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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Années 80, le jeune Luc Kazian est retrouvé sauvagement assassiné.
Mais qui est l'auteur de ce terrible meurtre ? Et la victime est-elle réellement ce qu'elle parait être ?

La narration se fait à deux voix. Tout d'abord Bertrand, coiffeur de son état et meilleur ami de Luc. Puis Françoise la psy de Luc. Cette alternance permet de voir l'intrigue sous un angle différent.

Si le démarrage est un peu long et confus, il met rapidement le lecteur dans un état tel qu'il prend sympathie pour la victime, qui n'est pourtant pas un enfant de coeur.
Dans les nuits nantaises, on se retrouve vite dans le milieu de la nuit, avec ses violence et ses abus d'alcool, de stupéfiants et de sexe. Malgré tout je pense que l'auteur n'a pas poussé assez cette violence à son paroxysme
J'ai trouvé les personnages très bien travaillés, leur psychologie également. Surtout celle de Luc qui est le personnage principal , mort et que l'on découvre petit à petit à travers les yeux des autres personnages.

L'écriture de Carl Pineau est très agréable, bien travaillées également et s'adapte parfaitement aux personnages qui racontent son histoire.

L'intrigue est très bien menée, je n'ai pas vu arriver la chute et c'est peu dire. J'ai juste a regretter que le policier de l'enquête n'ai pas été plus présent. Je pense que dans les années 80 la balistique et autres techniques policières étaient déjà bien utilisés, ce style de détails auraient pu apporter un plus au roman (même si bien évidement la science n'était pas aussi fiable qu'aujourd'hui).

Pour conclure ce roman est addictif a souhait. On tourne les pages sans s'en rendre compte.. mais surtout on n'a aucune envie de refermer le roman avant la fin. Pour un premier roman c'est un très bon roman (avec quelques défauts, mais tout à fait pardonnable). Je suis donc sous le charme de Carl Pineau et vais suivre avec attention la suite de sa carrière… d'autant qu'il me semble que d'autres romans sont en préparation
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Avec son premier roman, l'auteur, Carl Pineau, fait le pari de nous embraquer dans les années 80, ce qui est très intéressant et je dois dire que de ce côté-là on est servi…. L'ambiance est vraiment palpable et tellement bien retranscrite qu'on s'y croirait.

Une histoire somme toute banale, un caïd des nuits nantaises qui se fait assassiner, cela aurait pu être une histoire simple, sans fioriture qui aurait fait passer un bon moment, sans laisser de souvenir impérissable. Mais l'auteur a un vrai talent et la construction narrative est excellente avec ces flashbacks, permettant peu à peu au lecteur de comprendre pourquoi le personnage principal, Luc, est retrouvé mort ce 22 décembre 1989, deux balles dans la peau, partiellement calciné…

L'auteur a réussi le tour de force de m'entrainer dans cette ambiance sombre du monde de la nuit, avec cette liberté qui prédominait au début des années 80, avec sexe à gogo, sans protection… C'est glauque, c'est cru, c'est noir et tellement bien construit que l'on visualise la drogue, les dealers, les boites de nuit avec ces videurs, bâtis comme des armoires… King Kong, un personnage secondaire archétype des nuits chaudes…

Bertrand, coiffeur et seul véritable ami de Luc., qu'on aime et déteste à la fois, queutard sans vergogne, confronté à la perte de son meilleur ami… Petite frappe des milieux nantais, dealer d'herbe à ses heures, mais avec de l'honneur, car ne veut pas toucher à la drogue dure… Qui fera connaître les endroits les plus mal famés de Nantes à Luca… Il va l'initier au monde de la nuit, comme un grand frère qui guide…

Françoise, psy de Luc depuis son enfance, qui a développé des liens qui peuvent sembler particuliers, mais que l'on arrive à comprendre au fil de la lecture.

La trame est différente de ce que j'ai pu lire jusqu'à aujourd'hui, puisque ce n'est pas réellement un déroulé d'enquête policière que nous suivons, mais la voix de ses amis qui nous font remonter le fil des évènements.

Carl Pineau, propose une intrigue très bien bien ficelée qui peut sembler débuter lentement, mais qui peu à peu entraine le lecteur vers des révélations qui donnent envie de poursuivre la lecture pour comprendre et surtout apprendre à connaitre ces personnages très bien construits, très différents les uns des autres, certains détestables, d'autres attachants… Un langage très crue,parfois vulgaire, qui peut choquer… Mais auquel on se fait très bien puisqu'il cadre parfaitement aux personnages et à l'atmosphère des années 80.

