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Oslo 1989. Arvid apprend la maladie de sa mère, qui souffre d'un cancer de l'estomac.
Elle est originaire du Jutland, province de l'extrême nord du Danemark et décide de rentrer au Danemark pour revoir les siens.
Arvid va accompagner sa mère, pour l'aider dans son combat contre la maladie.
C'est le début d'un poignant face à face.
Vont remonter à la surface, telles des déchirures, les rêves et les déceptions du passé.
Ainsi par une succession de flash-backs sur les années 70, nous revoyons le passé de militant communiste de Arvid, le travail à l'usine de la mère, dans la chocolaterie Freia d'Oslo…
La mort du frère revient régulièrement à l'esprit du narrateur.
C'est un récit sombre, intimiste, qui nous plonge dans l'univers des classes « laborieuses » norvégiennes et des attentes déçues des militants camarades d'Arvid.
Une écriture simple et fluide que j'ai beaucoup appréciée.
Per Petterson s'est servi de son passé de militant et d'enfant d'une famille ouvrière pour écrire ce récit.
Ce livre a reçu en 2009 le Grand Prix de littérature du Conseil Nordique.
La traduction est excellente et a bénéficié du soutien de Norla, centre pour la littérature norvégienne à l'étranger.


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Étrange roman que celui de Per Petterson récompensé en 2009 par le Prix de littérature du Conseil nordique. Étrange tonalité peut-être l'automne et la qualité de la lumière avec ses ombres qui s'allongent.La saison n'est pas anodine dans cette sensation de malaise, de mal-être devrais-je dire.
C'est Arvid, le deuxième fils, qui raconte, qui se raconte plutôt. Parti rejoindre sa mère qui, après avoir appris qu'elle avait un mauvais cancer de l'estomac, a pris la fuite pour aller ce réfugier quelques jours dans sa maison au Nord du Danemark, il se retrouve sur les sentiers de son enfance.
Arvid a maintenant 37 ans, il s'est choisi une vie de militant communiste, pour elle il a choisi d'abandonner ses études au grand damne de sa mère, son mariage vole en éclats, sa mère est malade, son père aux abonnés absents et ses frères le regardent de haut.Bilan doux amer donc pour cet adulte immature.La vie ne fait pas de cadeaux mais parfois nous laisse des plages lumineuses qu'il faut savoir apprécier.
Un texte lent où présent et passé s'entremêlent,une écriture fluide ( très bonne traduction) une tristesse qui suinte à chaque page, à chaque ligne. Au final, pour moi, la découverte d'un auteur norvégien à ne lire que par très beau temps.Mais ceci n'est qu'un très humble avis!
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Le titre ne me plait pas forcément, sorte de référence pompeuse mais banale. Je m'empresse de dire que c'est bien tout ce qui ne me sied guère dans ce livre, tout proche du chef-d'oeuvre. "Pas facile de voler des chevaux" m'avait déjà emballé.

Arvid, la petite quarantaine, le narrateur de "Maudit soit le fleuve du temps", au bord du divorce, un vrai loser, rejoint sa mère malade, dans une petite île au Danemark où elle a vécu avant Oslo. Une île nordique fait évidemment penser à Bergman, figure imposante du voisinage septentrional. Et il faut bien admettre que ce face-à-face tardif, voire ultime entre la mère et son fils, peut sembler proche de l'univers de l'homme de Faro. "Familles je vous hais" disait l'autre. Mais pas de haine ici, de multiples incompréhensions, des souvenirs qui réveillent une adolescence pas terrible, un engagement politique qui conduit à l'impasse, ce qui ne me surprendra jamais, un frère cadet mort très jeune. Dira-t-on jamais assez comme l'enfant disparu se fait un peu l'assassin d'une fratrie?

A l'heure où sa mère se découvre en partance, où son père pourtant présent à l'état-civil et même là-haut dans la maison familiale d'Oslo ne lui est d'aucun secours, ils se ressemblent si peu, à l'heure où ses deux filles doucement s'éloignent, Arvid se penche sur son passé, pas d'apitoiement, Per Petterson ne donne pas dans le mélo. Des questions en l'air, des regrets, la méconnaissance mutuelle. Qu'est-ce qu'une famille? Et quel en est le ciment? A partir de quand s'effrite-t-il?Bouleversant dans sa pudeur, un livre inoubliable que "Maudit soit le fleuve du temps".

Je voudrais oser un barbarisme. Très attiré par le Nord, je crois que la scandanivicité existe, qu'elle importe beaucoup et qu'elle est souvent douloureuse. Voilà trois pays qui n'ont pas la même langue, mais, qui très proches lexicalement, se comprennent. Même si la langue anglaise a tendance à coiffer tout ça par commodité et par habitude éducationnelle déjà ancienne. Ces trois pays sont petits, souvent rivaux, un peu arrogants du voisin et leur relatif éloignement les a conduits souvent à lorgner vers Londres ou Hollywood. Mais je crois très fort à leur identité multiple et à la source commune littéraire, musicale ou plastique, passionnante et ouverte, austère et débridée, de Münch à Ibsen, d'Andersen à Mankell, de Dreyer à Christensen. Il y a toujours un ferry entre Copenhague et Malmö, entre Göteborg et Aarhus. Il y a toujours un lien très fort entre ces hommes du Nord qui s'étend parfois jusqu'à Reikjavik. Il y a surtout d'immenses écrivains dont je parle assez souvent, et d'autres, cinéastes ou rockers. le froid et l'insularité parfois extrême de ces régions doivent piquer délicieusement l'inspiration.

