AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 66 notes
Le propos est criant de vérité, fait d'évocations d'un quotidien tellement authentique, dans ce qui fait le décor des dernières décennies. Et qui dit l'angoisse et l'exaspération derrière le « bonheur » de la maternité.
Car avec la naissance des chères têtes blondes , on en prend pour tout une vie. Une vie d'angoisse de ce qui pourrait arriver, une vie de fatigue pour tant de nuits écourtées, une vie de cris, de bagarres, de doudous égarés, de repas insatisfaits, de revendications permanentes, une vie bruyante, trépidante, qui fait parfois de l'activité professionnelle un refuge…

Les mots iront droit au coeur des mères et remueront en réminiscence celui des grands-mères, en souvenir d'un passé qui semble si proche.

Et en filigrane, la femme, qui subit ce temps qui défile, gestion d'une couvée si vivante, tandis que les années accomplissent leur oeuvre de sape.

On est bien loin des manuels de savoir faire de Laurence Pernoud, mais malgré ce portrait sans concession, le propos n'est pas sombre. Il induit plutôt une déculpabilisation et un reconnaissance des difficultés de ce piège universel.

Un texte puissant sur la difficulté d'être mère.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          791
Vous connaissez les bonbons acidulés ? Sucrés, ils fondent et vous piquent les papilles...
"Ce qui gronde" me fait penser à un crocodile fruité qui pétille, mais pas seulement,... les sensations sont acérées.
Très (très) joliment écrit, le rythme vous embarque au sein de cette famille où les 3 enfants sont aussi vifs que la plume de leur Maman !
Et leur Maman est une femme qui n'a que 24h par jour pour tout porter, tout endosser.
Les nuits en pointillés pèsent...
Les tâches ménagères, les regards qui jugent, la petite musique de la quarantaine, le temps précieux qui file entre les doigts, l'épuisement, la culpabilité... tout cela finirait par tout engloutir sans la capacité d'analyse et de rebond de l'autrice, sans cette joie qui sommeille en elle et qui parvient difficilement à se frayer un chemin parmi l'amoncellement des injonctions sociales... or cette joie, Marie Petitcuenot la convoque, elle veut la retrouver et elle a la force d'une lionne qui protège ses lionceaux.
Commenter  J’apprécie          610
C'est l'histoire d'une jeune femme moderne, elle travaille, a trois enfants et un mari .
En dix- huit lettres écrites à ses enfants , d'une incroyable justesse, elle se livre, dit la sournoiserie du «  monstre domestique » : la nécessité incontournable , absolue de laver, ranger, soigner, repasser, cuisiner , consoler, expliquer , border, lutter contre l'épuisement , recommencer les mêmes tâches jour après jour, ce monstre qui montre les dents, ,la rappelle à l'ordre, l'attend au tournant , lui noue le dos , le ventre , fait imploser sa tête , l'empêche de se détendre, de lire , de flâner .

C'est un manifeste à l'état brut qui parle à toutes les mères , lutter souvent, en vain, contre les contraintes et pesanteurs sociales , difficulté de jongler avec un corps qui commence , à la quarantaine , à montrer ses défaillances , se garder du temps précieux qui file, la fatigue , la frustration, la culpabilité , le jugement sévère des autres, , l'ambivalence du statut de mère et de femme ., l'exaspération derrière le bonheur béat de la maternité, l'angoisse sournoise et dévastatrice de mal faire, l'intensité silencieuse de l'épuisement, ce monstre domestique toujours muet mais accusateur , qui isole la mère de ses enfants ….
Un sacré équilibre à tenir .
Suis - je une bonne mère ?
L'affreux sentiment constant du «  Il faut que «  et du «  Je dois » .
La mère qui endosse TOUT …
Un propos criant de vérité dans notre société contemporaine, un plaidoyer pour une autre façon d'être mère , libre , lucide , peut- on apprendre la liberté ?
.Pour s'appartenir de nouveau ?
Un texte puissant mais pas sombre, original et universel, un bel acte d'amour, un tableau juste, courageux , intime et grave .

