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Pérez-Reverte, pour lequel, comme d'innombrables lecteurs (« nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »), j'ai toujours eu les yeux de Chimène, revisite le mythe du Cid.
Autant dire tout de suite que Corneille prend un sérieux coup de vieux. Rodrigue, devenu Ruy Diaz, a toujours du coeur pour « les travaux guerriers ». Mais il y a longtemps qu'il a mis Chimène dans son lit pour s'en aller gagner sa vie à la pointe de l'épée (je m'égare car voici que me revient en tête le générique de Zorro : un cavalier qui surgit… son nom il le signe à la pointe de l'épée d'un Z qui…).
Bref, le Cid ou Sidi (dans la version maure) serait un chef de guerre, un rufian ou si l'on préfère un vulgaire mercenaire doté de plus de raison, de courage et de chance que les autres. Il offre ses services à qui en veut, maure ou chrétien peu importe puisqu'il s'agit de nourrir sa troupe. Nul doute que les années de correspondant de guerre de l'auteur aient contribué à forger le personnage de ce seigneur de la guerre et de ses aventures qui composent l'essentiel de ce roman haut en couleur et gorgé d'hémoglobine.
L'Espagne du XIème siècle n'était assurément pas un havre de paix et la description qu'en donne l'auteur est tout à fait saisissante.
En définitive, comment situer ce Sidi dans l'oeuvre du maître ? J'avoue, avec réticence, ne pas avoir retrouvé le plaisir de lecture exceptionnel de ses chefs d'oeuvre. Les pages se tournent facilement mais il m'a été impossible de totalement m'identifier à son héros. Je vieillis, sans doute ? Pérez-Reverte, un tout petit peu, aussi ? Faut-il s'en lamenter ?
« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »…
Ce serait sans doute excessif et malvenu. Surtout de ma part après tant de magnifiques aventures littéraires. Disons simplement que je recommande cette lecture aux aficionados convaincus et que je conseille à ceux qui voudraient découvrir l'oeuvre somptueuse de ce grand écrivain de commencer par ses oeuvres de jeunesse.
En définitive, le dernier mot appartient à Corneille :
Cher Pérez-Reverte… « Va, je ne te hais point… »
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J'ai pu découvrir ce livre grâce à Babelio et aux éditions du Seuil que je tiens à remercier chaleureusement.

Le ton de Sidi est d'emblée donné par sa couverture. Un chevalier solitaire en cotte de mailles s'y détache en gros plan d'un ciel rouge et ocre. On peut y lire la solitude du guerrier, le sable du désert et le rouge de la bataille.

Sidi, c'est la version de Pérez-Reverte du célèbre Cid, Ruy Diaz, porte-étendard médiéval du roi Sanche, banni par son successeur, prenant la tête d'une escouade de mercenaires et vendant ses services aux plus offrants, tout en maintenant une loyauté sans failles au roi qui l'a banni.

Nous sommes plongés avec ce roman au coeur du XIè siècle espagnol, de ses territoires éclatés et belliqueux où différentes religions se côtoient de façon plus ou moins sereine et aux forts enjeux de pouvoir. On y traverse des régions désertes, on y découvre des hommes rudes, aguerris et durs. Durs comme ce Moyen-Age qu'ils habitent.

A la tête de son armée, Ruy Diaz ne ménage pas sa peine. Il est le chef, le guide, la figure héroïque dont l'image perdurera à travers les siècles, à l'image des valeurs de loyauté et d'honneur qu'il défend et qui lui assurent la fidélité de ses hommes.

C'est un livre de fer et de sang, de négociations et d'alliances, auquel on ne peut guère trouver de défauts: Ruy Diaz y est profondément incarné, les descriptions sont limpides, les scènes de bataille extrêmement réalistes, presque cinématographiques, et la période décrite si bien documentée qu'on a vraiment l'impression d'être au Moyen-Age, et non pas de lire un roman sur le Moyen-Age. Il n'y a pas d'anachronisme dans le propos, pas d'analyse d'une époque, on y est vraiment.

