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sur 117 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il existe en Amérique du Sud un pays où, depuis 2000 ans, les femmes vivent sans les hommes. Se reproduisant par parthénogenèse, elles ont créé une société idéale, juste et profondément pacifique, tournée vers la maternité et l'éducation de toutes. Quand Terry, Jeff et Vandyck, trois jeunes Américains découvrent le pays, ils sont tout à la fois sidérés et incrédules devant cette autonomie harmonieuse. Leurs principes et préjugés misogynes sont mis à mal et ils ont toutes les peines du monde à comprendre les vertus de ce monde dénué de violence, de compétition ou de domination. « Les vierges robustes n'avaient à craindre aucun mâle et, de ce fait, n'avaient pas besoin d'être protégées. [...] Elles plaçaient au plus haut le pouvoir de l'amour maternel, cet instinct que nous partons aux nues, mais aussi celui de l'amour sororal, que nous peinions à identifier alors qu'il était sous nos yeux. » (p. 99) Pendant une année, les trois hommes apprennent à connaître ce pays fabuleux, tout en sachant qu'ils n'y ont pas leur place et qu'ils devront le quitter.

Ce récit a posteriori a des airs de voyage extraordinaire à la Gulliver. Comme chez Jonathan Swift, la présentation d'une autre société est l'occasion de critiquer vivement la société dans laquelle il évolue. Ici, Charlotte Perkins Gilman donne de nombreuses leçons de féminisme et de morale. « Je pris conscience alors que ces charmes féminins qui nous fascinent tant ne sont pas féminins par essence, mais que ce sont des projections masculines, qu'elles ont cultivées pour nous plaire, parce qu'il fallait nous plaire, mais en aucun cas nécessaire à la réalisation de leur grand dessein. » (p. 101) le seul bémol de cette lecture est la tendance de l'autrice à professer l'eugénisme pour produire un être féminin parfait. Cela tient cependant au contexte d'écriture du roman : en 1915, ce genre d'idées avait le vent en poupe, et comme le dit très bien la préface d'Olivier Postel-Vinay, le roman de Charlotte Perkins Gilman développe un certain protofascisme, avec cette volonté de confier les rênes de la société aux êtres plus méritants et aux plus performants.

Mais cette lecture reste profondément inspirante et je comprends que ce roman soit un fondement du féminisme américain. « Des femmes ayant ce type de culture sont parfaitement capables de se défendre et ne seront pas accueillantes à l'égard de visiteurs inattendus. » (p. 24) J'ai maintenant envie de découvrir d'autres textes de cette autrice, notamment ses essais économiques, mais aussi la suite de Herland où elle présente l'arrivée d'une femme de ce pays aux États-Unis : je pense que le choc des cultures sera plus brutal dans ce sens-là !
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Quelle clairvoyance, quelle finesse de jugement et intelligence du récit dans ce texte !

J'ai découvert Charlotte Perkins Gilman avec son livre « le papier peint jaune » et c'est suite à ma lecture de « Femlandia » où Christina Dalcher cite « Herland » que je découvre ce roman.

Et dire qu'il a été publié en 1915… !

Trois hommes, intrigués par des légendes parlant d'un peuple constitué uniquement de femmes se rendent à Herland. C'est donc par la voix de l'un d'entres eux que nous découvrons ce pays où les femmes s'épanouissent depuis plus de deux mille ans sans présence masculine.

Elles sont fortes, ne connaissent pas la peur, elles sont autosuffisantes et vivent dans la paix.

A la manière d'une étude sociologique, nous découvrons le fonctionnement de cette communauté qui met habilement en lumière les travers de nos sociétés « civilisées ».
Que ce soit sur la place et le rôle des femmes, sur la définition de la féminité, que sur des thématiques tels que l'éducation (est cité Maria Montessori), la productivité à outrance, l'écologie et la protection de la nature…

Une lecture indispensable et tellement moderne !
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Herland de Charlotte Perkins Gilman est un véritable ovni littéraire, bien trop méconnu à mon goût ! Ecrit en 1915, il s'agit d'une réelle utopie féministe, comme je n'en avais encore jamais lu ! Totalement précurseur pour l'époque, l'autrice livre un récit très engagé, complément militant et novateur.