«  Ce n'est pas beau de vieillir , disait mon grand - Père .
Vous avez accéléré la chute , avec les grossesses , les nuits sans sommeil, la fin du répit .
Mais vous êtes ma plus belle raison de vieillir » …
Commenter  J’apprécie          4910
Dix-huit lettres adressées à ses trois enfants.
Ses enfants qu'elle aime viscéralement.
Ses enfants qui lui bouffent sa vie.
Elle adore ses enfants, elle adore son métier.
Qu'il est difficile de jongler entre les deux alors que le temps passe si vite.
Parce que la quarantaine est là, avec un corps qui commence à montrer ses défaillances.
Avec les années qui ont filé si vite sans plus beaucoup de temps pour soi.
Pas facile à admettre.
Comment continuer à être mère, à se réjouir de les voir vivre, de les voir grandir quand toute une part de soi est en attente, gronde à l'intérieur.
Un équilibre qui est un véritable casse-tête.
Et c'est sans compter sans la pression sociale :
Suis-je une bonne mère ?
Ne pourrais-je leur consacrer plus de temps ?
Comment font celles qui s'épanouissent tout en se reniant ?
Le rôle de mère prend tant de place, alors quelle place reste-t-il à soi-même ?
Qui n'a pas eu d'enfants ne peut comprendre.
J'ai souvenir de ces années dévorantes où j'ai commencé à détester ces quelques mots : « Il faut que »
Mes journées en étaient rythmées.
Toujours quelque chose à faire, pour les enfants, pour la maison, pour les démarches, pour le travail......... et à chaque fin de journée une insatisfaction de ne pas avoir eu le temps de prendre un livre, de rêvasser, d'avoir eu quelques instants pour moi.
Ce roman décrit excellemment le vécu des mères.
Avoir écrit ces lettres à ses enfants est un bel acte d'amour, même s'il ne doit pas sembler un justificatif à ses prétendues défaillances.
Je viens de lire un livre sur le même sujet : « Les Bordes » d'Aurélie Jeannin qui explore aussi la difficulté d'être mère, mais avec une approche différente, et qui m'avait énormément émue.
Ici, je n'ai pas ressenti particulièrement d'émotion, mais une grande solidarité avec toutes ces mères, toutes ces femmes qui font toutes de leur mieux pour concilier ce qui est peut-être inconciliable.
Commenter  J’apprécie          320
Voila pourquoi j'aime lire. Les phrases de ce roman : c'est de l'expérience à l'état brut, une vraie montre suisse - mais si vous savez, la qualité et la précision de l'horloger ! La vie d'une mère avec des mots d'une minutie déconcertante, par des anecdotes ou au contraire des grands moments fondateurs. Exceptionnel. Absolument à lire en septembre prochain.
Commenter  J’apprécie          220

Ce qui gronde, c'est la vie d'une femme qui voudrait avoir du temps pour elle. Pour prendre soin d'elle, pour être belle, pour lire, pour dormir, pour ne rien faire. Pour s'appartenir.
Seulement voilà : la narratrice a un métier, un mari et… trois enfants.
Le roman prend la forme de lettres adressées à ses enfants : elle leur écrit ce qu'elle n'a pas le temps de leur dire, dans ce quotidien qui la dévore.
La privation de « liberté », la sensation du temps qui file et qu'on ne rattrapera jamais, la frustration, la culpabilité, la fatigue, le jugement des « autres », la sournoiserie du « monstre domestique » et la nécessité absolue et incontournable de cuisiner, laver, consoler, soigner, accompagner, expliquer, border, rassurer. Et recommencer.

J'ai beaucoup aimé le thème, original mais universel, et la plume alerte et sincère de Marie Petitcuenot. Bien qu'il soit très différent, ce roman m'a par certains côtés fait penser à Ce qu'il faut d'air pour voler, dans lequel Sandrine Roudeix décortique aussi l'ambivalence de son statut de mère ET de femme. Je pense que là encore, les Mamans que nous sommes se reconnaîtront dans ce tableau grave et intime qui sonne si juste, et qui, s'il n'est pas tout rose, se teinte parfois des jolies couleurs de l'arc-en-ciel.

Ce qui gronde est un cri du coeur, un plaidoyer contre les injonctions sociales et pour une autre façon d'être mère, libre et aimante.
À lire par toutes les Mamans... et les Papas ;-)

Commenter  J’apprécie          202
PREMIER ROMAN

" Je vous écris du fond de l'angoisse et de la peine, au bord de la joie et de la légèreté."

La narratrice a trois enfants, un mari et un travail qui lui plait. Elle a tout pour être heureuse mais, depuis un moment, elle sent quelque chose gronder en elle et ce qui se réveille c'est la femme qu'elle était avant d'avoir des enfants, la femme qui savait vivre sa vie.

