AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,56

sur 260 notes
5
12 avis
4
27 avis
3
20 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Symboliser la division d'une Allemagne vaincue et en ruine entre deux blocs ennemis par deux femmes, à savoir la communiste allemande, Käthe, et l'agente américaine, Liz, dont le narrateur et protagoniste principal, Gerd, tombe simultanément amoureux, relève d'un scénario certes fort original, mais, à mon humble avis, peu convaincant.

Peu persuasif, eu égard à l'enjeu majeur historique - la guerre froide - devant lequel ces liaisons amoureuses se pointent et la durée de ce méli mélo, qui couvre une période allant de 1947 jusqu'à quelque part dans les années 1970.
Dans ma jeunesse, il m'est aussi arrivé d'avoir le coeur qui s'est balancé entre 2 beautés, mais pas durant des décennies
En outre, les tergiversations éternelles d'un homme intelligent et dynamique sont à la longue peu crédibles et ne cadrent psychologiquement ni avec sa fonction, ni avec son caractère.

C'est dommage, car la défaite allemande en 1945 et les ambitions divergentes entre alliés occidentaux et soviétiques, la répartition de Berlin en 4 secteurs d'occupation, la mise en place de 2 Allemagnes, une fédérale (RFA) et une communiste (RDA), la construction de ce fameux mur en 1961... présentent assez d'éléments pour construire un récit autrement captivant.

Par ailleurs, je trouve l'histoire authentique du légendaire Tunnel 57, creusé par des étudiants ouest-allemands qui a permis l'évasion de 57 Allemands de l'Est, les 3 et 4 octobre 1964, telle que Wikipédia l'a décrit aussi, sinon plus, fascinant que l'histoire du tunnel dans le livre.

Je sais bien qu'il est difficile d'arriver au niveau d'un Philip Kerr avec sa monumentale "Trilogie berlinoise", mais de nombreux auteurs de talent se sont lancés dans l'histoire de la capitale allemande à ce moment névralgique de la montée et chute du nazisme avec des succès variés, tels Alfred Döblin, Christopher Isherwood, Antony Beevor, Volker Kutscher, Hans Fallada, Joseph Roth, Harald Gilbers etc.

Un excellent tout récent livre que je peux recommander spécifiquement sur la RDA est "Beyond the Wall" ('Au-delà du mur' non traduit) de l'historienne anglo-allemande, Katja Hoyer.

Bref, je suis déçu par ce roman et à en juger des chroniques de nombreux Babelionautes je me suis apparemment trompé de livre de Laurent Petitmangin et j'aurais dû lire à la place "Ce qu'il faut de nuit".
Commenter  J’apprécie          372
L'après-guerre à Berlin, la ville va bientôt être scindée en deux . Notre héros se retrouve, lui, au milieu de deux conceptions du monde, et de deux femmes. le programme Spitzweiler : connaissez-vous ? C'est un projet pour faire émerger des scientifiques sur-qualifiés côté russe, pour rivaliser avec l'Ouest. Sauf que cette nouvelle génération, elle va être constituée par des enfants conçus par des scientifiques de la RDA, élevés hors leurs parents pour les embrigadés dès l'enfance. Comme si des savants faisaient forcément des génies ?!! Notre héros travaille pour eux mais il est doublement amoureux : de celle qui dirige ce projet, mais aussi d'une Américaine qui elle tente de combattre l'étendard rouge. Notre auteur joue là encore, sous couvert d'un fait historique, avec la dichotomie en l'homme, quand il doit choisir deux voies strictement opposées : laquelle choisir ? Pour des valeurs ou pas ? Politiques ? tout faire pour rester en vie ou prendre des risques ? Une belle plume encore, moins touchante et renversante mais bien agréable qui nous rappelle cette phrase que je paraphrase de J.J. Goldman : pourvu que l'on ne soit pas obligé d'avoir à choisir un camp.
Commenter  J’apprécie          331
Autant j'avais aimé "Ce qu'il faut de nuit", autant j'ai été déçue par ce deuxième roman de Laurent Petitmangin...

