Si la caricature de la femme (pleurnicheuse, superficielle et délicieusement agaçante) fait d'autant plus rire qu'elle est complétée par celle de l'homme (représenté par des Schtroumpfs rustres, insensibles et grossiers), elle n'en est pas moins inquiétante :
D'une part, Peyo véhicule, semble-t-il, de vieux poncifs réduisant la femme à un rôle inférieur : instrument du mal (elle est créée par Gargamel), elle est dangereuse, elle sème la zizanie, elle est fourbe ; sa place est à la maison ; tentatrice, elle ne doit pas être mêlée aux hommes ; ses idées sont saugrenues et ses goûts sans intérêt. Son intégration ne se fera qu'au prix d'un énorme sacrifice puisque, pour pouvoir intégrer définitivement le village, elle va devoir faire une croix sur de nombreux aspects de sa personnalité.
A la question : " Faut-il renoncer aux spécifités de sa propre culture pour s'intégrer ?" Vraisemblablement, Peyo répond "OUI" !
D'autre part, j'ai trouvé choquante la transformation de la Schtroumpfette. Fille du mal, pêcheresse, elle est brune ; réhabilitée, la voilà blonde. Non pas que j'aie encore une dent contre Lio qui affirmait que les brunes ne comptent pas pour des prunes, mais bien plutôt que ce minoi charmant me rappelle avec horreur un type de race dite supérieure que certains, il n'y a pas si longtemps que cela, on cherché à développer au détriment d'autres "races".
Vous me direz que, peut-être, je coupe les cheveux en quatre et que je vois le mal partout ; vous pourrez m'accuser aussi de transférer un complexe perso sur un symbole de mon enfance... vous affirmerez enfin, et je serai d'accord, que l'on ne peut pas prêter à Peyo de telles intentions.
Ben Oui, je serai d'accord !!!
Je veux simplement dire qu'on est tous autant qu'on est, et Peyo n'est pas exempté, un peu le véhicule d'un inconscient collectif qui nous dépasse et qui parle pour nous chaque fois que c'est possible.
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