Tel est le paradoxe de la perte : comment se fait-il que ce qui n’est plus nous pèse tant ?
Je ne sais pas ce que t'a fait cette personne, et je ne suis pas sûre de vouloir le savoir, mais on n'accorde pas son pardon au nom d'autrui; c'est quelque chose qu'on fait pour soi. Cela revient à dire : "Ne fais pas de moi une victime. Tu n'es pas assez important à mes yeux pour devenir l'objet de ma haine." En réagissant ainsi, ton ennemi reste enchaîné à son passé. Mais toi tu es libre.
Ceux qui l'ont vécue savent que les mots ne pourront jamais la décrire.
Et ceux qui ne l'ont pas vécue ne comprendront jamais.
It turns out that sharing the past with someone is different from reliving it when you're alone. It feels less like a wound, more like a poultice.
J’en étais également arrivée à comprendre que tous mes personnages et moi-même avions les mêmes motivations. Qu’ils soient à la recherche de pouvoir, de revanche ou d’amour, ils éprouvaient tous une forme de faim. Plus on manque de quelque chose, plus on en a désespérément envie.
Les armes dont dispose un écrivain sont imparfaites. Certains mots n'ont plus de relief, tant ils ont été galvaudés. Amour, par exemple. Je pourrais écrire mille fois le mot amour et ainsi susciter mille sentiments différents en fonction des lecteurs.
Quel intérêt de coucher sur le papier des émotions trop complexes, trop intenses, trop énormes pour être traduites par un alphabet ?
Amour n'est pas le seul mot imparfait.
Il en va de même pour haine. Et guerre.
Et espoir. Oh oui, espoir !
Je m'émerveille de la façon dont tous ces gens livrent leur vie, comme s'ils n'étaient pas assis sur un baril de poudre, comme s'ils ignoraient que l'on risque de découvrir quelque chose de terrible quand on ouvre le rideau d'une vie ordinaire.
Je ne crois pas en Dieu. En revanche, ici, assise en compagnie de personnes dont c'est le cas, je me rends compte que je crois en l'être humain, dans sa capacité à aider son prochain et à s'épanouir envers et contre tout. Je crois que l’extraordinaire prend chaque jour la meilleure part sur l’ordinaire. Je crois que le fait d'avoir quelque chose à espérer, même si ce n'est qu'un lendemain meilleur, est la drogue la plus puissante de la planète.
« Parfois il suffit de considérer une tragédie d’un autre œil pour y voir un miracle. »
« Il suffit parfois que quelqu’un vous considère comme tel, sans accorder d’importance à votre allure, pour redevenir un être humain »