J'ai particulièrement apprécié l'alternance des points de vue et celle alternance entre passé et présent… Même si parfois, il fallait que je m'accroche pour savoir qui parlait … Les indications de temps restent assez floues, certainement voulues par l'auteur pour dérouter son lecteur et l'obliger à se concentrer sur l'intrigue et la construction narrative.

L'auteur parsème son histoire des évènements majeurs des années 80, l'élection de Mitterrand… La chute du mur de Berlin… La découverte du Sida et surtout l'impact que cela va avoir sur les relations sexuelles, la prise de conscience du danger des MST… Mais surtout la transcription de la vie des jeunes de cité et la seule échappatoire qu'ils trouvent en dealant, la place qu'ils ont du mal à se faire sans ces années « touches pas à mon pote » et le racisme auquel ils sont confrontés… En fin de compte, même si les choses ont quelque peu changé… Malgré les années d'écart… Peu des choses ont changé… Dans l'esprit de certaines personnes…

La couverture, faite «maison» présente bien l'ambiance froide et sombre des nuits nantaises dans laquelle le lecteur va plonger.

Pour un premier roman, l'auteur propose un excellent livre, auquel je n'ai trouvé aucun défaut, une plume très bien travaillée et un talent d'écrivain pour le plus grand plaisir des lecteurs amoureux des bons polars.
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L'Arménien est le premier tome de la série de polars Nuits Nantaises.

Le 22 décembre 1989, Luc Kazian est retrouvé mort dans la forêt de Touffou. Il a été assassiné. Il semblerait que l'on se soit acharné sur lui. Qui en voulait à ce jeune homme connu dans le milieu de la nuit ?
Qui sait vraiment qui il était ? Bertrand, un coiffeur, qui est son véritable ami et copain de virées ? Françoise de Juignain, sa psychiatre, qui voit en lui un orphelin perturbé ? Greg Brandt, l'inspecteur de la police criminelle, qui pense enquêter sur un crime lié à la drogue ?

Ce livre est écrit à deux voix : celle de Bertrand qui fréquente des milieux interlopes : drogue, sexe, alcool... et celle de Françoise, la psychiatre de Luc. le point de vue de Greg Brandt nous sera raconté aussi par cette dernière. L'alternance des deux narrateurs est particulièrement réussie dans ce livre, car, le niveau de langage n'est pas le même, selon la personne qui raconte. le style est beaucoup plus soutenu quand c'est la médecin qui s'exprime.

Ce polar nous fait voir au-delà des apparences. Lorsque j'ai lu la quatrième de couverture, je m'attendais à une enquête sur un truand, je pensais que l'intérêt du livre se situait dans la recherche du coupable. Et en fait, ce n'est pas que cela. Au fur et à mesure de l'histoire, nous découvrons la vie et la personnalité de Luc. Aussi, je me suis attachée à ce jeune homme.

Le récit est aussi une alternance du passé et du présent. Cela m'a impliquée dans l'enquête, et j'y suis allée de mes suppositions. À la page 230, j'ai pensé avoir une idée du coupable et ... j'étais loin de la vérité. La chronologie des faits, l'identité du meurtrier, ainsi que son mobile, ne sont révélés que dans les dernières pages. Quelle fin surprenante ! Je ne l'ai pas vue venir. Et pourtant, ensuite, tout s'imbrique parfaitement.

Un polar très agréable à lire, qui rend bien compte de la noirceur du monde de la nuit des années 80, et qui fait bien se triturer les méninges. Je lirai avec plaisir le deuxième tome, le Sicilien.
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Le cadavre d'un jeune homme atrocement assassiné est découvert. Il s'agit de Luc, dit l'Arménien, une petite frappe De Nantes. La police croit à un règlement de comptes sous fond de trafic de drogue. Françoise, psy de la victime, tient à suivre l'enquête. Que veut-elle cacher ? En parallèle, Bertrand, ami de la victime, culpabilise de l'avoir initié au trafic.

L'arménien est un polar original et ingénieux. Ici, ce sont les proches de la victime qui mènent l'enquête. Enfin le lecteur n'est pas assaillis par les tergiversations des flics, ni par les lourdeurs de procédure. Dans ce roman, le policier répond aux clichés uniquement en apparence. On le croit torturé et alcoolique, alors qu'il est plutôt sympathique et et aime la bonne chère.

