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4,31

sur 2867 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Abandonné p 220/380.
Berthe, centenaire, vient d'être arrêtée, dès l'heure légale et c'est au poste de police qu'elle doit justifier d'avoir tiré sur son voisin avec un Luger, une arme allemande datant de la seconde guerre mondiale. Prolixe et grisée d'avoir un public tout à elle, la vieille laisse échapper un premier meurtre et, au fur et à mesure de la journée, les confessions s'enchaînent ainsi que les cadavres, avec toujours une justification de la vieille Berthe.

Une lecture qui commençait sous les meilleurs auspices, une mamie complètement barrée et l'occasion de revisiter sa vie, petite histoire dans la grande et en connaître un peu plus sur le sort difficile réservé aux femmes. Malheureusement une narration plate, un humour au premier degré et un manque d'esprit ont eu raison de mon intérêt. Je m'attendais à du politiquement incorrect caustique façon Jacky Schwartzmann, à l'esprit sarcastique d'Hannelore Cayre, ou le talent de conteur d'un Arto Paasilina, rien de tout cela et je suis restée sur ma faim.
Une lecture ennuyeuse et une grosse déception.
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Philippon Benoît (1976-) – "Mamie Luger" – Les arènes / Livre de poche, 2018 (ISBN 978-2-253-24148-5)

Après une première lecture déjà, je notais "impression mitigée, si ce n'est glauque – à relire", et cette re-lecture n'a fait que confirmer cette première impression.

L'auteur dispose d'un style, d'une technique d'écriture, bref, d'un indéniable métier. Est-il pour autant conscient de commettre avec ce roman un véritable compendium des standards du racisme social et des clichés les plus éculés caractérisant la mentalité des bobos germanopratins, tels qu'ils s'étalent par exemple dans les colonnes du quotidien "Le Monde", véritable Pravda de ce milieu ?
Rien n'est moins sûr, tant ces gens respirent l'autosatisfaction et la certitude de détenir la vérité absolue.

La première forme de racisme qui s'étale ici avec complaisance s'inscrit dans une longue tradition franchouillarde, celle du mépris de la vie en milieu rural. C'est ici l'Auvergne, aux environs de Saint-Flour (p. 20) qui se voit décrite avec tous les sarcasmes habituels : depuis "la terre" de Zola, ce filon est inépuisable. L'auteur s'inscrit dans la veine actuelle cultivée par exemple par le récent roman de Frank Bouysse "Né d'aucune femme" (cf recension) ou encore "L'archipel du chien" de Philippe Claudel (cf recension).
L'héroïne, cette "mamie Luger" et sa grand-mère "Nana" sont donc des sauvageonnes à peu près illettrées, mais évidemment remplies d'un robuste bon sens (ce roman est basé sur des clichés fortement accentués) et fortement alcoolisées ; bien entendu, Berthe est une femme généreusement dotée de charmes charnels irrésistibles, à l'adolescence, elle découvre non pas les problèmes des menstruations mais la masturbation clitoridienne (l'auteur projetterait-il ses propres fantasmes sur son personnage ?).

Autre thème de prédilection dans la littérature franchouillarde, le racisme social anti-provincial prend ici la place la plus importante dans le récit : l'adjectif "provincial" est une injure très utilisée chez les parisiens de tout poil, et ce filon est tellement représenté dans la littérature française qu'on ne peut citer que quelques exemples parmi tant et tant d'autres (Mirbeau "Le journal d'une femme de chambre", Bordaçarre "La France tranquille", Ledun "La guerre des vanités", Siniac "Femmes blafardes" etc etc).
Ce racisme anti-provincial s'incarne ici dans le tableau de la petite ville (ce qui rappelle par exemple le récent roman de Marie-Hélène Lafon "Le soir du chien"), forcément peuplée de femmes hautaines cocufiées par des maris minables (là encore, le récit baigne dans les lieux communs). Ce racisme anti-provincial se double ici, comme si souvent, d'un racisme social visant les petits commerçants ainsi que les notaires (depuis Bruay-en-Artois, on sait grâce à Serge July et ses amis qu'un notaire ne peut être qu'un salaud, surtout s'il finit par se suicider car innocent).

Conformisme oblige, les hommes choisis par Berthe (qui ne semble vraiment pas maligne dans ce domaine) ou plutôt par l'auteur de ce roman, sont tous, sans exception, des crétins, des nullards, des faiblards, qui ne méritent que leur sort... à la seule exception – bien évidemment – du tout beau soldat noir états-unisien (ah, "les femmes et l'uniforme", c'est bien connu n'est-ce pas ? quel cliché !) seul homme digne d'une Grande Passion à la mode "Harlequin", d'ailleurs prénommé Luther comme le célèbre Martin.
Sinon, c'est bien connu, les garçons "ils sont très cons" (p. 226), et donc...
... Berthe (bis repetita : personnage créé par l'auteur) ne songe qu'à les utiliser, au pire sens du terme... Allez savoir pourquoi, le "féminisme" de Benoît Philippon me fait penser – surtout lorsqu'il amène en apothéose (p. 220) ce mot "libre" tant galvaudé aujourd'hui – à la "liberté" d'un Strauss-Kahn épaulé par Dodo la Saumure, d'un Baupin "libérant" les oiselettes écolos, d'un Darmanin demandant un service à une call-girl pour entrer aux "chandelles", club "libertin" comme chacun(e) sait.

