Il fait assez sombre à l'intérieur et il y règne ce froid qui s'installe dans les vieilles maisons qui n'ont pas été habitées depuis un moment. Une sensation de creux, comme si les briques avaient renoncé à croire que quelqu'un allait enfin venir leur donner un but.
les pelouses sont jonchées de couvertures à pique-nique, comme un immense couvre-lit en patchwork en attente d'être cousu.
Quand j'ai vu la petite peluche là sous la pluie, abandonnée contre le portail de Mme Goldman, mon cœur s'est arrêté. Elle est sale et trempée,laissée là depuis des heures peut-être, mais sa veste bleue vif luisait sous les gouttes. Ce n'était pas le même lapin; j'en étais certaine quand je l'ai ramassé avec des mains tremblantes et un hurlement coincé dans la gorge.
J'ai longtemps été seule. d'une certaine façon, je le suis encore. Alors, je m'efforce d' être attentive à ceux qu'on délaisse. J'ai appris à quel point la gentillesse est importante. Essentielle même.
Le flirt. La promesse d'une relation future. Cet intermède idéal avant qu'on se connaisse vraiment l'un l'autre.
J'explose, comme si elle m'avait accusée de l'avoir volée ou je ne sais quoi. Mes mâchoires se serrent tandis que la rage déferle en moi. Mes doigts se crispent comme des griffes. Je me sens plus animale qu'humaine.
Je sais comment les mots se répandent. Ils prennent feu et l'incendie se propage, d'une personne à une autre, dévorant.
Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer
On vieillit mais on ne grandit pas vraiment . On ne change pas vraiment.
La vie était plus simple avant, sans les seins, le sexe et cette obsession de devenir autre chose, mais je ne peux quand même pas m'arrêter de grandir - je veux grandir - et elle, il faut qu'elle me lâche un peu.