J'ai apprécié ma lecture, l'intrigue est efficace et j'ai apprécié le dénouement. Si vous êtes fatigués des polars qui se ressemblent, vous serez agréablement surpris avec celui-ci. L'intrigue se passe à Nantes dans les années 80, j'avoue que pour moi ça aurait pu se passer n'importe où à n'importe quelle époque, l'histoire demeure captivante. Si vous le lisez pour connaître plus sur l'Arménie, je dirai que ce n'est pas la vocation de ce roman. Enfin, notre victime aurait pu être d'un autre origine qu'un Arménien. Ce n'est pas étonnant que les opus suivants de la trilogie "Nuits nantaises" soient "Le Sicilien" et "Le Nantais". Je serai curieuse de les découvrir.
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CRITIQUE
Nantes, 1989 - le corps de Luc Kazian est retrouvé dans la forêt de Touffou. Aucun doute, il s'agit d'un meurtre.
L'inspecteur Greg Brandt, aidé de la psychiatre du jeune homme, mène l'enquête.
Les histoires de caïds, de dealers etc... ne m'intéressent pas vraiment et pourtant Carl Pineau a réussi à m'entraîner dans son univers.
Il ancre son récit dans la réalité en nous rappelant certains événements des années 80, la chute du mur de Berlin, la découverte du Sida ainsi qu'une description de la vie nocturne de Nantes qui me paraît très "remuante".
En donnant la parole aux proches de Luc et en décrivant leur ressenti, l'auteur en a fait un personnage très attachant, même s'il est loin d'être un enfant de choeur.
On y découvre des êtres malmenés par la vie ni tout-à-fait bons ou mauvais, des personnes presque communes.
Après un début calme, les choses s'accélèrent et l'on a hâte de découvrir le fin mot de l'histoire (qui m'a émue).
" L'arménien" est une très bonne surprise et a ce petit je ne sais quoi qui reste dans les mémoires et en fait une réussite.
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Bonjour mes Lecteurs,

Voici un bon polar que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "l'Arménien" de Carl Pineau.

Ce roman revient sur la vie de l'Arménien, alias Luc Kazian, qui fut retrouvé sauvagement assassiné. L'inspecteur Brandt Greg, aidé de son collègue Joss Barrault, vont enquêter pour retrouver les assassins.

Le roman se raconte à la première personne du singulier, mais à deux voix : celle de la psychiatre Françoise de Juignan et de Bertrand , coiffeur et meilleur ami - comme un frère - de Luc.
À l'aide des souvenirs qu'ils ont gardé de Luc, on va en apprendre un peu plus sur les circonstances de sa mort et savoir qui est le tueur.

On se retrouve entraîné dans les nuits nantaises, mafieuses, dangereuses, dirigées par la consommation excessive d'alcool, le "bizness" de la drogue, et la violence qui en découle.

Le personnage de Luc, bien que mort dès le départ, se retrouve vivant et propulsé en personnage principal par les deux autres protagonistes qui racontent. C'est très bien amené de la part de l'auteur qui a su en tirer toute la quintessence.

Texte très addictif, ponctué d'une écriture maîtrisée, en adéquation avec les lieux et l'époque. Tout est amené de manière intelligente et on ne peut pas faire autrement que d'éprouver de l'empathie pour ces personnages attachants aux failles et aux blessures sincères.

Le twist à la fin suffit à me surprendre. Je ne l'avais absolument pas vu venir, pourtant en y repensant, les indices étaient bien distillés tout le long du récit. Mais totalement accaparée par ma lecture, je me suis jetée à corps perdu dans l'intrigue sans réfléchir.

Un très bon polar à la française retraçant ces nostalgiques années "Sexe, Drogue et rock and roll" des années 80. Et c'est sans attendre que je m'en vais de ce pas en causer au "Sicilien", la suite de cette trilogie des "Nuits Nantaises" du même auteur.

Bonne lecture, amis Lecteurs !
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Au mois d'août je découvrais l'auteur avec le Sicilien que j'avais adoré. Comme je n'entends que des éloges concernant L'Arménien je me suis enfin lancée.

