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sur 300 notes
La particularité du roman de Geneviève Pettersen est d'être écrit en langue saguenéenne, une langue truffée d'expressions régionales inconnues même des autres Québécois.
Dans une interview au Huffington Post Québec , l'auteur déclare : « L’histoire que je raconte est inintéressante si elle n’est pas racontée dans cette langue-là. J’ai été hyper rigoureuse dans mon travail. Les erreurs de langage sont réfléchies. Ça confinait à un registre très restreint, mais un roman, c’est d’abord et avant tout une voix. Quand je l’ai trouvée, je ne l’ai pas lâchée et je me suis laissée porter. »
J'avais vraiment envie de découvrir l'histoire de cette jeune fille, autoproclamée déesse des lucioles, mais j'ai été trop déroutée par les spécificités linguistiques du Saguenay. A mon grand regret, je n'ai pas réussi à m'y adapter et n'ai pas pu lire le roman dans sa totalité. Lire La déesse des mouches à feu s'est révélé pour moi, qui ne suis pas habituée à cette langue, aussi malaisé que de lire un roman qui serait écrit en ch'ti ou en rouchi.Je n'ai pas su me laisser porter par la poésie et la musique des mots de Geneviève Pettersen.
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Ce roman raconte l'année 1996 dans la vie d'une adolescente saguenéenne. L'intérêt majeur du roman, c'est le langage et le ton de la narration ainsi que les référents culturels, qui tombent pile dans ma tranche d'âge! Je n'ai pas grandi en région, mais j'ai vraiment reconnu l'ado que j'ai été, dans cette façon de parler reproduite de façon extrêmement convaincante. Il est rare de lire un livre entièrement écrit en langue orale québécoise, sans que ça ait l'air caricatural, forcé, incongru ou "ancestral", et je dois dire que ça m'a fait du bien!

Les campes dans le bois, le terminus d'autobus, le centre d'achats, les vacances de pêche, le punk rock, les divorces, les "guerres de gangs"... le personnage de Catherine est plutôt délinquant et évolue dans un milieu assez trash, mais le contexte constitue un portrait très représentatif d'une adolescence vécue pendant les années grunge au Québec!

À tous les Québécois qui ont grandi dans les années 90 : ça vaut la peine de le lire juste pour redécouvrir des expressions comme "sucer des raies"! Pour tous ceux qui sont plus jeune, plus vieux ou hors Québec : ça risque d'être difficile de comprendre ou de vous identifier aux personnages!
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C'est la première fois que je me retrouve face à un roman que j'ai apprécié mais pour lequel je suis incapable de rédiger un retour de lecture.

Je vous explique en deux mots le comment du pourquoi…

Je pense que c'est une histoire « ordinaire » que l'autrice n'a pas cherché à approfondir car toute la subtilité du roman réside dans le style d'écriture. Et pour cause, il est écrit en québécois, langage propre à la région de Saguenay.

Ma lecture n'a pas été aisée car il y avait dans la plupart des phrases, 2 à 3 mots que je ne comprenais pas. Heureusement, le livre propose un glossaire avec toutes les traductions. Je peux vous dire que ça en vaut le détour. Non seulement, les expressions québécoises sont à mourir de rire mais l'humour utilisé est tordant! Ce livre m'a fait rire du début à la fin et ce qu'il y a eu de plus magique, c'est qu'il m'a donné envie de jouer avec mon entourage. Je lisais des passages à voix haute et il devait en deviner la signification… dans de nombreux cas, on était loin du compte et ça a apporté une dose de rire supplémentaire!


