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4,3

sur 2952 notes
Abandonné p 220/380.
Berthe, centenaire, vient d'être arrêtée, dès l'heure légale et c'est au poste de police qu'elle doit justifier d'avoir tiré sur son voisin avec un Luger, une arme allemande datant de la seconde guerre mondiale. Prolixe et grisée d'avoir un public tout à elle, la vieille laisse échapper un premier meurtre et, au fur et à mesure de la journée, les confessions s'enchaînent ainsi que les cadavres, avec toujours une justification de la vieille Berthe.

Une lecture qui commençait sous les meilleurs auspices, une mamie complètement barrée et l'occasion de revisiter sa vie, petite histoire dans la grande et en connaître un peu plus sur le sort difficile réservé aux femmes. Malheureusement une narration plate, un humour au premier degré et un manque d'esprit ont eu raison de mon intérêt. Je m'attendais à du politiquement incorrect caustique façon Jacky Schwartzmann, à l'esprit sarcastique d'Hannelore Cayre, ou le talent de conteur d'un Arto Paasilina, rien de tout cela et je suis restée sur ma faim.
Une lecture ennuyeuse et une grosse déception.
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Que ça fait du bien ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre qui me plaise autant.
Tout d'abord, l'écriture. C'est clairement du Audiard. On sent que l'auteur a grandi avec les tontons flingueurs. Très imagée, très verte, cette écriture va droit au but. Touché coulé !
J'ai d'abord ressenti une bouffée d'amour pour Nana qui m'a beaucoup rappelée ma propre grand-mère qui me manque tellement. Et ensuite, j'ai été submergée par une vague d'empathie pour Berthe.
Bref, ce livre a su créer en moi de véritables tsunamis de sentiments sans jamais tomber dans le pathos. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Bravo M. Philippon.

Pioche de novembre 2022 choisie par Mousquetaire11.
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Ah elle est gentille Berthe, mais elle est entière. Elle se donne sans compter, elle a le coeur sur la main, mais il ne faut pas trop lui en conter.

Elle a plus de cent ans Berthe, mais alors elle déménage. Elle va être sur la sellette Berthe, et c'est l'inspecteur Ventura, (pas Lino, mais André) qui va la passer au peigne fin.

Il aura du mal l'inspecteur Ventura, que Berthe appelle Lino ou Colombo, c'est selon. Il devra prendre des précautions avec Berthe. Il ne manquerai plus qu'elle lui claque entre les mains !

Si vous voulez détendre vos zygomatiques, prendre du bon temps, alors écoutez Berthe vous racontez sa vie. Mais attention, ne la titillez pas trop ! Vous risqueriez de passer un très mauvais quart d'heure. Ca décoiffe. Vous rirez aux éclats, mais également essuierez des larmes au récit de cette vie pleine de rebondissements.

Allez, vous reprendrez bien une petite chocolatine avec votre thé ?
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Merci pour ce moment....
Merci Benoît Philippon de m'avoir offert cette lecture jubilatoire. Merci pour les sourires, merci pour les fous rires et merci pour les émotions.
Parce que dans ce Mamie Luger, que de nombreux lecteurs recommandent (j'en fais désormais partie), il y a tout ça.
Préparez vos mouchoirs.
Il va y avoir des larmes à essuyer.
Il y a des descentes de caves plutôt sympathiques à effectuer (en bon bourguignon, je sais de quoi je parle) mais il y en a de périlleuses aussi.
Et dans ce coin du Cantal, c'est plutôt le cas.
Quand, à six heures du mat, les flics frappent à la porte de Berthe Gavignol (C'est son nom de jeune fille, et ne vous avisez pas de l'appeler autrement, vous allez la vexer et là... elle pourrait sortir l'artillerie lourde) barricadée chez elle, elle les accueille à coup de pétoire.
Avouez que la journée promet, surtout quand on sait que la Berthe est âgée de... 102 ans.
Et c'est que le début, nos gaillards ne sont pas au bout de leur surprise.
L'inspecteur Ventura (Je ne dis rien, mais vous comprendrez qu'avec un nom pareil y en a une qui va s'amuser) place la centenaire en garde à vue et commence l'interrogatoire.
Et là badaboum, il va se prendre le ciel sur la tête.
Si ce n'était que la charmante dame a plombé le fessier de son notaire de voisin, l'affaire pourrait être vite classée, mais en cent ans de vie, il s'en passe des choses.
À chacun ses jardins secrets.
Elle, c'est des cadavres qu'elle cache...
C'est parti, on passe du rire aux larmes.
Philippon réussi à nous embarquer dans son histoire en alternant les moments drôles, les moments tendres, les drames, impossible de lâcher ce bouquin.
Berthe va raconter sa vie au policier
La confession qu'il va entendre le fera passer par tous les sentiments.
L'idée de ce personnage atypique, aux antipodes de tous les criminels que l'on peut croiser dans nos lectures de romans noirs, est géniale.
C'est un bouquin qui ravira les amateurs d'humour noir, les lecteurs de polars et même les féru de thriller.
C'est simple, moi, je vous préviens, si vous ne le lisez pas, je sors le Luger de l'armoire et vous allez finir au fond de la cave au pied de l'alambic... non mais !!!