Ce roman est constitué de lettres de la narratrice à ses trois enfants, elle leur écrit ce qu'elle n'a pas le temps de leur dire dans leur quotidien qui la dévore " Ces quotidiens qui s'empilent et forment une couche opaque entre le fantasme exalté de la maternité et la réalité impatiente des jours."

" Je vous écris à tous les trois depuis que vous êtes nés. Je vous écris mes actes de résistance. Ce n'est pas à vous que je résiste. Vous, vous ferez ce que vous voudrez de vos regards, de vos haussements d'épaules, de votre filiation.... Toi, ma fille, onze ans d'une liberté de forcenée. Et puis toi, mon fils, qui vient d'avoir neuf ans, la douceur alliée à la rêverie. Enfin toi, Ma bébée de cinq ans, rousse, solaire."

" Je vous écris au-delà de la fatigue et des cris. Je vous écris au-delà des mots que l'on pourrait se dire en face, au-delà des phrases que je n'ose pas prononcer. Je vous écris aux uns et aux autres des lettres que je glisse dans mon placard avec vos noms griffonnés sur une enveloppe. Des lettres au goût presque posthume. Dépêche-toi de leur dire."

Elle souligne le manque de temps même le week-end et se demande quels souvenirs ses enfants garderont de leur enfance, ne leur restera-t-il pas que les souvenirs d'une mère en permanence excédée ? Elle a la sensation d'avoir oublié qui elle était, quand elle désirait tant vivre sa vie. " La litanie des tâches ménagères a quelque chose d'abrasif pour mon monde intérieur. Parfois je réussis à voler une heure de rêveries, d'écriture." Ce ne sont pas les enfants qui lui pèsent, c'est ce que la société exige tacitement des mères qui lui devient insupportable, une société qui veut que la maternité soit une finalité pour les femmes. Ce qu'elle voudrait ? le dire à ses enfants et s'appartenir de nouveau.
L'auteure a un don certain d'observatrice pour relater avec sincérité et justesse les tracas quotidiens des jeunes parents, les nuits sans sommeil, la convocation par la psychologue scolaire, les contacts avec le personnel de crèche, les vacances à la plage...

Sont très bien développés les sentiments d'une jeune mère, sa culpabilité permanente, l'enfermement, l'angoisse du huis clos avec ses enfants, la sensation du temps qui file, la certitude de ne pas être faite pour cette vie-là, sans cesse rattrapée par "le monstre domestique", la frustration de ne pas pouvoir lire plus que quelques minutes consécutives, l'injonction de la société à profiter de chaque instant de la vie de ses enfants. C'est une femme active et invincible qui prend sa vie à bras-le-corps mais c'est aussi une femme qui ne s'accorde aucun répit, qui a fini par s'oublier et par perdre sa spontanéité " un hamster qui subit le mouvement de la roue."
Histoire d'une libération, ce texte est un plaidoyer pour une autre façon d'être mère, libre et aimante. Un premier roman réussi, bien rythmé, une plume alerte non dénuée d'humour.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          80
Recueil de dix-huit lettres adressées à ses trois enfants. Pourquoi pas à son compagnon et père des enfants ? Bien sûr, je me suis reconnue dans la description des joies, des tracas, des peines que cette mère et femme active a rencontrées.
Je n'aimerais pas être un de ses enfants, après tout, ils n'ont pas demandé à venir au monde, pourquoi leur imputer les difficultés de sa vie d'adulte,
D'un point de vue de lectrice, je n'ai pas vraiment apprécié cette longue litanie de plaintes et cette recension des inconvénients de la maternité. Je crois que toute femme qui a le sens des responsabilités, sait à peu près ce qui l'attend quand elle choisit de devenir mère. A l'heure actuelle, contrairement aux générations précédentes, c'est un choix.
De plus elle n'a pas l'air de crouler sous les problèmes matériels dont une bonne partie de ses congénères souffrent, et en plus elle déclare avoir beaucoup de satisfactions dans sont espace professionnel, ce qui n‘est pas non plus usuel pour la plupart des femmes souvent contraintes d'accepter un gagne-pain.
J'ai eu l'impression de lire l'autofiction d'une « pauvre » femme privilégiée.
Commenter  J’apprécie          62
ENTRE AMOUR ET DÉSARROI... ❤

Ce qui gronde c'est l'histoire d'une maman qui voudrait temps avoir du temps pour elle, pour s'appartenir. Seulement voilà, elle a un boulot, un mari et surtout... trois enfants.
Elle leur écrit ce qu'elle n'a pas le temps de leur dire dans ce quotidien qui file à mille à l'heure. Elle nous confie ses doutes, ses craintes, ses lassitudes... Sa peur de ne pas être faite pour cette vie là.

