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3,84

sur 1776 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un classique qui ne prend aucune ride malgré une écriture vieillotte mais des passages franchement drôles. le lecteur se retrouve plongé à la veille de la première guerre mondiale, dans les rivalités entre deux villages. Les enfants de ces villages s'y sont identifiés et reproduisent les conflits des adultes sans filtre et sans piété, détroussant le perdant de ses boutons un bien précieux à cette époque qui recevra une double punition en plus du déshonneur la colère et le châtiment des parents.
Chaque personnage est doté d'une personnalité bien marquée qui les rend attachants et authentiques.
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J'ai passé un très bon moment de lecture tant ce livre est léger ,humoristique et joyeux.Si l'occasion se présente, j'irais volontiers voir les différentes interprétations cinématographiques de cette "guerre des boutons" écrite il y'a plus de cent ans!!
Quelque soit votre âge ,découvrez-le ou relisez-le, c'est que du bonheur!
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Piqué dans la bibliothèque parentale avec gloussements car on y voit un cul nu.en couverture, et lu vers 10 ans puis relu rerelu rererelu
Lebrac , Camus, les Gibus, Tintin contre l'Astec des Gués et ses sbires
le festin dans la carrière.
les batailles homériques
la victoire en chantant nous ouvre la barrière
l'honneur et le sérieux de ces petits soldats à poil
le lynchage en règle du traître
Lebrac ce héros magnifique de 12 ans

des années tard, à la quinzième relecture au moins, je m'etais dit que beaucoup d'entre eux, comme leur " père" Louis Pergaud, sont morts dans les tranchées ou même, connement, parce qu'au lieu de se battre tout nus, ils portaient des pantalons rouges à l'automne 14.

alors oui la langue, le contexte, le machisme viriliste exacerbé, tout ceci a mal vieilli et sent son siècle bien sonné, mais, moi, à 10 ans, je suis tombée raide amoureuse de toi, Lebrac, alors c'est quand tu veux pour aller dérouiller ces salauds de Velrans
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Un drôle de livre mettant en scène une violence certaine entre deux bandes rivales. J'ai trouvé cette rivalité extrême bien plus triste qu'amusante. Même si les liens amicaux unissant les membres de chacune des coalitions sont touchants, la cruauté avec laquelle ils se bagarrent m'a fortement déstabilisé.
J'ai un peu plus apprécié la description de l'atmosphère qui régnait dans cette campagne française avec ses conflits entre villages et communautés bien portés par l'emploi d'un patois authentique et parfois déstabilisant (notamment en ce que l'utilisation des guillemets était approximative). Un triste rappel également des emportements fréquents de la part des parents qui éprouvaient bien peu de scrupules lorsqu'il s'agissait de lever la main ou le bâton sur leur enfant...
Je connaissais déjà bien les diverses adaptations cinématographiques, celle de 1962 m'ayant donné envie de mener ma propre guerre lorsque j'avais dix ans, mais ces conflits prennent une dimension différente une fois observés avec un oeil plus mature. L'histoire en elle-même, par ailleurs, est bien moins vivante voire répétitive de par l'enchaînement stratégies - affrontement - retour à la maison. On retiendra toutefois l'anticipation de la guerre de 14-18 où les balles et les baïonnettes prendront la place des cailloux et des bâtons.
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Je suppose que j'ai bien lu ce roman une demie douzaine de fois quand j'étais enfant puis ado (remarque, vu le prix des livres, mieux valait aimer relire). Je pense que je me rappelle certains passages presque par coeur. (J'ignore si je retrouverais de l'enthousiasme pour ces "résistants" au monde adulte ...)
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Je m'attendais à de la campagne, de l'école buissonnière, une guéguerre de gamins, j'ai eu tout ça et même plus.
Bon, 'faut avouer que le scénario n'a rien de grandiose; le talent de Pergaud, c'est son écriture. Monumentale.

Avec deux bandes de gamins de la campagne et qui se tapent dessus, il réussit à nous faire naître une fresque historique qui raconte des batailles épiques entre deux armées. Les romains contre les gaulois ou bien Alexandre le grand contre les perses.
Je m'attache énormément au scénario dans les livres, mais ici mon opinion a explosé face à l'importance et à la maîtrise de l'écriture pleine de références.
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Souvenirs d'enfance, souvenirs d'en France.

