Un infime espoir

Je repense à ma soirée de la veille, Agatha se croit maudite, mais c'est tout le contraire. Cette femme m'a envouté au premier regard, peut-être m'a-t-elle jeté un sort pour ne plus quitter mon esprit. Je m'habille à la hâte et me rends dans la cuisine du moulin où Alice prend son petit-déjeuner sur les genoux de Lucien. L'ambiance bonne enfant me fait sourire et m'attendrit. Lorsqu'Alice tourne son visage poupin, elle descend des jambes du meunier et accourt dans ma direction. Je m'abaisse et réceptionne son minuscule corps. De la confiture lui barbouille la bouche. En me relevant, je constate que Lucien et Florence nous observent avec beaucoup d'émotion dans le regard.

J'appuie le baiser et laisse parler mon envie, mon instinct pour le rendre plus profond, plus intense. Il remonte une main le long de mon bras puis sur mon visage pour prendre en coupe ma joue et rompre notre étreinte. Son pouce glisse sur ma lèvre inférieure. Il me sourit de tout son être, à présent son aura est rouge écarlate ; couleur de la passion.