Justine a 21 ans, elle est aide-soignante à la maison de retraite ‘les hortensias' et vit chez ses grands-parents, comme Jules, son cousin qu'elle considère comme son frère, depuis que leurs deux pères, jumeaux, se sont tués avec leurs épouses dans un même accident de voiture.
Pourtant elle aime la vie, Justine, comme elle aime son métier, ses pensionnaires et les histoires qu'ils lui racontent, comme elle aime Jules dont elle veut le bonheur en commençant par financer les études d'architecte.
Parmi les pensionnaires, il y a ceux qui ne reçoivent jamais de visite,
les oubliés du dimanche (le titre), et il y a Hélène qui, enfant, a voulu mourir parcequ'elle n'arrivait pas à apprendre à lire, Hélène et sa mouette qui, tel le Pierrot de la chanson, aurait dû lui prêter une plume pour écrire un mot, Hélène qui passe sa vie en vacances sur cette plage imaginaire où sa fille ou son petit-fils aux yeux bleus de mer viennent lui lire des romans et mettre un peu de sel dans son existence.
Alors, comme le font bien des ouvrages actuels, le roman va se séparer en deux parties qui vont s'enchevêtrer, s'entremêler, s'interpénètrer et nous raconter, alternativement, la vie d'aujourd'hui ou Justine s'occupe de Hélène âgée et celle d'hier, qui va nous permettre de comprendre qui est cette femme généreuse et silencieuse qui passe sa vieillesse sur une plage après avoir connu une guerre éprouvante.
Deux époques, deux destinées, deux histoires singulières et riches en rebondissements qui nous permettent de vivre l'été 36, le dernier conflit mondial, de visiter Stockholm ou l'Aber Wrac'h avec une valise bleue, de ressentir l'amour évidence, l'amour impossible, l'amour volé, l'amour oublié que l'on sait pourtant sur le bout des doigts.
C'est un beau roman, ce sont deux belles histoires avec leurs moments de grâce, de tristesse et de fulgurance. L'amour y occupe toute la place qu'on veut bien lui donner…ou lui prendre.
Belle lecture.