De « La guerre des boutons » on connait surtout le jubilatoire long-métrage en noir et banc que tourna Yves Robert en 1961. Un grand classique comique en 25 images/s, à chaque rediffusion le même plaisir renait. Les trognes hilares de jeunes et joyeux garnements, les mots doux qu'ils s'échangent à l'épreuve d'une rivalité entre deux villages, certaines répliques cultes reviennent en tête avant de renaitre à l'écran, tout reste en mémoire. Lebrac, Grandgibus, Petitgibus, La Crique, Camus, Tintin, Marie … etc. Des noms, prénoms et sobriquets qui perdurent dans les souvenirs de qui a vu et revu le film pour le faire connaitre à son tour à ses enfants et petits-enfants. Des bribes de dialogues subsistent dans la culture collective au-delà des décennies écoulées. On y trouve comme un passage de témoin d'une génération à l'autre, la transmission de certaines valeurs (l'amitié, par exemple), ce que nous redoutons tous : le temps qui passe et ne revient pas, comme une pierre plate à la surface de l'eau en rebonds successifs finit toujours par couler.

Le film est l'écho assez fidèle d'un roman éponyme de Louis Pergaud paru en 1912. Les pages tournées sont le support d'un regard adulte, amusé et nostalgique porté sur l'enfance. Plus d'un siècle plus tard c'est aussi une plongée à rebrousse-temps dans le quotidien campagnard d'un village franc-comtois. Pergaud témoigne de la cohabitation de deux mondes, celui des adultes face à celui des enfants, les premiers à l'épreuve de la vie et un tantinet oublieux de ce qu'ils furent, les seconds transformant ce qui les entoure en un terrain de jeu immense et éternel, conscients que dans un proche futur jeunesse s'en ira, que plus rien ne sera comme avant, et que vite vite il faut en profiter.

"Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux"

le lecteur baigne dans une prose un temps académique, aisée d'abord, comme coulant de source, poétique, immersive, rieuse et amusée quand il s'agit de décrire les choses et les êtres. Puis, au coeur de dialogues vigoureux émergent des ilots savoureux où règnent le patois franc-comtois et les néologismes enfantins qui jonglent avec les mots compliqués et les restituent d'une manière inattendue.

« La guerre des boutons » a le goût de ces bonbons acidulés qui électrocutaient nos glandes salivaires d'antan, celui du « Mistral gagnant » de Renaud qui chatouille de nostalgie nos jeunes jours enfuis. C'est un bout de réglisse qui, dans la bouche, roule en boule et somme, quelques fois en vain, les papilles gustatives de se souvenir du goût d'un autre temps. Alors, bien sûr, 1912 nous est inaccessible mais qu'importe, les marmots y furent les mêmes et leurs bêtises, quelque part, aussi les nôtres. « La guerre des boutons » est un roman éternel ; de ceux qui perdurent, intouchables, d'une génération à l'autre ; il séduit tous ceux qui passent entre ses pages, ravive cette petite lumière de l'enfance qui croit que tout est possible en suffisant d'y rêver. le temps d'un parenthèse de 386 pages j'ai retrouvé une âme que j'avais cru perdue dans le pays si triste des illusions perdues.

Je suis venu à Longeverne et Velrans, à ce Pergaud qui traînait en PAL, à ces garnements impossibles et rêveurs, quand j'ai appris, récemment, que l'auteur était mort en 1915 dans les tranchées de la Grande Guerre à 33 ans. Lui qui c'était voulu le témoin rigolard d'une guéguerre imaginaire (à moins d'une part autobiographique, le sous-titre précisant « le roman de ma douzième année » ?), d'une rivalité inutile*, perdit la vie au cours d'un autre conflit, bien réel et tout aussi injustifié.

* : le roman explique l'origine du conflit entre les deux villages, ce qu'omet le long-métrage. C'est la faute de la Murie. Ce pourrait être le sujet d'un autre film. Chiche. Je suis preneur. Ô combien. En attendant, le curieux tournera les pages du roman. En voici un avant-goût:

« C'était au temps où qu'on parlait de la Murie. La Murie, voilà, on ne sait plus bien ce que c'est ; peut-être une sale maladie, quelque chose comme un fantôme qui sortait tout vivant du ventre des bêtes crevées qu'on laissait pourrir dans les coins et qui voyageait, qui se baladait dans les champs, dans les bois, dans les rues des villages, la nuit. On ne la voyait pas : on la sentait… »
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Je suppose que tout le monde connaît le film d'Yves Robert, mais peu ne savent peut-être pas qu'il existe une version antécédente datant de 1936 de Jacques Deroy, la guerre des gosses, la première adaptation du roman La Guerre des Bouton écrite par Louis Pergaud, ancien instituteur s'inspirant de son village natal en Franche-comté.
Aucune adaptation cinématographique, même celle d'Yves Robert (considérée comme la meilleure, pour certains) est fidèle au roman de Louis Pergaut.
Le personnage principal est Lebrac, puis Camus, La crique et Tintin, dont Lebrac est amoureux de sa soeur. le reste de la bande, de Longvern ou habite notre héros Lebrac sont 45 gosses dont on retrouve les frères Gibus (très secondaire, par rapport au film De Robert), Bacalé, le traître, mais aussi le personnage, après les quatre premiers le plus intéressant. Dans le roman le villageois de Longvern est ennemi de celui de Velran depuis plus de 300 ans. Les pères de leurs rejetons ont la mémoire courte, et il étaient pires, car curé contre curé se battait pour une de maladie que les villageois baptisait "Lamourie".
Louis Pergaud ne s'intéresse comme dans les films aux problèmes de la bande rivale dont le chef est Aztec, on ne connaît pas grand-chose, sauf que celle-ci est l'ennemi de Longvern, depuis des années…
Pergaud s'intéresse bien plus au typique des villageois Longverniens, sur chacun des gamins, notamment Lebrac, le héros du roman, le chef de la bande, mais aussi la solidarité qu'il entretient avec son lieutenant (Camus), son trésorier (Tintin) dont sa soeur Marie est amoureuse du chef de la bande et La Crique (le bien penseur). On connaît très peu de choses sur le reste de la bande, on ne connaît rien des frères Gibus dont Yves Robert va leur donner plus d'importance que celui du roman. La fin du film De Robert est différente de celle du roman dont on l'a l'impression que celle du livre n'est pas terminée. Pourtant le roman de Pergaud avec son riche argot quoique assez vulgaire (Robert en donne sa version plus légère), se finit avec le reste de la bande sans le traître Bacailé, dans leur nouveau refuge discutant entre eux de leur avenir.
Le livre de Louis Pergaud fut adapté au cinéma cinq fois, mais le livre est un pur joyau.
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J'ai trouvé cette histoire un peu décousu de fil blanc. de jeunes gens qui s'affrontent à en perdre la laine. Et malheur à celui qui se fait prendre, car au retour, il ne lui reste guère de bouton ! Par ailleurs, je trouve le titre du livre un peu trompeur, tant le langage y est fleuri !

Plus sérieusement, je dirais que c'est un livre à mettre dans les mains de tous les ronchons qui se plaignent de ces "jeunes" qui ne respectent plus rien, sans aucun doute parce qu'on ne sait plus leur donner une bonne correction, comme on le faisait d'antan.
Car je pense que Louis Pergaud s'est montré assez réaliste quant à la vie des enfants de son époque, que manifestement, on ne manquait pas rosser à l'occasion.

Pour le reste, d'un côté, on pourra se réjouir de la franche camaraderie, des projets de cabane aux airs de cathédrale, ou encore du festin que l'on se fait de quelques bouchées de pain.
Et de l'autre côté, on pourra déplorer la hiérarchie déjà bien établie dans le groupe, les guerres de clochers et la violence "gratuite" bien que dirigée vers ces "peigne-culs" de Velrans. Mais bon, après tout, faisaient-ils autre chose que reproduire l'exemple de leurs aînés ?
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J'avais 10 ou 11 ans quand j'ai lu le chef-d'oeuvre de Louis Pergaud pour la première fois. J'en avais gardé un bon souvenir. C'est une histoire qui m'avait marqué, mais pas choqué, par la crudité des dialogues et par son réalisme.
La relisant adulte, je suis admiratif du stylé de l'auteur, de sa capacité à faire revivre l'enfance dans tous ses aspects, sans édulcorer l'agressivité que l'on peut ressentir par exemple, mais aussi interloqué par la violence des situations et par la vulgarité de certains dialogues. Je n'avais pas été choqué non plus enfant et l'ouvrage m'a moins bouleversé que « Sa majesté des mouches » de William Golding cependant.

Louis Pergaud restitue avec minutie et amour le parler rural de ses personnages, mélange de patois, d'élisions et d'interjections enfantines. L'intérêt de l'ouvrage tient en partie dans le fait qu'il est un témoignage d'une époque et d'une société révolues, mais aussi d'une enfance qui n'existe plus, dévorée par les écrans de toutes sortes.
Cependant, en exposant au grand jour les pulsions guerrières des enfants, Louis Pergaud, par sa sincérité, a créé une oeuvre dans laquelle un jeune lecteur pourra toujours se projeter et y projeter ses émotions les plus noires. L'humour et l'action n'étant pas absents, ils pondèrent la noirceur du propos sous-jacent. Mais une lecture accompagnée ne serait pas de trop pour prendre du recul sur certains points de vue d'un autre temps qui véhiculent des idées misogynes (les enfants entendant les adultes parler entre eux et cherchant à les imiter).

Par la grosseur du livre et par son vocabulaire, c'est un roman qui risque fort de décourager les jeunes lecteurs les moins aguerris. Je ne le recommande donc pas avant 12 ans. Les adultes, eux, s'y plongeront avec plaisir car le tout est savoureux.
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