Il est question de guerre froide, d'un homme qui travaille pour les Renseignements et oscille entre deux femmes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest...

Je ne suis parvenue à m'attacher à aucun personnage, surtout pas à l'une ou l'autre de ces femmes. J'ai le sentiment d'être restée sur le côté, d'avoir observé de loin leurs faits et gestes et du fait de cette distance, de ne pas avoir tout suivi...
Qui est vraiment qui ? Qui trahit qui...?
Pourtant le sujet me semblait intéressant mais j'ai trouvé que tout était survolé et mon attention s'est relâchée.

Pourtant je dois reconnaître à l'auteur sa capacité à se diversifier. Il aurait pu, comme tant d'autres, rester dans sa zone de confort et proposer un deuxième roman avec un décor identique au premier. Surfer sur le premier succès, comme on dit.
Il propose quelque chose de complètement différent et je regrette de ne pas en faire une meilleure critique.

Je pense que beaucoup ne partagent pas mon avis et c'est tant mieux, d'autant plus que l'écriture est soignée et agréable.
Mais pour moi ce n'est pas assez "étoffé".


Commenter  J’apprécie          123
Après avoir été très touchée par le précédent roman de Laurent Petitmangin, "Ce qu'il faut de nuit", j'ai abordé ce nouveau livre avec une grande curiosité.
Nous sommes à Berlin, aux derniers jours de la 2ème guerre mondiale alors que s'amorce une très difficile reconstruction. A l'Est, Gerd travaille pour Käthe, farouche militante communiste, dont il est amoureux, à la construction d'une société communiste qui ne soit pas à la botte de l'URSS; pour ce faire, Käthe sélectionne 12 scientifiques, 8 hommes et 4 femmes et leur donne toute facilité pour leurs recherches afin qu'ils ne soient pas tentés de partir à l'Ouest; lorsque les femmes ont des enfants, ils leur sont enlevés à la naissance pour être confiés à des familles d'accueil puis envoyés à la Caserne des mathématiques et des sciences; là, ils reçoivent une éducation de très haute qualité afin de devenir les scientifiques du futur qui permettront à la RDA de devenir puissante. Mais Gerd est aussi amoureux de Liz, une jeune veuve américaine, fonctionnaire de la reconstruction à l'Ouest. Comment va-t-il se sortir de cet entre-deux?
Käthe et Liz sont les deux visages opposés de l'Allemagne divisée de l'après-guerre, la personnification de deux philosophies sociétales antagonistes : communisme vs capitalisme. Mais elles se ressemblent par leur volonté farouche de défendre leur bord, par leur inhumanité qui les laisse envoyer des adolescents à la mort pour avancer leur pion, qui les laisse sacrifier Gerd auquel elles sont attachées.
Je n'ai ressenti aucune émotion face à ces femmes pour lesquelles la mission et le patriotisme passent avant tout; j'ai trouvé Gerd profondément ennuyeux, velléitaire, lâche et n'ai donc pas pu m'attacher à son personnage. La trame d'espionnage ne m'a pas, non plus, convaincue; je n'ai pas compris le jeu piégeux qui se jouait entre les services de renseignement de l'Est et de l'Ouest. N'est pas John le Carré qui veut!
Une déception, donc, due probablement en partie à l'attente qu'a créée le précédent roman de l'auteur même si je reconnais que j'apprécie quand un auteur se renouvelle et n'utilise pas les mêmes recettes roman après roman.

