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3,4

sur 157 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lors de sa sortie, Persécution m'avait tapé dans l'oeil mais depuis je n'avais jamais eu l'occasion de le lire. Alors quand j'ai vu ce roman perdu au milieu de tant d'autres sur une des nombreuses étagères d'Emmaus, j'ai enfin saisi ma chance et je me suis proposé de lui donner une seconde vie.

Nous sommes en Italie dans les années 1980, quand Leo Pontecorvo, un brillant pédiatre est père de famille est accusée par une adolescente de douze ans d'avoir tenté de la séduire. Son monde s'écroule alors et il se terre dans son sous-sol aménagé. C'est l'occasion pour lui de réfléchir, et de nous raconter son mariage, sa vie de couple et de père de famille et puis sa rencontre avec l'adolescente.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur Alessandro Piperno, que je lisais pour la première fois. Malgré tout, je ressors avec un sentiment mitigé car le roman est trop long. Trop de blabla qui perdent parfois le lecteur et honnêtement, je pense qu'on pourrait facilement retirer une petite centaine de page.
Je suis quand même ravie d'avoir eu l'opportunité de lire ce roman et je ne tarderai pas retenter une autre lecture de l'auteur.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Etrange impression que celle laissée par ce roman dense et complexe, qui fouille dans les méandres de la conscience humaine.
Leo Pontecorvo, pédiatre renommé, découvre au journal télévisé qu'il est accusé d'avoir entretenu une liaison avec une adolescente de 12 ans. Stupeur autour de la tablée familiale. Mais alors que l'on s'attend à ce qu'il se défende avec véhémence, il... fuit. Il se cache dans le sous-sol de sa maison.
Le roman raconte cette descente aux enfers et tout ce qui a précédé, avec moult détails et précisions (l'auteur est fan de Proust). On entre dans les tourments de l'âme de ce médecin, on le découvre brillant, arrogant, pédant -et lâche. On doute, on cherche à savoir, à comprendre, on s'impatiente. C'est un récit tout en intériorité (bizarrement ponctué d'images), qui laisse un sentiment déroutant ; à l'instar du personnage principal, il m'a davantage agacée que charmée. Toutefois, à travers son portrait, Alessandro Piperno dépeint également la bourgeoisie romaine du milieu des années 80, et j'ai apprécié la finesse de ses observations.
Ce n'est pas une lecture qui me semble indispensable, mais elle devrait séduire les amateurs de romans psychologiques.
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Juillet 1986,une villa cossue immergée dans un parc résidentiel aux portes de Rome.
Autour de la table du dîner, une très belle famille,lisse et policée: Leo,48 ans,célèbre pédiatre oncologue mondialement reconnu, Rachel ,sa femme,avec son titre de médecin,épouse et mère dévouée ,aux principes rigides , Filippo et Samuel,les deux fils pré-adolescents. En toile de fond de cette intimité presque parfaite,l'omniprésent T.V. et le journal de vingt heures. Journal qui,ce soir-là,saccage la belle harmonie ,détruit une famille.
Les 400 pages suivantes révèlent le caractère,la façon d'être,les états d'âme de Leo, mêlent passé et présent de manière maîtrisée et convaincante.
Une notion qui revient à plusieurs reprises est celle de la honte.Ressentie par le héros ou d'autres.
Les familles de Leo et de Rachel sont juives,ce qui pèse lourdement sur leur présent. On assiste,écrit Giuseppe Antonelli,à ce qui serait l'expiation d'un ancestral sentiment de culpabilité lié à une condition privilégiée; "celui de la bonne bourgeoisie ébraïque sortie indemne des persécutions."
Dans un article paru dans le corriere della sera,où,comme son héros l'auteur tient une chronique, Piperno écrit:"Honte.Faute.Loi.Châtiment. On l'exprime toujours avec la majuscule mais en comprenant que ces mots font mal seulement quand ils envahissent la vie avec une minuscule."
C'est un roman psychologique bien construit,bien écrit,mais qui me laisse insatisfaite, Extérieure.La description des états d'âme de Leo n'est pas convaincante,pas émouvante,ses relations avec sa famille non plus.Tout m'as paru forcé,exagéré et donc improbable.
