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Citations sur Today we live (83)

Wâpamiskw, un grand chasseur cri, lui avait expliqué que, parfois, il arrive que le chasseur rate sa proie, parce qu'elle n'est pas prête à mourir, parce qu'elle est plus forte que le chasseur.

Alors il faut s'incliner devant la vi, et rentrer chez soi.
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"Tu sais pourquoi ils l'ont fusillé, Baptiste ? Parce qu'il avait des drapeaux angliches dans sa cave. Alors pour une Juive..."
La mère lui fit signe de se taire. Une Juive. Est-ce qu'on disait ce mot-là ? La mère n'avait jamais très bien compris en quoi cela consistait, être juif. C'était dangereux, un point c'est tout.
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Pitié! Ce gars n'allait pas lui balancer l'histoire de son enfance misérable au milieu des maïs et des poulets décharnés! Mathias connaissait tout ça par coeur, c'était invariablement Les raisins de la colère avec des types comme lui. Et puis ce Dan était l'expression de la suffisance de l'Amérique bien-pensante. Le genre qui ne s'asseyait pas à coté d'un Noir dans le bus, qui trouvait que le massacre des Indiens valait bien son minable lopin de terre, mais pensait être le bras armé de la justice et de la liberté, l'incarnation du bien.
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Renée se protégeait très efficacement de l'arbitraire de l'existence et de l'inconstance des hommes en vivant le moment présent intensément, comme si c'était le dernier. Dans cette manière d'être au monde, il n'y avait pas de place pour un sentiment aussi inutile et parasite que la jalousie.
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C'était dangereux là-bas parce que les Allemands pouvaient venir n'importe quand. Une nuit, ils sont arrivés. Moi, je ne dormais pas, parce que je devais faire pipi. J'étais dans les toilettes du palier; je les entendit monter l'escalier du dortoir. Pendant qu'ils étaient à l'étage, je suis descendue tout doucement, sur la pointe des pieds, à la cave...
Renée fait une pose, se délecte de la tête que fait Werner, ses yeux démesurés, sa bouche ouverte. Il voit Renée descendre les escaliers, ses pieds nus glissant sur les marches usées. La petite porte une robe de nuit blanche, qui capte un instant la lumière des phares des jeeps traversant la grande porte ouverte.
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Renée se forçait à ne pas se laisser aller à penser au soldat allemand. Son soldat, comme elle l'appelait en secret. Elle qui n'avait jamais rien considéré comme certain ou définitif, elle s'était prise à croire que cet homme-là pouvait la garder avec lui, pour toujours.
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Cette nuit-là, Mathias se réveilla en sursaut. Renée était serrée contre lui. Elle avait blotti sa tête contre son torse et avait posé une main sur sa hanche. Il sentait la chaleur de sa respiration contre sa peau, le poids très léger de son bras contre son flanc. Un bref instant, il eut le réflexe de refermer ses bras sur elle. Et puis non. Fallait pas pousser !
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Elle ne négociait pas avec la réalité. Jamais. En revanche, elle se plongeait avec passion dans les légendes et les contes, des histoires anciennes très éloignées de son présent. Elle les percevait confusément comme les seuls vrais remèdes à la laideur du monde ; et, paradoxalement, comme les éblouissants reflets de sa fulgurante beauté.
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Renée aimait bien cette expression, c'était drôle, ça donnait l'impression que ce n'était pas tout à fait terminé, puisqu'on faisait encore quelque chose, pas très folichon, certes, mais c'était quand même mieux que rien. Renée n'avait jamais cru à toutes ces histoires d'aller au ciel, d'être avec les anges, de voir le bon Dieu. L'image de la terre et des racines de pissenlits était bien plus conforme à ce qu'elle pressentait.
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Une semaine plus tard, il prêta serment dans la SS, se fit tatouer un numéro de matricule sous le bras gauche. Comme les juifs, s'était-il dit. L'élite avait droit à ce traitement, de la même façon que le fin fond du panier. C'était d'une logique implacable, en réalité : pour que le jeu soit parfait, c'est-à-dire équilibré, il fallait que les bons et les méchants existent en miroir les uns des autres. Il fallait que les bon et les méchants existent, tout simplement. Les nazis rêvaient de bannir les juifs de la surface de la Terre, mais l'anéantissement du peuple juif entraînerait ipso facto celui des nazis, puisqu'une des principales raisons d'être du nazisme était précisément l'extermination des juifs. Le pur nazi ne se définit que par son contraire et sa négation, le Juif. Sans lui, il retourne au néant. C'était vertigineux, mais cela avait sans doute le mérite d'expliquer pourquoi on avait choisi une chose aussi moche, douloureuse et infamante que le tatouage d'un numéro sous le bras comme signe d'appartenance à la crème de la société, comme à sa lie.
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