Dans le Sicilien l'histoire se déroulait au milieu des années 90, cette fois nous remontons le passé pour revenir fin 80 où le cadavre d'un jeune homme, Luc Kazian, est retrouvé dans les bois avec 2 balles dans le corps et à moitié calciné. Deux des personnes les plus proches de lui vont remonter le temps pour nous raconter la vie de Luc comme il le connaissait.
Tout d'abord Bertrand, coiffeur, qui rencontra Luc au début des années 80 alors que ce dernier n'avait que 16 ans. Il était son meilleur ami. Puis Françoise de Juignain, la psychiatre de Luc, qui le suivait depuis son arrivée en France à l'âge de 9 ans.

Chacun d'eux va nous raconter qui était Luc, une alternance de chapitre très addictive qui s'arrêtera quasiment à chaque fois sur une révélation fracassante.
Encore une fois Carl Pineau nous a concocté des personnages aux petits oignons. Ils sont extrêmement bien travaillés ! J'ai trouvé qu'il y avait une ressemblance entre son sicilien (Dario) et son arménien (Luc). Deux hommes avec un charisme fou et une morale à toute épreuve même s'ils sont des caïds.
Quant à Bertrand, le meilleur ami de Luc, j'ai trouvé ce personnage tout simplement minable.
Nous rencontrons aussi pour la première fois l'inspecteur Greg Brandt, qui sera en charge de l'affaire. Mais ce personnage restera quelque peu secondaire. Et je pense qu'il l'est, car finalement ce polar est très différent de ce qu'on peut lire habituellement. C'est l'alternance des deux histoires de Bertrand et de Françoise qui vont nous donner la solution finale dans ce qui est vraiment arrivé à Luc.

Carl Pineau nous présente le milieu nantais, ses clans, ses magouilles. L'auteur nous immerge dans le monde de la nuit des années 80, le sexe sans protection, la morale qui tourne bas.
J'ai aimé remonter le temps et retourner dans les années 80. Encore une fois, comme pour le sicilien, j'ai trouvé que l'auteur nous immergeait vraiment très bien dans le passé. Aucun anachronisme de relevé. Je trouve que c'est un sacré exercice et qu'il n'est pas aisé d'écrire une histoire qui se déroule sur une autre période. Carl Pineau s'en sort à merveille. (...)
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J'ai eu envie de découvrir ce roman de Carl Pineau lorsque j'ai appris qu'il était lauréat du Prix des Auteurs Inconnu 2017 dans la catégorie Premier Roman.
Ce premier roman mérite amplement son prix, j'ai passé un très bon moment de lecture, celle-ci est addictive et captivante, je n'ai pas vu le temps passer et ai très vite été prise dans l'histoire au point de ne plus pouvoir la lâcher avant d'en connaître le fin mot.

Je découvre également Carl Pineau, un auteur de talent prometteur. J'ai aimé son style, sa façon de raconter pas banale, puisque la parole n'est pas donnée au policier qui mène l'enquête mais à deux personnes touchées de prêt par les événements, cela donne encore plus de réalisme et de profondeur à l'histoire et aux différents personnages.
On est donc plongé dans une histoire de meurtre, le corps de Luc est retrouvé en cette veille de fêtes de Noël, dans la forêt, atrocement mutilé. Il était surnommé «l'Arménien », il trempait dans des manigances louches, de drogue, d'argent détourné, de filles, de sexe. Deux personnes vont être profondément touchées par sa mort, son ami coiffeur, Bertrand, et sa psychiatre, Françoise, qui le suivait depuis son enfance. Qui, quoi, comment, ce sont les questions que se pose l'inspecteur Greg Brandt, qui interrogent les personnes qui ont gravité autour de Luc et elles sont nombreuses. Règlement de compte ? Trafics ? Tout comme l'inspecteur, le lecteur se les pose aussi.

