Today we live

Renée est une petite fille juive de sept ans cachée dans une ferme. Tout est calme. La guerre sera bientôt terminée. Mais soudain, les Allemands reviennent au village. Vite, vite, le fermier saisit la main de la fillette. Il la confie au curé. Il y a pourtant belle lurette que les églises ne sont plus des asiles ! le prêtre avise une jeep avec deux soldats américains. Il pousse l'enfant à l'arrière. Surpris, les deux hommes se mettent à discuter devant cette nouvelle obligation. Leurs voix ont un drôle d'accent. Guttural. Inquiétant. Ce sont des officiers nazis infiltrés.
Encore un livre qui parle de la guerre ! Eh oui. Mais cette fois, l'histoire n'est pas banale. Les personnages sont complexes. Aucun manichéisme ici. le héros est loin d'être un enfant de choeur. Il a passé de longs mois au Canada. Blessé, il a été recueilli par une vieille indienne de la tribu des Cris. Elle le surnomme « tue beaucoup ». Il est rompu à tous les exercices, connaît toutes les ruses des chasseurs, parle trois langues. La mort, il la connaît. Celle des autres comme la sienne. Il l'a côtoyée si souvent. Il ne la craint pas. Les états d'âme, il n'en a rien à faire. Et pourtant...
Renée n'a que sept ans. Elle a cependant déjà vécu plus de choses qu'un adulte. Bien sûr, ce n'est pas son vrai prénom. Elle l'a oublié. Comme elle est passée de cachette en abri. Frôlant la mort à de multiples reprises. Elle ne se plaint jamais. Elle semble ne s'étonner de rien. Elle ne parle pas pour ne rien dire. Mais elle a un vrai talent de conteuse et, quand elle narre l'épopée des quatre fils Aymon et du cheval Bayard, l'auditoire subjugué est pendu à ses lèvres.
Elle ne réagit pas comme une enfant. L'enfance, elle lui a été volée par cette période maudite. Alors, on dirait parfois qu'un vieux sage habite ce corps de petite fille.
Qui est bon ? Qui est mauvais ? C'est une question qui ne se pose pas. Chacun a en lui sa part de grandeur et sa part de lâcheté.
Si le style est simple, les personnages n'en sont pas moins tourmentés, complexes, bien analysés. Pas seulement les protagonistes, même des acteurs de troisième plan passent un moment dans la lumière des projecteurs.
Le passage que je retiendrai, c'est la nuit de Noël, où les habitants, réfugiés dans une cave, entonnent « Minuit, Chrétiens ». Ce cantique me rappelle mon enfance et mon grand-père adoré qui le chantait de sa voix de basse. Cela me bouleverse toujours d'y repenser.
J'ai donc lu ce roman avec passion, angoisse, intérêt, et je l'ai adoré.

Une rencontre improbable mais finalement tellement belle. On se laisse emporter par les mots d'Emmanuelle Pirotte, on s'attendrit face à Renée et ses réactions surprenantes et on se surprend à apprécier cet apprivoisement entre cette enfant et ce soldat allemand.

Comme souvent, lorsqu'on lit un auteur belge, on a le plaisir de retrouver des noms connus, qui évoquent plus qu'un point sur une carte. Et ici, Emmanuelle Pirotte nous offre même quelques phrases en wallon, semées de ci de là et quelques expressions bien de chez nous ("il n'a pas toutes ses frites dans le même paquet").

Si le contexte dans lequel Emmanuelle Pirotte déroule son histoire est loin d'être drôle, la lecture est agréable, presque douce et parsemées de sourires. Les pages se tournent et l'on peine à abandonner Mathias et Renée dans les Ardennes pour retourner à notre petite vie.

Un roman que je vous conseille absolument, résolument, une vraie pépite.

Durant l'hiver 44, dans les Ardennes belges, les habitants se terrent dans les caves, à la merci des sinistres divisions SS qui répandent la mort dans les derniers soubresauts du nazisme. La progression des Alliés s'effectue par à-coups et personne ne sait, à la vue d'un uniforme, s'il est porteur d'espoir ou de mort. Dans cette période de fin du monde, la rencontre entre Renée, petite Juive de 7 ans, et Mathias, SS infiltré parmi les troupes américaines, prend une allure de conte cruel.

