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sur 7385 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de faire quelque chose que je ne fais que rarement. Par manque de temps.

Relire un livre.

Valérie Perrin conte notre humanité et fait déborder les yeux. Oh pas des sanglots non, pas de grandes eaux. Non, elle nous met du brillant au bord des yeux. Elle nous mouille le coeur.

Justine, 21 ans et Hélène, une vieille dame. La plus jeune travaille dans la résidence Les Hortensias. La plus âgée y vit. Même si en réalité, elle passe ses jours à attendre sur une plage imaginaire, celui qui n'existe plus que dans sa tête et dans ses souvenirs …

Alternent le récit du quotidien de Justine avec le passé d'Hélène. le tout, plein de poésie et d'humanité. Je n'en dirai pas beaucoup sur l'histoire. Elle vous emportera avec elle. Avec elles.

Sur la couverture du livre, une femme, une valise à la main. Une plage. Une mouette. Toute l'histoire est ici tellement bien résumée.

J'aimerais avoir les mots et le talent pour vous dire de lire Valérie Perrin. Seulement deux livres à son actif. Et deux perles rares.

On croit, à tort, que ce sont des livres légers et feel good. Alors, oui , l'écriture de Valérie Perrin fait du bien. Mais cela va au-delà.

Elle fait partie de ces êtres, rares et précieux, qui changent le monde en l'écrivant, en le racontant à leur si belle manière. En offrant à réfléchir sur nos jours qui passent. Sur la possibilité d'en savourer mieux chaque seconde. Sur la possibilité de regarder les autres avec un peu plus de bienveillance.

Du baume. Sur le coeur. Ainsi va la plume de Valérie Perrin. Maîtrisée, travaillée et magique à la fois.

Je crois que Valérie Perrin est mon écrivain préféré. Et je profite de cette chronique pour le lui dire. Lui dire merci pour l'inspiration de vivre. Pour la magie de ces gens simples et tellement Beaux.

Je profite de cette chronique pour vous dire de la lire.

S'il vous plaît.
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LES OUBLIES DU DIMANCHE - Valérie Perrin - Éditions le Livre de Poche - Lu en octobre 2020.

338 critiques, 202 citations à ce jour, j'en ai lu quelques unes superbes, c'est d'ailleurs la raison qui ma incitée à le lire.

S'il n'y a rien à ajouter après autant de critiques, je vais tout de même déposer sur Babelio mes petites graines de plaisir et d'émotion.

Justine Neige a tout juste 21 ans, elle a choisi d'être aide-soignante dans une maison de retraite, les Hortensias. Elle aime deux choses dans la vie Justine, la musique et le 3ème âge, mais pas que, elle aime aussi son "frère" Jules qui en réalité est son cousin, son Pépé et sa Mémé qui les ont élevés ensemble après la mort accidentelle (peut-être) de leurs parents respectifs.
Il y a cette mystérieuse mouette qui a toute son importance dans cette histoire. Et puis, il y a aussi cette petite fille Rose.

Hélène, elle, a 93 ans, elle est une des pensionnaires des Hortensias, mais sa tête prend des chemins de traverse et elle est le plus souvent sur une plage ensoleillée à attendre Lucien/Simon, l'amour de sa vie qu'elle a connu en 1933 jusqu'à ce que la Gestapo... chut, je ne vous en dirai pas plus.

Justine donne tout son temps aux Hortensias, elle prolonge ses heures sans compter, c'est qu'elle les aime bien ses petits vieux, elle prend le temps de les écouter, elle écrit dans son carnet bleu les souvenirs d'Hélène quand elle se souvient, pour les lui relire ensuite.

"Je ne sais pas à partir de quand on est vieux... Moi je pense que ça commence avec la solitude. Quand l'autre est parti. Pour le ciel ou pour quelqu'un" page 16

Entre le présent de Justine et le passé d'Hélène, entre Pépé, Mémé et Jules, c'est le quotidien de la maison de retraite que nous raconte merveilleusement Valérie Perrin, un quotidien parfois drôle, parfois dur, parfois tendre et touchant.

Sous sa plume sensible, on entre dans un microcosme où vit une humanité en attente, parce que oui, les "vieux" ont encore des attentes, oh, des attentes toute simple, comme l'heure des repas, une visite qui parfois ne vient jamais, une causette avec Justine...