Voyons ce que sera la suite ,vingt ans plus tard je crois,avec "Inséparables"
N.B. Piperno s'est-il inspiré de la tragique histoire de Carlo Marcelletti,célèbre pédiatre et cardio-chirurgien qui s'est suicidé un an auparavant après avoir été accusé d'abus sur ses petits patients ?
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Un éminent pédiatre cancérologue se retrouve piégé par la petite copine de son fils, une Lolita de 12 ans.
Une descente aux enfers inéluctable.
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Terrible! La façon dont Léo se laisse aller dans une situation inextricable est décrite avec beaucoup d'agilité. le lecteur a envie de lui dire d'agir, de parler, de se manifester et en même temps, oui, il peut le comprendre. L'analyse de Léo n'est pas fausse et les circonstances s'avèrent parfois malheureuses. Il y a beaucoup de digressions et au début cela m'a gêné mais très vite on entre dans le style et au final c'est un livre qui ne peut pas laisser indifférent, il laisse des traces, on y repense .
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En deux pages, les premières de son roman Persécution, Alessandro Piperno fait un sort à son récit. Tout est y résumé clairement : Léo, médecin réputé, est accusé par une fillette de 12 ans de lui avoir fait des avances, preuves épistolaires à l'appui. La chute commence pour ce grand bourgeois parfaitement intégré à la communauté juive romaine, innocent pourtant, mais incapable de se défendre. C'est la fin d'une existence dorée, ce n'est que le début du livre qui va consciencieusement décrire la déchéance de cet homme en explorant son passé et en détaillant son environnement familial et social. Comme un chirurgien de l'âme, Piperno fouille dans les souvenirs, s'attarde sur de petits détails et des faits anodins, ne laissant rien dans l'ombre pour délivrer le portrait d'un quinquagénaire arrivé, aussi nu qu'à sa naissance. La psychologie, c'est l'affaire de cet écrivain italien qui, dès son premier roman, Avec les pires intentions, a été d'emblée comparé à Proust. Pas pour le style, ses phrases sont plus courtes (!), mais pour cette propension à user de "madeleines" pour composer de longues reconstitutions de scènes où le factuel s'efface devant la description minutieuse de tableaux représentant une société fondée sur les apparences et l'hypocrisie. Persécution est le strict contraire d'un roman policier, aucun suspense, peu de péripéties, une introspection de plus en plus incisive dans les méandres de l'esprit de Léo, symbole des valeurs d'une bourgeoisie coupée des réalités du monde. le roman est dense, saturé de digressions, il se digère parfois avec difficulté, mais sa suprême ironie et sa puissance d'évocation obligent à ne pas l'abandonner en route. Sans doute est-ce un livre plus impressionnant qu'aimable. C'est là toute sa force et ses limites.
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On se laisse emporter par la logorrhée débordante de réflexions du fameux Dotore piégé par une adolescente, le suspens aidant. Toute sa vie s'effondre, sa célébrité, ses passions, sa femme, ses fils disparaissent alors qu'il s'enterre dans son sous-sol. On revient sur son passé et puis...Plouf! Plus rien, c'est fini. On ne saura pas le verdict du procès. Après tant de pages, c'est décevant,
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Leo Pontecorvo mène une vie en apparence des plus banales. Il a toujours fait en sorte de suivre les règles et il a tout ce dont un quadragénaire aisé peut rêver d'obtenir : une belle situation (il est professeur de médecine), une femme (la discrète Rachel) et deux garçons adolescents (Filippo et Samuel). Rien ne cloche dans sa vie de petit bourgeois romain qu'il mène sans trop se poser de questions.
Mais lorsqu'en plein repas familial, un soir quelconque, son visage apparaît à la une du journal télévisée, son quotidien tranquille explose. La petite-amie de son fils de douze ans l'accuse d'avoir tenté de la séduire. Pire, Camilla affirme que le respectable Leo a tenté de la violer.
