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Citations sur Le gardeur de troupeaux (66)

Je veux finir parmi les roses, parce que je les ai aimées dans mon enfance.
Les chrysanthèmes venus par la suite, je les ai effeuillés à froid.
Parlez peu, tout doucement.
Que je n'entende pas, surtout avec la pensée.
Ce que j'ai voulu? J'ai les mains vides,
douloureusement crispées sur la courtepointe éloignée.
Qu'ai-je pensé? J'ai la bouche sèche, abstraite.
Qu'ai-je vécu? Il serait si bon de dormir!
POESIES D'ALVARO DE CAMPOS
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Au volant de la Chevrolet sur la route de Sintra,
au clair de lune et comme en songe, sur la route déserte,
tout seul je conduis, je conduis presque lentement, et un peu
il me semble - ou je me force un peu pour qu'il me semble -
que je suis une autre route, un autre songe, un autre monde,
que je la suis sans avoir quitté Lisbonne ou sans avoir à gagner Sintra,
que je poursuis, mais qu'y-aura-t-il à poursuivre, sinon que de ne pas s'arrêter, mais aller de l'avant?

Je vais passer la nuit à Sintra puisque je ne puis la passer à Lisbonne,
mais en arrivant à Sintra, je regretterai de n'être pas resté à Lisbonne.
(...)
POESIES D'ALVARO DE CAMPOS
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Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.
ALVARO DE CAMPOS
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Je porte dans mon coeur
comme dans un coffre impossible à fermer tant il est plein,
tous les lieux que j'ai hantés,
tous les ports où j'ai abordé,
tous les paysages que j'ai vus par des fenêtres ou des hublots,
ou des dunettes, en rêvant,
et tout cela, qui n'est pas peu, est infime au regard de mon désir.
POESIES D'ALVARO DE CAMPOS
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(...) c'était le 8 mars 1914 - je m'approchai d'une commode haute et, prenant un papier, je me mis à écrire, debout, comme je le fais toutes les fois que je le puis. Et j'écrivis trente et quelques poésies, en une espèce d'extase dont je ne saurais définir la nature. Ce fut le jour triomphal de ma vie, et jamais je n'en pourrai connaître de semblable. Je partis d'un titre : Le Gardeur de troupeaux. Et ce qui suivit fut l'apparition en moi de quelqu'un à qui je ne tardai pas à donner le nom d'Alberto Caeiro. Excusez l'absurdité de l'expression : il m'était apparu mon maître. Telle fut la sensation immédiate que j'éprouvai.
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Navire qui pars pour des terres lointaines,
comment se fait-il qu'à l'inverse des autres
tu ne me laisses, en partant, aucun regret?
C'est que, dès que je ne te vois plus, tu cesses d'exister.
Et, s'il est des gens pour regretter ce qui n'existe pas,
il n'est chose au monde dont j'éprouve un tel regret;
ce n'est pas le navire, mais nous-mêmes, que nous regrettons.
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Voici peut-être le dernier jour de ma vie.
J'ai salué le soleil en levant la main droite,
mais je ne l'ai pas salué en lui disant adieu -
non, plutôt en faisant signe que j'étais heureux de le voir : c'est tout.
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Ce matin je suis sorti très tôt
parce que je m'étais éveillé encore plus tôt
et qu'il n'y avait rien que j'eusse envie de faire...

Je ne savais quelle direction prendre,
mais le vent soufflait fort, il poussait d'un côté,
et je suivis le chemin vers quoi le vent me soufflait dans le dos.

Telle a toujours été ma vie, et
telle je désire qu'elle soit à jamais -
je vais là où le vent m'emporte et je ne me sens pas penser.
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Lorsque l'herbe poussera au-dessus de ma tombe,
que ce soit là le signal pour qu'on m'oublie tout à fait.
La Nature jamais ne se souvient, et c'est par là qu'elle est belle.
Et si l'on éprouve le besoin maladif d'"interpréter" l'herbe verte sur ma tombe,
qu'on dise que je continue à verdoyer et à être naturel.
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Un jour de pluie est aussi beau qu'un jour de soleil, ils existent tous deux, chacun à sa façon.
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