Le fameux Théâtre de rire et d'épouvante, le "Grand Guignol" est né, rue Chaptal à Paris, dans une chapelle, unique vestige d'un ancien couvent janséniste. le peintre Rochegrosse qui y avait installé son atelier, y peignant ses deux célèbres toiles "La mort
De César" et "La fin de Babylone", l'abandonna et, en 1895, un théâtre-salon y fut ouvert par Henri Ludo.
Dès l'année suivante, ce Théâtre devenait "le Grand Guignol".
On y avait accès par une étroite impasse et la soirée d'inauguration fut mémorable. le programme ne comprenait pas moins de sept pièces et un prologue qui avait pour titre "Boniments de mademoiselle Guignol", soit plus de quatre heures de spectacle.
Oscar Méténier, son directeur inventa une formule nouvelle qui allait avoir un succès considérable. Elle consistait à réunir dans un même programme plusieurs pièces courtes, généralement en un acte, parfois en deux et de caractère différent - tour à tour, drames ou comédies.
Les drames étaient rapides, violents, cherchant à ébranler les nerfs des spectateurs. le Grand Guignol fit parfois sa publicité en disant qu'une infirmière était dans la salle. Des prodiges d'ingéniosité étaient dépensés dans ce théâtre pour créer, avec des moyens pourtant réduits de mise en scène, les atmosphères les plus angoissantes et les plus hallucinantes.
Cet excellent recueil reprend les pièces les significatives du genre inventé par le Grand Guignol qui, pour certaines, sont signées de noms prestigieux. "
L'homme qui a vu le diable" est écrite par
Gaston Leroux, "
La dame de bronze et le monsieur de cristal" par
Henri Duvernois, "L'amant de la morte" par
Maurice Renard et "La griffe" par
Jean Sartène.
Mieux vaut le dire tout de suite : on va au Grand Guignol lorsque on a besoin d'émotions fortes....et de plaisir