D'ailleurs, pour ce qui concerne les autres nationalités des maudits mâles blancs, l'allemand est forcément un nazi, l'italien un sicilien soumis à sa "mamma" : là encore, l'auteur ne se fatigue guère et baigne dans les clichés racistes les plus consternants.

Et ça se termine par une mise en scène nauséeuse des chasseurs : pour ma part, il se trouve que l'un de mes voisins, octogénaire issu du monde rural profond, chasseur et pêcheur passionné, s'est vu doté par l'une de ses filles d'un gendre au moins aussi noir que ce GI habilement prénommé Luther : tenez-vous bien, il ne l'a pas zigouillé, et accueille chaque week-end ses rejetons métissés, incroyable, non ?

Pour conclure, deux sommets d'ignominie relevés dans ce roman.
Dès les premières pages, le poilu a "abandonné" sa fille (p. 21) pour partir à la guerre, puisqu'il "a préféré éparpiller ses tripes dans les tranchées froides" (p. 22).
Et cette phrase (p. 279) "elle avait un don pour l'élimination des embryons, aussi bien que pour celle de ses maris" se veut probablement drôle ?

Poubelle.
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Marketing efficace, plus encore avec sa couverture jaune du Livre de poche. Mais je ne pense pas que je me serais arrêté dessus si mon club de lecture n'en avait pas proposé la lecture pour ce mois prochain.
Premières pages… consternation. C'est assez pitoyable ! Une sorte de mauvais resucé des dialoguistes des années 60, une glose mal digérée et ressortie au mieux des pauvres possibilités de l'auteur.
Audiard, Boudard, Dard, Simonin surtout, avaient recomposé une façon de parler populaire mais dans laquelle leur génie avait su injecter toute leur verve, tout leur esprit et leur flamboyante imagination. Les allégories fleurissaient, drôles et inattendues.
Ici, tout est vulgaire, basique, sans jus.
J'ai tenu une dizaine de pages en pensant que cela allait peut-être s'améliorer…
Mais, non, c'est mauvais. Très mauvais !
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Abandonné autour de 60 pages... Trop lourd, trop trash, trop téléphoné, trop de clichés... J'avais déjà emprunté Petiote cet été et je n'ai pas réussi à m'intéresser aux personnages et à l'intrigue qui se dessinait. Ayant trouvé la fameuse Mamie Luger dans une boîte à livres, j'ai décidé de donner une seconde chance à l'auteur.

Mais là encore au delà de la façade humoristique caustique et dialogues gouailleux, je n'ai pas trouvé la matière, rien qui donne une chair romanesque aux héros et seconds rôles.
Sur le plan narratif on enchaine les épisodes entre interrogatoire et flash back en allant de l'invraisemblable au délirant... sans que l'auteur réussisse vraiment à me convaincre qu'il y a une bonne raison de rester à bord.
Et je passe sur les prétentions de leçons de vie distillées sans aucune subtilité !