C'est peut-être d'ailleurs cela qui a fait de ce livre une lecture difficile pour moi. La dureté, la cruauté des hommes entre eux, les codes d'honneur, les précisions militaires, la froideur face à la mort, et la quasi absence de personnages féminins,sans le filtre de l'analyse a posteriori m'ont mise mal à l'aise et par moments éprouvée.
De plus, ne connaissant que très peu cette période de l'histoire espagnole, il m'a été difficile de comprendre tous les enjeux en présence dans l'histoire.

Sans renier la qualité de l'écriture et la maîtrise du style, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à cette lecture, sans doute trop éloignée de mes goûts littéraires habituels.

Je suis toutefois contente d'avoir pu découvrir la plume d'Arturo Pérez-Reverte que je lisais pour la première fois.
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Ruy Díaz a été exilé. le roi de Castille Alphonse VI l'a exilé pour avoir osé lui demander de jurer qu'il n'avait pas trempé dans l'assassinat de son frère, dont Díaz a été le porte-étendard. Suivi par une petite troupe de fidèles, le voici dans la nécessité d'assurer du pain à ses hommes. Après avoir pourchassé quelques incursions maures à la frontière, et faute de seigneurs chrétiens ayant l'intelligence de retenir à son service ce chef de guerre dont la réputation monte, il passe au service du roi maure de Saragosse, qui lui a bien l'intention de se servir de cette épée que le destin lui fait tomber entre les mains.
On est fort loin ici de l'image de guerrier propre sur soi boutant les Maures hors d'Espagne: la frontière bouge tous les jours, les chrétiens font alliance avec des royaumes musulmans contre d'autres chrétiens, qui en font autant, ça pille, ça massacre, et quand la cavalerie lourde charge, sauver sa peau est la seule vraie pensée. C'est une partie courte de la vie du Cid et au fur et à mesure du roman, on voit sa légende lentement enfler et on le referme avec satisfaction, heureux de la chevauchée.

C'est du Arturo Pérez-Reverte au mieux de sa forme.
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"Il y a de nombreux Ruy Díaz dans la tradition espagnole, et celui-ci est le mien." le Cid d'Arturo Pérez-Reverte est donc très personnel, fruit du mariage fécond entre histoire, légende et imagination. Et par conséquent, loin de celui de Corneille ou du brillant film éponyme de Anthony Mann. Plutôt qu'une biographie exhaustive, l'écrivain a choisi de se concentrer sur une courte période de l'existence du héros, d'une bataille à une autre, toujours à proximité des frontières, au moment de son exil et de son passage au service d'un souverain Maure. Se vendre au mieux offrant, alors que les alliances sont alors fluctuantes dans l'Espagne chaotique du XIe siècle, semble une obligation économique pour celui qui ne craint pas d'être traité de mercenaire. Dans Sidi, Pérez-Reverte insiste sur la qualité de chef de guerre de Ruy Díaz, stratège habile et meneur d'hommes sans pareil. Si l'auteur excelle dans la description des batailles et de la cruauté du traitement des vaincus, la partie la plus passionnante du livre, bien que nécessairement en grande partie imaginée, est celle de la psychologie d'un héros humble, courageux et madré et de ses relations, parfois à la limite de l'insolence, avec les puissants de l'époque, comme un homme soumis aux ordres mais néanmoins libre de ses pensées et de ses faits et gestes. Tout juste manque t-il à ce récit flamboyant, bien dans la manière d'un auteur qui ne cesse de revisiter l'histoire de son pays, une touche féminine. L'on se prend à rêver d'une vie de Chimène, loin des fracas des combats de son époux, narrée par le romancier de la peau du tambour. Qui sait s'il ne l'écrira pas, un jour ?
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Un bon moment de lecture qui m'a fait découvrir un héros espagnol du moyen-âge, Ruy Diaz de Vivar, alias le Cid, alias Sidi (Seigneur en langue arabe).