Les situations, les rencontres, les péripéties se déroulent à la frontière du vraisemblable et du merveilleux. Oui, la situation initiale et l'idée qu'un SS puisse être fasciné par le regard d'une petite fille juive nous semblent invraisemblables ! Mais, de la même manière que Renée parvient à faire oublier la réalité par les histoires qu'elle conte, l'auteur nous embarque dans une fiction à laquelle nous adhérons sans jamais oublier qu'il s'agit bien d'une fiction. L'alternance entre l'emploi du présent et celui du passé simple reflète bien ces vibrations entre effet de réel et pure fiction.

Tiré du scénario d'un film, le roman d'Emmanuelle Pirotte possède, à mon sens, cette force indicible qui engage le lecteur dans une histoire jusqu'à le faire trembler pour des personnages dont les comportements gardent une part insoluble de mystère.
Mathias, le SS semeur de mort, se laisse attendrir alors que Dan, l'Américain sauveur de la civilisation, se comporte comme une bête sauvage. Ces renversements incessants, cette instabilité des réactions, éloignent les personnages de tout manichéisme. Les frontières entre représentants du Bien ou du Mal en sont brouillées et cette perpétuelle incertitude reflète peut-être celle qu'ont ressentie les gens ayant vécu cette période.

J'aime ce roman pour la belle histoire qu'il me raconte, pour les émotions qu'il provoque, pour son écriture claire et sans arrogance, pour l'espoir qu'il esquisse, pour l'énigme humaine qu'il ne résout pas, pour la part d'enfance qu'il me fait retrouver, pour ce côté "invraisemblable" auquel il me fait croire quand même, pour les images qu'il suscite... Liste non exhaustive !

Ce livre est un vrai coup de coeur...C'est le livre d'une rencontre, d'un regard échangé qui va changer la destinée de deux êtres que tout oppose en apparence. Mathias, SS pur et dur, qui tue sans état d'âme, croise le regard franc de la petite Renée et sans comprendre ce qui se joue à ce moment-là, il choisit de l'épargner. Incapable d'exprimer le moindre sentiment, se refusant à les ressentir, il va peu à peu se laisser apprivoiser par cette fillette pas comme les autres. C'est leur lucidité sur ce monde, ce refus de l'espoir qui va les unir à jamais. Ensemble, ils apprendront à baisser la garde...Pour le meilleur et pour le pire car la terrible machine de guerre est en route et n'épargnera personne dans sa chair et dans son âme...Un roman troublant, une écriture fluide, des personnages contrastés, oscillant entre gris clair et gris foncé...Pour résumé un très beau moment de lecture tout en sensibilité

L'action de passe en 1944 dans les Ardennes belges. Les dernières batailles ont fait rage. Des paysans dans une ferme survivent entourés d'Allemands et puis d'Américains. Un soldat allemand s'est épris d'une petite juive. Belle histoire !

Bien qu'historienne de formation, j'ai toujours un peu de mal à entrer dans un roman qui évoque une des deux guerres mondiales. Cependant, dès le départ, en lisant la quatrième de couverture, j'ai senti que j'allais d'avance être embarquée.

Hiver 1945. En pleine contre-offensive allemande dans les Ardennes belges, un prêtre confie Renée, une petite juive de sept ans, à deux soldats américains. Mais, il s'avère que ces soldats sont des nazis infiltrés. Alors qu'ils s'apprêtent à tuer la fillette, l'un d'entre-eux, Mathias, dans une émotion qu'il ne parvient pas à s'expliquer, abat son comparse et épargne ainsi Renée.

Débute alors une cavale en forêt qui les conduit dans une ferme où des civils cohabitent avec des G.I. Au fur et à mesure, on voit se tisser des liens forts entre Mathias et Renée et on s'inquiète de leur sort.

L'histoire peut paraître assez improbable mais le récit qu'en fait Emmanuelle Pirotte arrive à nous la rendre crédible, passionnante et on attend avec impatience l'issue.

On sent dans la construction du roman que l'on a affaire à une scénariste : les scènes sont parfaitement maîtrisées, le déroulé de l'histoire aussi. Pour autant, nous avons bien affaire à un objet littéraire empli d'humanité et d'espoir.
Lien : http://www.leslecturesdumout..

