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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il a bourlingué un peu partout sur la planète en tant que journaliste correspondant de guerre. Il est aussi l'auteur de nombreuses fictions historiques et policières, dont plusieurs ont été primées et portées à l'écran. Pour Sidi, son dernier roman, le troisième que j'aurai critiqué, Arturo Pérez-Reverte a réécrit l'épopée de Ruy Diaz de Vivar, surnommé Sidi (Seigneur en arabe), un personnage de la légende médiévale hispanique, qui avait inspiré le Cid à Corneille.

Les événements servant de cadre au récit datent de la fin du XIe siècle. Après la dissolution du califat de Cordoue, qui avait unifié une Andalousie mauresque (Al-Andalus), l'Espagne se retrouve morcelée en petits états indépendants ; dans la partie musulmane, une dizaine de royaumes (ou taïfas) ; dans la partie chrétienne, les royaumes de Castille, Navarre, Leon, Aragon et le comté de Barcelone. Les haines personnelles et les ambitions territoriales amènent les souverains à se faire la guerre, nouant à cet effet d'éphémères alliances, sans forcément d'exclusive religieuse.

Le roman relate un épisode de la vie du capitaine Ruy Diaz, ou Sidi, un chef de guerre indépendant, à la tête d'une compagnie de cavaliers lanciers, des mercenaires qu'il a réunis sous son étendard. Banni par le roi de Castille, Ruy Diaz cherche un souverain acceptant de l'engager pour un bon prix avec ses hommes. Rejeté avec mépris par le comte de Barcelone, Sidi signe un contrat avec le roi de la taïfa de Saragosse, un Maure pour lequel il va combattre.

Très documenté selon son habitude, l'auteur a incorporé au récit nombre de détails sur les moeurs de l'époque, qu'on est bien obligé de trouver barbares. Adeptes d'une solidarité virile et soumise à leur chef, les hommes s'en vont en guerre encombrés de harnachements lourds et d'armes à la technologie fruste. Les combats sont sans merci ; on tue pour ne pas être tué ; pas de prisonniers sur les champs de bataille ! Lors des razzias sur les villages et les fermes isolées, les hommes sont exécutés, les femmes et les enfants emmenés en captivité pour être vendus aux marchands d'esclaves.

L'emploi de dialogues bien tournés, un peu répétitifs toutefois, est une façon habile de présenter les stratégies et la psychologie du chef de guerre, ainsi que sa technique de motivation des hommes. le récit s'enlise un peu — à mon goût — dans les longues pages guerrières décrivant les positions à attaquer, les préparatifs des hommes et de leurs chevaux, puis les charges, les corps-à-corps. Pérez-Reverte connaît d'expérience le sujet et il sait trouver les mots qui frappent. Mais je n'ai pas pris grand plaisir à lire des évocations du bruit des métaux s'entrechoquant, puis transperçant ou tranchant les chairs des hommes et des chevaux ; pas davantage à conceptualiser le sang qui gicle, les viscères qui se répandent, la poussière qui recouvre les visages des vivants et des morts.

L'auteur s'est attaché à ciseler avec minutie la personnalité de Ruy Diaz, son autorité, sa valeur martiale, son comportement héroïque. L'homme combat avec ses troupes et partage leur ordinaire. C'est un stratège astucieux, dur au mal, qui s'interdit toute faiblesse sentimentale, négocie comme un joueur de poker et sait régler ses comptes avec élégance — à cet égard, la scène finale avec le comte de Barcelone est savoureuse —. Mais il ne transige pas avec ses valeurs et l'honneur chevaleresque.

On retrouve les grands traits de ce personnage dans d'autres romans de l'auteur. Serait-ce parce qu'il lui ressemble ? Dans ses chroniques d'opinion, Arturo Pérez-Reverte témoigne d'un esprit clair, ferme sur les valeurs et indépendant de toute faction. Il est « bien chaussé » dans ses bottes, pourrait-on dire, en référence aux railleries subies par Sidi, au début du récit, à la cour du comte de Barcelone.