Avec un montage balançant entre passé et présent, le présent se déroulant lors de la chute du Mur, la passé dans les années soixante-dix et quelques allusions à la petite enfance d'Arvid, "Maudit soit le fleuve du temps" ressemble à notre vie, comme dans les livres de Lars Saabye Christensen ou Lars Gustafsson, juste un peu plus septentrionales mais pas moins désespérées. Heureusement, pas toujours.


"Notre amitié était morte, et je me suis aussitôt surpris à le regretter, à regretter le passé disparu et l'avenir impossible. Mais nos étés avaient sombré. Pas uniquement parce qu'au bout de vingt-cinq ans je les avais oubliés:surtout parce que, désormais, ça n'avait plus de sens de s'en souvenir".
Ces trois lignes m'ont particulièrement touché à l'heure des sites qui vous permettent de "retrouver" les copains d'il y a 35 ans. Comme si c'était possible. A pleurer.
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Avrid, 37 ans, qui vit à Oslo avec sa femme et ses deux filles, est sur le point de divorcer.
Après avoir arrêté ses études par conviction politique, il a été embauché dans l'usine où travaillait son père.
Sa mère part pour le pays de son enfance après avoir appris qu'elle avait un cancer et Avrid décide de la rejoindre.
Si j'ai aimé "Pas facile de voler des chevaux", je n'ai pas été embarquée par le rythme de ce roman. Beaucoup de descriptions pesantes, de va-et-vient constants. J'avais du mal à me retrouver dans son récit, l'impression qu'il allait sans arrêt d'une chose à l'autre. Je suis allée jusqu'à la dernière page en espérant que quelque chose me surprendrait...Je n'ai pas apprécié ce livre.
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Il est rare que l'auteur-e d'un livre, en seulement un peu plus de deux cent pages, rende à ce point sensible le temps qui passe, le temps perdu et celui qui ne sera pas, ici, pas retrouvé.

Arvid adulte, sa mère souffrant d'un cancer. le refuge et des moments de vie, par brides maintenant et hier, ces passés qui font ce que nous sommes ou ne sommes pas. « Notre amitié étaient morte, et je me suis aussitôt surpris à le regretter, à regretter le passé disparu et l'avenir impossible. Mais nos étés avaient sombré. Pas uniquement parce qu'au bout de vingt-cinq ans je les avais oubliés : surtout parce que, désormais, ça n'avait plus de sens de s'en souvenir. »

Beaucoup d'échecs, mais l'existence est-elle autre chose qu'une suite de moments, rendus avec une autre saveur ou une autre amertume, par la perspective d'un regard vers ce qui fut notre présent et qui n'est que le passé.

« En revanche, mourir, je pouvais comprendre ce que c'était : la seconde précise où vous voyez arriver cet instant que vous avez toujours craint, où vous comprenez que vous n 'aurez plus la possibilité de devenir celui que vous auriez voulu être, où vous vous rendrez compte que celui dont on se souviendra est celui que vous avez été. »

Une écriture simple, lucide, sans pathos. Et pour celle et celui qui a déjà maudit le fleuve du temps, une fenêtre ouverte vers un monde quelconque, notre monde, notre vie.
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La quatrième de couverture de Maudit soit le fleuve du temps évoque un roman pudique et émouvant. le ressenti est : trop pudique et pas spécialement émouvant. le coeur de l'intrigue est la relation difficile entre Arvid, le narrateur, et sa mère, qui lui a toujours préféré son frère, décédé trop jeune. On s'attend donc à une grande explication entre la mère et le fils, à un vrai dialogue où les choses seraient mises sur la table, une fois pour toutes. Rien du tout, cela n'arrive jamais. A la place, l'auteur se complait à décrire la vie d'Arvid, sa jeunesse militante, son mariage qui prend l'eau. Les allers et retours entre présent et passé sont incessants et plutôt lassants. A dire vrai, Arvid n'est pas un personnage très intéressant : velléitaire, mou, pathétique. Gênants aussi, les poncifs récurrents sur le sens de la vie. Des truismes tels que l'on se demande si la traduction est à mettre en cause. Globalement, ce livre fait l'effet d'un voyage en montgolfière : on survole les paysages et les gens, sans s'en approcher suffisamment. Il est tentant de comparer Per Petterson avec Linn Ullmann, norvégienne également, dont le dernier roman est de la même façon composé de nombreux flashbacks. La différence est que cette dernière donne de la chair à ses personnages et livre une intrigue qui a un vrai ressort dramatique. Il y n'a pas de communication véritable entre la mère et le fils dans Maudit soit le fleuve du temps. Et c'est un peu le même cas de figure entre le livre et son lecteur. Un vrai regret car Petterson a potentiellement les qualités et la sensibilité pour être un auteur passionnant.
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Disons-le d'entrée, j'ai préféré le précédent roman de l'auteur "Pas facile de voler des chevaux". "Maudit soit le fleuve du temps" est un roman d'atmosphère, emprunt de nostalgie sur notre rapport au temps qui passe et sur la difficulté de se réaliser, de trouver sa place (familiale, professionnelle, sociale...)

