Citations sur Joueuse (108)
Et, ce qui ne lui était jamais arrivé, la douleur passe. Avec elle, la peur. Son corps se détend. Son cœur cesse de suffoquer. La souffrance fait place au plaisir, l'appréhension, au désir.
Maxine poursuit sa besogne en leur donnant une leçon de sexisme ordinaire :
- Pisser sur le bord de la route n'est pas le monopoles des hommes.
« Certaines batailles tracent leur histoire sur la peau, d’autres sous les chairs. Ces blessures , on peut choisir de les appréhender de deux façons différentes :
geindre dans la boue en espérant susciter la compassion d’une âme miséricordieuse, ou en arborer les cicatrices comme des trophées , témoignages de combats menés , dont on est ressorti , abimé certes , mais victorieux .Zack a choisi la seconde attitude » ....
— Elle est venue avec son bébé, c'est-y pas mignon ? les asticote le capitaine. Il a besoin qu'on lui talque les fesses avant de s'endormir ?
Jean se tourne vers son interlocuteur au bec mal odorant, et lui déclame tout de go :
— Si tu fais pas la différence entre un bébé et un enfant de sept ans, faudrait voir à consulter un psy pour régler tes problèmes avec le stade anal dans lequel tu t'es clairement perdu.
Cinq minutes plus tard, le voilà au sommet d'une tour à faire le cochon pendu au-dessus du vide.
- Lâche-moi, s'teu plaît! Lâche-moi!
- Comme tu veux.
Baloo exauce le souhait, émis dans la panique, il est vrai. Regrettable malentendu. Il n'était jamais allé jusqu'à tuer quelqu'un lors de ses expéditions punitives.
Avant ce soir.
Le tapage nocturne des rabatteurs de coiffeurs africains s’élève de la rue, ce qui n’empêche aucunement Zach de dormir comme une masse au milieu de son appartement aussi bordélique que le quartier Château d’Eau où il habite. Un poulpe éclaté sur le canapé. Toujours en peignoir, l’haleine rance, la prestance dans les charentaises, il écrase. Son téléphone sonne. Répondeur. Message-annonce crachoteux : « Ouais, c’est Zach. Laissez un message si ça vous amuse, je vérifie jamais.
Dédé ne paie pas de mine, et c'est là son meilleur atout. Sous son camouflage de pilier de bar de Roubaix, il est plus affuté qu'un opinel, il te taillade du joueur imprudent façon jambon, et ne laisse pas un gramme de bidoche autour de l'os. En tant que syndicaliste, il a perdu plus d'un combat face au rouleau compresseur capitaliste, la faute à la picole et à l'injustice sociale, par contre en tant que joueur, il en a essaimé derrière lui du rupin dépouillé. Modeste vengeance du peuple.
- Ah? Désolé. C’est pas trop grave, j’espère?
- Un peu. Je suis surdoué. Les gens imaginent pas la plaie que c’est d’être plus intelligent qu’eux. C’est un peu comme être un géant dans une maison de nains. On se cogne partout. Moi, je me cogne à la bêtise des autres. Alors, pour me soigner, je me force à me ramollir le cerveau. Pour devenir normal, quoi…
Plus Zack grandissait, plus la leçon se durcissait : « Y a pas d’états d’âme à avoir quand tu baises les plus faibles. Ceux qui signent pour un tour de table, y sont au courant du risque qu’ils prennent. Quand tu montes sur un ring, tu sais que tu vas prendre des coups dans la gueule, qu’tu vas saigner, t’as même notion que tu peux finir K.-O. À la fin du match, y doit en rester qu’un debout. Et ça doit être toi. Coûte que coûte.
« L’acteur monte sur scène , s’oublie lui- même.
Entre le lever et le tomber du rideau , il devient le personnage qu’il incarne »