Commenter  J’apprécie          122
Ce second roman de Laurent PETIT MANGIN embarque le lecteur à la période de la guerre froide où Berlin est écartelée entre deux idéologies et où information et désinformation règnent en maître.
Le héros, Gerd, jeune communiste oscille entre deux femmes de caractère que tout oppose.
D'un côté, il fréquente Käthe, avec laquelle il a combattu durant la guerre et qui est devenue une figure influente du parti, froide et rigide à l'image du Berlin Est qui veut prouver sa suprématie.
De l'autre, il aime en secret Liz, architecte américaine qu'il admire pour sa beauté. Elle se montre séduisante et enjouée, aussi attirante que le Berlin Ouest en pleine reconstruction.
Les deux femmes le manipulent, chacune à leur manière, et son coeur balance d'autant qu'elles le sollicitent chacune pour des missions d'espionnage et de contre-espionnage qui le mènent à sa perte.
Le récit relate un épisode historique marquant de la période : le programme Spitzweiler. Une pouponnière d'état avait été créée dans la clandestinité afin de former les enfants de l'élite intellectuelle. ils devaient constituer un vivier de scientifiques capables de rivaliser avec ceux de l'URSS et devenir des agents susceptibles de pouvoir infiltrer l'ouest.
L'auteur renoue avec les thématiques abordées dans « Ce qu'il faut de nuit », le conflit entre sentiments et convictions politiques, les difficultés liées à la paternité.
Néanmoins les errances sentimentales de Gerd qui ne s'affirme jamais et subit les situations de même que ses errements politiques peu incarnés ou ses choix par défaut dans un Berlin d'après-guerre ne m'ont guère convaincu.
Le récit peine à avancer et je me suis lassée, sans rencontrer la même émotion de lecture que dans le précédent roman de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          50
Le 2e roman de Laurent Petitmangin est, pour moi, un rendez-vous manqué. J'avais tellement aimé Ce qu'il faut de nuit que j'avais sans doute mis la barre trop haute pour le second. Je ne m'attendais donc pas à une telle histoire qui ne m'a absolument pas touchée. Comme cette période de l'après-guerre, j'ai trouvé les personnages Gerd et Käthe froids ; seule le deuxième personnage féminin Liz apporte un peu de piment dans leur relation cachée à trois. Je me suis perdue dans leur quête de programme pour créer une élite d'individus supérieurs (programme Spitzweiler) et avec cette question : qui espionne qui. Je trouve pourtant passionnante cette période de la guerre froide où chaque pays veut reprendre le pouvoir, la séparation entre les deux Allemagne, RDA et RFA. Notons aussi les qualités d'écrivain de Petitmangin mais vraiment c'est une histoire trop éloigné de son précédent roman où l'humain était au premier plan, pas la machine historique. A suivre peut-être avec un 3e roman ?
Commenter  J’apprécie          41
🪞 Dans quel cas lire ce livre ?
Pour se rassurer et constater une fois de plus que l'Homme est pétri de contradictions et que même lorsqu'il se pense entièrement dévoué à une cause, un paramètre peut tout envoyer valser.
C'est, dans ce roman de Laurent Petitmangin, le cas de Gerd, amoureux de Käthe auprès de qui il se lance dans la résistance communiste d'Allemagne de l'Est. Jusqu'à ce qu'une de ses missions lui permette de rencontrer Liz qui, elle, défend les idéaux capitalistes américains depuis l'Allemagne de l'Ouest. Gerd, comme tant d'humains l'ont vécu, symbolise alors la déchirure qui s'opère de part et d'autre du Mur.

🪞Contre-indication
Qui espère des personnages extrêmement profonds et attachants comme l'étaient ceux du précédent roman de Laurent Petitmangin, Ce qu'il faut de nuit, risque d'être déçu. Ici le temps passe vite. Trop peut-être. Les projets sont nombreux et les sujets parfois survolés. Cela peut donner un ensemble un peu confus. La gravité des thèmes abordés aurait sans aucun doute supporté un traitement plus approfondi même si l'intention de l'auteur n'était absolument pas de faire un livre d'histoire, comme il nous l'a confirmé lors d'une rencontre visio @vleel_

