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Titre : Ermites dans la Taïga
Auteur : Vassili Peskov
Genre : Témoignage
Bonjour,
Je viens de finir ce livre, cette histoire me laisse un sentiment difficile à expliquer.
J'ai eu ce livre, je ne sais plus comment quelqu'un me l'a donnée, sans première de couverture, ni résumé. Un livre tout marron avec en lettre dorée le nom de l'auteur et le titre. de nature curieuse, je l'ai gardé dans ma PAL depuis presque dix ans en me disant que je lirais un jour.
Je lis de tout avec une préférence pour le fantastique. Ici, c'est une histoire vraie qui pourtant frise avec la fiction. Comment à un moment dans sa vie, on peut se dire tien, je me retire de la société et de tout ce qui en vient. Comment on peut se couper du monde à ce point ?
L'histoire des Lykov des vieux croyants qui se sont retirés du monde en 1945 et ont décidé de vivre à l'écart dans la forêt sibérienne avec tous les aléas que cela engendre.
D'une famille de six personnes (le père, la mère, deux fils et deux filles) il ne restera à la fin que la plus jeune des filles. le journaliste raconte sa rencontre avec cette famille, il n'a rencontré que le père et la plus jeune fille, les autres étant déjà éteints avant son arrivée. Quelques photos viennent illustrer leur vie au quotidien. Les descriptions de leur environnement et l'aide que leur apportent les géologues qui les ont découverts améliore les conditions de vie des Lykov. Des personnes attachantes, mais un patriarche têtu même dans son dernier souffle. La jeune Agafia tient de son père et refusera de revenir à la civilisation. Elle n'est pas faite pour ce monde, née dans la Taïga, elle y restera envers et contre tous « p'tit papa n'a pas béni mon départ ».
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Le journaliste Vassili Peskov est abordé un jour par des géologues qui ont découvert grâce à un vol en hélicoptère, puis rencontré, une famille de « vieux croyants » dans un endroit complètement reculé de la taïga. Ils se sont tenus éloignés de ce qu'ils nomment le « siècle », ils n'ont fréquenté personne depuis plus de trente ans, ne sont au courant ni des dernières avancées technologiques, ni de la seconde guerre mondiale. Leurs croyances les empêchent de plus de se nourrir de produits autres que ceux issus de leur potager, de la pêche ou de la cueillette. En 1982, Peskov rencontre le père, Karp Ossipovitch Lykov et sa fille Agafia. Il les revoit à intervalles irréguliers, les interroge et se lie d'amitié avec eux.

J'ai découvert ce récit passionnant dans la boîte à livres de mon village, et me suis rappelée l'avoir rencontré sur les blogs. Ce fut une lecture très enrichissante, je ne connaissais pas les « vieux croyants » et leur mode de vie très primitif m'a tout à fait fascinée. le climat de la région de Sibérie, entre lacs Balkach et Baïkal, où ils vivent, est des plus rudes et inhospitaliers, passer de longs hivers sous la neige, et faire pousser des légumes au coeur d'une forêt un défi incroyable. D'autant qu'ils trouvent de plus le moyen de prier plusieurs heurs par jour, en plus de tout le travail physique imposé par leur survie. Quant au personnage central, Agafia, sa curiosité et sa bienveillance la rendent vraiment touchante et inoubliable. Elle vit d'ailleurs toujours dans la taïga où elle est née…
Le livre montre bien à quel point l'auteur s'est attaché aux membres de la famille qu'il a rencontrés, et le ton qu'il emploie pour son récit leur rend le plus bel hommage possible.

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Ermites dans la taïga est un documentaire appréciable sur la vie de cette famille d'ermites « vieux-croyants » dont le schisme remonte à Pierre 1er le Grand. On a le tournis quand on pense que la dernière survivante de cette famille, les Lykov, Agafia est toujours vivante et vit toujours dans sa isba.

Le récit est un long et excellent reportage qui observe bien les relations des Lykov entre eux comme avec le monde extérieur. On pourrait y voir du drame comme de l'humour dans les rapports des Lykov à la nature, aux objets, aux animaux comme aux êtres humains.

On a de la tendresse pour eux et on comprend que les lecteurs de Peskov aient eu envie de les soutenir et de les admirer pour leur vie coupée presque de tout.