L'histoire se passe pendant la toute dernière offensive allemande en décembre 1944 et janvier 1945 durant un hiver très froid, dans les Ardennes belges.
Des milliers d'Américains , des soldats alliés et des civils y ont laissé la vie face à des SS affichant leurs dernières cruautés et pas des moindres.
Les vieilles personnes et leurs enfants sont toujours sous le choc. Cela se transmet encore oralement.
Les faits du roman commencent par une fillette juive surnommée Renée qu'un prêtre, poursuivi par les Allemands, confie à deux soldats américains, croit-il.
En réalité, ce sont des SS déguisés et infiltrés pour déjouer les plans des soldats américains.
L'un deux décide d'abattre la fillette et au moment où il veut tirer, l'autre soldat, Mathias, l'abat et recueille la fillette dans un sursaut d'humanité.
Ils vont trouver refuge dans une cabane, puis dans une ferme avec des civils et des soldats et une belle relation de protection va s'établir entre eux.
J'ai beaucoup apprécié le personnage de Renée (Rebecca) , 7 ans. L'auteure nous livre ses pensées, ses faits, ses paroles et cela colle bien avec une fillette de cet âge qui a de l'aplomb et de la personnalité. Je l'affirme car j'ai connu ce genre de petite fille.
J'ai moins aimé Mathias, SS sanguinaire qui tout d'un coup donnerait sa chemise pour sauver une petite fille qui compte sur lui mais laissons-nous faire par l'histoire.
L'histoire est très vivante, riche en rebondissements, en détails de cette vie de dénuement où il faut survivre.
Le fond des faits est réel et l'histoire imaginée est rocambolesque. J'adore!
La fin me plaît tout à fait

L'auteure met en scène une relation mystérieuse qui unit une petite fille juive et un soldat nazi au cours de la bataille des Ardennes en 1944 ; cette histoire tout à fait plausible va révéler l'humanité de celui qui n'aurait pu être qu'un barbare…
C.Meaudre

Je n'avais que très succinctement lu le résumé : seulement l'histoire d'un soldat et d'une petite fille pendant la fin de la seconde guerre mondiale. Ce simple raccourci pour le synopsis m'a largement suffi. O joie, j'ai pu l'avoir par la masse critique de Babélio, je suis ravie, encore merci à eux ainsi qu'à la maison d'édition le cherche midi.

Une lecture qui vaut grandement le coup ! Une magnifique lecture au coeur de l'hiver 1944.

Je pense que je me contenterai des quelques lignes que je vous ai relaté au dessus en ce qui concerne le résumé. Se serait sinon trop vous en dire, je pense que ce livre doit être découvert dans son intégralité.

Ses personnages sont touchants, poignants et pas des anges loin de là. Matthias, le soldat, m'a beaucoup touché et l'analyse des événements qu'il fait, est avec beaucoup de réalisme. Renée, la petite fille, est un personnage atypique, courageuse, froide. Elle a un oeil objectif sur les événements. Une sacrée petite fille !

La relation entre Matthias et Renée est unique, même le lecteur ne sait pas par moment comment la qualifier. J'ai beaucoup aimé, c'est très bouleversant. C'est le gros point du récit, les instants forts et intenses entre eux.

On nous dépeint des gens qui essayent de se sortir de cet horrible cauchemar qu'est la guerre. Elle se finit tout le monde le sent bien, les alliés sont là mais aucun n'en voient le bout du tunnel.

Un tout petit mot sur la couverture qui représente parfaitement : l'hiver, la forêt et la lumière. On est au coeur de la forêt durant tout le roman et je trouve qu'elle prend une énorme place dans ce roman. Lisez, vous comprendrez !

L'auteur nous peigne un tableau des plus réalistes, sans fioriture, sans artifice. Les faits nous sont jetés de but en blanc. La façon qu'elle a de nous conter cette histoire est parfaite : un épisode de vie de deux personnes que tout devrait opposer...

Ce petit ouvrage, vous amènera au coeur de la guerre, mais également dans le coeur des hommes. Dans la lumière et la noirceur de chacun, de cette guerre qui a tout changée.

Je vous conseille fortement ce livre, si vous aimez cette époque historique, foncez ! J'ai passé un excellent moment avec Matthias et Renée. Mais je garde un goût d'inachevé : j'aurai tellement voulu rester avec eux.
Lien : http://www.auboudoirdecandys..

Je remercie Babelio et les éditions Cherche-midi pour l'envoi de ce très beau livre.Je remercie également Emmanuel Pirotte pour l'avoir écrit.
La seconde guerre mondiale, un SS, une juive, en plein milieu de la bataille des Ardennes (une des plus dures du conflit) et un bon avis de Manu cela ne pouvait que m'attirer vers ce livre.Et quel livre??