Une seule chose à retenir… lisez-le! Fou rire assuré
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Ce livre m'a parlé pour beaucoup de raisons.
Premièrement, l'action se passe dans la ville où j'habite depuis mon départ pour le Québec. Forcément, c'est toujours drôle de reconnaître le centre commercial dans lequel on flâne la fin de semaine, ou la route interminable au fond du bois vers son chalet.
Deuxièmement, je dois être sensiblement du même âge que l'auteure, alors je me retrouve un peu dans cette adolescente qui écoute du guns'n rose dans sa chambre.
Sur le fond, on retrouve l'histoire d'une ado un peu paumée, qui vit sa vie d'ado entre drogues, petit copain, relation compliquée avec les parents. L'atmosphère vire parfois au glauque, on n'est pas dans du fleur bleu, c'est une version brut de brut.
Sur la forme, si vous n'êtes pas familier du parlé québécois, vous serez sans doute dérouté par le style. La narratrice nous raconte son histoire avec ses mots, ses expressions. Si vous voulez découvrir comment on parle par ici, vous découvrirez de belles expressions !
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C'est déjà auréolé du Grand Prix Littéraire Archambault 2015 et d'une adaptation cinématographique au succès fracassant que ce premier roman de Geneviève Pettersen s'offre à nos yeux de lecteurs français grâce aux éditions Points, épicé d'un solide accent canadien et d'une nostalgie adolescente irrésistible.
En « Adolescie », terre de chao et d'orages au relief en montagnes russes, il y a des années qui comptent triple, lestées du plomb du souvenir indélébile de premières fois plus ou moins heureuses : première expérience sexuelle, première cuite, premier trip, premiers instants d'enfant de couple divorcé, premier contact frontal avec la mort…ce n'est pas tous les jours facile de pousser ses quatorze ans parmi tous ces obstacles ! Catherine, par ses yeux, par sa voix, par son histoire racontée avec une déconcertante franchise, nous invite à l'accompagner entre les lignes de ce qui pourrait être le journal intime de cette année particulière et terrible dont Geneviève Pettersen a su retrouver la tonalité avec une acuité presque douloureuse.
Rarement roman aura su me déprimer à ce point et c'est sans doute à l'indéniable talent de son auteure que je le dois ! Car, passée la barrière de la langue à grand renfort de courte échelles lexicales fournies en fin d'ouvrage, on retrouve sans peine cette ambiance si inconfortable d'un entre deux sans nuance, moitié doudou, moitié violence, moitié bonhomme de neige, moitié neige artificielle, où l'on navigue à (courte !) vue entre obligations bien réelles et impératifs imaginaires, subissant plus que l'on ne maîtrise des rituels que l'on croit incontournables et qui virent, pour certains, à l'insurmontable. Quelle désespérante tristesse se dégage de ces après-midis oisives passées entre (presque) copines dans la galerie marchande, à tromper l'ennui à coup de ragots, de vol de lingerie, de salves d'insultes ou de bagarres générales ou de ces soirées au « camp » dont l'ultime fin consiste à expérimenter tous les extrêmes, de l'alcool à la drogue en passant par le sexe. Quatorze ans, se dit-on, en se sentant très vieille, cheveux dressés, sourcils froncés, tête secouée, taratata, ça finira mal tout ça…Et comme, malgré tout, grâce à cette forme d'innocente naïveté qui affleure, grâce à ces quelques instants lumineux qui traversent, grâce à cet humour parsemé sans efforts dans cette langue pleine d'images, on s'attache, que voulez-vous, on s'attache, eh bien on a le coeur tout chaviré quand, bien sûr, tout ça finit très mal.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Du Québec à la France, les adolescents sont tous les mêmes, avec leur apparente insouciance et leur surprenante inconséquence.
Catherine vient de fêter ses quatorze ans et va au lycée à Chicoutimi. Comme tous les ados, elle s'inspire de figures emblématiques qui sont, pour elle, Mia Wallace, l'héroïne du film Pulp Fiction et Christiane F. du roman Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... Elle aime la musique grunge, les films d'horreur et les garçons. Mais ses rencontres et les fêtes auxquelles elle participe, la font plonger dans les drogues hallucinogènes qui perturbent son quotidien.
Une année d'amitiés et d'amours, de mensonges aux parents, de week-ends survoltés dans un chalet en montagne, de drogue et de sexe, qui va changer la jeune fille et la faire entrer, non sans mal, dans la vie adulte.
Ce roman, écrit en français canadien, n'est pas facile à appréhender de premier abord et il m'a fallu dépasser cette barrière de la langue pour m'y plonger totalement. En utilisant le moins possible le glossaire de fin pour ne pas rompre le rythme, j'ai réussi néanmoins rapidement à comprendre cette drôle d'écriture, avec ses mots imagés et ses expressions très originales pour nous, lecteurs français.
Geneviève Pettersen, se fond dans la peau de ses personnages en employant un style « journal intime d'adolescent » pour ce court roman qui donne une vision très réaliste de la jeunesse des années 90.
Difficile à lire mais néanmoins très prenante, j'ai apprécié cette histoire dure et drôle à la fois qui ne peut que nous interpeller, en nous rappelant aussi bien nos propres souvenirs, que ceux de notre vécu en tant que parents.
Une curiosité qui ne manque pas d'intérêt.
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Cette lecture m'a paru sans intérêt. Nous passons dans la vie de Catherine sans trop comprendre le pourquoi de ses gestes. Malgré ses expériences sexuelles, de drogues et d'amitiés je n'ai pas ressentie une seule fois une vraie émotion même lorsque la mort passe près d'elle. La fin n'amène malheureusement aucune conclusion. Cette histoire se résume à un passage inutile dans la vie de cette jeune fille.
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Un roman déroutant, sur les méandres d'une jeune femme de 14 ans qui fait face à de nombreux bouleversements dans sa vie.