Un beau récit où l'on se croirait vraiment perdu dans la Sibérie, bien que parfois il y ait des répétitions dues à un quotidien d'allers-retours entre la isba et la base des géologues. On lâche parfois un peu le récit car on sent bien comment cela va se finir, mais on y retourne pour sentir un peu cette taïga qui nous entoure.
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En 1978, dans les montagnes perdues du Khakaze, au fin fond de la taïga sibérienne et à 250 km du premier village, des géologues en mission découvrent les Lykov, une petite famille qui vit depuis plus de quarante ans totalement coupée du monde. Deux des quatre enfants n'ont jamais vu d'autres êtres humains que leurs parents et leurs aînés et ne connaissent le monde extérieur que par oui-dire. Karp Ossipovitch, l'ancien, le père de famille vit en compagnie de ses deux filles âgées d'une quarantaine d'années dans une cabane plus que rudimentaire avec de minuscules ouvertures et des murs noirs de suie et de crasse. Ses deux fils habitent à quelques kilomètres plus loin dans un abri encore plus misérable. Ils se consacrent à la chasse. La mère est décédée depuis plusieurs années. Tous sont vêtus de guenilles ou de chasubles faites de toile à sac rapiécée de partout. L'été, ils marchent pieds nus. L'hiver ils sont chaussés de bottines en écorce de bouleau. Ce sont de lointains descendants de Vieux-Croyants, persécutés depuis la réforme orthodoxe de 1666, menée par le patriarche Nikon, qui se sont enfoncés de plus en plus loin en Sibérie pour pouvoir vivre leur foi selon leurs anciennes traditions. Dans ces confins, ils ont pu trouver un peu de liberté jusqu'à ce que Staline, en 1945, envoie dans la région des militaires pourchasser les déserteurs. Pour leur échapper, les Lykov ont dû abandonner tout voisinage pour aller se terrer en un lieu où l'on ne peut accéder qu'en hélicoptère.
« Ermites de la taïga » est un récit, une sorte de reportage, relatant toutes les visites qu'un journaliste leur fit quand il découvrit le destin de ces malheureux qui bientôt se retrouvèrent à seulement deux, Karp et Agafia, la fille cadette, quand coup sur coup décédèrent l'autre fille et les deux fils suite à diverses maladies. le lecteur ne peut que ressentir émotion et empathie quand il découvre les conditions de vie dantesques que ces « ermites » ont subi pendant si longtemps pour ne pas se retrouver dans un monde dont ils rejettent à peu près tout. Toute cette histoire qui ne manque pas de nouvelles épreuves, même après la découverte et en dépit de toute l'aide qu'ils reçoivent, se lit avec grand intérêt, un peu comme une parabole ou une allégorie qui pose toutes sortes d'interrogations existentielles. Jusqu'où peut mener l'extrémisme religieux ? Ne sommes-nous pas chacun l'extrémiste de quelqu'un ? Peut-on vraiment survivre en dehors de tout lien avec la société ? Quel est le véritable prix de la liberté ? Quelles sont les limites de l'autonomie ? Peut-on vraiment survivre complètement seul dans une nature sauvage ? Car tel est, au bout du compte, le destin de la pauvre Agafia. Une très belle histoire vraie, bien écrite, agréable à lire, qui est en même temps une magnifique leçon de vie, de courage et de résilience.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Soyons honnête, j'ai lu en diagonal ce roman, déjà lu il y a quelques années, comme « des nouvelles d'Agafia » paru plus récemment.
J'avais adoré ce roman très terre à terre et juste poétique et dépouillé.
Ce récit est un témoignage sur la vie. On rencontre une famille de vieux, croyants, retirée dans une Taïga, sans avoir accédé, volontairement, à la modernité. Ils vivent comme dans les années 30, dans une petite isba en pleine forêt, à plus de 200 km de toute civilisation.
Fin des années 70, des géologues en goguette va les croiser et rompre, pour la première fois, leur isolement volontaire.
Preskov qui est décédé en 2013, n'aura pas survécu à Agafia, qui dans le deuxième livre, était toujours fidèle à elle-même. Cette femme a un caractère bien trempé, avec une foi ancrée à vie, une vie comme au XVIIe et une hygiène de vie avec des évolutions faites depuis la première rencontre.
Qu'y en est-il d'Agafia maintenant ? Cette bonne femme nous hante encore et encore… Quelle vie ! Quel caractère !