Arvid a 37 ans, il a renoncé à poursuivre ses études, est devenu ouvrier par conviction politique. Cet homme atypique, grand lecteur, accompagne sa mère atteinte d'un cancer dans un voyage important pour elle. le voyage qui prend une valeur symbolique pour la mère en fin de vie, devient déclencheur de souvenir pour le fils et le roman devient la confession-bilan d'un fils mal dans sa peau. Les références littéraires et cinématographiques sont nombreuses dans le récit, liens ténus qui unissent mère et fils qui, par ailleurs ne communiquent guère.

Le livre se termine dans le contexte historique de la chute du mur de Berlin. Un mur est tombé, restent tous les autres…
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Voilà un roman qui ne m'a pas beaucoup passionnée, si je dois être honnête. le rythme est lent, il ne se passe pas grand-chose et, la dernière page tournée, je me suis dit : "Bon, et donc ?".
Arvid, quadragénaire un peu paumé, se remémore sa vie d'adolescent et d'adulte à l'occasion d'un séjour au Danemark avec sa mère. Cette dernière, lorsqu'elle apprend qu'elle est atteinte d'un cancer de l'estomac, prend rapidement la décision de retourner quelques temps dans son pays d'origine. Son fils l'y rejoint, en quête d'une relation qui ne s'est jamais vraiment instaurée. Ce n'est pas vraiment chaleureux entre eux, la communication est compliquée - il semble l'avoir déçue, elle lui reproche son manque de maturité. On comprend mal la distance que cette mère met avec son fils, sa présence l'encombre même si elle ne le verbaliser pas et, finalement, ne se saisit pas de cette occasion que lui présente la vie pour restaurer le lien affectif avec Arvid.
Le récit est ainsi entrecoupé d'aller-retour dans le passé du narrateur qui, on le comprend, a toujours cherché sa place, dans sa famille et socialement.
Le thème avait tout pour me séduire, je suis aussi en général sensible à l'atmosphère des romans d'Europe du Nord. Là, jJ'ai trouvé l'ensemble sans émotion, aussi froid que le climat danois. Bref, pas de véritable rencontre avec les personnages de Per Peterson.
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Arvid a 37 ans, vit à Oslo, et est sur le point de divorcer.
Sa mère, danoise, vient d'apprendre qu'elle a un cancer et décide de partir précipitamment passer quelques jours dans le petit chalet qu'elle possède en bord de mer, dans son pays d'origine.
Elle est suivi de près par Arvid.
Que cherche-t-il en allant retrouver cette mère avec qui depuis longtemps il n'a plus une relation facile ?
Va-t-il la rejoindre pour la soutenir ou parce qu'il a besoin de réponse, de réconfort ?
Par le biais de flashbacks, on en apprend plus sur Arvid, son choix de jeune communiste idéaliste de quitter l'université pour devenir ouvrier (choix à l'origine de la rupture avec sa mère), sa relation à ses enfants, à ses frères, à l'alcool aussi.
Arvid donne l'impression de subir sa vie plus que de la vivre pleinement. Inspire-t-il de la compassion ? Pas sûr, il est même un peu agaçant parfois, touchant également.
Son histoire, comme celle de sa mère se dessine par petites touches.
J'ai beaucoup aimé la construction du roman, on en apprend toujours un peu plus sur leur passé et on comprend ainsi mieux l'enjeu de cette rencontre mère-fils.
Roman plutôt triste mais sans drame, empreint d'une grande délicatesse et découverte d'un auteur que je lirai à nouveau avec plaisir.

Traduction Terje Sinding
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J'adore l'écriture de Per Petterson.
J'aime beaucoup ses personnages et la relation qu'il tisse entre eux.
Ici, il décrit une mère malade et son fils qui la rejoint pour l'accompagner dans ces moments difficiles. Les deux portraits sont d'une sensibilité incroyable, leur passé est lourd sans être dramatique. Pas de mélo avec Per Petterson, mais beaucoup de choses gâchées par les non-dits, par ces petits moments qu'on laisse passer, par le silence de trop, par la petite parole échappée au mauvais moment.
Une relation ordinaire, que l'on retrouve si souvent et sur laquelle on ne sait comment revenir pour améliorer les choses.
Juste du quotidien, des rapports délicats et une humanité ordinaire.
On s'y retrouve à tel point que l'on est parfois agacé par les uns ou les autres.
Etre si près de toucher au but et tout faire foirer par une maladresse, on l'a tous fait et là, on le lit à travers des mots d'une telle justesse !
Ce sentiment d'être juste à côté, tout le temps... On en pleurerait !
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