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Citations sur Chine : Histoire de la littérature (18)

Les plantes n'émettent pas de son, que le vent les embrasse et elles crient ; l'eau n'émet pas de son, que le vent la soulève et elle crie ...
Le métal et la pierre n'émettent pas de son, qu'on les frappe et ils crient. Il en est de même pour l'homme en ce qui concerne la parole. C'est quand il est désemparé que la parole s'ensuit, alors son chant contient de la pensée, ses pleurs sont authentiques. Tout ce qui sort de la bouche et qui a une résonance vient sans doute de l'injustice. Qu Yuan, 340 ? - 278 ? av. J.C.

p. 128
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Liu Xie (261-303), sur l'inspiration.
Quant à cette rencontre avec l'inspiration, passage fugitif,
on ne peut échapper à sa venue, on ne peut en arrêter le départ ;
ces choses souterraines disparaissent comme des ombres,
et reviennent à la vie comme l'éveil d'un écho ...
Le souffle de la pensée sort de la poitrine,
source de mots surgie des lèvres et des dents ;
bourgeons tendres qui jaillissent et s'épanouissent
et que le pinceau et la soie peuvent s'arroger,
harmonie qui emplit le regard, musique lointaine qui inonde l'ouïe.
Puis tout sentiment est bloqué ;
la volonté s'en est allée, l'esprit reste lié ;
on est comme le tronc sans sève, comme une rivière à sec.
Pour saisir l'âme fugace, en exploreriez-vous les profondeurs,
pour appeler votre force vitale, la stimuleriez-vous,
l'esprit viendrait en rampant, avec un son discordant,
la pensée s'avancerait en hurlant, arrachée à elle-même.
Voilà pourquoi vous vous repentiriez d'écrire, l'humeur épuisée.
Oh toi qui es en moi, que mes efforts ne peuvent tuer,
Je me frappe la poitrine, je me lamente sur moi,
mais je reste ignorant de ce qui ouvre et qui ferme.

p. 111
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C'est la culture qui fait la Chine ; être chinois ne peut se définir autrement que par le partage d'une même culture ; il n'y a pas d'autre définition de cette nation qui considère comme barbares tous ceux qui l'ignorent, qu'ils vivent à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières, et qui sinise même ses envahisseurs, justement en les cultivant. Cette culture est empreinte d'une morale qu'on pourrait appeler pragmatique, car son but est la sagesse, un art de vivre ; elle a pour but d'éviter la violence, de vivre en société en échappant aux seuls rapports de force, et ce côté utilitaire explique pourquoi y sont englobés aussi bien des oeuvres de sages ou de philosophes que des traités techniques et pratiques. Dans cette civilisation, les rites tiennent la place qu'occupe le droit en Occident pour régler la société, développer le contrôle de soi ; la culture et les rites doivent permettre de maîtriser les passions, d'accroître la partie spirituelle de l'homme. Or les rites ne s'appuient ni sur une métaphysique, ni sur le raisonnement logique, mais sur l'expérience, la vie, c'est-à-dire sur l'histoire.

p.86
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Je reste la nuit entière les yeux ouverts,
Je te le dois n'ayant su te faire sourire.
Yuan Zhen (779-831)
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Bai Yuji (772-846). Pensant au rat dont la légende dit que s'il vit mille ans, il lui pousse des ailes et devient chauve-souris, il écrivit :
"Pour son millième anniversaire, le rat devient blanc
et se transforme en chauve-souris.
Caché dans les profondeurs d'une grotte sans lumière,
pour éviter pièges et filets.
Comme moyen d'échapper au malheur,
ce plan est une réussite.
Mais la sécurité vaut-elle de passer une vie
dans l'obscurité ?"

p. 250
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Li Bai, 701-762. "Les cris des corbeaux à l'approche de la nuit".
Près de la ville qu'enveloppent des nuages de poussière jaune, les corbeaux se rassemblent pour passer la nuit.
Ils volent en croassant, au-dessus des arbres ; ils perchent dans les branches en s'appelant entre eux.
La femme du guerrier, assise à son métier, tissait de la soie brochée ;
Les cris des corbeaux lui arrivent, à travers les stores empourprés par les derniers rayons du soleil.
Elle arrête sa navette. Elle songe avec découragement à celui qu'elle attend toujours.
Elle gagne silencieusement sa couche solitaire, et ses larmes tombent comme une pluie d'été.

p. 230
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Li Bai (701-762), "En cherchant le maître taoïste Yongzun à son ermitage".
Parmi les pics dont l'émeraude touche au ciel,
Vous vivez librement, oubliant les années.
J'écarte les nuées pour chercher la route ancienne ;
Je m'appuie aux arbres pour écouter les sources.
Dans la tiédeur des fleurs, des boeufs noirs sont couchés ;
Sur les pins élevés, les grues blanches s'endorment.
Tandis que nous parlons, le crépuscule est tombé sur le fleuve,
Et seul je redescends dans le froid et la brume.
p. 232
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Ses idées l'amenèrent à se débarrasser de toute la lourdeur des démonstrations; il donna à la pensée la dimension de l'imaginaire. (sur Tchouang-Tseu)
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