Qu'est ce que j'ai aimé ce roman! 😍
On sent sent l'amour inconditionnel et en même temps le désarroi profond... On ressent la tendresse et la détresse aussi.

Je ne suis pas encore maman, et pourtant ce roman a terriblement trouvé écho en moi.
Toutes ces injonctions à la maternité, je vous l'avoue me font peur. Ce roman reconnaît ces difficultés universelles. Comment concilier vie personnelle et vie professionnelle? Une vie de maman, une vie de femme?

Marie Petitcuénot nous confie, avec des mots parfaitement choisis, Ce qui gronde en elle, ce que la société exgige des mamans. Un premier roman excellent, que j'ai ressenti comme une auto_fiction. Un récit touchant, déculpabilisant et libérateur surtout !

"Vous êtes nés hier, et en même temps vous avez toujours été là. Vous êtes nés hier et je ne sais plus comment imaginer le reste de ma vie sans vous..."

"Je vous écris du fond de l'angoisse et de la peine, au bord de la joie et de la légèreté. Je vous écris ce que je n'ai pas le temps de vous dire dans ce quotidien qui ne me laisse pas en placer une."

"Regarder en face la peur et la joie... Allez au bout des émotions, même si elles se débattent, même si elles font des dégats."

Ça vous tente? En tout cas, je recommande grandement ! 🤗


Commenter  J’apprécie          60
En juin, j'étais dans ma librairie préférée, et le libraire discutait de la rentrée littéraire prochaine. Je laissais traîner mon oreille, mine de rien, et j'ai entendu des mots qui m'ont accrochée : « maternité », « crise de la quarantaine », « remise en question », « vie de femme et de mère ». le libraire m'a gentiment noté le titre en question, et j'ai passé l'été à guetter sa sortie.

Et le voici. Un roman (d'autofiction ?) sous forme de lettres qu'une mère adresse à ses trois enfants. Des lettres pour leur dire « ce qui gronde » sous la vie de famille : sa vie de femme. La femme qu'elle était avant eux, et qui s'est retrouvée ensevelie sous la routine, la charge mentale, le quotidien et son « monstre domestique ». Ce monstre ne la laisse jamais en paix, il y a tant à faire et à penser.

» Je vous écris à tous les trois depuis que vous êtes nés. Je vous écris mes actes de résistance.

Comment ne pas se retrouver dans ce portrait de femme et de mère, un peu dépassée, qui tente de ralentir le temps, qui dit les frustrations, la fatigue, la vie domestique, les interrogations, la peur. Beaucoup de passages m'ont touchée. J'ai corné des pages qui résonnaient dans ma propre vie de mère. Les grossesses, les accouchements, la petite enfance, la fratrie, la vie de couple, de famille, les week-ends qui filent comme une flèche, l'école, les disputes, le besoin de calme et de solitude.

La plume est intime. Les lettres sont sans fard, c'est brut et violent parfois. La narratrice ne cache rien de ses doutes, de sa fatigue, de ses peurs, de sa lassitude parfois.

J'ai corné bien des pages, mais, vers la moitié du livre, cela m'a semblé trop. Trop de tristesse, trop de désenchantement, trop de poids. Pourquoi est-ce si compliqué d'être mère ? Si ambivalent ? Les mères d'autrefois se posaient-elles toutes ces questions ?

J'apaise peu à peu le monstre domestique qui s'agite encore, qui ordonne, qui aboie, qui écume. Il est trop tard, le week-end s'éteint. J'essaie de faire la paix avec le temps. J'essaie de respirer le silence. Mais j'ai le coeur qui se fissure. Un week-end de plus. Un week-end de moins dans votre enfance.

Marie Petitcuénot n'a pas peur de dire ce qui gronde, de dire tout haut la dictature que la société renvoie aux femmes : la maternité comme accomplissement, et tant pis pour tes rêves et ta vie de femme. Son livre est grave, intime mais universel, et son écriture prend aux tripes.

Peut-être qu'il m'a manqué un peu de légèreté, un peu de joie, une petite lueur dans cette vie de mère …

« Ce qui gronde », Marie Petitcuénot, Flammarion, 182 pages, 2021
Lien : https://histoiresdenlire.wor..
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (161) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}