Et les femmes ? Unique personnage féminin, Rachida est une belle princesse brune au regard émeraude et au tempérament flamboyant. Elle apparaît très peu et l'on ne saura rien du face-à-face auquel Ruy Diaz s'expose. Pudeur de l'auteur ou volonté délibérée de laisser libre cours à l'imagination des lecteurs et des lectrices ?


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Pérez-Reverte, pour lequel, comme d'innombrables lecteurs (« nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »), j'ai toujours eu les yeux de Chimène, revisite le mythe du Cid.
Autant dire tout de suite que Corneille prend un sérieux coup de vieux. Rodrigue, devenu Ruy Diaz, a toujours du coeur pour « les travaux guerriers ». Mais il y a longtemps qu'il a mis Chimène dans son lit pour s'en aller gagner sa vie à la pointe de l'épée (je m'égare car voici que me revient en tête le générique de Zorro : un cavalier qui surgit… son nom il le signe à la pointe de l'épée d'un Z qui…).
Bref, le Cid ou Sidi (dans la version maure) serait un chef de guerre, un rufian ou si l'on préfère un vulgaire mercenaire doté de plus de raison, de courage et de chance que les autres. Il offre ses services à qui en veut, maure ou chrétien peu importe puisqu'il s'agit de nourrir sa troupe. Nul doute que les années de correspondant de guerre de l'auteur aient contribué à forger le personnage de ce seigneur de la guerre et de ses aventures qui composent l'essentiel de ce roman haut en couleur et gorgé d'hémoglobine.
L'Espagne du XIème siècle n'était assurément pas un havre de paix et la description qu'en donne l'auteur est tout à fait saisissante.
En définitive, comment situer ce Sidi dans l'oeuvre du maître ? J'avoue, avec réticence, ne pas avoir retrouvé le plaisir de lecture exceptionnel de ses chefs d'oeuvre. Les pages se tournent facilement mais il m'a été impossible de totalement m'identifier à son héros. Je vieillis, sans doute ? Pérez-Reverte, un tout petit peu, aussi ? Faut-il s'en lamenter ?
« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »…
Ce serait sans doute excessif et malvenu. Surtout de ma part après tant de magnifiques aventures littéraires. Disons simplement que je recommande cette lecture aux aficionados convaincus et que je conseille à ceux qui voudraient découvrir l'oeuvre somptueuse de ce grand écrivain de commencer par ses oeuvres de jeunesse.
En définitive, le dernier mot appartient à Corneille :
Cher Pérez-Reverte… « Va, je ne te hais point… »
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J'ai pu découvrir ce livre grâce à Babelio et aux éditions du Seuil que je tiens à remercier chaleureusement.

Le ton de Sidi est d'emblée donné par sa couverture. Un chevalier solitaire en cotte de mailles s'y détache en gros plan d'un ciel rouge et ocre. On peut y lire la solitude du guerrier, le sable du désert et le rouge de la bataille.

Sidi, c'est la version de Pérez-Reverte du célèbre Cid, Ruy Diaz, porte-étendard médiéval du roi Sanche, banni par son successeur, prenant la tête d'une escouade de mercenaires et vendant ses services aux plus offrants, tout en maintenant une loyauté sans failles au roi qui l'a banni.

Nous sommes plongés avec ce roman au coeur du XIè siècle espagnol, de ses territoires éclatés et belliqueux où différentes religions se côtoient de façon plus ou moins sereine et aux forts enjeux de pouvoir. On y traverse des régions désertes, on y découvre des hommes rudes, aguerris et durs. Durs comme ce Moyen-Age qu'ils habitent.

A la tête de son armée, Ruy Diaz ne ménage pas sa peine. Il est le chef, le guide, la figure héroïque dont l'image perdurera à travers les siècles, à l'image des valeurs de loyauté et d'honneur qu'il défend et qui lui assurent la fidélité de ses hommes.