Adolescente au Québec, on suit des cheminements propres à cette période compliquée de la vie : le corps qui change, le rapport à ce nouveau corps (le sien, celui des autres), l'amitié, l'intégration dans un groupe, l'image qu'on renvoie, le conflit avec ses parents et les autres générations ...

On sort pourtant des poncifs du genre, avec une écriture unique, en français québécois. Si vous êtes comme moi francophone de France, certaines expressions ou tournures de phrases peuvent être particulièrement déroutantes, voir peu compréhensibles.
C'est ce qui fait pourtant le "charme" du roman.

Comme le titre le suggère, l'écriture est incisive, à la fois simple et pourtant percutante. Certaines phrases vous tirent dessus à bout portant.
C'est comme une descente aux enfers silencieuse. Un événement coup de poing surgit vers la fin du roman, qui se termine entre espoir et fatalité.

J'ai du mal à décrire ce petit livre, si court et pourtant si dur.
Ce petit bout de femme de 14 ans semble déjà si fatiguée qu'on se demande tout du long comment va bien pouvoir évoluer cette histoire.

Ici, pas de happy end ou de fin convenue. Juste la vie, crue.
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Québec, 1996. Christine fête ses 14 ans et entre dans l'adolescence. Alors que ses parents sont en cours de divorce, elle va suivre sa route et sortir de l'enfance. C'est l'année des premières fois pour la jeune fille qui passe tout son temps libre avec sa nouvelle bande d'amis branchés punk rock et grands consommateurs de drogues. Sa quête d'elle-même la mènera vers les premiers émois amoureux et les premières blessures accompagnant sa découverte étourdissante mais chaotique du monde adulte.

La langue et le vocabulaire québécois sont assez déroutant pour un lecteur français. Un glossaire très dense est proposé à la fin du livre mais s'y référer trop souvent vient hacher la lecture. du coup, j'ai fini par faire le choix de me laisser porter sans trop multiplier les allers-retours avec le glossaire. Certaines expressions, comme le « Joyeux festin » du MacDonald ou les adolescents qui se « frenchent » sonnent particulièrement bien et j'ai eu par moment l'impression de me faire raconter une histoire par Céline Dion.

Mais au-delà de ces particularités de syntaxe et de vocabulaire, le roman constitue surtout une fascinante plongée dans l'adolescence à la fin des années 90. Cette transition du monde de l'enfance vers celui des adultes avec ses expériences et premières fois qui l'accompagnent est particulièrement bien rendue. On prend plaisir à suivre Christine dans ses aventures, bonnes ou mauvaises, et à ressentir les variations de son caractère et de son humeur. On rit et on pleure avec elle et, adulte, on se souvient à quel point l'adolescence peut être une période délicate mais essentielle pour se construire.

Une vraie bonne surprise !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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Qui a eu 16 ans dans les années 90 comprendra !
Tous les thèmes de l'adolescence sont présents : crises intergénerationnelles, désir de repousser ses limites, importance de l'amitié et du clan dans lequel on se construit contre le monde des adultes, découverte du corps, le sien, celui de l'autre, les trahisons, la peur, la rage... Tout le monde peut s'y projeter même si Catherine, l'héroïne va souvent bien plus loin que l'ado lambda que nous fûmes.
J'ai aimé l'ambiance " sex, drug and rock n'Roll", les références cinématographiques, artistiques, musicales, la sensibilité à fleur de peau des personnages, la violence, la rébellion.
On peut être déstabilisé par la langue, cet argot hermétique des jeunes du Saguenay. Cela m'a rappelé la difficulté à lire "Orange mécanique" de Burgess. Si on s'attache aux mots, on ne comprend rien, mais si on se laisse porter par le fond, l'histoire devient limpide, complice, universelle.
Portrait réaliste d'une génération perdue, atmosphère à la Dolan, ce roman peut laisser sur sa faim car il s'apparente davantage à une tranche de vie sans début ni fin, sans intrigue et sans morale.
Il peut aussi choquer par sa violence crue et la multiplicité des conduites à risques mais il s'inscrit dans une période grunge, gothique où souffrance et plaisir sont les expressions d'une vie intense et non de pulsions de mort.

Je recommande ++ à un public averti, nostalgique, à ceux qui ont lu Christiane F., qui ont usé les cassette de Nevermind, qui mataient Trainspotting en boucle et qui rêvaient (et rêvent encore, j'espère!) de changer le monde.
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