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Expérience de lecture très intéressante ! pas pour le style, mais pour la rencontre avec cette famille d'ermites. C'est très proche de l'ethnologie. Ce n'est pas tout à fait comme la découverte d'une tribu d'Amazonie. Là il s'agit de gens qui se sont isolés de la société à une époque et qui ont vécu 40 ans sans lien avec le monde extérieur, ayant même des enfants au cours de cette vie solitaire.
J'ai trouvé les personnages très attachants, spécialement bien entendu Agafia. Cela me pose des questions sur ma propre vie, la façon d'utiliser les choses, l'alimentation, la survie, les relations aux autres.
C'est très fort ! et très facile à lire.
Reste un regret et un questionnement. Toute la partie religion n'est pas très développée, j'aurais aimé un travail plus approfondi. le questionnement est sur la relation qui se créée avec les géologues travaillant dans la région, et ensuite toutes les personnes intéressées par l'histoire. On voit bien à la fois l'impasse dans laquelle était la famille, et en même temps, toutes les "compromissions" dues aux contacts avec la civilisation. Je n'ai pas eu l'impression que les personnes de l'extérieur se soient posé beaucoup de questions sur leur influence dans la vie des ermites. L'apport des piles électriques, des animaux, de certaines nourritures, modifient beaucoup leur vie, et les rendent aussi dépendants. Heureusement qu'Agafia et son père ont une volonté de fer, sinon, ils auraient vite été intégrés dans le village, ce qui, moi, me pose question.
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La pauvreté ne se situe pas dans ce récit. Elle fait place à une générosité, une richesse de sentiments dans une nature puissante. le temps y est toujours présent, pourtant loin du siècle.
Ces vieux croyants réfléchissent sur l'essence le la vie et agissent en complète intégrité.
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« Ermites dans la taïga » ; Vassili Peskov (Babel Actes Sud 290p)
Récit étrange, intéressant, émouvant, et qui a provoqué en moi des ressentis divers.
Au début des années 80, l'auteur, journaliste assez bien installé dans la presse officielle de l'URSS, est contacté par un ami qui fait partie d'un groupe de géologues en mission de longue durée dans un coin des plus reculés de la taïga sibérienne. Ceux-ci sont entrés en contact avec une famille qui vit là, retirée du monde, coupée de quasiment tout contact humain depuis…1945.
Vassili Peskov décide d'aller à la rencontre de ces ermites, de découvrir leur mode de vie et leurs motivations. Avec l'appui logistique (matériel, humain, aérien) des géologues et donc des autorités locales, il va y retourner pour de courts séjours, d'année en année, donnant des reportages pour le journal dont il est le correspondant. Ce livre en est une synthèse. Lorsqu'il fait la connaissance des Lykov, ne survivent plus que l'ancêtre octogénaire, Karp, et sa fille Agafia, âgée d'une quarantaine d'années. C'est par eux qu'il découvrira l'histoire de la famille (la vieille mère, une soeur et deux frères, tous décédés il y a quelques années), et de leurs ancêtres. Une épopée qui prend sa source au XVIIème siècle, sous le règne du tsar Alexis puis de son fils Pierre 1er. Cette période de schismes religieux poussa certains « vieux croyants » à se couper du monde, à refuser les nouvelles règles et les nouveaux usages, et toute forme d'autorité venant du « siècle », perçus comme péchés profonds. de décennie en décennie, les exilés se retirèrent de plus en plus loin de la civilisation, s'enfermant en communautés de plus en plus restreintes, dans une piété fixée et rigoriste, bien pire que celle des mormons. Les Lykov en sont les derniers survivants.