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Pathétique et réaliste dans l'acception du terme donnée par les chansons anciennes de Damia, Frehel ou Berthe Sylva.

Justement, c'est de Berthe dont nous allons suivre le destin alors qu'à 102 ans, elle est cuisinée sur le  lino  d'un commissariat auvergnat par l'inspecteur Ventura pour avoir tiré sur son notable et notaire de voisin avec un Luger allemand, vestige de la guerre 39/45.

Elle ne lui a pas réglé son compte, au tabellion, et il ne portera pas plainte, une vieille histoire les lie.

Flashback : on retrouve Berthe toute  gamine au début de la première guerre mondiale ou son père éparpille joyeusement ses entrailles dans celles rouge-carmin de Verdun.

Pas de quoi siffloter Carmen.

Une jeune mère absente mais une aimante grand-mère absinthe, ou plutôt tord-boyaux de sa fabrication à base de patates, de blé et de betteraves (ça donne envie !).

Dans un style nerveux et réaliste donc, truffé de balles et de belles tournures, le truculent récit va nous tracer le portrait pas vraiment sépia d'une mamie ni gâteau ni gâteuse (dont on imagine, pour les plus anciens, la voix en un mix de Régine (de Panam) et de Jacquie Sardou), avec, en guise d'apéro anisé, un interrogatoire d'anthologie où Audiard n'aurait pas craché sur les amuse-gueules, inspiré qu'il eut tété par l'auvergnate mamie flingueuse qui ne manque ni de répondant ni de passé pas simple.

L'aurait sûrement inspiré également l'histoire de Berthe quand elle raconte comment elle mit la main sur son arme de poing appartenant à un jeune SS à poigne qui avait décidé de la posséder, elle. Mauvaise pioche pour lui, bonne pelle pour elle dont elle se servit à différentes fins que le roman nous narre dare-dare (dard-dard ?).

Du huis clos poussiéreux du commissariat de province on est passé à une scène mouvementée de Mamie fait de la résistance, peu encline qu'elle fut à se laisser labourer sans fondement.

Faut pas pousser mamie dans les…orgies !

Quoiqu'elle ne fut pas toujours mamie et ne connut pas non plus que des orgies (loin de là), un triste mariage (même si son mari finit quand même par descendre à la cave), des amants de passage (pas sages du tout même, pour certains), un enfantement cruellement espéré qui tarde à arriver, des violences conjugales...mais quand même, quand même un amour incandescent!

Par touches intimistes remontées d'un passé douloureux, le sort finalement peu enviable de Berthe se répend entre ces pages qui se tournent avidement, nous racontant la vie d'une femme de caractère (euphémisme), rarement étouffée par les remords, qui, au crépuscule de son parcours chaotique se retrouve dans l'obligation de refaire douloureuse machine arrière en nous contant les effroyables embûches (mais pas de Noël) qu'elle dû traverser, et ce, pour notre plus grand bonheur de lecteur (sadique!)

Outre la truculence que le titre et la couverture rendent évidente (trop réducteurs aussi), le récit sait s'attacher avec une certaine tendresse aux aventures singulières de cette mamie flingueuse qui obtient toute notre empathie tant qu'elle n'est ni notre parente ni notre voisine.

Un excellent moment de lecture divertissante, certes, mais pas que, loin de là, on navigue même en pleine tragédie!!