Le roman est bien écrit, d'une façon que j'apprécie particulièrement, puisque la parole est donnée alternativement à Bertrand et à Françoise. On a les avis et les sentiments pour Luc de ces personnes diamétralement opposées. Bertrand, qui se souvient de tous les coups qu'il a pu faire avec Luc, les filles qu'ils ont connues, les embrouilles, mais toujours présent l'un pour l'autre. Françoise, la soignante, d'un milieu plus bourgeois, ex soixante-huitarde, celle à qui Luc faisait des confidences, qui le connait depuis son enfance, qui a essayé de l'aider, mais lui a-t-il tout avoué ? Cette façon de nous montrer le personnage de Luc à travers les yeux de personnes proches le rend très humain, accessible, proche et on ressent, en tant que lecteur, beaucoup d'empathie pour lui.
Et Carl Pineau fait baigner tout cela dans l'ambiance de la fin des années 80 qu'il retranscrit très bien par la musique (importante à cette époque et présente tout le long, me rappelant de bons souvenirs) les événements sociaux (la chute du mur de Berlin, …), les vêtements, le disco, les soirées déjantées, les débuts du Sida, etc.. Un ensemble important qui donne le ton du roman, le rendant encore plus réaliste. Et pour nous mener vers un final auquel je ne m'attendais pas du tout, là l'auteur m'a littéralement bluffée. Elle me donne envie de le relire à nouveau, ce final donne une autre vision de tout ce qui vient d'être lu, et malgré ce qu'elle révèle, elle est touchante et bouleversante. Des personnages secondaires prennent alors un rôle très important, insoupçonnés jusque là. Même l'inspecteur semble passer au second plan, et pourtant, il est aussi indispensable que d'autres. Nantes, la ville, est d'ailleurs un personnage à elle toute seule, par les lieux, les rues, de belles descriptions et un bel hommage à cette ville.

J'ai aimé cette lecture, comme je l'ai dit au début, j'ai passé un très bon moment avec ce roman et tout ce qui s'y déroule. La lecture est rendue également addictive par la fin des chapitres qui s'arrêtent au moment d'une révélation ou d'une action, donnant envie de sauter les pages pour aller voir ce qu'il se passe après. J'aime beaucoup cette façon de faire.
J'ai appris en lisant une interview de Carl Pineau qu'il est le premier d'une trilogie où chaque tome se déroulera à une époque différente. J'ai hâte, pour ma part, de retrouver l'inspecteur Brandt dans une nouvelle enquête, voir ce que l'auteur va nous faire vivre cette fois ci.
N'hésitez pas à découvrir ce roman, ce milieu, cette peinture d'une société que beaucoup d'entre nous ont connu.
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Une très belle découverte et de grandes émotions aux souvenirs de ces années 80/90 où se déroule l'action. Ce livre est sorti en juin 2017 et un autre "Le Sicilien" devrait être dans les bacs au mois de juin. Merci à toi de m'avoir fait revivre ces belles années de ma jeunesse.
Résumé:
Nantes, 22 décembre 1989. le cadavre de Luc Kazian, dit l'Arménien, est retrouvé en forêt de Touffou. Deux balles dans la peau, et partiellement calciné. Assassiné. Mais par qui ? Et qui était vraiment l'Arménien ?
Un trafiquant de cocaïne notoire, comme le pense l'inspecteur Greg Brandt ?
Un copain de virées avec qui écumer les bars et draguer les filles, comme le voit Bertrand, son premier et peut-être unique ami ?
Un jeune orphelin perturbé, mais à l'esprit vif et éveillé, comme le pense Françoise de Juignain, sa psychiatre depuis 20 ans ?
Rien de tout cela, bien plus encore ? de la place Graslin au Château des ducs de Bretagne, des ruelles pavées du quartier du Bouffay aux bars à hôtesses du Quai de la Fosse, des pavillons de Rezé aux immeubles de Bellevue, Carl Pineau fait revivre dans ce thriller noir toute l'ambiance du Nantes des années 80.
Mon avis:
Polar (mais pas que) qui se déroule à une époque où il n'y avait pas d'internet ni de portable ou seul le flaire et l'instinct du flic, permettait de résoudre une affaire. Tous les ingrédients d'un excellent polar sont réunis, drogue, sexe, violence, amour et trahison.
Le personnage principal, Luc, meurt dés les premières pages mais Carl manipule la plume de façon habile entre le passé et le présent, le faisant revivre au gré des pages et des personnages qui l'ont côtoyé .On découvre un gamin troublant, perturbé, aux blessures psychologiques profondes. Puis un ado violent, apatride, et enfin un "Bad boy" qui vit du trafic de drogue et voit la mort se rapprocher de plus en plus. Mais il s'en moque car comme il se plait à le dire "je suis déjà mort une fois, il y a des années. Maintenant je profite du rab". A partir de ce moment là il n'a plus de limites et ce qu'il ne peut avoir par sa gueule d'ange, il l'obtient par la violence.
Les chapitres s'enchaînent à une vitesse effrayante, une intrigue prenante jusqu'à une fin époustouflante.
A très bientôt pour "Le Sicilien"
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Retrouvé près du corps de ses parents, abattus dans une rue de la capitale arménienne, Luc Kazian est recueilli par sa tante. Peu loquace, parfois maladroit, le gamin préfère laisser le passé là où il est puisque la vie lui a accordé un sursis. Il grandit sans trop d'encombre, à l'abri des livres. Au détour de ses errances dans la ville, il atterrit au salon de coiffure où travaille Bertrand. Rapidement, les deux hommes se lient à la vie à la mort et Bertrand se charge d'introduire son protégé dans le milieu nantais.

