vain, sortir du parcours rassurant du mot trop subit, trop confiant, trop commun, n'offrir au signifiant qu'un goulot, qu'un boyau, qu'un chas, si aminci, si fin, si aigu qu'on y voit aussitôt sa justification.
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L'on chassa un dahu, amusant animal s'appariant au faon, mais qui, vivant aux flancs du mont, a un corps si guingois qu'il suffit, pour l'avoir, d'offrir à son audition un gazouillis imitant l'irritant chant du goura, colombin qu'il n'a jamais pu souffrir. Surpris, furibard, mais surtout distrait, l'insouciant dahu fait un soudain mi-tour, lors paumant son aplomb, choit au fond du vallon où l'on va sans mal l'ahurir.
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Il y avait un manquant. Il y avait un oubli, un blanc, un trou qu'aucun n'avait vu, n'avait su, n'avait voulu voir. On avait disparu, ça avait disparu.

Georges Perrec (La disparition)
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Ça m'a l'air si vrai qu'il y a là, pour moi, quasi la Loi du roman d'aujourd'hui : pour avoir l'intuition d'un pouvoir imaginatif sans limitation, allant jusqu'à l'infini, s'autonourrissant dans un surcroît colossal, dans un jamais vu allant toujours croissant, il faut, sinon il suffit, qu'il n'y ait pas un mot qui soit fortuit, qui soit dû au hasard, au train-train, au soi-disant naïf, au radotant, mais, qu'a contrario tout mot soit produit sous la sanction d'un tamis contraignant, sous la sommation d'un canon absolu!
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A noir (un blanc), I roux, U safran, O azur
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Il sortit son Smith-Corona. D’un trait, il raya Arthur Wilburg Savorgnan qui s’affaissa, mort.
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Durant six jours, tout n'alla pas trop mal. L'on chassa un dahu, amusant animal s'appariant au faon, mais qui, vivant aux flancs du mont, a un corps si guingois qu'il suffit, pour l'avoir, d'offrir à son audition un gazouillis imitant l'irritant chant du goura, colombin qu'il n'a jamais pu souffrir. Surpris, furibard, mais surtout distrait, l'insouciant dahu fait un soudain mi-tour, lors paumant son aplomb, choit au fond du vallon où l'on va sans mal l'ahurir. On fit ainsi un divin gigot qui nous plut fort, car, à la fin, la salaison nous lassait.
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J'aurais tant voulu dormir tout mon saoul. J'aurais tant voulu m'offrir un bon roupillon. Mais il a disparu. Qui ? Quoi ? Va savoir ! ça a disparu.
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Il y avait un post-scriptum, un post-scriptum ahurissant qui montrait qu'Anton Voyl n'avait plus sa raison: "Portons dix bons whiskys à l'avocat goujat qui fumait au zoo".
Il y avait, pour finir, paraphant, trois traits horizontaux (dont l'un au moins paraissait plus court) qu'un gribouillis confus barrait.
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