🪞Effet secondaire
Avoir envie d'occuper ses longues soirées d'hiver par la découverte ou le re re re re re re re visionnage des chefs-d'oeuvre cinématographiques que sont : Good Bye, Lenin ! et La Vie des autres, deux films allemands exceptionnels qui traitent de la période.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          40
Je suis entrée dans ce livre pleine d'envies : un roman d'espionnage en pleine période de guerre froide, un triangle amoureux, des espions de l'un et de l'autre camp, une course à la vie et aux convictions…
Et pourtant… il manque cette petite dose de folie, ce rythme plus soutenu, ce qui fait que les pages se tournent vite et que l'on ne lâche son livre qu'à contre-coeur. Je ne me suis pas régalée comme je pensais le faire.
Commenter  J’apprécie          30
Après s'être rencontrés pendant la seconde guerre mondiale, Käthe et Gerd se retrouvent au sein du Parti Communiste. Tous les deux vont s'engager pour la reconstruction de l'Allemangne et notamment de Berlin en ruines. Dans ce cadre, Gerd est en contact avec des ingénieurs, des architectes français, anglais et américains. C'est ainsi que Gerd rencontre Liz qui fait partie de la délégation américaine. Il la rencontre régulièrement au fil des années. A l'est, Käthe met en place un programme où les enfants des élites intellectuelles seront éduqués dans des centres loin de leurs familles. Ils formeront une génération supérieure qui permettra de reconstruire le pays. Entre l'ouest et l'est, le coeur et les convictions de Gerd balancent.

Pour son deuxième roman publié, Laurent Petitmangin surprend par une intrigue très différente de celle de « Ce qu'il faut de nuit ». « Ainsi Berlin » est quasiment un roman d'espionnage au coeur de la guerre froide. L'auteur reprend les codes de ce type de roman avec des trahisons, des évasions de l'est vers l'ouest, la brutalité du régime communiste. Ce qui est commun aux deux romans de Laurent Petitmangin est la manière dont il imbrique l'intime et le politique. Gerd aime Käthe autant que Liz, ses convictions, ses choix se feront en fonction de ses inclinations pour ces deux femmes. L'évolution de l'engagement de Gerd, sa profonde indécision, sa culpabilité lorsqu'il trahit l'une ou l'autre, sont les thématiques qui sous-tendent ce roman. Laurent Petitmangin reste ici dans sa volonté d'étudier, d'analyser la complexité de la psyché masculine. La question de la filiation est également présente, un fils se glissera dans le trio politico-amoureux.

A nouveau, Laurent Petitmangin nous livre son intrigue dans un style épuré et des chapitres courts. Même si j'ai à nouveau apprécié le mélange entre les convictions politiques et les choix personnels, j'ai trouvé « Ainsi Berlin » moins intense, moins vibrant que « Ce qu'il faut de nuit ».
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
Commenter  J’apprécie          30
J'avais bien hâte de retrouver Laurent Petitmangin dont le premier roman m'avait particulièrement touché.

Ici l'auteur change complètement de sujet et d'époque .
Dans un Berlin de l'après-guerre en reconstruction se joue un double jeu. Gerd est entre deux femmes, chacune contribuant à reconstruire l'Allemagne. D'un côté le communisme, de l'autre l'américanisme.
Au milieu de cette guerre froide les hommes et femmes deviennent des pions placés par les plus hauts de la chaîne.

Je suis très contente de retrouver la plume de l'auteur bien que ce livre m'ai plus déçue. le sujet est passionnant et pas assez souvent traité à mes yeux, mais j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages.
Je rentre trop doucement dans l'histoire et Gerd parfois m'énerve dans ses attitudes de laisser aller. Il subit tout le temps et ne décide de rien.
On ne trouve pas de sentiments forts comme l'auteur avait su créer dans “Ce qu'il faut de nuit”.
Les personnages restent malheureusement en surface.
Dommage.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (454) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..