Parfois, l'un d'entre eux se sauve "mais ils ne savent pas où aller. Ils ont oublié le chemin qui retourne vers avant" page 58

Valérie Perrin, dont j'ai lu le deuxième livre "Changer l'eau des fleurs" avant celui-ci qui est son premier écrit, avait déjà su atteindre ma fibre sensible par la beauté et la simplicité de ses mots chargés d'humanité et de bienveillance que j'ai retrouvés dans "Les oubliés du dimanche".

J'ai passé un très beau moment de lecture entre une toute jeune femme d'aujourd'hui et une dame d'un âge certain dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille, elles ont réussi à faire vibrer mon coeur et souvent à piquer mes yeux.

Je vous dis bravo Valérie Perrin, continuez à écrire, vous avez en moi une lectrice qui attend votre troisième roman.


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Les oubliés du dimanche ce sont tous ces vieux, bien souvent abandonnés par leurs familles dans cet hospice de Milly, en Bourgogne.

Justine y est aide-soignante. Elle les aime ces vieux. Et parfois elle collecte leurs histoires, comme elle le fait pour Hélène, 93 ans, pour ainsi leur relire et leur rappeler leurs vies.

Car sa vie à elle, est décalée... parce qu'à 21 ans elle vit avec ses grands-parents depuis que son père et sa mère se sont tués dans un accident de voiture avec son oncle et son épouse. Parce qu'elle fait tout pour son cousin, qu'elle considère comme son frère depuis l'accident. Parce qu'elle ne vit qu'avec des vieux sauf quand elle va se défouler au "Paradis", la boîte de nuit du coin, et qu'elle couche avec "je-ne-me-rappelle-plus-comment"...

Entre la vie d'Hélène, celle de Justine et ce qui se passe depuis quelques temps avec ce corbeau qui appelle les familles des oubliés du dimanche pour leur faire croire qu'ils sont décédés, on est entraîné dans un chassé-croisé d'histoires à faire voyager au passé, au présent et au futur.

A mon avis :
Malgré un pitch peu attirant, j'avais néanmoins décidé de m'attaquer avec un peu d'appréhension à la lecture de ce livre après avoir vu plusieurs critiques très positives.
Bien m'en a pris, c'est une très belle surprise.

Ces deux tranches de vie, celle de Justine et celle d'Hélène, se font écho, par leur beauté et leur coté dramatique, vivant, intense.

L'écriture fluide et moderne de Valérie Perrin entraîne le lecteur dans un récit riche de poésie, parfois drôle, parfois triste, tendre et sentimental, qui émeut et passionne. Il est alors difficile de sortir de ce livre avant la fin.

On trouve une vraie sensibilité dans la description des personnages et de leur histoire, on est emporté véritablement par le récit, qui pour ma part ne m'avait pas bouleversé autant depuis l'Ombre du Vent de Carlos Ruiz Zafón.

Photographe et scénariste, Valérie Perrin (compagne de Claude Lelouch) a mis tout son talent dans la mise en scène de ce récit qu'il ne faut pas rater.

Il est des livres dans lesquels on retrouve son humanité.