PS : à ne quand même pas mettre entre toutes les mains, la crudité de certaines scènes pourrait incommoder même les végétariens les plus intégristes, il y a pas mal de pruneaux, de sauce tomate, des aubergines, des oignons et du gazon maudit.
 
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Oui...bon...
Facile et agréable à lire, Mamie Luger ne me laissera pourtant pas un souvenir impérissable.
Si je cautionne le propos qui est de dénoncer les abus envers les femmes dans les années d'après-guerre, je n'ai pas été touchée par cette mamie de 102 ans au langage cru et au Luger un peu trop facile.
Pardonnez-moi, mais quand les propos se font trop crus et tournent toujours autour du sexe, mamie ou pas, je reste de marbre.
Je pense simplement que les droits et la liberté de la femme se jouent sur bien d'autres domaines que celui-là et que, même s'il est inacceptable pour un homme de s'en prendre physiquement à sa compagne, la fameuse mamie y allait un peu trop facilement de la gachette...et de la braguette.
La fin était prévisible et n'a donc pas modifié mon impression générale.
Mais je tiens à préciser que je n'ai pas forcé ma lecture qui s'est révélée fluide du début à la fin.

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« Déjà gamine, elle ne ressemblait pas à un roseau mais plutôt à un tas de ronces. » Lorsque l'on rencontre Berthe Gavignol au début du roman, elle a tiré sur son voisin dans des circonstances qui restent à élucider, et a accueilli les policiers se présentant chez-elle à la pointe de sa carabine. Rien de bien surprenant jusque-là, si ce n'est que la dame a cent deux ans, n'a pas la langue dans sa poche, est « pliée en huit par son arthrose galopante », porte un appareil auditif, un pacemaker, pèse trente-huit kilos, et n'y voit plus grand-chose ! En garde à vue, elle est interrogée par l'inspecteur André Ventura, qu'elle appelle Lino, qui ne sait que faire de cette mamie au langage fleuri, qui l'irrite tout autant qu'elle l'attendrit. Se dresse progressivement le portrait d'une femme libre, et qui en a payé le prix, même si on peut questionner ses choix et sa forte tendance à se faire justice elle-même, à coups de Luger et de pelle ! le ton, d'abord humoristique, évolue progressivement alors qu'on entre dans ce qui est le vif du sujet : la violence faite aux femmes. Un beau portrait de femme qui dérange, et qui m'a fait questionner l'image réductrice peut-être de la gentille grand-mère !
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La vieille dame derrière sa fenêtre avec un fusil