C'est un livre de fer et de sang, de négociations et d'alliances, auquel on ne peut guère trouver de défauts: Ruy Diaz y est profondément incarné, les descriptions sont limpides, les scènes de bataille extrêmement réalistes, presque cinématographiques, et la période décrite si bien documentée qu'on a vraiment l'impression d'être au Moyen-Age, et non pas de lire un roman sur le Moyen-Age. Il n'y a pas d'anachronisme dans le propos, pas d'analyse d'une époque, on y est vraiment.

C'est peut-être d'ailleurs cela qui a fait de ce livre une lecture difficile pour moi. La dureté, la cruauté des hommes entre eux, les codes d'honneur, les précisions militaires, la froideur face à la mort, et la quasi absence de personnages féminins,sans le filtre de l'analyse a posteriori m'ont mise mal à l'aise et par moments éprouvée.
De plus, ne connaissant que très peu cette période de l'histoire espagnole, il m'a été difficile de comprendre tous les enjeux en présence dans l'histoire.

Sans renier la qualité de l'écriture et la maîtrise du style, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir à cette lecture, sans doute trop éloignée de mes goûts littéraires habituels.

Je suis toutefois contente d'avoir pu découvrir la plume d'Arturo Pérez-Reverte que je lisais pour la première fois.
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman.

L'auteur a une plume très descriptive et immersive. Il nous dépeint des paysages, des scènes de combats dignes de scènes de cinéma.
On sent qu'il connaît bien son sujet et utilise des termes et une façon de parler de l'époque

Mais malheureusement ce roman n'était pas fait pour moi. Je n'ai pas réussi à rentrer dedans malgré tous ses points positifs.

Fan de roman historique et de cette époque, je suis convaincue que ce roman ne peut que vous plaire. Je vous invite donc à vous en faire votre propre opinion
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Espagne, XIème siècle. Ruy Díaz de Vivar est un guerrier. Un soldat ayant prêté allégeance au roi. Mais lorsque celui-ci décède dans des circonstances douteuses, Ruy Diaz défie le frère prétendant au trône Alphonse VI, ce qui lui vaut l'exil. Accompagné de son second, Minaya, et d'une troupe d'homme valeureux, il parcourt le pays, mandaté par les bourgeois colons d'Agorbe, qui souhaitent voir les Maures disparaître de leur territoire, puis par Mutaman, l'Emir de Saragosse, en conflit avec son frère.
Lui et ses hommes vont ainsi à travers le pays, entre frontière catholique et musulmane, et nous les suivons dans leurs aventures à travers les plaines arides et les villages mis à feu.  Ruy Diaz est un homme à la réputation prestigieuse, et les hommes qui le suivent sont tout aussi taiseux et orgueilleux que lui. 
J'ai aimé ce personnage que les Maures appellent Sidi, et qui malgré sa froideur et sa distance fait preuve d'un respect immense pour ces hommes qui le soutiennent et engagent leur vie pour le suivre dans ses aventures.