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♫Et la pauvre Hélène était comme une âme en peine
Ne cherche plus longtemps de fontaine,
Toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes d'Hélène,
Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine de m'y arrêter
Dans le coeur d'Hélène,
Moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine bien récompensée♫
Georges Brassens- 1954 -
Chanson n°19 qui tournait en boucle pendant qu'Hélène se déshabillait. C'est le jour du juke-box qu'ils ont retrouvé le fil. (p 291)
----♪---♫---👵---🧵---👵----♫----♪----
Elle avait la nostalgie, la nostalgie de ce qu'elle n'avait pas encore vécu
le sang et la chair, Maille à l'endroit ou à l'envers,
C'était tout juste après la guerre !?
Non, je ne me souviens plus du nom des balles perdues...!?
Le dimanche est un jour à prendre avec des pincettes
Valérie nous le resservira avec son Claude Lelouch
L'être humain est relié à un oiseau, battements d'ailes contre ta bouche
Ci-gît-rouette, vol au-dessus d'un nid de mouette...
Une note de musique aux couleurs d'une rose
Cette auteur m'aura vraiment appris leçon de chose
Brel, Baudelaire, le spleen, le blues
Une Valise bleue pour la mer Rouge
Une Rhapsodie en blouse...
Je ne suis pas capitaine
comme j'ai l'âme en Rennes
si j'étais iel
On dirait de moi : "il est vilaine"
ne vous donnez pas la peine
Honnêtement j'ai trouvé sabot 👣
cette lecture m'a récompensé ...
Demain je pars pour Vézelay
Pèlerin, je reprends le Chemin ....
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Justine Neige a vingt et un ans, elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite à Milly, le village où elle habite.
Elle a été élevée par ses grands-parents paternels avec son cousin Julien.
Leurs pères sont les enfants, jumeaux d'Armand et Eugénie, leurs grands-parents mais ils sont morts dans un accident de la route avec leurs deux épouses alors que Justine et Julien étaient de petits bébés.
Justine adore soigner les vieilles personnes et surtout, elle écoute les confidences d'Hélène, une toute vieille dame qui lui raconte sa vie. Justine rassemble tous ses souvenirs dans un cahier bleu sous forme d'une histoire délicieuse : un vrai conte dans le roman. J'emploie "conte" pour la beauté de l'écriture et la délicatesse des sentiments.
Elle admire la beauté et la délicatesse du petit-fils d'Hélène, Roman qui rend régulièrement visite à sa grand-mère.
Parallèlement, la jeune fille découvrira un grand secret entourant les parents de Julien, découvrira aussi la vraie personnalité de ses grands-parents.
Justine a aussi une vie de fille de son âge et va s'éclater en boîte le samedi soir. Elle y fait la connaissance anonyme d'un jeune homme qu'elle surnomme "Je-ne-me-rappelle-plus-comment".
Le livre passe de réflexions très amusantes à des passages plus sérieux, parfois poétiques, romantiques.
J'ai mis beaucoup de temps à me plonger dans le roman car le quatrième âge dont je ne suis pourtant pas si loin.... n'est pas mon sujet d'évasion littéraire favori.
J'avoue que j'assiste plus que régulièrement une vieille tante atteinte d'Alzheimer et les aides soignantes ont la délicatesse de dire que je lui ressemble. Du coup, je me projette et vous êtes priés, mes chèr(e)s ami(e)s babeliotes de ne pas rire de mes peurs.
Ceci dit, le roman était très beau et je l'ai qualifié d'intergénérationnel dans l'étiquette pour l'échange de pensées entre Justine et les personnes âgées.
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Justine, une jeune aide soignante dans une maison de retraite aime écouter les histoires de ses pensionnaires. Elle va nous transporter avec Hélène dans une épopée qui nous réconcilie avec la vie.
En parallèle, elle découvrira la tragique histoire de sa famille.

Un magnifique roman d'une poésie qui m'a profondément touchée !
J'ai adoré les personnages et je m'y suis beaucoup attachés.

Si le début peut sembler long la suite est un véritable bonbon.
L'écriture est belle, les descriptions sont courtes, les personnages sont marqués d'histoires de familles. Bref, c'est un véritable bonheur de lecture que je suis heureuse d'avoir pu découvrir.
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Justine Neige, à 21 ans, travaille à la maison de retraite à Milly, Les Hortensias, en tant qu'aide-soignante. Une vocation pour elle qui aime beaucoup s'occuper de ses petits vieux. Elle vit encore aujourd'hui chez ses grands-parents qui l'ont élevée, elle et son cousin, Jules, leurs parents étant décédés brutalement dans un accident de voiture alors que celui-ci n'étant encore qu'un bébé. Elle le considère d'ailleurs comme son frère. Si elle se jette à corps perdu dans la danse le week-end au club Paradis, elle en fait de même dans son travail. Attentive, affectueuse, elle aime rien moins que d'être aux petits soins pour ces personnes âgées et écouter leurs histoires. Particulièrement celle d'Hélène, la dame de la chambre 19, qui, le regard au loin la plupart du temps, s'imagine être sur la plage, attendant impatiemment le retour de sa fille, Rose, partie nager avec son père, Lucien. Quand Hélène raconte sa vie en puzzle, Justine note tout dans son cahier bleu...