Berthe Gavignol, cent deux printemps, n'est pas une mamie gâteaux à qui vous confieriez volontiers vos petits enfants (sans doute à tort d'ailleurs !). Elle n'est pas du genre à collectionner les petits napperons en dentelle et à raconter des contes de fées aux bambins avant qu'ils s'endorment. Non, sa collection se trouve à la cave, ou plutôt sous la cave, et l'histoire qu'elle va raconter, l'histoire de sa vie n'a vraiment rien d'un conte de fées…
Ce livre a l'étiquette « humour » sur Babelio : sans doute en raison du langage fleuri de Berthe, qu'on croirait sorti des films d'Audiard ou des livres de Frédéric Dard, et de la situation pour le moins extravagante dans laquelle elle se retrouve en garde à vue. Mais pourtant, c'est bien une histoire tragique dont il s'agit, un drame très noir éclairé par la personnalité d'une femme exceptionnelle qui a traversé tant bien que mal le vingtième siècle dans un petit village de province, marquée par la domination masculine dont elle tentera, toute sa vie, de s'affranchir, par différents moyens impliquant notamment un Luger (trophée pris à un nazi violeur), une pelle et la fameuse gnole de Nana.
Berthe nait en 1914 dans un petit village du Cantal. Son père est tué pendant la Grande Guerre, sa mère n'a pas le temps de s'occuper d'elle et c'est sa grand-mère Nana qui va l'élever, l'éduquer et l'aimer. Berthe est belle -très, et elle apprend vite à se servir de ses atouts, et tout aussi vite que dans le mariage, l'homme et la femme ne sont pas vraiment égaux. Pourtant, Berthe aura cinq maris (quelle obstination !), et sera veuve… cinq fois, et pas toujours à l'insu de son plein gré ! Mais elle aura aussi un grand amour, Luther.
A travers ce polar, c'est le portrait d'une femme anti conformiste et qui porte sa liberté en étendard. Berthe est une féministe avant l'heure, une femme d'une force ahurissante, que même l'inspecteur Ventura (André, pas Lino) qui l'auditionne pendant sa garde à vue ne pourra qu'admirer.
Noir, drôle, grinçant : réussi.
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Voici mon retour de lecture sur un roman qu'on m'a prêté : Mamie Luger de Benoit Philippon.
Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l'escouade de flics qui a pris d'assaut sa chaumière auvergnate.
Huit heures, l'inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière.
La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d'artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave.
Alors aveux, confession ou règlement de comptes ?
Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu'il va falloir creuser. Et pas qu'un peu..
En ouvrant Mamie Luger je n'imaginais pas une seule minute m'amuser autant !
Qu'elle est stupéfiante cette vieille dame de 102 ans. Quand elle canarde des policiers, elle se retrouve en garde à vue. L'inspecteur Ventura, chargé de comprendre ce qui s'est passé et la cause du comportement de cette grand-mère est bien incapable d'imaginer comment cette journée va se dérouler !
Mamie Luger se confesse.. Elle a 102 ans et elle a eu une vie haute en couleur.
Comment s'est t'elle retrouvé avec un Luger emprunté à un Nazi dans son placard ?? Pour le savoir il faut lire ce roman qui est vraiment excellent.
J'ai adoré le franc parler de cette femme, le comportement de l'inspecteur à son égard. Il est parfois agacé mais sait rester toujours humain face à cette vieille dame.
Elle va faire des rencontres dans ce commissariat, notamment le jeune Mouss, de couleur noir et stupéfait d'apprendre ce qu'à fait Berthe. En la voyant, il s'attendait à ce qu'elle soit raciste, vu son âge et lui sa couleur de peau. Mouss n'est pas au bout de ses surprises lol
J'ai vraiment passé un très bon moment de lecture et une fois encore j'ai failli arriver au travail en retard alors que je mange sur place ! Cela commence à devenir une habitude !
Tout m'a plu dans ce roman, et j'ai été surprise par cette fin. J'en avait imaginer plusieurs mais celle ci j'avoue ne pas l'avoir vu venir.
Elle est totalement cohérente et colle parfaitement avec l'ensemble.
Je vais m'arrêter là car de nombreuses chroniques ont eu lieu sur ce roman que je vous recommande avec plaisir :)


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C'est parce que j'avais envie d'une lecture drôle que j'ai choisi ce livre dans ma PAL. Je l'ai tout de même entamé avec un peu de circonspection car je me sais assez difficile quant à ce genre de littérature.
Eh bien, j'ai été vite rassurée.

Sacré personnage que Berthe Gavignol alias Mamie Luger. Cette vieille femme de 102 ans n'a pas la langue dans sa poche et la gâchette assurée. L'inspecteur Ventura, André de son prénom, et non Lino comme elle aime à l'appeler, s'en est vite rendu compte lorsqu'il l'a interpellée avec son équipe dans sa ferme au fin fond du Cantal. Alors que la police était intervenue en raison des coups de feu subis par le postérieur de M. Gore, le voisin, elle a essuyé à son tour un tir nourri et n'a eu d'autre choix que d'arrêter la responsable.

Tout commence donc sur les chapeaux de roue comme un bon roman noir plein d'humour. Les réparties truculentes de la centenaire font mouche et la plume de Benoît Philippon est jubilatoire.

Cependant, c'est loin de n'être que cela. L'interrogatoire se mue peu à peu en une véritable confession. C'est toute la vie de la prévenue, pas vraiment facile voire parfois dramatique, qui est peu à peu racontée. Par moments, l'émotion affleure et l'on découvre une héroïne féministe avant l'heure, au caractère bien trempé, qui a été confrontée à la violence, à la domination masculine.

Le langage est parfois un peu cru, les détails ne nous sont pas épargnés, et le trait est un peu forcé mais l'ensemble se lit avec plaisir, le sourire aux lèvres et l'on se laisse conquérir par cette "grand-mère centenaire, plus fragile qu'une brindille asséchée par une canicule trop longue, armée jusqu'au dentier et plus venimeuse qu'une vipère".
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