Herland est un pays en haut d'une montagne, dans lequel il n'y a plus aucun homme depuis 2000 ans. Les femmes se reproduisent par parthénogenèse, et ne donnent naissance qu'à des filles. Ce pays a élevé la maternité au rang de bien commun. C'est ce principe qui guide toute décision. Chacune vit pour élever le peuple et assurer aux générations suivantes de vivre mieux. L'éducation est partagée, les méthodes douces et les jeux d'éveil sont privilégiés et le rôle de la littérature jeunesse est incroyablement central dans le développement des jeunes filles. Aussi, les naissances sont raisonnées afin de ne pas épuiser les ressources des terres. Chacun doit pouvoir vivre décemment et donc la surpopulation et ces effets néfastes sont proscrits. Cette utopie est d'ailleurs profondément écologique. Il n'y a plus d'élevage car cela consomme trop de ressources. le principe de forêt comestible est appliqué, les déchets sont valorisés en compost, etc.

L'histoire de ce pays nous est raconté par un homme, qui, avec 2 comparses, a découvert et vécu à Herland pendant quelques temps. Par ce principe narratif, l'autrice confronte ainsi 2 modes de vie pour pointer les dysfonctionnements de la société de son époque.

C'est un véritable coup de coeur ! Un livre qui fait réfléchir, un livre qui a plus de 100 ans et qui est pourtant d'une actualité urgente ! À lire sans attendre !
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Enorme coup de coeur pour cette utopie féministe, libératrice à tous égards !

Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans.

Jeff, pour qui les femmes sont des êtres dociles, gentils et romantiques, Terry qui les classe en deux catégories, les désirables et les insignifiantes et Van, le narrateur, un scientifique discourant sur leurs faiblesses physiologiques.

Il s'attendaient à un monde de « vanité féminines », de rivalités, de limites intellectuelles et de mesquineries. Au lieu de cela, ils découvrent une inventivité sociale très en avance sur le monde des Hommes qu'ils connaissent, un développement mécanique et scientifique élevé, une conscience sociale et économique extrêmement développée, une grande affection sororale et une intelligence équitable.

Dans ce pays, les femmes se reproduisent par parthénogénèse, elles se reproduisent seules, et ne conçoivent que des bébés féminins. Etant toutes issues de la même Mère originelle, elles se retrouvent toutes soeurs ou cousines plus ou moins éloignées, puis mères à leur tour, tante etc…Elles évoluent donc dans un environnement familial, fait de bienveillance et de bonté envers chacune, dans une grande conscience de l'évolution, de la sororité et de l'écologie.

Elles envisagent la maternité de façon communautaire, les enfants ont une vie rendue riche et heureuse par l'amour que répandent toutes les mères, sans idée aucune d'appropriation de l'enfant par sa génitrice.

Une oeuvre magistrale datant de 1915, à mettre entre toutes les mains comme manuel pour rendre le monde meilleur !

Lien : https://journaldeborddunelec..
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Peu connu, Herland de Charlotte Perkins Gilman est pourtant un pionnier de la littérature féministe. Il dépeint un monde idéal, peuplé uniquement de femmes, découvert par trois hommes dont les convictions vont ainsi être ébranlées. Les éditions Les Petites Manies ont sorti ce texte de l'oubli et en proposent une version illustrées par trois artistes de talent : Isabelle Pellouin, K. et HubbubHum.
Tout commence comme tous les récits de voyage que l'on a plus lire. Tel un Jonathan Swift (Les voyages de Gulliver), Charlotte Perkins Gilman nous emmène avec ses trois protagonistes occidentaux à la découverte d'un nouveau monde. Roman d'aventure et d'exploration, l'inconnu nous attend au tournant, et la curiosité nous pousse à aller de l'avant, à continuer notre lecture. Ce roman nous propose en même temps une belle leçon d'ouverture d'esprit puisqu'il nous amène à apprendre et à comprendre une culture inconnue, et de surcroît radicalement différente de la nôtre.
Herland se revendique aussi d'une autre tradition littéraire que j'affectionne beaucoup : l'utopie, ou plus communément un lieu fictif parfait. Là encore, le genre est respecté, répond à nos attentes. le monde dépeint dans le roman est parfait, presque enchanté. La paix et l'égalité règnent sur cette société. Mais l'originalité réside dans le fait que ce nouveau pays est peuplé uniquement de femmes et fondé sur le principe de la sororité. Tout est alors possible dans ce monde pareil à nul autre.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2019/06/03/herland-charlotte-perkins-gilman/
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
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Livre illustré et agrémenté d'une carte détachable à la fin.
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