1989. Quelques jours avant Noël. Luc gît dans la fôret de Touffou, mutilé et brûlé. Qui pouvait lui en vouloir au point de le massacrer de la sorte ? Bien du monde. de ses premières sorties à son dernier souffle, Luc a connu une ascension sociale fulgurante et s'est fait nombre d'ennemis. Peu à peu, il a gagné les quartiers de la ville pour y revendre sa came en compagnie de son acolyte. Redouté, détesté, adulé, il ne laissait personne indifférent. Les filles étaient à ses pieds, les caïds déjà en place s'associaient avec lui. Mieux valait être du côté de L'Arménien. La piste du règlement de comptes est la plus plausible. Mais l'inspecteur Brandt semble avoir une revanche personnelle à prendre sur les marchands de poudre et ne saurait se satisfaire de l'omerta.

Tour à tour, Bertrand, l'ami de toujours et Françoise, la psy, racontent.

Bertrand, queutard en chef de son état, a le don de s'attirer la guigne. S'il a conscience de ses limites, il s'applique à les dépasser. Il ne peut pas croiser une femme sans lui sortir son grand jeu de séducteur de bas étage. Il épuise les bouteilles de whisky qu'il planque dans l'arrière-boutique au même rythme que son amour-propre. Il avait des rêves, pourtant, des envies de vie de famille, il y a peut-être cru avec Sandrine, mais ça ne lui a pas suffi. du drôle de duo qu'il formait avec Luc, c'était lui l'agitateur. Il avait voulu se faire instructeur, il s'avérait finalement un piètre élève. Car Luc était raisonné, discret. Généreux, entier et cultivé, il avait su s'attirer le respect que Bertrand n'aurait jamais. de là à faire naître la haine qui pousse à l'irréparable ?

Françoise de Juignain entretenait une relation particulière avec son patient. Elle avait bien tenté de résister à son charme, mais qui l'aurait pu ? Luc savait vous mettre dans sa poche en un regard et quelques mots, et la trop grande empathie de la psy l'a fait déborder de ses fonctions. Elle lui avait tendu la main sans se faire prier, emportée par son désir de protection. Son désir tout court, peut-être. Sa mort laisse un vide immense, beaucoup de questions sans réponses. Ce que l'on dit aujourd'hui du jeune homme ne rend pas justice à celui qu'elle a connu, et elle se fait un devoir moral de défendre sa mémoire. Certes, il était plutôt le genre de gars qu'on évite en temps normal, mais lorsqu'on commence à le connaître…

Comme elle, j'ai eu envie de protéger Luc, mais il était trop tard. Comme Bertrand, j'ai eu envie d'être à ces côtés et de partager cette insouciance d'apparence le temps d'une nuit où rien ne compte. Les Nuits Nantaises, c'est la France des années 80, la France de Mitterrand, la mort de Bob Marley et la chute du mur de Berlin. le sida a des allures de légende, et on se laisse un mot sur la table si on a oublié de se dire quelque chose. Carl Pineau aborde la décennie avec beaucoup de justesse. Pieds et poings liés, on le suit dans chacune des pérégrinations qu'il a imaginées, car chaque chapitre se clôt d'une telle façon qu'on ne peut qu'entamer le suivant. Difficile de lister toutes les émotions que L'Arménien m'a procurées. Nostalgie, angoisse, sympathie, peine, colère.

Plusieurs fois, j'ai redouté que le pot aux roses ne soit pas à la hauteur de ce que j'espérais, mais Carl Pineau m'a donné bien plus encore. Il aurait pu se contenter d'écrire (très, très bien écrire) un polar original, mais il y a ajouté une histoire d'amitié, d'amour(s) aussi, et des valeurs, beaucoup de valeurs. Un premier roman admirable, qui mérite sa place en tête de toutes les gondoles. J'attends le Sicilien avec impatience.
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Où Françoise trouve-t-elle une valise dans l'appartement de Luc ?

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Thème : Nuits nantaises, tome 1 : L'Arménien de Carl PineauCréer un quiz sur ce livre

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