Alors oui il y a un côté Robinson volontaires, une osmose avec une nature d'une extrême dureté, une mise au défi de tout progrès. Sans rentrer dans les détails de la vie quotidienne des deux survivants (rigoureusement décrits et qui font une grande part de l'intérêt du livre), de leur accroche irréductible à un mode de vie quasi inébranlable, aux modalités de leur foi archaïque et sectaire (4 ou 5 heures de prières par jour), on sent qu'ils souffrent en même temps du manque terrible de contacts humains, et qu'ils finissent par ne survivre que grâce à l'aide matérielle ponctuelle, discrète et respectueuse des géologues, et donc d'un « siècle » qu'il refusent, et pas que pour de mauvaises raisons. Et c'est surtout le portrait d'une femme extraordinairement attachante, d'un courage inouï, d'une force de caractère exceptionnelle, alliée à une humanité qui n'a que bien trop peu d'occasions de s'exprimer. Agafia, tout en s'accrochant, à ses croyances, accepte et en même temps se bat un peu contre « petit papa » pour renouer avec d'autres humains, malgré les difficultés pour s'émanciper un tant soit peu de l'autorité patriarcale ! Elle s'y épanouit pourtant, d'une certaine manière, y trouvant sans doute un nouvel équilibre. Mais même la mort du père ne la fera pas changer d'objectif, car « ça m'est interdit. » Il reste que ce choix de vie fait aussi écho, chez moi, à un choix délibéré d'enfermement, comme le fait de décider librement de se voiler, provoquant à la lecture un mélange d'admiration et d'une certaine tristesse.
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Après avoir lu récemment : Dans les forêts de Pavel Melnikov, un roman qui nous parle des vieux-croyants russes au XVIII siècle, j'ai eu envie de poursuivre cette aventure avec : Ermites dans la taïga qui nous raconte la découverte d'une vieille famille de vieux-croyants: Les Lykov découverts par une équipe de géologues dans les années 80.
Ermites dans la taïga est centrée sur la seule femme encore vivante aujourd'hui de cette famille: Agafia. Elle a aujourd'hui 78 ans et a passé la plus grande partie de sa vie seule dans la taïga près du fleuve Abakan.
On appelle "vieux-croyants, les menbres des communautés issues du Raskol, le schisme qui les séparera de l'église orthodoxe russe par leurs refus des réformes introduites par le patriarche Nikon au XVII siècle.
Ce qui les caractérise, c'est leur refus constant de vivre" dans le siècle ". Refus total du tsar, des lois gouvernementales , de l'argent, des passeports et tous les papiers officiels.
C'est comme ça que les Lykov décident de vivre après la seconde guerre mondiale se cachant dans les forêts de la taïga échappant même au recensement. Et surtout, en vivant coupés du monde.
Agafia Lykov, est très attachante, car si elle a vécu ainsi, elle a quand même découvert les joies de parler avec d'autres, notamment l'équipe de géologues avec qui elle nouera des liens d'amitié.
Fidèle à sa foi, elle priait quatre à cinq heures par jour, au milieu de journées pleines de labeur. elle va néanmoins assurer une transition avec les autres hommes.
Ermites dans la taïga est un livre plein d'humanité, de respect pour chaque homme et nous incite à beaucoup de réflexion.
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Ermites dans la Taiga est sûrement un des livres que j'ai le plus conseillé récemment et qui a été le plus noté par mes amis quand je leur en parlais. En même temps quoi de plus vendeur comme trame : une famille d'ermites isolés des contacts humains depuis 1938 et re-découverts 40 ans plus tard par une bande de géologues russes. Ils ne connaissent ni la télévision, l'avion, la voiture voire même les chevaux, les vaches etc...

Et de fait c'est l'un des principaux moteurs du livre. On est toujours avide de connaître les réactions d'Agafia et de son père, les deux grands héros du livre, face à toutes les dernières inventions humaines, et de voir cette Russie pré-historique se confronter à la civilisation d'aujourd'hui. La bienveillance qui règne à leur égard tout au long du livre est également vraiment réconfortante. Plusieurs personnes dont des géologues, des journalistes etc... se prendront de sympathie pour cette famille, et n'hésiteront pas à leur prêter main forte pour des constructions, des récoltes ou tout simplement à leur rendre visite. de plus, grandement documentée par la presse pendant plusieurs années, leur "découverte" lancera de grands élans de sympathie à travers la Russie.

On est également abasourdi de voir que la vie ne tient qu'à très peu de chose pour eux, comme lorsqu'un rongeur a dévoré leurs graines de carottes, et que la famille a dû faire une croix définitive sur ce légume. Bref, une vraie odyssée humaine qui flirte avec l'archéologie, remplie de bienveillance et de questionnements sur le bien fondé de notre civilisation actuelle.
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