La narration est très vivante et permet au lecteur d'intégrer aisément cette troupe de mercenaires courageux que rien n'arrête. A bout de force, épuisés, ils font preuve de courage pour remplir leur mission et contenter leur chef.Les descriptions sont telles que l'on se retrouve plongé dans ces querelles  dès les premières pages, en plein coeur de l'action et des tactiques guerrières.
C'est un récit haletant, mélangeant histoire et fiction, que je vous conseille de découvrir sans attendre!
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Comme pour "Le Hussard", Sidi est un ouvrage bien construit, agréable à lire, plein de qualités mais qui ne m'a pas fait vibrer. Las! Je ne retrouve plus la verve que Arturo Pérez-Reverte avait dans les années 90 avec "La piel del tambor", "El club Dumas", "La tabla de Flandes" etc. et on peut même pousser jusqu'à "La Reina del Sur" .
Le nouveau filon, ouvert avec "Las aventuras del capitán Alatriste" ne répond plus autant à mes attentes. Tant pis !
Mais je m'en voudrais de vous en détourner! Lisez-le! ce Sidi bien éloigné de celui de Corneille vous montrera une autre facette du personnage, probablement plus réaliste d'ailleurs.
Je vais conclure avec une anecdote: Saviez-vous que le Cid avait bien connu Jean-Paul Sartre ?
Ne faites pas l'étonné. En effet, on peut lire:
"Una batalla perdida, recordó, era sólo una batalla que se creía perdida" pastichant le "Une bataille perdue, c'est une bataille qu'on croit perdue." de Jean-Paul S. ;-)
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aujourd'hui je vous emmène sous le soleil espagnol au temps des chevaliers avec SIDI de Arturo Perez Reverte. Sidi est un personnage historique qui après avoir été banni de chez lui suite à un complot, embrasse la carrière chevaleresque qui va le rendre célèbre.
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Ce roman a été très long à lire donc je vais vous livrer une chronique en demi-teinte et je vais vous dire pourquoi. le premier élément est que ne connaissant rien à cette partie de l'histoire eh bien le livre n'a pas réussi à me positionner sur les faits et les dates. Bien sûr on comprends le contexte, le pays la période, mais pour quelqu'un de néophyte comme moi ce point a été crucial dans mon appréciation. J'ai eu l'impression que le récit n'avait ni début ni fin. Deuxième point important la longueur des scènes, dont la première bataille prends un tiers du livre et cela a mis un gros coup à ma motivation, les évènements vont un peu plus vite dans la seconde et troisième partie. Après ces deux points négatifs, l'énorme point positif c'est la fluidité et la légèreté de l'écriture et de la traduction. On est porté par cette passion de l'auteur pour ce personnage qui est pour le coup vraiment exceptionnel. Il est courageux, humble, sage, bienveillant, empathique on ne peut que s'attacher à lui. Il électrise son armée et son lecteur sans jamais avoir une attitude malhonnête.
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Quand je suis dans cette position de demi-teinte, je prends plus de temps pour lire et découvrir les remerciements, les dédicaces et les notes de l'auteur. J'ai donc été lire les références et chercher des informations sur « La layenda del Cid » de José de Zorrilla de 1882, tout part de là et chacun depuis écrit ou met en scène sa version à l'instar du « Cid » de Corneille ou de l'adaptation d'animation de José Pozzo. L'auteur à sa découverte a été également embarqué par ce personnage et en a écrit sa version. Pour une fois j'aurais aimé commencé mon livre par la fin, car malgré la petite introduction de l'auteur et une belle citation je me suis perdue en cours de route.
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Un immense merci à Babelio et les Editions Seuil pour cette masse critique spéciale qui m'a permis de lire un livre sur lequel je ne me serais absolument pas retournée et c'est ça aussi la lecture découvrir d'autres horizons et sortir de sa zone de confort.
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Ruy Diaz, surnommé Sidi Qambitur, est un hidalgo espagnol ayant réellement vécu au premier siècle du précédent millénaire. Véritable chef de guerre, meneur d'hommes, il a enchaîné les victoires jusqu'à en devenir une légende vivante. Il a inspiré "le Cid" de Pierre Corneille au XVIIe siècle.

Cette lecture a été très intéressante. Je ne m'étais jamais penchée sur l'histoire de l'Espagne et ses multiples régions.
La période durant laquelle se déroule le roman a été très conflictuelle. Luttes fratricides et de religion pour gagner quelques recoins désertiques.

Lecture intéressante, certe, mais pas agréable pour autant. Dès le départ sont donnés beaucoup de noms qui souvent se ressemblent, d'extraits d'Histoire, de détails des clans Espagnols de l'époque, de retour sur des faits marquants lors de batailles. C'est dur à suivre, tant de comprendre qui est qui que de remettre les événements dans le bon ordre.
La première partie m'a semblé brouillone. le terme est mal choisi mais je n'en trouve pas d'autre pour décrire cet amoncellement d'informations.

Les parties suivantes sont plus faciles à suivre.
L'auteur nous décrit de multiples batailles directement au coeur de l'action. C'est sanglant, très sanglant. Les moeurs de l'époque étaient très virulentes envers l'ennemi.
Nous sommes totalement plongés dans les combats, en temps réel.

