Merci à Babelio et aux Editions Stock pour m'avoir sélectionner et m'avoir fait découvrir un fait chef-d'oeuvre.
Sous la plume de l'auteure
Anne Plantagenet, on y découvre un roman retors.
L'auteure qui a vécu en Espagne s'intéresse un jour à un cliché dans un magazine, Elle, pour ne pas le citer sur une femme espagnole qui aurait usurper l'identité de sa patronne, détourner des sommes astronomiques d'argent du cabinet d'architectes où elle était employée et tout ça dans le plus grand calme sans perdre le contrôle de ses activités professionnelles et qui sont passées inaperçues pendant des années au sein du cabinet et sous les yeux de ses patrons et de ces deux collègues secrétaires.
Mais qui est Lorca Horowitz dont le nom a été certainement composé avec d'autres identités?
C'est une femme intelligente, machiavélique, précise, déterminée, calculatrice, destructrice et qui s'est jouée de sa personne pour se faire accepter dans un monde qui n'est pourtant pas le sien de base et arrivée à ses fins.
Cette femme qu'on pourrait croire abandonné, ne serai t-elle pas en quête d'identité pour enfin exister aux yeux de tous? C'est certain!
Le mensonge n'a pas son pareil dans sa bouche et l'on crôit que mensonge est vérité dans sa bouche.
Pourquoi s'inventer une vie et avec toutes ces conditions qu'elles réunies? Sans doute pour pouvoir vivre, exister pour l'Autre mais à travers l'Autre car c'est en copiant le plus fidèlement possible sa patronne qu'elle arrive à faire sombrer cette dernière dans les néant de la dépression nommée à l'époque fatigue nerveuse par les médecins.
Quand à son mari, cet architecte reconnu s'inquiété pour sa femme et ne cédera pas aux avances plus ou moins cachées de Lorca. Il restera fidèle à sa femme.
La personnalité de Lorca relève de plusieurs pathologies psychiatriques que l'on rencontre encore souvent puisque beaucoup de personnes vivent de cette manière, dans le monde. La mythomanie, la perversité, le manque d'amour et de reconnaissance de par sa mère certainement et la trahison de l'homme qu'elle a aimé Julian ne sont que les témoins d'une personnalité, dénués de conscience et d'empathie, les sociopathes ne se soucient pas de la peine qu'ils peuvent causer aux autres et ne regrettent jamais leurs mauvaises actions.
Lorca a une personnalité qu'elle rend charismatique, qui n'a pas d'amis proches, menteuse, manipulatrice et ces traits de caractères précis sont ceux d'une personne sociopathe.
Mais aussi d'une personnalité psychopathe, elle ne ressent rien pour les autres, n'avoue jamais sa culpabilité à son procès, dévalorise les autres sans cesse comme elle le fait avec sa patronne, on y retrouve une personnalité qui n'a pas de relation sociale durable, paranoïaque et qui s'énerve souvent, refusant qu'on lui refuse quelque chose, qui vit dans la tromperie continuelle, dans l'indifférence froide et totale de l'autre.
Le parallèle que fait l'auteure entre sa propre vie et celle de Lorca, est parfois révélateur d'un transfert qui peut s'effectue sans le vouloir à une situation dont on prend connaissance et qui nous touche, pour différentes raisons.
Un livre très bien écrit et qui pourrait servir de base à un travail sur la sociopathie et la psychopathie, deux pathologies psychiatriques en recrudescence dans un monde en mal d'identité..