On a pu dire arec raison- que les portraitistes sont les premiers historiens. En effet, aucun art, plus que le portrait, n’est propre à nous donner une idée exacte des hommes aux diverses époques de l’histoire; et, considérée à ce point de vue seulement, l’étude en serait déjà intéressante au plus haut degré. Elle ne l’est pas moins au point de vue de la critique, car le portrait emprunte aux arts du dessin presque toutes leurs formes pour se manifester à nous : dessin, peinture sur verre, miniature, peinture à l’huile, pastel, gravure, sculpture, céramique, glyptique et numismatique même; il n’est, pour ainsi dire, aucun procédé qu’il n’utilise à son profit.
Le peintre d'histoire, le paysagiste, le peintre de nature morte ont sur le portraitiste un avantage bien marqué : c’est de frapper à la fois la vue et l’imagination du public. Il n’est pas besoin d’être artiste ou même connaisseur pour s’arrêter avec admiration devant les immenses toiles de David, de Gros, de Gérard, où l’on voit se dérouler les péripéties de ces événements formidables auxquels tout le monde pense, que tout le monde connaît, et qui sont là, fixés sur la toile de main de maître.