Les personnages sont rendus au plus juste. Rudes, parfois même rustres ou totalement sauvages. La guerre est leur gagne-pain, un métier revendiqué.
Sidi se détache par son sang-froid, sa sagesse, sa diplomatie. Il n'est pas pour autant attachant, juste intrigant.

Les férus d'histoire et de batailles se délecteront de ce roman. Pour ma part, je n'ai pas apprécié cette lecture. L'écriture est pourtant belle, détaillée et les informations enrichissantes. Je suis juste restée hermétiquement fermée à cette surcharge de testostérone, de violence et d'héroïsme qui faisaient l'époque.
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Lorsqu'on évoque le nom du « cid » immanquablement me viennent en mémoire une pièce de Corneille étudiée au collège et un vieux film des années 1960.
Alors, un nouvel ouvrage sur ce thème et de plus écrit par Arturo-Perez ne pouvait que me séduire.
L'auteur a pris le parti de relater une courte période de la vie du Cid, celle qui le conduit à la reconnaissance des siens et de ses adversaires.
Il nous décrit ce personnage comme homme d'honneur, fin stratège, fidèle et respectueux de ses hommes dans cette époque troublée de l'histoire espagnole.
Il brosse le portrait des guerriers et de leurs équipements, détaille les
tactiques et les batailles, tout ceci soutenu par des explications politiques entre les différentes factions qui se partagent le territoire espagnol.
Mais peut-être ce souci du détail et de la précision m''a t il dérouté alourdissant et ralentissant le récit, je me suis perdue au fil des pages …. Dommage…..
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Avant de m'accuser d'être "macho", achevez, Mesdames, la lecture de ce commentaire.

le récit se situe en fin du XIe siècle dans une Espagne morcelée en divers royaumes et en partie sous occupation maure depuis plus de quatre siècles. Ruy Diaz est un chevalier. Banni par son suzerain, il loue ses services à des seigneurs de petits royaumes limitrophes, qu'ils soient chrétiens ou musulmans. Nous abordons ainsi la légende du Cid, racontée par un auteur espagnol contemporain.

Si vous ne craignez pas de vous aventurer dans des régions mal contrôlées où les razzias font rage, si vous pouvez, accompagné de fidèles et terribles soldats, tenir à cheval des journées entières sous une lourde armure, si le spectacle des combats à la lance et à l'épée sous un ciel noir de flèches vous intéresse et si la désolation des corps blessés, écorchés et décapités ne vous impressionne pas trop, vous pouvez entrer dans ce roman comme dans une épopée de Walter Scott, mais en version "hard". Vous y retrouverez tous les ingrédients d'une cuisine chevaleresque à la castillane : parole donnée, sens de l'honneur, alliances éphémères, combats épiques... mais, cette fois, très peu de femmes. Chimène reste lointaine et rarement évoquée. Sidi n'est pas le Cid qu'en fit Corneille.

Ce roman est en quelque sorte la reconstitution fantasmée du journal de marche d'un groupe de mercenaires conduits par un chef légendaire. Les lecteurs espagnols, familiers de la géographie de leur pays et de son histoire, apprécieront la qualité de la fiction qui nous est proposée, car on devine le sérieux travail de documentation qui a précédé et accompagné l'écriture. On peut soupçonner l'auteur d'avoir préparé le scénario d'un film : de nombreuses descriptions très suggestives y font penser (telles ces silhouettes de cavaliers se détachant en haut d'une colline dans le contre-jour du soleil couchant...). Cela rend la lecture possible.

Personnellement, j'attendais mieux de l'auteur de "Le peintre des batailles". Il est à craindre qu'il ne trouve hors d'Espagne que des lecteurs masculins, nostalgiques des combats singuliers et des boucheries moyenâgeuses.

Mesdames, je ne vous invite pas à faire cette terrible chevauchée.

Et vous, Messieurs : en selle !
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