Dole, qui occupe une forte position au-dessus de la rivière [le Doubs], n'avait que de faibles murailles à opposer aux troupes françaises lorsque après la mort de Charles (dernier duc de Bourgogne), Louis XI voulut s'emparer de la Franche-Comté. Malgré une résistance farouche, la ville fut prise, incendiée et anéantie, à l'exception de trois maisons qui seules échappèrent à cette destruction systématique. La proximité de la Bourgogne française constituait pour elle une menace permanente et Charles-Quint conscient de ces risques en fit une place forte capable de résister à de nouveaux assauts. Grâce à cette sage précaution, elle put, en 1636, soutenir un siège qui dura quatre-vingts jours et tenir en échec une troupe de 20.000 hommes que commandait le prince de Condé en qui, devant l'opiniâtreté des assiégés, dut renoncer à s'emparer de la ville. Après la conquête ... (Vauban) fit raser ces fortifications et effacer ainsi le souvenir cuisant de 1636.
1940 - [p. 97/98]
Que nous réserve donc ce pays (la Franche-Comté) dont le passé a été soumis à de rudes épreuves ?
Il ne faut pas y chercher l'opulence de la Bourgogne ou de l'Alsace ; il ne faut pas y chercher les paysages grandioses de la Savoie et du Dauphiné. Il ne faut pas y chercher non plus de ces monuments célèbres qui évoquent la prospérité et la paix. Rien n'y parlera de la douceur de vivre que d'autres provinces ont eu le bonheur de connaître. On pourra y découvrir dans la variété de se paysages, dans ses maisons et dans ses habitants, sous une écorce parfois rugueuse, un charme pénétrant et discret qui ne se livre pas au premier abord. - 2 -