L'histoire se déroule au 11eme siècle dans une Espagne instable, à la frontière entre les royaumes chrétiens au nord et les royaumes musulmans au sud.
Sidi est un chef de guerre sans patrie, après son bannissement par Alphonse VI, le nouveau roi de Castille.
Il est à la tête d'une armée d'hommes aguerris aux combats, qui l'ont suivi et qui lui sont entièrement dévoués ; son nom et son prestige militaire promettent aventures et richesses.
Sidi est un homme d'honneur, il reste loyal au roi qui l'a banni, incapable de le combattre lui ou ses alliés chrétiens ou musulmans.
Il est aussi un mercenaire qui doit faire la guerre pour sa survie et celle de ses hommes. Ne pas la faire ou la perdre équivaudrait à son anéantissement. Pour cela, il fait preuve de pragmatisme en offrant son épée au roi de Saragosse, le musulman Al-MUTAMAN.

La narration d'Arturo Pérez-Reverte est un régal. Hâte de le lire à nouveau.
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Reçu dans le cadre de masse critique.

4 chapitres : La chevauchée, la ville, la bataille et l'épée.

La chevauchée permet de présenter le personnage principal et d'expliquer l'origine de son surnom. Sidi.
Suite à leur défaite, les maures se prosternent devant Ruy Diaz en l'appelant Sidi, soit le maître.

Sidi est donc l'histoire romancée du vrai Cid. Comme parfois, un tel personnage est rattrapé par sa légende et de fil en aiguilles cornéliennes un Sidi devient un Cid, un roitelet mésopotamien un prototype de Gilgamesh-Hercule ou encore un Charles de Batz de Castelmore un héros dumassien.

Rodrigo Ruiz Diaz de Vivar, chevalier de petite noblesse est donc un guerrier stratège de renom.
Banni du royaume de Castille pour cause d'honnêteté irrévérencieuse et éconduit par le comte de Barcelone auquel il voulait vendre ses services, c'est que Ruiz Diaz à la tête d'une petite troupe se la joue mercenaire comme le voulait son époque, Ruiz Diaz trouve donc un emploi auprès du roi de Saragosse, un musulman ce qui n'est pas un problème toujours à cette époque.
Ce roi est en bisbille avec son frère cadet, problème d'héritage. Cerise sur le gâteau, le comte de Barcelone prend le parti du petit frère et va donc retrouver sur sa route notre hidalgo écologique.

Quelques commentaires.

Très bien écrit et construit, c'est vivant, on participe à l'attente, longue puis au combat. Attention à ne pas prendre un coup qu'il soit de taille ou d'estoc.

Deux batailles, une petite pour Sidi et une grande car Barcelone est une grande équipe. Mais l'une dans l'autre c'est un peu court pour un récit de 343 pages. Ceci dit on n'allait pas coller à Ruy des combats qu'il n'a pas menés.

Jiména. À peine évoquée en une page. Ce n'était pas l'objet de Sidi mais la femme n'est pas un objet pour Sidi.

Les femmes. Quasi inexistantes hormis je ne sais plus qui pourtant d'un fort caractère. Il leur en fallait en ces temps là, pour exister.

Question. L'auteur a t il été fidèle à ce qu'a vraiment été la vie de Sidi. Vu mes brèves recherches internet, probablement oui mais sans aller jusqu'à Valence.

Psychologie. A l'instar d'un bon film les personnages secondaires ne sont pas négligés d'où des beaux portraits, des lieutenants de Ruiz, de rois ou comtes dont la grandeur du rang n'efface pas la petitesse d'esprit et ce capitaine maure tout aussi chevaleresque que notre Sidi hispaniquement national.

