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Très beau livre, on y apprend beaucoup sur la culture des gens du voyage, leur triste sort pendant l'occupation, une vérité souvent occultée en France. Cette enfant qui devient femme est fascinante
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Danielle : "Roman prenant, dérangeant et instructif ! L'écriture soutenue, l'est parfois un peu trop... c'est le seul bémol"
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On n'entre pas impunément chez les Manouches, ni dans le présent, ni dans la mémoire.
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Premier roman de Paola Pigani, lu après le deuxième, Venus d'ailleurs. le thème est proche : s'immiscer au coeur d'une population sinistrée. Si Venus d'ailleurs s'attachait à l'itinérance de ceux qui fuient une guerre, une oppression, et la menace permanente, N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures aborde en contraste la mise en captivité d'un peuple essentiellement nomade. La guerre est encore ici le prétexte à contrôler les gitans.

« En période de guerre, la circulation des nomades, individus errant généralement sans domicile, ni patrie, ni profession effective, constitue, pour la défense nationale et la sauvegarde du secret, un danger qui doit être écarté"

Eux qui avaient déjà payer leur tribu à la France lors de la Grande Boucherie de 14-18, sans pour autant recevoir l'inutile honneur de figurer sur les monuments de gloire posthume, se retrouveront séquestrés en zone occupée dans des camps qui n'ont rien à envier aux sinistres établissements polonais ou allemands.

C'est à travers Alba, une toute jeune fille qui découvre les émois de l'adolescence, que l'auteur nous fera vivre le quotidien misérable du groupe, grossi peu à peu des nouveau-nés ou d'arrivants arbitrairement désignés.

Toute la vie dans ce camp est synonyme de perte : de l'identité, de la liberté, de l'envie de vivre même pour certains. L'évasion est illusoire, à l'extérieur , il ne suffit pas d'échapper à la vigilance des Schmits, la horde des bien-pensants est là pour signaler les errances et envoyer à l'abris des regards les différences qui incommodent.

Superbement écrit, le récit ne peut que nous séduire et nous rallier à la cause de cette minorité, malmenée dès que les désordres de la vie sociale réclament un bouc émissaire.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Quelle belle écriture pour nous emmener sans nos chaussures dans cette histoire en forme de devoir de mémoire.

Merci à l'auteure d'avoir ainsi mis en lumière l'internement des manouches lors de la seconde guerre mondiale. Ces personnages sont si forts et si faibles à la fois, traités comme des moins que rien et privés de tout...J'ai honte de ce que l'homme est capable de faire à ses semblables...

Et dire que l'histoire ne fait que se répéter...aujourd'hui ce sont les réfugiés qui se retrouvent ainsi...

Un livre à lire pour la beauté de son écriture, pour le devoir de mémoire, pour ne pas oublier.
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En 1940, Alba est une fille de quatorze ans, c'est le drame qu'elle va vivre avec les siens, que l'on suit dans ce beau roman, qui traite d'un sujet sombre avec beaucoup d'empathie et de poésie. Entre 1940 et 1946, les nomades, tziganes, romanichels des Charentes ont été internés au camp des Alliers à Angoulême, sous la surveillance des autorités française et sur ordre de la Gestapo. le lecteur est plongé au coeur de la détresse des gens du voyages obligés d'être sédentaires, privés de tout, qui vont perdre des êtres chers, leurs roulottes, leurs chevaux, les cordes de leur violon mais ne perdront pas leur résistance face à l'adversité. Alba qui devient femme dans ses conditions dantesques passe par des moments d'immense tristesse, mais l'espoir revient car elle rencontre l'amour et la maternité. C'est très beau regard sur la différence.
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J'ai lu ce roman, inspiré d'une histoire vraie, il y a quelques temps mais j'en garde un vif souvenir.
J'ai l'habitude de lire des ouvrages sur la seconde guerre mondiale, mais j'ignorais que les gens du voyage avaient eu aussi été parqués dans des camps à part des autres, et qu'ils avaient interdiction de voyager pendant la guerre.
Ce roman est très touchant, j'ai été captivé par l'histoire et j'ai beaucoup aimé le personnage d'Alba.
C'est vraiment un très bon livre, à qui je mets avec plaisir 5 étoiles, et qui ne s'oublie pas de sitôt.
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Quand il m'arrive de manquer de références de livres à lire (je plaisante bien sûr !!!), je fréquente les cafés littéraires...

C'est comme ça que j'ai récupéré celui de Paola PIGANI : "N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures".

