Là où nous dansions

Avis mitigé quant à ce Là où nous dansions de Judith Perrignon.

Le récit de la lente déréliction de Detroit, l'abandon de ses habitants et la fatalité du racisme et de la criminalité qui s'y abattent sont tous des sujets pour le moins indéniablement bien amenés et qui ont sans doute fait l'objet de longues et admirables recherches qu'on ne peut enlever à l'autrice.
Bien que la plume soit elle aussi affutée, il n'empêche qu'on reste tout de même sur sa faim. Les personnages sont authentiques mais le colossal flot d'information que contient ce récit m'a troublé. Et pour cause, on finit par s'y perdre et les personnages s'effacent partiellement, évitant le plus possible le dialogue et l'échange.
J'ai ressenti une certaine passivité en lisant ce livre, et même parfois de l'ennui. du début à la fin on assiste à un documentaire plus qu'à un vrai récit inspiré de faits réels. Ce qui je n'en doute pas, doit à l'évidence faire partie des intentions premières de l'autrice.

Judith Perrignon nous entraîne dans le Detroit des années 30, 60 et 2010. A chaque période son histoire, ses problèmes mais la constante c'est la musique et la vie de certains personnages. Les parties se déroulant au 20e siècle sont très intéressantes mais beaucoup la période plus actuelle est plutôt en demie-teinte pour moi. L'énigme autour du corps retrouvé ne m'a pas emportée et j'ai même eu du mal à m'attacher au personnage de l'inspectrice. Mais j'ai beaucoup aimé retracer la vie des habitants du Brewster Project, ce qu'ils traversent, ce qui les relient.