Les oubliés du dimanche, ce sont ces petits vieux des maisons de retraite qui se languissent parfois, faute de visites de la famille. Heureusement pour ceux des Hortensias, ils ont Justine. le coeur sur la main et l'oreille attentive à tous ces maux (et mots) du quotidien. Avec son passé difficile et des grands-parents aimants certes mais taiseux, elle s'est reconstruite une sorte de famille. Dont fait partie Hélène qui, au fil des jours, lui raconte son histoire ô combien touchante et traversée d'épreuves. Alternant passé et présent, Valérie Perrin nous offre deux belles et intenses histoires, celle de Justine et d'Hélène, qui s'entrecroisent avec justesse et se font écho de par la dramaturgie de leur passé. Tout à la fois drôle et léger, émouvant et poétique, ce roman vibrant et pétri de tendresse aborde divers thèmes tels que la transmission, la mémoire, les souvenirs, les secrets, l'amour...
Un roman captivant... et inoubliable !
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Justine, vingt ans, se voit comme une « une petite gonzesse mal coiffée qui remue du popotin le samedi soir au 'Paradis' et pousse des chariots de désinfectant en tout genre. » Une fille comme il doit « en exister en un tas d'exemplaires ». C'est ce qu'elle croit ! Parce que moi je l'ai trouvée exceptionnelle, cette jeune aide-soignante, d'une générosité, d'une douceur et d'une patience rares. Elle fait des heures supplémentaires aux Hortensias, la maison de retraite où elle travaille, pour écouter les résidents s'épancher, raconter leur passé, et elle consigne les souvenirs d'Hélène dans un cahier. Ça leur fait du bien, à eux, mais à elle aussi. Une façon de passer moins de temps auprès de ses grands-parents, mutiques, murés dans leur chagrin. Elle vit chez eux, ils l'ont élevée avec son cousin Jules, depuis que les parents sont décédés dans un accident de la route - Justine avait quatre ans.

Jamais je n'aurais lu ce roman si je n'avais pas entendu l'auteur le présenter sur un salon, et la journaliste le mettre si bien en valeur. Le "quatrième âge" m'effraie, me rebute, je suis de ceux qui n'aiment pas rendre visite aux personnes très âgées, qui n'ont rien à leur dire, qui sont agacés par leurs manies, leur surdité, leur lenteur (j'en passe)... Valérie Perrin, au contraire, dit les aimer, ces vieux (comme Eloïse Cardine, la jeune aide-soignante qui a inspiré ce roman). En effet, le regard qu'elle porte sur eux est tendre, mais sans complaisance - certains puent, d'autres sont mesquins, cruels...

Autre raison pour laquelle je n'avais pas envie de lire cet ouvrage : je fuis les livres pleins de bons sentiments.
J'ai été plusieurs fois sur le fil, au cours de cette lecture - beau ou mièvre ? Il suffit de se dire que la narratrice a vingt ans, est fraîche et naïve et tout de suite, ça passe mieux. Malgré les poncifs, les formules et ressorts déjà vus dans ce genre d'histoire, j'ai été touchée par des petits détails du quotidien qui sonnent terriblement juste, sur le couple, l'amour, la famille, le bistrot du village... Ce bouquin se dévore, je me suis extasiée à maintes reprises, j'ai coché, recopié, lu à haute voix pour des proches de nombreux passages.