Je dois bien l'avouer, j'ai totalement fait confiance aux lectrices qui ne tarissaient pas d'éloge pour ce livre, en ignorant même jusqu'au sujet.

Et là, surprise ! Quand ce n'est pas moi qui cherche les romans historiques, ils viennent à moi !

Nous sommes dans la région d'Angoulême en novembre 1940. L'ordre est donné par la Feldkommandantur aux sans domicile fixe de rejoindre le camp des Alliés. Alba a 14 ans à l'époque. Sa famille, comme de nombreuses autres, va devoir s'y installer. La sédentarisation devient la règle, les roulottes doivent être mises au rebut et les chevaux vendus. Même le feu est interdit. Pour combien de temps ?

C'est un magnifique roman sur les Tziganes, leurs modes de vie, leurs rites, leurs traditions, leur relation fusionnelle avec Dame Nature, source de richesses. Il retrace cette soif de liberté que seul le mouvement peut assouvir. Il met en valeur la place des femmes parfaitement incarnée par le personnage d'Alba, et plus encore par Rita, cette vieille femme qui fait obéir l'ensemble du clan, hommes, enfants, tous s'y soumettent. Ce roman m'a fait penser à "Grâce et dénuement" d'Alice FERNEY dans cette approche ô combien respectueuse des Tziganes et de leur condition.

C'est aussi un roman qui a le mérite de relater, une nouvelle fois, une page de l'Histoire négligée par les programmes scolaires. Ce roman est écrit sur la base des témoignages d'Alexienne Winsterstein qui a inspiré le personnage d'Alba. 350 Tziganes furent internés au camp des Alliés entre 1940 et 1946. Il s'agit du dernier camp d'internement libéré sur la trentaine qui a existé en France occupée. Au total, ils ont accueilli 6500 hommes, femmes et enfants.

Il traduit le désarroi de ces familles contraintes de se regrouper et de renoncer à leur existence passée :

"Durant la toute dernière partie du voyage, ils avancent hébétés comme si on leur avait intimé l'ordre de marcher sur l'eau. de fait, c'est une horde de noyés qui franchit le portail du camp des Alliés ce jour de novembre 1940." P. 37

Il s'attache à décrire leurs conditions de vie. Nous sommes en temps de guerre. La misère, la faim, le froid... guident leurs moindres faits et gestes.

J'ai été bouleversée par cette scène des fêtes de Noël. Une parenthèse avec des femmes belles, lavées, des enfants gâtés avec des sucettes de caramel réalisées dans des cuillères à café, et puis ce spectacle d'ombres chinoises donné par Louis, le père d'Alba. Un très beau moment de fraternité.

Ce roman met le doigt sur le choc des cultures qu'exacerbe ce type de structures. Comme souvent, il y a les dominés et les dominants. Pour les premiers, il s'agit d'imposer à ce peuple une manière d'être, de vivre...

"Le camp d'internement se veut être un camp d'éducation où tout le monde doit oublier son mode de vie antérieur, apprendre les joies de la sédentarisation, le plaisir de vivre dans les ersatz de maisons qui se putréfient sur des sols froids et humides, traversés de toutes sortes de rongeurs et d'insectes nocifs, le plaisir d'être coupés de la bienfaisance des arbres, du vent et de la lune." P. 61-62

Pour les dominés, il y a la force irrépressible des origines, des valeurs, des codes, des références, et les déchirements qu'occasionnent l'abandon de ce qui donnait un sens à leur vie, à l'image de leurs animaux...

"Leurs chevaux sont leurs ailes, leur puissance, leur signe extérieur de richesse." P. 55

Je fais partie de celles et ceux qui pensent que les livres peuvent nous permettre d'évoluer dans notre relation à l'Autre. Dans le contexte actuel d'afflux de migrants en Europe et plus près de nous, en France, le roman de Paola PIGANI donne indéniablement un éclairage tout particulier sur les écueils de certaines modalités d'intégration. Essayons de ne pas les renouveler !
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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le titre nous emmène savamment dans l'univers abominable que les français et les allemands ont concoté pour les gens du Voyage en 1940 !
poignant et instructif ; note finale optimiste la vie reprend ses droits
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L'internement des Tsiganes au camp des Alliers de 1940 à 1946. Paola Pigani sait évoquer la souffrance d'un peuple privé de la sève de la liberté, humilié, rejeté, sans misérabilisme. Un écriture qui laisse la place à toutes les douleurs et au silence.
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