Sidi.
Un beau livre d'aventures un peu court d'aventures mais il s'agit du reflet d'une réalité probablement enjolivée.
La phrase de la fin comme j'aime bien à les citer.
- Dans quelques années personne ne se souviendra de ton triste nom.
- Probablement, monseigneur dit il . Probablement.
Sans commentaires.
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Tout d'abord, je tiens à préciser que j'ai souhaité lire ce livre pour enfin découvrir cet auteur et bien que je ne savais pas à quoi m'attendre surtout, que c'est sur une période de l'Histoire dont je n'ai pas du tout de connaissance. du coup, j'avais un peu peur d'être perdue et en fait pas du tout.
Dès les premières lignes, j'ai été happé par l'histoire tant c'est haletant. Il faut dire que l'auteur a un énorme talent pour nous décrire des combats au point où on a l'impression d'en être spectateur avec aussi, de belles descriptions sur l'équipement des combattants .
De plus, le récit est riche en cultures puisqu'il traite également des traditions des Maures et des chrétiens.
Pour ce qui est de Ruy Diaz dit « El Campéador » ou bien Sidi Quambitur, son courage ainsi que sa psychologie nous sont très bien dépeints, on ressent à quel point il a une influence et on comprend pourquoi il est tant respecté de ses hommes car, c'est un chef de guerre qui prend soin de ses derniers, qui dort dans une tente aussi modeste qu'eux et qui prend les mêmes repas qu'eux. J'ai également aimé les passages sur ses pensées envers sa femme et ses filles car c'est aussi un mari et un père qui espère les retrouver saines et sauves.
Pour conclure, c'est un roman très haletant, sans temps mort, qui se lit donc sans répit. Bref, une belle découverte et c'est le premier livre dans ce genre que je lis.
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Ma première critique stipendiée. Et réglée d'avance par le présent du dernier roman de Perez-Reverte. Ce qui donne une similitude avec Sidi, se battant bien sûr pour l'honneur et la cause, mais aussi pour le butin. le portrait de ce mercenaire honnête et tortueux, calculateur et courageux, cynique et ombrageux est plus convainquant que son flamboyant double cornélien.
J'ai aimé la peinture de cette Espagne bigarrée et guerrière dont la richesse ne repose pas dans ses terres arides et poussiéreuses, mais bien dans ses hommes orgueilleux et opiniâtres. J'ai aimé cette leçon de philosophie qui montre que la vie est d'autant plus intense et savoureuse quand la mort n'est, ni crainte, ni niée. J'ai moins aimé les Moabites trop vite sortis des rangs de DAESH et Rachida trop libre pour ne pas sentir plus l'anachronisme que le musc.
En conclusion, un bon roman d'un bon artisan qui affermira encore la légende du Cid au grand dam de cet obscur et prétentieux comte barcelonais.
Lien : https://walfroy.blogspot.com..
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Perez Reverte est l'un de mes auteurs favoris. Il ne faut pas s'attendre avec ce "Sidi" à une biographie romancée de ce chevalier de légende ibérique. On est plutôt ici en présence d'une sorte de western médiéval, qui ravira les amateurs de romans guerriers. Ici, point de légende arthurienne ou d'épopée style Chrétien de Troie. le récit est très simple: On pourrait le résumer à quelques escarmouches suivies d'une bataille. le tout étant un prétexte pour nous présenter des personnages hauts en couleurs, vétérans endurcis par les batailles, plaçant leur honneur avant leur vie. le Cid qui est dépeint ici est finalement malgré tout assez moderne, voire "progressiste" notamment dans ses relations avec les Maures d'al Andalus. Au final: un bon récit agréable à lire, mais pas un roman majeur.
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Espagne, 11ème siècle. La Reconquista est en marche.
Une frontière fragile et dangereuse sépare les royaumes chrétiens des taïfas musulmanes.
Plus fragile encore est l'équilibre géopolitique de la péninsule, où chaque camp est miné par d'incessantes divisions internes favorisant des alliances avec l'ennemi pour se débarrasser d'un rival.
C'est en cette période troublée que vit Ruy Díaz de Vivar, noble castillan qui a été banni du royaume pour avoir humilié publiquement le roi Alphonse VI.
Dépossédé de ses terres, éloigné de son épouse Jimena et de ses filles, n'ayant plus rien que son honneur et sa réputation de guerrier redoutable, il devient mercenaire et propose ses services aux rois et princes, qu'ils soient chrétiens ou Maures.
Il est bientôt recruté par l'émir de Saragosse, Mutaman, qui est en lutte contre son frère.
Celui que les musulmans appellent Sidi (Maître) va alors s'engager dans la dangereuse campagne militaire d'Almenar.
Dans ce beau roman d'aventure qui mélange Histoire et fiction, A. Pérez-Reverte nous livre sa version de l'épopée du Cid, chef de guerre exceptionnel devenu au fil des siècles une légende.
Attention, le récit contient de nombreuses scènes de violence qui peuvent heurter les âmes les plus sensibles.
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