Du rouge, de l'orangé, de cette couverture colorée qui m'a attirée se détache un titre qui l'est encore plus :
Stolen. Derrière ce titre évocateur qui veut littéralement dire "volé", se cache un véritable drame historique australien : l'enlèvement des enfants aborigènes par le gouvernement. Oui, vous avez bien lu. de 1869 à la fin des années 70, des milliers d'enfants ont donc été arrachés à leur famille, à leur culture, pour être placés dans des orphelinats, foyers ou autres missions chrétiennes. Certains, comme Joshua protagoniste principal, ont plus de "chance" que d'autres puisque ont étés adoptés, sans toutefois connaître leurs racines et avec pour conséquence l'oubli et le délitement des souvenirs. C'est l'histoire de Joshua qui nous est donc conté ici par
Pascale Perrier. L'histoire d'un adolescent confronté au secret, l'histoire d'un passé ignoré rattrapé par le présent, d'un passé gouvernemental honteux, et peut-être d'un futur heureux ou sinon apaisé ? Multipliant les points de vues, l'auteure met en lumière l'histoire des
Stolen Generations, fait dont j'ignorais totalement l'existence. du cocon familial à l'Outback, ce roman jeunesse nous embarque pour un road trip fraternel au son du didgeridoo et du scandale. Découverte !
Racisme, culture aborigène, pauvreté et tant d'autres sujets sont abordés dans ce livre qu'il m'est impossible de tous les détailler. Néanmoins, il m'est resté un parfum de scandale et d'indignation en refermant ce roman. Que celle-ci dépende d'une couleur de peau ou d'une religion, comment l'être humain peut-il être aussi abject au nom d'une prétendue supériorité ? Décidément, il y a des choses qui m'échapperont toujours. Ce qui est certain, c'est que cela n'a pas échappé à
Pascale Perrier qui s'est imprégnée de l'Histoire afin d'exposer la souffrance et l'inacceptable situation des aborigènes, premier peuple d'Australie.
De la stupeur de Joshua en apprenant l'odieuse vérité de la bouche de cette soeur inconnue, d'une curiosité grandissante en passant par un effroi justifié, on assiste au combat interne non seulement de cet adolescent, mais également de son entourage. Roman choral, la romancière prête peu à peu sa voix à Ruby, puis William, aîné de la fratrie retrouvée, mais aussi aux parents adoptifs de Joshua, comme à sa petite-amie. Ainsi, et avec intelligence, l'auteure multiplie les prises de position pour expliquer l'éventail des sentiments. Sans jugement aucun, sinon celui d'un gouvernement hautement répugnant,
Pascale Perrier, fait la part belle à la culture aborigène et tord le cou des préjugés afin de révéler la puissance dévastatrice du déracinement.
Me faisant penser aux traitements subis par les Indiens d'Amérique ou encore aux enfants de la Creuse (enfants réunionnais déportés par les autorités pour repeupler des départements métropolitains des années 60 à 80), ce livre a véritablement fait son travail d'instructeur auprès de moi et le fera, je l'espère, auprès de vos ados.
Malgré quelques répétitions et un récit un chouia trop court, ce livre clair et concis séduira largement vos têtes blondes et qui sait, vous aussi ?!
A partir vers des contrées lointaines, ça m'a donné faim tout ça ! A quelle gourmandise australienne puis-je faire appel ? Quelle spécialité est à l'image de cette histoire ? Pour le savoir, rendez-vous sur le blog !
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