C'est ma deuxième tentative avec Benoît Philippon et ma deuxième désertion : je conclus que cet auteur n'est pas pour moi.
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Abandon à la 30ème page, c'est vulgaire, lourd, mauvais, d'un humour bas de gamme. le fameux fakir fait partie de la même école. Ce style et ce genre de littérature m'irrite profondément et je comprends difficilement les éloges dithyrambiques de la majorité des lecteurs.
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J'en suis à la moitié du livre et ce n'est pas dit que j'aille au bout car si j'ai dévoré les 50 premières pages revigoré par la gouaille de la mémé, maintenant plus j'avance dans le livre, plus l'ennui se fait prégnant et moins mes sessions de lecture sont longues. J'ai commencé à tiquer quand j'ai lu la scène avec le nazi car je me suis dit que l'auteur ne se foulait pas trop niveau recherche de personnage pour le dépeindre, puis après en fait, ces peintures de personnages clichesques qui vont apparaitre dans la vie de mémé s'enchainent. C'est assez désolant car si le roman se veut caricatural, là c'est pas de la carricature, ou alors si c'est de la caricature grossière qui se limite au cliché en fait, du coup, c'est sans intérêt. Et niveau style, si la découverte du roman fait que la gouaille de mémé est sympathique, ca tourne vite en rond. Bref, parfois, je n'arrive pas à comprendre les notes sur babelio. Ca reste une énigme pour moi que ce livre soit aussi bien noté car même en tant que roman de détente , il ne remplit pas son rôle je trouve car beaucoup trop redondant. j'aurais dû commencer à le lire directement après l'avoir acheté car j'aurais pu me faire rembourser du coup.
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J'ai beaucoup hésité avant d'appuyer sur "ajouter une critique". Je ne me sens pas légitime. Parce que je n'ai pas réussi à le lire. Mais en fait, rien que ça est déjà une critique, alors j'y vais.
Un premier chapitre vraiment très prometteur : du second degré, un personnage désopilant, une entrée en matière fracassante.
Malgré ça, j'ai refermé le livre après être péniblement arrivée à la page 100 (soit environ un quart seulement). C'est très vulgaire, tellement que je ne trouvais plus cela drôle du tout. Un ramassis de clichés, je ne comprends pas comment ce livre peut être évoqué comme "féministe".
Grosse déception : je ne le recommanderai jamais.
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Je m'attendais à un livre drôle, car une mamie de 102 ans qui dégaine plus vite que son ombre pour régler ses problèmes matrimoniaux semblait être un point de départ prometteur. Malgré un langage fleuri, qui peut faire penser à Frédéric Dard, il s'installe une certaine lassitude du fait de la répétition de la situation : Berthe fait des mauvais choix et à chaque fois épouse celui qui va la rendre malheureuse et la maltraiter, et lorsque la coupe est pleine, la colère lui monte au nez et elle dézingue le type. Certains lecteurs y voient une revendication féministe de liberté et d'égalité. C'est extrêmement réducteur ! Plus on avance dans le roman, plus la description de Berthe me semble être le reflet de fantasmes masculins bien loin d'une quelconque revendication féministe. de plus on n'échappe pas à un certain nombre de clichés sur les femmes, les noirs, les beaufs, et même l'inspecteur.... Bref à part quelques dialogues imagés... Je n'ai pas trouvé ce qui pouvait susciter l'engouement des lecteurs.
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Début laissant augurer un roman déjanté, proche d'une version française de "Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" (Jonas Jonasson). L'histoire part d'une bonne idée : une vieille qui raconte innocemment à un flic sa vie passée à dégommer des types odieux à la façon d'un Nick Corey (1275 âmes, Jim Thompson). Chouette, chouette, je m'attendais donc à du politiquement incorrect, barré au possible, caustique à souhait, mais voilà … l'auteur tourne rapidement au répétitif faute d'imagination dans le développement de son idée initiale et s'embourbe inéluctablement dans le manichéisme aveugle, le cliché sommaire, le parisianisme nombriliste, le consensuel bien-pensant, et le wokisme primaire.
Tous les hommes (surtout les bouseux) sont des salauds de première, sauf ce grand GI noir, membré comme pas possible, virtuose du sexe, et prévenant comme pas deux ; pourtant, le gars en question cocufie allègrement sa propre femme qui aura la décence de mourir jeune d'un cancer, et laissera sa progéniture aux USA pour retrouver l'héroïne en France… mais comme il est noir, évidemment, il est absout ! L'héroïne joue de l'aiguille entre les jambes de jeunes filles enceintes, sans aucune notion d'anatomie, d'asepsie, de prophylaxie, … mais ça ne gène pas, puisque c'est l'héroïne. Que ce soit une faiseuse d'ange, c'est pour le bien de ces "pauvres" filles… Au bout d'un moment, je me suis dit qu'il manquait un passage LGBTQZHWX +++, … bingo …
Côté style, l'écriture plutôt simple et facile à lire sert une narration plate et un humour premier degré. Nous sommes loin de la verve et de la crudité d'un Alphonse Boudard, d'un Léo Mallet, ou d'un Antoine Blondin, loin loin du langage fleuri d'un Michel Audiard ; l'auteur lorgne indubitablement vers l'écriture compulsive, pondue au kilomètre, sans plan, ni maîtrise de construction d'un Frédéric Dard !
Pour conclure, je donnerai deux conseils à l'auteur :
1 - de réviser son Histoire : le 11 juillet 1914, la première guerre mondiale n'était pas déclarée (elle ne commence véritablement que début août), le Luger n'est pas une arme nazie, le modèle existait déjà lors du conflit de 14-18, etc.
2 – de lire des auteurs qui parlent de la ruralité française en connaissance de cause : Jean Giono, Henri Vincenot, Martial Chaulanges, Émile Guillaumin, Pierre-Jakez Hélias, Claude Seignolle, etc. Cela lui évitera de déraper dans le cliché facile … et aussi de lire "Le deuxième sexe" de Simone de Beauvoir, avant de se convaincre que c'est un livre féministe ...
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Pas grand chose à sauver là dedans a part le premier chapitre, celui qui a dû convaincre l'éditeur. Comme c'était un cadeau, je l'ai lu en entier, vite pour que cela cesse et maudissant celui qui m'a fait perdre mon temps. Un mec qui se croit de gauche lit les bd de Marsault en cachette et croit qu'il peut faire un bon roman de ce qui l'a coupablement séduit là dedans. En guise de féminisme il arrive à nous sortir des fantasmes masculins, en guise de corde sensible sur la question raciale ça reste assez raciste, en guise de trame narrative et de travail de fond, on est au même niveau qu'Émilie in Paris. Ça se mange comme un MacDo, vite parce qu'à froid on sent que ça va être ignoble et avec des regrets après.
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