La vie de ce Monsieur-tout-le-monde part en vrille. Tous se liguent contre lui, les journaux d'abord, ses collègues, amis et familles ensuite. Personne ne le croit. Au contraire, il est forcément coupable. C'est alors une lente mais implacable chute qui l'attend. Personne n'est préparé à un tel tsunami et Leo a beau clamer son innocence et tenter de démontrer de coup montée de cette « petite salope », rien n'y fera.
Alessandro Piperno livre ici le récit de la déchéance d'un homme livré en pâture à la haine de ses semblables. Ce roman, paru en 2011 est toujours terriblement d'actualité dix ans après puisqu'il traite du sujet des agressions sexuelles sur mineur.
Le seul bémol pour moi concerne la structure du récit. L'absence de chapitre rend parfois l'ensemble indigeste. On peine à se retrouver dans le récit. de plus, l'auteur perd parfois son lecteur dans des descriptions un peu longues et inutiles.
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Juillet 1986. Leo Pontecorvo, brillant pédiatre-cancérologue, juif romain, marié à Rachel dont il a eu deux garçons : Filippo et Samuel (Semi), voit sa vie basculer en un instant. Camilla, âgé de douze ans, qu'il avait emmenée en vacances pour faire plaisir à Semi, l'accuse de harcèlement. Preuve à l'appui, la correspondance de l'inconscient Leo. Sauf qu'il s'agirait du contraire semble-t-il … Malheureusement l'éminent médecin, totalement sidéré par la tournure des évènements, est incapable de réagir à ce coup du sort …
Alors, vengeance d'une adolescente vexée d'avoir été éconduite ou stratégie machiavélique d'un entourage jaloux de sa réussite ?
Leo, d'ordinaire (en tout cas aux yeux des autres) charismatique, sûr de lui, protecteur, admiré par ses amis et craint par ses enfants, perd le contrôle de sa vie exemplaire et va vivre le pire, en passant par la case prison …
Un homme fort qui pourtant n'a jamais su défier sa mère. A toujours dû se montrer à la hauteur de la réussite sociale de ses hypocondriaques parents. Un mari constamment en conflit avec son épouse, qui la laisse toutefois diriger seule la bonne marche de la maison.
L'auteur nous balade dans un récit complexe, parsemé de grandes considérations philosophiques, de flash-back sur sa jeunesse, qui nous éloignent parfois du sujet. Lecture un tantinet laborieuse pour ma part, pas certaine d'avoir envie de découvrir le second volet …
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Ce que j'ai aimé :
Voici un roman original, très loin des tendances actuelles, qui a quelque chose de néo-Proustien, riche comme il est en discussions et en digressions ; et le souvenir tient lui aussi une place prépondérante dans ce texte.

L'idée centrale est que n'importe qui peut subir un événement qui détruit sa vie et l'auteur, habile dans la création de personnages hors du commun, n'émet pas pour autant de jugements éthiques, notamment dans la description du comportement de Leo et de Camilla.

Cette histoire possède certains codes du roman policier -différentes énigmes se posent-, mais celles-ci ne seront pas résolues en fin de lecture : Comme si l'auteur, en fin de roman, avait écrit "à suivre...". le second volet du diptyque, Inséparables, fournit les explications de ces mystères.

Ce que je n'ai pas aimé :
J'ai trouvé le narrateur, quasiment un personnage à part entière (omniscient et omniprésent, comme en charge d'une enquête !), exaspérant. Son ton est affecté, emphatique, sentencieux, parfois même pédant. Tout au long du roman, il s'adresse régulièrement à Leo et au lecteur (comme un auteur du XIXème siècle !) et, dans le paragraphe final, à l'épouse et aux enfants de Leo.
Le "héros", dans son auto-satisfaction comme dans sa veulerie, m'est fort antipathique.

Cet ensemble caustique et grinçant montre toute l'ambivalence et l'ambiguïté humaines, sans aucun jugement de valeur, offrant des questions sans donner de réponses.


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