Un très beau récit émouvant, tendre et souvent plein d'humour. Son ton m'a parfois rappelé celui de Marie-Sabine Roger. Si je ne lui attribue pas un immense coup de coeur, c'est seulement parce que l'intrigue m'a paru surchargée, quelques secrets de famille et rebondissements m'ont semblé superflus. La description des univers de Justine et d'Hélène m'aurait suffi, nul besoin d'en rajouter dans le spectaculaire, même si la vie, c'est ça : des surprises, des tuiles et des virages glissants à gogo, pour le meilleur et pour le pire.
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313 critiques ont été commises concernant ce livre !Que puis-je ajouter qui n'aura été dit et redit, au risque d'ennuyer les babeliotes qui me liront ?
Je peux dire que j'ai adoré ce roman, bien sûr...mais si ce n'était pas le cas, aurais-je mis la note de 4,5 ? Donc vous vous en doutiez. Que Valérie Perrin a l'art de m'apporter une bouffée d'oxygène entre deux thrillers bien glauques ou deux polars sanglants? Je vous ai déjà signalé je crois, que j'aime varier mon menu littéraire et que mes goûts sont plutôt éclectiques, comme ceux de la suédoise de "Tournez ménages", le sketch culte des Inconnus !
Je peux vous raconter aussi que tout comme quand j'ai lu "Changer l'eau des fleurs" lors de mes précédentes vacances cet hiver, j'ai relu les premiers chapitres pour parvenir à rentrer complètement dans l'univers de Justine, Hélène et tous les personnages qui constituent leur entourage. Je me suis d'ailleurs sentie plus proche du monde des "Hortensias" et des secrets que recèle le petit village de Milly que des protagonistes de "Changer l'eau des fleurs", parce que j'ai connu moi aussi de ces "oubliés du dimanche", quand j'allais voir ma grand-mère dans son unité Alzheimer. C'était si triste de voir ces personnes, toujours les mêmes, posées devant une télé ou parfois dans un couloir, regardant dans le vide ou par la fenêtre, espérant...une visite, une attention, un simple sourire ou quelques phrases échangées. le corbeau du roman m'a été sympathique, s'il faut en arriver là pour que les familles s'inquiètent de leur aînés !
Bien sûr, le personnel de ces établissements fait ce qu'il peut pour pallier l'absence ou le désintérêt des proches, mais le temps est tellement compté qu'il doit être impossible de consacrer comme Justine des heures à écouter les pensionnaires ou à les réconforter. J'ai des amies soignantes qui se sont formées à l'animation en maison de retraite, et qui sont extrêmement frustrées de ne pouvoir exercer réellement cette compétence, constamment sollicitées pour d'autres tâches où les moyens humains manquent.
C'est d'ailleurs l'unique reproche que je fais à ce roman : l'atmosphère de la maison de retraite est trop idéalisée, comme dans certains romans de Virginie Grimaldi d'ailleurs. J'ai aussi deviné certains secrets avant qu'ils ne soient dévoilés, mais cela ne m'a pas dérangée plus que ça. L'entremêlement des histoires d'Hélène et de celle de la famille de Justine ne m'a pas gênée non plus, j'ai apprivoisé la façon d'écrire de l'auteure maintenant.
Voilà, si vous cherchez un résumé, vous le trouverez dans moultes autres critiques, je n'ai pas souhaité vous en infliger un de plus !
Et je donne rendez-vous à Valérie Perrin pour mes prochaines vacances, j'espère qu'elle sera là avec un nouveau roman à me faire savourer...
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« Sacré bon bouquin quand même !». C'est ce que je me suis dit tout net à la dernière page tournée, emporté par des impressions enthousiastes.
Admiratif aussi, je me suis remémoré le nombre impressionnant de petites phrases-frissons, de petits mots-émois contenues dans ses pages qui dénotent non seulement le talent d'observation de l'auteure à disséquer nos comportements mais également le don à les traduire. Qu'ils soient élégants ou délicats, navrants voire déplacés, ils paraissent jaillir, adéquats à nos conduites coutumières.
Valérie Perrin tisse des liens de fibres humaines avec des mots qui attachent. Tire les ficelles de ces sentiments jusqu'à me figer les zygomatiques en mode « marbre de Carrare » et inévitablement quand mes paupières clignotent, la joie mouillée me montent aux yeux pour finalement canaliser la goutte sur mes nasogéniens et la déposer sur mes lèvres frémissantes.
Et je bois mes émotions sucrées-salées.
Mais restons simple, l'histoire est soignée, multiple et recherchée, à plusieurs voix mais ce ne sera pas la mienne qui dévoilera l'intrigue. Dévoiler n'est d'ailleurs pas le verbe juste tant le voile est lourd, davantage que du velours plombé.
Je ne suis pas surpris que Valérie Perrin soit la compagne de Claude Lelouch, si je peux me permettre « Ils se sont trouvés ces deux-là », ils sont coulés de la même fibre dense, profonde et légère à la fois. Ils savent faire vibrer la sensibilité et ne s'embarrassent pas de charabias.
Cha bada bada – Cha bada bada. Comme leurs voix, leurs coeurs y croient.
Mais restons simple. Justine, Hélène, Lucien, Eugénie, Armand, Annette, Rose, Claude et Edna ont tous leurs mots à dire, leur tranche de vie à dérouler, leur mémoire à partager s'enchevêtrant gaiement dans un seul et même cri à l'écho polychrome.
Mais restons simple. C'est un roman classé Feel-good, parce qu'aujourd'hui, il faut classer. Bientôt remboursé par la sécu. Merci Dr Feelgood de cette parenthèse positive, de cette échappatoire à mon quotidien dans le quotidien des autres. La recette du bonheur avec du beurre dedans. Et Valérie Perrin connait tellement bien les ficelles du roman fil-good qu'elle peut, avec le coeur en tricoter des dizaines, mi-soie, mi-laine, tout coton d'enchantements en prévision du refroidissement climatique de la chaleur humaine.
Mais restons simple. Comme une chance, comme un espoir.
J'ai aimé tout cru.


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